La délivrance des analogues du GLP-1 se complexifie


À partir du 1er février 2025, le remboursement d’Ozempic®, Victoza® et Trulicity® sera conditionné à la justification par le médecin de la conformité de sa prescription.

C’est l’ar­ticle 73 de la loi de fi­nan­ce­ment de la Sé­cu­rité so­ciale pour 2024, en­trée en vi­gueur le 1er no­vembre 2024 via un ar­rêté, qui a posé les ja­lons d’un « ren­for­ce­ment du bon usage et de la juste pres­crip­tion » de cer­tains mé­di­ca­ments pré­sen­tant des risques de més­usage. Ainsi, comme on pou­vait le lire dans la conven­tion mé­di­cale si­gnée en mai 2024, « un tiers des rem­bour­se­ments ac­tuels de mé­di­ca­ment de la classe des aGLP-1 [se fait] hors in­di­ca­tions thé­ra­peu­tiques rem­bour­sables (ITR). » Concrè­te­ment, l’ob­jec­tif du lé­gis­la­teur est d’in­ci­ter les mé­de­cins à s’in­ter­ro­ger sur leur pres­crip­tion « à par­tir de quelques cri­tères fon­da­men­taux ré­sul­tant de ré­fé­ren­tiels et re­com­man­da­tions de bonnes pra­tiques ».

Un do­cu­ment type as­so­cié à la pres­crip­tion

En pra­tique, il a été dé­cidé que la prise en charge de cer­tains pro­duits de santé « à fort en­jeu de santé pu­blique » se­rait condi­tion­née au « ren­sei­gne­ment par le pres­crip­teur d’élé­ments re­la­tifs aux cir­cons­tances et aux in­di­ca­tions de la pres­crip­tion sur l’or­don­nance du pa­tient ou sur un for­mu­laire spé­ci­fique, joint à l’or­don­nance ». Si, au mo­ment de l’ar­rêté, le champ des mo­lé­cules concer­nées n’était pas dé­fini, la classe des ana­logues du GLP-1 était pres­sen­tie comme can­di­date idéale.

Ozem­pic, Vic­toza et Tru­li­city

C’est ce que vient de confir­mer la pu­bli­ca­tion au Jour­nal of­fi­ciel, le 15 jan­vier 2025, de trois ar­rê­tés. À par­tir du 1er fé­vrier pro­chain, les or­don­nances d’Ozem­pic®, Vic­toza® ou Tru­li­city® de­vront être pré­sen­tées au comp­toir ac­com­pa­gnées d’un do­cu­ment type, rem­pli et si­gné par le mé­de­cin, éta­blis­sant la per­ti­nence de cette pres­crip­tion. Se­lon Phi­lippe Bes­set, qui a évo­qué le su­jet lors de son Live heb­do­ma­daire« ce do­cu­ment sera à en­re­gis­trer une fois par pa­tient et le mé­de­cin l’aura en pa­ral­lèle trans­mis aux ser­vices via ame­li­pro à ses au­to­ri­tés de tu­telle ». On no­tera que ces nou­velles dis­po­si­tions ne concernent pas les ana­logues du GLP-1 in­di­qués dans le trai­te­ment de l’obé­sité, les deux spé­cia­li­tés non rem­bour­sables We­govy® et Saxenda®.

L’al­ler­gie à la met­for­mine prise en compte

Le for­mu­laire – qui de­vrait être dé­cliné en deux ver­sions, l’une pour Ozem­pic®, l’autre pour Vic­toza® et Tru­li­city® – n’a, pour le mo­ment, pas été dé­voilé aux re­pré­sen­tants de la pro­fes­sion. Cela de­vrait être fait le 22 jan­vier, à l’oc­ca­sion d’une réunion avec la com­mis­sion tech­nique de l’As­su­rance ma­la­die. Se­lon le pré­sident de la FSPF qui y as­sis­tera, ce nou­veau dis­po­si­tif de jus­ti­fi­ca­tion de la pres­crip­tion sera conçu pour prendre en compte le cas des pa­tients ne pou­vant se voir pres­crire de met­for­mine pour cause d’in­to­lé­rance ou d’al­ler­gie. L’as­so­cia­tion avec cet an­ti­dia­bé­tique oral étant une condi­tion né­ces­saire au rem­bour­se­ment de l’in­jec­table se­lon l’AMM, cela po­sait des dif­fi­cul­tés pra­tiques qui de­vraient, de fait, dis­pa­raître.

Par Alexandra Chopard – Le Pharmacien de France

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