Une évolution du chiffre d’affaires des médicaments remboursables de plus en plus hétérogène

La progression du chiffre d’affaires sur le 1er semestre 2018 est liée uniquement à la commercialisation de nouvelles spécialités ayant un prix fabricant hors taxes (PFHT) très élevé. Avec une progression de 1,7 % sur les 12 derniers mois, le chiffre d’affaires industriel connait sa plus forte évolution depuis 2009.  Pour les seules nouvelles spécialités dont le PFHT est supérieur à 1 515 €, les ventes sur le premier semestre ont atteint plus de 261 millions d’euros de chiffre d’affaires TTC, alors que dans le même temps, le chiffre d’affaires officinal n’a progressé que de 107 millions d’euros. 

L’explosion des ventes de ses produits chers peu rémunérateurs masque donc l’ampleur de la perte de chiffre d’affaires du réseau. De plus, ces médicaments très spécifiques ne sont pas dispensés par toutes les officines. Seule une pharmacie sur deux en profite (55,40 %), ce qui lui permet de limiter sa perte de rémunération. Toutes les autres ne bénéficient pas d’une telle opportunité. Si la FSPF se réjouit de la commercialisation de ces nouveaux médicaments, leur impact sur le chiffre d’affaires et la marge ne doit pas masquer les problèmes économiques du réseau.

 

En effet, la rémunération de la dispensation est en baisse par rapport à celle du premier semestre 2017. Cette perte atteint désormais 12,4 millions d’euros sur l’ensemble des spécialités remboursables prescrites et non prescrites, et près de 17 millions d’euros sur les spécialités portées au remboursement. Sur le champ du porté au remboursement, l’investissement annoncé par l’assurance maladie de 70 millions d’euros en année pleine, soit 35 millions d’euros pour le premier semestre 2018, se transforme à fin juin en une perte de 17 millions d’euros, soit un manque à gagner de plus de 52 millions d’euros. Ce chiffre est hélas en phase avec les prévisions de la FSPF qui estimait à environ 100 millions d’euros le manque à gagner pour le réseau en 2018.

Confraternellement,

Philippe GAERTNER

Président FSPF

Les Pharmaciens du Sud

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