Élections URPS pharmaciens 2021
PACA : le soin pharmaceutique en ligne de mire
ANNE-GAËLLE MOULUN – PUBLIÉ LE 26/02/2021
Dans une région où les personnes âgées sont nombreuses, les officines de Provence-Alpes-Côte d’Azur doivent mettre à disposition de leurs patients atteints de maladies chroniques un large éventail de services et de soins pharmaceutiques. L’URPS a alors un rôle à jouer pour valoriser ce que les pharmacies ont déjà mis en place et les aider à déployer de nouveaux services. L’équipe sortante comptait des élus des deux syndicats, avec une majorité FSPF, qui se sont impliqués fortement dans le développement du soin pharmaceutique et de la pharmacie clinique. Félicia Ferrera, vice-présidente de l’URPS de PACA, entend bien poursuivre et étendre ce projet, appelé Pharm’observance, avec une liste FSPF de 12 personnes représentant tous les départements de PACA. De son côté, Filip Van de Wiele, tête de liste pour l’USPO, compte reprendre la région à la FSPF en mettant notamment l’accent sur la sortie hospitalière.
Félicia Ferrera a travaillé pendant douze ans dans la répartition pharmaceutique avant de s’installer à Allauch, il y a seize ans. « Je suis co-titulaire d’une pharmacie de quartier », explique-t-elle. Adhérente à la FSPF depuis son installation, elle a été élue en 2016 vice-présidente de l’URPS pharmaciens PACA. Félicia Ferrera est également vice-présidente officine de la Société française de pharmacie clinique (SFPC), après en avoir été trésorière-adjointe. Elle est aussi maître de conférences associée en pharmacie clinique à la faculté de pharmacie de Marseille. « Je suis présidente d’une CPTS et j’ai des responsabilités dans une maison de santé pluridisciplinaire », complète-t-elle.
Cette année, c’est en qualité de tête de liste FSPF que Félicia Ferrera se présente aux élections URPS, bien décidée à développer le projet Pharm’observance (voir ci-dessous), initié en 2016. « Je souhaite poursuivre et adapter Pharm’observance pour le déployer et continuer à avoir le soutien de l’agence régionale de santé. L’objectif est que les pharmaciens qui ont envie de se lancer dans le suivi pharmaceutique puissent voir leur rôle reconnu et valorisé, déclare-t-elle. Je veux développer le soin pharmaceutique de manière générale, afin que nous puissions offrir à la population ce qu’elle attend, tout en étant toujours au plus près de ce que souhaitent les pharmaciens. »
Filip Van de Wiele, tête de liste USPO
Titulaire depuis 2001, Filip Van de Wiele a d’abord eu une officine à Marseille, avant de s’installer à Saint-Saturnin-lès-Avignon il y a 13 ans. Engagé dans le syndicalisme depuis sa sortie de la faculté, il s’investit d’abord à la FSPF à Marseille, puis à la FSPF dans le département du Vaucluse et, depuis 10 ans, à l’USPO, depuis la création du syndicat dans le Vaucluse. Il est actuellement vice-président de l’USPO 84 et élu vice-secrétaire à l’URPS pharmacien de PACA, seul représentant de l’USPO au sein du bureau depuis cinq ans. Cette année, il se présente en tant que tête de liste USPO et entend bien reprendre la région à la FSPF.
Parmi ses projets, le candidat USPO souhaite développer la sortie hospitalière, en accordant un rôle important au pharmacien d’officine dans le maintien à domicile et la conciliation médicamenteuse. « Dans le Vaucluse, il y a trois centres hospitaliers dans lesquels les pharmaciens font déjà des dépôts d’orthèses », précise Filip Van de Wiele. « Par ailleurs, l’un des centres devrait commencer à mettre en place la conciliation médicamenteuse », ajoute-t-il. Avec la création des CPTS, il compte aussi développer la sortie hospitalière. Filip Van de Wiele souhaite également réfléchir à de nouvelles missions rémunérées (modifications d’ordonnances, appels suite à rupture de traitement, renouvellement d’ordonnances, etc.) et développer l’élargissement des compétences vaccinales avec une expérimentation de la vaccination des adultes de plus de 16 ans.
Les listes des candidats
Liste FSPF
Félicia Ferrera (13), Patrick Magnetto, Didier Rodde, Myriam Zeraoui (84), Serge Brandinelli, Thierry Desruelles (13), Françoise Pasquali, Raphaël Gigliotti, Christophe Guidoni (13), Valérie Ollier – de Lécluse (13), Michel Escoffier, Nicolas Spinelli.
Liste USPO
Filip Van de Wiele, Patrick Raimond, Marie-Paule Picard-Pinelli, Pierre Bremond, Jean-Luc Fubiani, Cyril Colombani, Marguerite Cheng, François-Xavier Vanelle, Marie-Laure Morenas, Michel Siffre, Laurence Ripoll-Cassarino, Frédéric Janin.
Pharm’observance : développer des actions éducatives à l’officine
Depuis 2016, l’URPS pharmaciens de PACA mène le projet Pharm’observance, dédié au développement d’actions éducatives à l’officine. Ce projet est composé de plusieurs volets. Le premier concerne la formation continue. Un partenariat a été mis en place entre l’URPS pharmaciens et la faculté de pharmacie de Marseille pour ouvrir un diplôme d’études supérieures universitaires (DESU) de pharmacie clinique de 120 heures, qui permet d’aborder les entretiens pharmaceutiques, l’éducation thérapeutique du patient, l’accompagnement de la personne âgée à l’officine ou encore l’accompagnement de patients atteints de cancer. Par ailleurs, Pharm’observance comprend des sessions de DPC, par exemple sur le sevrage tabagique, et propose également, tous les mois, des soirées d’enseignement post-universitaire (EPU) en accès libre sur différents thèmes : l’oncologie, le diabète, l’hépatite C, l’insuffisance rénale, etc.
Le second volet du projet vise à créer une dynamique autour du soin pharmaceutique dans les équipes officinales, avec des soirées de formation pour les préparateurs et les pharmaciens, mais aussi pour les étudiants. Le troisième volet est opérationnel. Financé par l’ARS PACA, il permet de mener des actions éducatives ciblées d’accompagnement à l’officine, comme le sevrage tabagique ou le suivi des patients sous chimiothérapies orales ou sous biothérapies, ou encore atteints de polypathologies. Pharm’observance prend alors en charge les entretiens pharmaceutiques non remboursés par l’assurance-maladie. Ainsi, le pharmacien peut avoir une démarche de soins pharmaceutiques, par exemple pour des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde, tout en étant rémunéré. Une partie prévention du programme a inclus les TROD et le repérage de la fragilité des personnes âgées.
Enfin, le quatrième et dernier volet du programme Pharm’observance est interprofesionnel. Il vise notamment à établir un lien entre le pharmacien hospitalier et le pharmacien d’officine. Le projet a été quelque peu stoppé par l’épidémie de Covid-19, mais l’URPS entend bien le relancer et travailler notamment sur la conciliation des traitements médicamenteux à l’entrée et à la sortie de l’hôpital, pour éviter les ruptures de traitement des patients. Cette approche permet aussi de donner un cadre au rôle du pharmacien dans les équipes pluridisciplinaires, que ce soit les CPTS, les maisons de santé ou les équipes de soins primaires. Enfin, une partie éducation thérapeutique du patient (ETP) permet au pharmacien d’animer des ateliers d’ETP, voire de participer à la construction de ces programmes.
Source : Le Quotidien du Pharmacien