La colère monte dans la profession

Chères consœurs, chers confrères,


La période que nous vivons est inédite et ce mois de décembre l’est tout particulièrement : pic pandémique issu du variant DELTA qui se cumule avec l’arrivée brutale et massive d’OMICRON, le tout à la veille des fêtes de fin d’année.

La pharmacie française est devenue un pilier sur lequel l’état s’appuie très fortement pour pallier cette crise sanitaire. L’implication sans faille et en tout temps de la profession nous a positionnés comme des acteurs incontournables ! La traduction est la suivante : plus de 70% des vaccinations de ville se font en officine soit environ 1.2 million par semaine (quand les centres marchent au ralenti faute d’effecteurs), entre 1.5 et 2 millions de TAG réalisés par semaine en pharmacie, sans oublier notre activité « cœur de métier » qui bat son plein. Ajoutons les sollicitations à vacciner hors horaires d’ouverture et le dimanche.

Pour nous récompenser, l’état, de façon tout à fait unilatérale, décide brutalement d’autoriser la vente en GMS des autotests !


Un rappel des faits :
– décembre 2021 : augmentation brutale de la demande d’autotests dans le cadre de la stratégie de dépistage à l’approche des fêtes
– vendredi 24 décembre 13h30 : annonce officielle de la CNAM à la profession de la prise en charge de 2 autotests/personne sur la période des fêtes. Le mot d’ordre est donc : faites vite vos stocks (avec les difficultés d’approvisionnement que nous connaissons).
– vendredi 24 décembre 18h : à l’issue du conseil de défense, le gouvernement annule l’annonce de la CNAM
– lundi 27 décembre midi : DGS urgent pour nous rappeler l’absolue nécessité du conseil du pharmacien dans la délivrance des autotests et l’interdiction de positionner ces derniers en vente libre dans nos officines
– lundi 27 décembre 20h : conférence de presse du Premier ministre et du ministre de la santé : message de félicitations aux pharmaciens pour leur mobilisation et leur implication.
– mardi 28 décembre 8h : parution au Journal Officiel de l’autorisation donnée à la GMS de vendre des autotests jusqu’au 31 janvier 2022.

Cette autorisation intervient donc au moment où nous allons recevoir nos commandes de stockage d’autotests que nous achetons plus cher que le prix de vente annoncé par ces grands distributeurs. Grands distributeurs : il en est bien question !! quid du conseil du pharmacien sur le mode opératoire, sur la conduite à tenir selon le résultat ? quid d’un mauvais usage qui justifiait le positionnement de ces autotests au sein de notre compétence et de notre monopole ?

Enfin, la difficulté de nous approvisionner alors que les grands distributeurs annoncent avoir des stocks depuis des semaines nous interpelle !

Le processus ainsi décrit est une simple définition d’une TRAHISON

Vous êtes nombreux à réagir et vouloir marquer votre mécontentement et nombreux à proposer de cesser temporairement de jouer les intermédiaires pour les autres professionnels de santé dans la commande hebdomadaire et bénévole des vaccins COVID voire de marquer une pause dans la vaccination en ne commandant aucune dose la semaine prochaine.

Sachez que, sans prise en compte de quelque façon que ce soit de notre mécontentement par l’état d’ici lundi, nous soutenons cette demande de la profession et la relayons dès aujourd’hui auprès de l’ensemble de nos instances. Cette action impactante serait identifiée immédiatement et montrerait à nos gouvernants que leurs belles paroles flatteuses à notre égard ne sont pas suffisantes pour nous faire accepter l’inacceptable.
Notre conseil et notre mobilisation ne s’approprient pas uniquement quand ça les arrange !!!

Croyez bien que, mis devant le fait accompli ; nous ne ménageons pas nos efforts pour nous battre devant une trahison de la sorte.

Nous vous souhaitons tout le courage nécessaire pour cette période si difficile (à vous et vos équipes) et comptons sur votre solidarité pour nous faire entendre sur ce dossier.

Confraternellement,

François-Xavier HEMERY et Jean-Jacques LE BIAN, Co-Présidents FSPF 29,

Goulven LE BARS et Cécile BETILLE, Co-Présidents FSPF 22,

Marie-Claire DENOUAL, Philippe FERRON et Marie-Christine LE QUELLEC, Co-Présidents FSPF 35,

Franck MERE et Antoine VIALLE, Co-Présidents FSPF 56.

