Après près d’une décennie de bataille, le gouvernement vient d’ouvrir, dans un arrêté publié au Journal officiel le 14 avril, le droit de substitution des médicaments biologiques aux pharmaciens, afin d’accélérer le recours aux biosimilaires en France.
Seuls deux biomédicaments sont concernés pour le moment: la pegfilgrastim (Neulasta®) et le filgrastim (Neupogen®), tous eux indiqués dans la prise en charge des neutropénies persistantes, un trouble hématologique sévère.
Une liste trop restreinte pour le think tank Biosimilaires, porté par les laboratoires pharmaceutiques Accord Healthcare, Amgen et Sandoz. Il rappelle en outre que ces deux biomédicaments sont déjà largement substitués par des biosimilaires en pratique et qu’ils ne permettront pas de réaliser des économies supplémentaires importantes.
“Ce sont des traitements qui sont très peu prescrits, à l’inverse d’autres biomédicaments, qui ne sont pourtant pas dans la liste, comme le Lovenox® (énoxaparine) ou l’Humira® (adalimumab)”, ajoute Pierre-Olivier Variot, président de l’Uspo.
Toutefois, malgré les demandes des pharmaciens, le gouvernement a décidé de réserver le droit de substitution de certains biomédicaments aux seuls médecins.
“On va vite constater que ça ne marchera pas. Cela avait été tenté autrefois pour les génériques. On avait commencé par donner des incitations aux médecins pour prescrire des génériques, mais ça n’a pas fonctionné et, finalement, on a dû s’appuyer aussi sur les pharmaciens”, rappelle Philippe Besset, président de la FSPF. “À condition que la liste des biomédicaments substituables par les pharmaciens soit élargie. Cet arrêté est un début, mais ce n’est pas encore satisfaisant en l’état.”
Source (Le Monde – 26 avril 2022)