«Année après année, les efforts demandés sur les prix des médicaments ont des impacts négatifs forts sur l’exercice de nos entreprises. La pression exercée sur la filière du médicament est, de par son ampleur, devenu insupportable pour la répartition et l’officine qui sont, comme le démontrent les chiffres de la Commission des Comptes de la Sécurité sociale, les seules entreprises devant faire face à une évolution négative de leur chiffre d’affaires. L’effort demandé depuis des années aux officines a aujourd’hui atteint ses limites. Je n’ose même pas imaginer l’état du réseau officinal si la Fédération n’avait pas, et avec beaucoup de courage, porté seule l’évolution du mode de rémunération de l’officine.
53 % de la rémunération réglementée de l’officine sur le médicament remboursé est faite d’honoraires. Cette part de la rémunération est devenue insensible aux baisses de prix industriels. Cette première étape modifie en profondeur la rémunération officinale et de plus, la met en adéquation avec les évolutions voulues par le législateur qui font du pharmacien, tous les jours davantage, un acteur de santé. Elle a permis l’introduction d’honoraires qui est le mode de rémunération des professionnels libéraux, statut auquel nous sommes attachés. La modification apportée permet à l’officine de bénéficier de 120 millions d’euros par an supplémentaires, soit 5 500 euros annuels par officine, même s’il est vrai que depuis la signature des baisses supplémentaires de PFHT ont été décidées et ont dégradé l’économie de nos officines.
Autres sujets essentiels de ce PLFSS, les biosimilaires : trois principes doivent être respectés et nous demandons fermement à ce qu’ils soient mis en œuvre pour que l’officine soit un acteur du développement des biosimilaires, sinon nous serons des opposants résolus à leur développement : même rôle pour les pharmaciens hospitaliers et les pharmaciens d’officine dans leurs pratiques quotidiennes, autorisation à substituer donnée aux pharmaciens à l’initiation du traitement, égalité de rémunération pour le pharmacien entre biosimilaires et princeps. Chacun doit prendre ses responsabilités, les parlementaires, l’Etat, le Gouvernement, la CNAMTS, pour savoir si le développement des biosimilaires est un enjeu pour notre pays.
S’agissant de la vaccination, notre position repose sur la nécessité pour notre pays d’inverser la courbe du taux de couverture vaccinale qui ne cesse de baisser. Aujourd’hui, de nombreux pays ont décidé de confier aux pharmaciens la possibilité de vacciner. Ces expériences étrangères montrent toutes que les acteurs historiques de la vaccination continuent à vacciner toujours autant. Je tiens à dire ici très solennellement que cette démarche de la profession pour développer la couverture vaccinale n’est pas faite contre d’autres professionnels mais pour une raison de santé publique».
Extrait du discours de clôture de Philippe GAERTNER, Président de la FSPF – Congrès National des Pharmaciens – Nantes 2016
