Les trois syndicats de pharmaciens (FSPF, majoritaire, USPO et UNPF) et l’Assurance maladie ont entamé, le 19 mars, de nouvelles négociations en vue de faire évoluer la rémunération des pharmaciens d’officine pour qu’elle soit moins dépendante de la vente de médicaments. Plus de 80 % du chiffre d’affaires des pharmaciens proviennent des médicaments remboursés par la Sécurité sociale. Ces négociations visent à la signature d’un avenant sur les modalités d’application de la convention signée en 2012 qui prévoit qu’en 2017, 25 % de la rémunération des pharmaciens devra provenir d’autres sources que la marge commerciale.
Trois sujets majeurs ont été abordés rapporte le président de la FSPF.
– la rémunération mixte, le directeur général de la CNAM rappelant la volonté d’introduire dans la rémunération de l’officine des honoraires. Des pistes de propositions ont été formulées, notamment toucher à la marge de 53 centimes par boîte de médicament pour la redistribuer sous forme d’honoraire et d’instaurer de nouveaux TFR, ou encore la création de majorations spécifiques « iatrogénie », « prise en charge du patient âgé », « prise en charge des patients sous traitement substitutif aux opiacés ».
– l’objectif 2013 pour le générique, maintenu à 85 %. Ce qui correspond bien à une augmentation du taux de pénétration des génériques puisque nous avons changé de répertoire. Le dispositif Tiers payant contre génériques est maintenu.
– enfin la restructuration du réseau. Les travaux qui ont été faits depuis la signature de la convention, avec une approche du réseau qui est un peu celle qui s’applique dans le domaine des autres professions de santé, ont été repris par le directeur de la CNAM. Cette approche permet de donner des outils à ceux qui sont amenés à décider (ARS).
« Un comité de pilotage médicament/officine est mis en place par la Direction de la Sécurité sociale et le ministère de la Santé, car une rémunération mixte, c’est une rémunération à la fois pilotée par l’Assurance maladie et par l’Etat », indique Philippe GAERTNER.
Les prochaines réunions sont programmées les 10 et 23 avril, ainsi que le 21 mai. Les organisations syndicales apparaissent divisées. Les négociations s’annoncent difficiles, d’autant que les marges de manœuvres, dans un contexte économique tendu, sont étroites. L’Assurance maladie raisonne avec une enveloppe budgétaire fermée. La négociation devra fixer la répartition du financement de la rémunération des pharmaciens entre l’Assurance maladie et les complémentaires santé.
P.L