Sur le premier trimestre de 2019, la situation de l’économie officinale est contrastée. En effet, après des mois de janvier et février positifs, avec des ventes stables, le mois de mars marque le pas. La baisse des unités (de 7 % pour le seul mois de mars et de 2 % en cumul mobile annuel) s’explique en partie par un effet base (le mois de mars 2019 comptant deux jours de moins). L’effet des baisses de prix décidées par le CEPS est également non négligeable.
La baisse des unités impacte doublement la rémunération du réseau. Le montant des honoraires de dispensation, confirmés par l’avenant n° 14 signée par l’USPO, diminue mécaniquement, mais cette baisse est amplifiée par la réintroduction d’un taux de marge de 10 % sur la première tranche de la MDL, prévue par l’avenant n° 11.
L’effet structure compense partiellement cette baisse de ressources : le marché des médicaments très chers (avec un PFHT supérieur à 1 600 euros) continue à croître, apportant au réseau, sur le premier trimestre, un peu plus de 5 millions d’euros de plus qu’en 2018. Cependant, ces médicaments étant dispensés de façon très hétérogène, cette somme est répartie inéquitablement entre les officines.
Parmi les nouveaux honoraires à l’ordonnance entrés en vigueur au 1er janvier 2019, celui relatif à la dispensation de médicaments « spécifiques » apporte le plus de ressources au réseau (près de 121 millions d’euros sur le marché du porté au remboursement). Un tel montant n’aurait pu être obtenu sans l’intervention de la FSPF : alors qu’initialement le versement de l’honoraire HDE devait concerner 36 % des ordonnances, ce pourcentage dépasse finalement les 42 %.
Cette hausse de 6 points représente un apport supplémentaire pour le réseau que nous estimons à 18,5 millions d’euros, soit plus des ¾ de l’augmentation constatée sur le marché du porté au remboursement (24,77 millions).
Philippe BESSET
Président