Un courrier de protestation envoyé à l’ARS PACA

Madame, Monsieur,


Suite à la parution au Journal Officiel autorisant la distribution des auto-tests en GMS, les syndicats départementaux du sud de la France tiennent à vous manifester leur totale opposition avec cette mesure et leur profond mécontentement.
En effet, depuis presque 2 ans, les pharmaciens d’officine et leurs équipes se sont totalement investis dans la lutte contre la COVID 19 par leur implication au quotidien que ce soit dans :


• La présence permanente de nos équipes et ce dès le premier confinement.
Nous avons été le relai auprès des Français de leurs inquiétudes et leurs
questions quand les portes des autres professionnels de santé libéraux leurs
été fermées.


• La distribution gratuite des masques aux professionnels de santé.


• L’approvisionnement et la délivrance des flacons de vaccins à ces mêmes
professionnels.


• L’implication dans les centres de vaccination.


• La vente de gels hydro-alcooliques et de masques à la population.


• Le dépistage massif de la population qui a permis à l’économie française de redémarrer, aux restaurants, boîtes de nuit… de réouvrir, aux entreprises de fonctionner, aux écoles de rester ouvertes…


Les pharmaciens ont été et restent à ce jour, les acteurs essentiels et incontournables de la stratégie de dépistage. La vente d’un auto-test doit s’accompagner de recommandations et de conseils que seuls des professionnels formés peuvent dispenser.


Il ne faut pas oublier que les pharmaciens forment un réseau de plus de 21 000 officines à travers tout le territoire, avec un système de permanence de soin. Nous sommes là pour protéger, conseiller, soigner et orienter.


Dans ces conditions quel est le gain en matière de Santé Publique de la vente des auto tests en GMS ?
La grande distribution est là pour vendre. À chacun son métier et ses compétences !
Enfin, nos confrères se sont pleinement engagés dans la campagne de vaccination contre la COVID, alors même que la rémunération de celle-ci est bien en dessous du coût de revient parce que prime avant tout leurs rôles de professionnels de santé. (https://datavaccin-covid.ameli.fr/pages/synthese/)
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Nous alertons depuis plusieurs mois l’ARS sur les difficultés (saisie de commande, délai, switch Pfizer/Moderna) que pose le système de commande actuel des vaccins contre la COVID. Mais cette revendication reste sourde alors que nos grossistes répartiteurs nous informent qu’ils sont déjà prêts à recevoir les flacons et ainsi apporter une souplesse plus que nécessaire.


Il va donc sans dire que si l’État trouve un autre circuit de distribution pour les autotests, si l’État n’a plus besoin d’un encadrement de cette délivrance par un professionnel de santé. Alors, nous pensons que l’État saura également trouver un autre circuit de distribution pour les flacons de vaccins.


Ainsi, à compter du lundi 03 janvier, il sera donné comme consigne à l’ensemble de nos confrères, de ne plus passer aucune commande de vaccins sur la plateforme.


Il est urgent d’agir et nous vous demandons de faire remonter en haut lieu notre colère.


Nous vous prions de croire, Messieurs, à l’assurance de nos salutations choisies.


Dr Valérie de LECLUSE – Vice-Présidente de la Fédération Méditerranéenne et
Présidente du Syndicat Général des Pharmaciens des Bouches-du-Rhône (13)


Dr Patrick MAGNETTO – Président du Syndicat des Pharmaciens du Var (83)


Dr Didier RODDE et Dr Philippe DELAYE – Co présidents Syndicat des Pharmaciens
des Alpes-Maritimes (06)


Dr Louis PENERANDA – Président Syndicat des Pharmaciens du Vaucluse (84)


Dr Michel ESCOFFIER – Président Syndicat des Pharmaciens des Alpes de Haute-Provence (04)


Dr Serge BRANDINELLI – Représentant Union Nationale des Pharmacies de France
des Alpes-de-Haute-Provence (04) et des Hautes-Alpes (05)

DGS-Urgent n°2021-136 : Raccourcissement à 3 mois du délai entre la primo-vaccination et le rappel et rappel des adolescents à risque de formes graves

Mesdames, Messieurs,

Compte tenu des données épidémiologiques et de la progression du variant omicron sur le territoire national, la campagne de vaccination doit encore s’accélérer afin que nos concitoyens soient mieux protégés face au virus.

