Le médicament doit rester en officine.
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Dans la perspective de la préparation du projet de loi sur la croissance, dont un volet concerne la réforme des professions règlementées, la FSPF a sollicité une entrevue auprès du ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique. Ce rendez-vous avait pour objectif d’éviter toute remise en cause des professions réglementées, notamment la Pharmacie d’officine, accusée d’être en partie responsable de la baisse du pouvoir d’achat.
La ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol TOURAINE, est intervenue pour rappeler que “Ce rapport est un document administratif qui n’engage pas le Gouvernement”, et que “les évolutions se feront dans le respect du principe du monopole officinal sur les médicaments et du statut spécifique de ces produits, qui ne sont pas des biens de consommation comme les autres”.
Bien que le rapport de l’Inspection Générale des Finances, qui doit nous être communiqué pour analyse, prône une déréglementation de la Pharmacie d’officine, la FSPF prend acte que Monsieur MANDON Secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat, a publiquement souligné l’importance des pharmaciens d’officine « rendant un service réel à la population ». Monsieur MONTEBOURG a, quant à lui, assuré personnellement à la FSPF qu’il était « disposé à convaincre ou à être convaincu ».
Dans ce contexte tendu, la FSPF a réitéré auprès du ministère de l’Economie les fondamentaux suivants :
- le médicament n’est pas un produit de consommation banalisé ;
- les médicaments en France sont parmi les moins chers d’Europe ;
- la répartition territoriale des officines garantit l’accès aux soins en tous points du territoire;
- le réseau officinal protège de toute contrefaçon ;
- les entreprises officinales génèrent un bassin d’emplois de 150 000 personnes ;
- il ne peut y avoir d’indépendance professionnelle sans indépendance financière des pharmaciens d’officine.
Le ministre a également entendu que l’officine française était moderne, favorable aux réformes comme celles initiées sur l’accompagnement des patients chroniques, sur sa participation à la coordination des soins et sur son mode de rémunération, et était prête à aller plus loin en créant un honoraire par dispensation d’ordonnance, comme l’a récemment suggéré la Cour des comptes. La FSPF est intervenue ces deux derniers jours dans les médias écrits et audiovisuels et fournira avant la fin août au ministère de l’Economie un contre-argumentaire qui sera annexé au rapport de l’IGF.
Le désarroi des pharmaciens, injustement qualifiés de nantis, est profond. La FSPF partage l’opposition des autres professions libérales à ces accusations infondées et se mobilise, avec le soutien de ses adhérents, pour lutter contre toute perspective de déréglementation, afin de préserver la proximité avec le patient et le tissu social de notre pays. Dès aujourd’hui, elle appelle les 91 syndicats départementaux dans tous les territoires qui lui sont affiliés à convaincre les responsables politiques de leurs régions du caractère néfaste d’une telle loi.