Certes, et il fallait le rappeler, « la nouvelle rémunération est la plus grosse révolution de ces quarante dernières années à l’officine », pour reprendre les termes de Philippe Gaertner, président de la FSPF. Mais concrètement, la date du 1er janvier, celle à laquelle cette révolution devait justement prendre forme, semble devenir hypothétique. Le vice-président du syndicat, Philippe Besset, s’est montré très clair au cours de la table-ronde organisée dimanche matin : « quelqu’un des pouvoirs publics doit donner le top départ pour que nous soyons prêts au 1er janvier ; ça commence à urger ». Rien à voir en tout cas avec « le départ de Frédéric Van Roekeghem de la direction de l’Assurance maladie, [qui] n’aura pas d’impact sur la mise en place des honoraires », mais avec l’arrêté d’approbation qui se fait attendre. Le directeur général de l’offre de soins Jean Debeaupuis l’a annoncé hier à paraître « très prochainement ». La FSPF l’espère, les sociétés de service informatique aussi : « si le cahier des charges Sesam-Vitale est connu, comprenez bien que les SSII ne déploieront rien tant que l’arrête n’est pas publié », a précisé Philippe Gaertner au cours d’une conférence de presse donnée à l’heure du déjeuner. Mais « nous ferons tout, a assuré Philippe Besset, pour respecter la date du 1er janvier ». Rassurant, Charles Ronlez, président de l’Association pharmaceutique belge (photo ci-contre), était venu partager son expérience des honoraires, mis en place il y a quatre ans et qui ont nécessité quatre années de préparation. Aujourd’hui, « je peux vous dire que le patient paie moins, l’autorité publique paie moins et le pharmacien a au minimum sa marge et une augmentation indexée de sa marge. Le pharmacien est le grand gagnant de ce système. »
La première nomenclature pharmaceutique
En parlant révolutions, une autre se profile à la date du 1er janvier : « la création de la première nomenclature pharmaceutique », annoncée par Philippe Besset. À l’instar d’autres professionnels de santé, il s’agit d’un système de lettres-clés. HD, HG et HC en seront les premières, correspondant, respectivement, aux honoraires de dispensation, aux honoraires de dispensation de grands modèles et aux honoraires de dispensation d’une ordonnance de 5 lignes et plus. Mais avant cette autre grande étape, la profession aura à faire face à un nouveau projet de loi de financement de la Sécurité sociale saignant : « sur les 3 milliards d’euros d’économies attendues dans le PLFSS 2015, la moitié se répercute sur le médicament », a indiqué Vincent Bildstein, président d’IMS Health France, également présent sur cette table-ronde consacrée à l’économie officinale. Philippe Besset a d’ailleurs prévenu le ministère de la Santé « que le réseau ne tiendra pas un tel effort » et, surtout, demandé à obtenir un plan de promotion des génériques en lieu et place d’une partie des baisses de prix. « Je ne sais pas si ce sera suffisant mais nous pensons avoir obtenir quelque chose là-dessus ; Marisol Touraine devrait annoncer ce plan de promotion dans les trente jours », a-t-il confirmé au cours de la conférence de presse qui a suivi. Muriel Dahan, désormais inspectrice générale des affaires sociales, a d’ailleurs été missionnée pour la réalisation de ce plan.
Anne Laure Mercier
Miguel Medina
source Le Pharmacien de Ffrance