Chère Consœur, Cher Confrère,
Aujourd’hui, s’achève mon quatrième et dernier mandat de président de la FSPF. C’est avec une certaine émotion que je quitte mes fonctions après avoir passé douze années à la tête de la Fédération. Ce fut un honneur pour moi de me consacrer à la défense et à l’évolution de notre belle profession.
Tout n’a pas été simple. Rappelez-vous, à peine trois mois après avoir entamé mon premier mandat, notre modèle officinal était attaqué de toute part. Les rapports Beigbeder, Rochefort et Attali remettaient en cause les trois principes fondamentaux de l’officine, à savoir le monopole de dispensation, la répartition des pharmacies sur le territoire et la réserve du capital aux seuls pharmaciens. Mais nous avons tenu bon et su convaincre nos interlocuteurs que ces principes fondamentaux n’avaient pas été mis en place dans l’intérêt des pharmaciens mais dans celui des patients.
Je retiens de cet épisode que les combats que l’on perd, ce sont ceux que l’on ne mène pas. Il ne faut jamais baisser les bras. Rien n’est inéluctable.
Mais pour être fort, il faut aussi savoir jouer collectif, comme nous avons su le faire en septembre 2014. L’ensemble des libéraux s’étaient alors mobilisés contre le projet gouvernemental de réforme des professions réglementées. Et nous avons gagné ! Le rapprochement de l’UNAPL et de l’U2P* va dans ce sens. Avec les artisans, nous partageons de nombreuses problématiques car nos entreprises possèdent une taille économique semblable, et sont souvent constituées de moins de dix salariés. Il faut garder à l’esprit que le pharmacien d’officine est à la fois un chef d’entreprise et un professionnel de santé.
Ce dernier aspect de notre métier a d’ailleurs bien évolué au cours de mes quatre mandats, sous l’impulsion de la Fédération. Bon nombre de nos propositions ont en effet été reprises, notamment par Roselyne Bachelot dans sa loi HPST. Sans cette loi, les nouvelles missions rémunérées n’auraient jamais vu le jour. La décision de Xavier Bertrand, concrétisée par Marisol Touraine, d’étendre le champ conventionnel avec l’assurance maladie au-delà du tiers payant et d’introduire une part d’honoraires dans notre rémunération a permis de franchir une nouvelle étape. Parallèlement, l’exercice professionnel s’est profondément transformé, notamment avec la mise en place des entretiens pharmaceutiques et des bilans de médication, mais aussi, par la volonté d’Agnès Buzyn, d’autoriser la vaccination antigrippale à l’officine. Je suis d’ailleurs particulièrement satisfait de terminer mon mandat par la signature de l’avenant offrant la possibilité à l’ensemble des officines françaises de réaliser cet acte de prévention.
De nouvelles perspectives d’évolution du métier sont aussi à attendre avec la future loi santé, de nombreux députés ayant compris l’intérêt d’un élargissement des missions des pharmaciens.
La Pharmacie d’officine a donc de beaux jours devant elle et je souhaite à la nouvelle équipe qui arrive de pouvoir faire en sorte de préserver notre modèle d’organisation de la pharmacie d’officine, de poursuivre le développement de nouvelles missions tout en permettant l’intégration des pharmaciens dans les CPTS.
Je vous remercie de la confiance que vous m’avez accordée tout au long de ces années pour faire évoluer notre métier. Mais un président n’est rien sans une équipe et rien n’aurait été possible sans votre soutien, adhérents, présidents départementaux, membres du Bureau et permanents de la FSPF. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés.
Confraternellement,
Philippe GAERTNER