Lors du comité de suivi des génériques qui s’est tenu le 18 juin dernier, le président du Comité économique des produits de santé (CEPS) a présenté différentes mesures dites de « régulation » des prix des médicaments inscrits au répertoire des génériques. Sous ce terme, il s’agit, ni plus ni moins, que d’organiser un « hold-up » des ressources qui permettent, tant bien que mal, au réseau officinal de résister à une crise durable.
La mise sous tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) de certaines molécules emblématiques, comme le clopidogrel (Plavix®), la buprénorphine (Subutex®) et bien d’autres, est une négation des efforts réalisés par les pharmaciens pour promouvoir le programme générique ;
L’ajout d’une nouvelle classe thérapeutique, celles des antagonistes calciques, dans le processus de « convergence » des prix des spécialités princeps sur ceux de leurs génériques, constitue une mesure de même nature qui ne peut que décourager les officinaux ;
Les baisses de prix des médicaments génériques envisagées au regard des volumes de remises consenties aux pharmacies par les laboratoires pharmaceutiques sont illégitimes. En effet, ces remises sont destinées à compenser les baisses de marge successives engrangées par l’Assurance maladie, et ne constituent pas, à cet égard, une « faveur » consentie aux pharmaciens !
La FSPF chiffre à 65 millions d’euros l’impact des mesures du comité de suivi sans compter le troisième point(baisse de prix des médicaments génériques). Leur entrée en application dès le 1er octobre prochain est absolument inacceptable. Les pharmaciens d’officines se sont investis pour promouvoir le médicament générique au bénéfice de l’Assurance maladie et de la collectivité. En contrepartie, les pouvoirs publics se sont engagés à assurer une rémunération identique aux officinaux, que ces derniers dispensent un médicament princeps ou l’un de ses génériques.
Prenons l’exemple du Plavix® (clopidogrel). La rémunération de la dispensation était de 8,6 euros au moment de la création du groupe générique. Après la mise sous TFR envisagée, cette rémunération tombant à 3,56 euros, il faudrait que le pharmacien obtienne plus de 40 % de remise pour compenser la perte !
Cet exemple démontre la nécessité impérieuse de faire évoluer le système pour procurer une rémunération digne pour tous les pharmaciens d’officine et leur ouvrir des perspectives d’avenir plus confiantes. C’est pourquoi la FSPF demande que la règle qui a permis à la profession de s’engager au bénéfice de tous soit respectée et que la rémunération de la dispensation des génériques devienne un honoraire conventionnel fixé au niveau du tarif initial, en toute transparence.
Dans l’immédiat, la FSPF prévient qu’elle s’opposera à toute décision de baisse massive de tarifs, non compensée, qui risque de mettre à mal le réseau officinal dans son ensemble et, avec lui, le modèle de proximité auquel les patients sont attachés. A l’heure où sont élaborées les mesures d’économie destinées à figurer dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2016, la FSPF demande au Gouvernement de s’orienter vers d’autres contributeurs que le réseau officinal qui a déjà été très lourdement sollicité.
En 2016, pour la FSPF, les nouvelles baisses de prix, c’est NON !