Quand Molière fit son Malade imaginaire, il ne trouvait pas de nom pour le « lévrier de la Faculté », qu’il voulait mettre en scène.
Un jour, rencontrant un garçon apothicaire armé du plus noble ustensile de sa profession, il lui demanda sur qui « il allait tirer ». L’apothicaire lui répond qu’il va « seringuer de la beauté » à une comédienne.
— Comment vous nommez-vous ? lui demanda Molière.
— Fleurant, répond le « Postillon d’Hippocrate ».
Molière, enchanté d’avoir trouvé un nom qu’il cherchait vainement depuis plusieurs jours, ne peut résister au désir de lui en témoigner sa reconnaissance : il l’embrasse. Peu après, ce garçon apothicaire, grâce à l’indiscrétion de Molière,devint maître et fit fortune. Le ridicule de son nom avait fait son bonheur.
A propos de cette pièce, signalons un petit détail qui est peu connu :
A la première représentation, Béralde disait au clystériseur :
— Allez, monsieur, on voit bien que vous n’avez coutume de parler qu’à des culs.
Un murmure désapprobateur s’éleva du parterre. A la seconde représentation, on applaudit cette variante :
— Allez, monsieur, on voit bien que vous n’êtes pas accoutumé de parler à des visages.
Louis François Beffara 1751-1838 « L’Esprit de Molière ».
NDLR: Vous avez le droit d’accorder peu de crédit à cette version de l’origine du nom de Fleurant pour l’apothicaire du Malade Imaginaire.