Dans son avis du 23 décembre 2021, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande que l’administration d’une dose de rappel puisse désormais être réalisée à partir de 3 mois après la primovaccination chez les personnes âgées plus de 18 ans. Dans son avis du 27 décembre, le Conseil d’Orientation de la Stratégie vaccinale se positionne également en faveur d’un raccourcissement du délai à 3 mois, permettant à une plus grande partie de la population d’avoir son rappel, notamment devant la propagation extrêmement rapide du variant Omicron.

A compter du 28 décembre 2021, le délai entre la primo-vaccination et le rappel passe ainsi à 3 mois pour les personnes âgées de 18 ans et plus. Autrement dit, 3 mois après la dernière injection ou infection au Covid-19 si celle-ci est survenue après la vaccination, une personne est désormais éligible au rappel. L’objectif est de permettre à nos concitoyens de recevoir une dose de rappel plus rapidement afin d’être mieux protégés, notamment face à Omicron. Une vaccination complète permet en effet de se prémunir contre le risque des formes graves et d’hospitalisations : le rappel est un bouclier supplémentaire sûr et efficace contre le virus, y compris le variant Omicron.

Nous rappelons que, conformément à l’avis de la Haute autorité de santé, les adolescents âgés de 12 à 17 ans immunodéprimés et porteurs de comorbidités sont éligibles à la dose de rappel, selon les mêmes modalités que les adultes, c’est-à-dire dès 3 mois après la dernière injection ou infection au Covid-19 si celle-ci est survenue après la vaccination. Les médecins spécialistes peuvent également, sur la base d’une appréciation du rapport bénéfice/risque individuel et au cas par cas, recommander la dose de rappel à tout adolescent vulnérable et à risque de formes graves de Covid-19.

C’est grâce à votre mobilisation sans faille, en centres de vaccination comme en ville, que nous réussirons à lutter le plus efficacement possible contre le virus et à protéger nos concitoyens. Nous vous renouvelons nos sincères remerciements, et vous souhaitons de joyeuses fêtes de fin d’année.

Bernard CELLI                                            Maurice-Pierre PLANEL

Responsable de la Task Force Vaccination   Directeur général adjoint de la santé

Quelques infos

Chères consœurs et chers confrères,


Je voudrais faire un point avec vous sur la vaccination et les TAG. 


Le gouvernement tient à ce que nous fassions des TAG avant les fêtes pour essayer de contenir tant que possible la propagation du variant Omicron. Il y a eu des discussions dernièrement  pour baisser le tarif de 25.01 euros que nous octroie la Cnam et Philippe Besset Président FSPF s’y est fortement opposé en expliquant la fatigue de nos équipes et le fait que tout surcroit de travail doit être assujetti  d’un honoraire responsable. Il a obtenu gain de cause … pour le moment.


Le tarif vaccination covid a lui aussi échappé à une baisse. Les différentes interviews TV et Radio de Présidents de syndicats régionaux et nationaux a laissé voir au gouvernement que s’il voulait casser la dynamique des pharmacies investies dans la vaccination , il ne pouvait faire mieux que de baisser le tarif !! Finalement les 7,90 euros restent d’actualité.


Nous savons que l’urgence est à la vaccination de tous et avec 3 doses. M. Olivier Véran a pensé qu’en nous octroyant 5 euros de plus le dimanche et jours fériés, nous allions répondre présents. Force est de constater qu’il s’est lourdement trompé car nous ne sommes pas corvéable à merci et n’avons pas la main d’œuvre et le financement suffisants pour le faire. Il vient de signer un décret qui nous autorisent à faire de nos pharmacies des petits centres de vaccination en pouvant bénéficier du tarif de 68 euros l’heure comme en centre, mais aussi de pouvoir avoir recours à des étudiants en santé ou des professionnels de santé retraités ou inactifs. La facturation se fait soit à l’acte ( comme aujourd’hui ), soit comme dans les centres où chaque effecteur est payé directement par l’assurance maladie après avoir fait sa déclaration. Ceci est valable pour la période des fêtes.


Je rappelle que nous pouvons vacciner covid les personnes à partir de 12 ans mais pas les enfants de 5 à 11 ans. Il n’est pas prévu de 3eme dose pour les enfants de 12 à 17 ans , donc on s’arrête à 2 doses. La troisième dose pour les 18 à 30 ans doit se faire uniquement avec du Pfizer. 


Au nom de la Fédération Méditerranéenne des Pharmaciens , je vous souhaite de passer de très bonnes fêtes, tout en faisant attention à vous et vos proches. 


Valérie de Lécluse

Présidente

Les Pharmaciens du Sud

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