Si, depuis des années, le fonds de commerce de l’USPO (Union des Syndicats de Pharmaciens d’Officine) est essentiellement dédié à critiquer la Fédération Nationale des Syndicats de France, il faut admettre aussi que la FSPF qui reste une référence en tant que structure fédérative de la Profession semble éternellement optimiste y compris dans les plus mauvais moments.
Si cet optimisme presque béat a le mérite de montrer qu’il ne sert à rien de se décourager et que la lutte pour maintenir l’économie de nos officines est compliquée et ardue, le dernier éditorial (fichier joint) du Président de la FSPF, Philippe GAERTNER, a quelque chose de choquant mais contient aussi des vérités qu’il fallait dire.
Il est essentiel de savoir que le Syndicat Général des Pharmaciens des Bouches du Rhône est une structure syndicale née il y a 150 ans toujours active et dynamique et n’est pas une “antenne locale”, de la FSPF. Nos conseillers, nos membres du bureau et moi-même avons notre indépendance d’esprit et notre libre pensée. Nous ne sommes pas une coquille vide à la solde de la FSPF mais une organisation structurée indépendante et fédérée.
Ces précisions ne sont pas un reniement de la FSPF car, tout bien considéré et en regardant la matière intellectuelle que nous apportent ou peuvent apporter la FSPF et l’USPO, en comparant les pensées et raisonnements intellectuels de Philippe GAERTNER et Gilles BONNEFOND, le Conseil d’Administration de notre syndicat n’est pas prêt d’abandonner la FSPF au profit de l’USPO.
Economiquement, l’année 2014 a été mauvaise pour la profession, tous les chiffres le prouvent, les rapports qui commencent à sortir le disent. Philippe GAERTNER semble content de lui mais notre syndicat départemental tient à lui dire que la réalité économique de notre profession ne permet pas de crier victoire.
Ce contentement de soi pourrait paraître choquant d’autant plus que l’ année 2015 s’annonce catastrophique si rien n’est fait pour contrer les derniers déremboursements et la baisse des prix de mars et celles à venir (LFSS 2015).
Maîtriser les coûts de santé essentiellement par le médicament nous touche de plein fouet car, à la différence des répartiteurs et encore plus des fabricants, nous n’avons pratiquement pas de possibilité de modifier à la hausse ou à la baisse les “taquets” de nos lignes de bilan. Bien au contraire, les baisses de prix et donc de marges sur les acteurs du médicament finissent en cascade sur l’économie de l’officine: répartiteurs qui facturent des services en sus ou qui réduisent les livraisons, laboratoires qui durcissent les conditions de marché annuel ou des remises par exemple sans oublier les confrères qui oublient le Code de Déontologie et le serment de Galien.
La vraie note d’optimisme reste le principe de la mise en place d’une nouvelle rémunération déjà bien trop retardée et bien trop timide à cause des freins imposés par l’USPO lors des négociations et sa volonté d’établir une politique syndicale essentiellement dédiée à l’attaque de la FSPF et de son Président en prônant un retour en arrière qui serait mortel pour la profession.
Philippe GAERTNER a admis que les mesures prises devenaient bien insuffisantes face au LFSS 2015 et aux déremboursements. La bonne volonté de la CNAMTS se verra le 31 mars 2015, celle du Gouvernement se verra lors de la sortie du PLFSS 2016. SI j’ai un conseil à donner à Gilles BONNEFOND est d’arrêter d’envoyer des télécopies de simulation sur trois boites de médicaments en profitant pour “taper” sur la FSPF mais, s’il est encore écouté et reçu dans les ministères, il serait plus utile pour notre profession d’aller se renseigner sur la teneur du futur PLFSS 2016 puisque les “têtes d’oeuf” des ministères sont en train de plancher dessus et qu’il serait bon de rechercher des informations et d’agir sur les directeurs de cabinet avant que le PLFSS 2016 soit publié.
Philippe LANCE
Président
Pièces jointes FSPF:
circ 2015-49a-nouvelle_remuneration_preuve_par_chiffres_FSPF
circ 2015-49b-nouvelle_remuneration_fax_FSPF