C’est la rentrée. Pour certains d’entre nous, nombreux, il n’y a pas eu de sortie de l’officine et le mot rentrée ne se concrétise que par celle des autres, la circulation automobile dense jusqu’à la saturation, les enfants de retour à l’école.
Pour nous, bénévoles syndicaux, le mois d’août (presque) vide d’activité syndicale et pourtant passé au comptoir de nos officines a été une pause salutaire nous éloignant des problématiques syndicales et nous rapprochant de nos familles.
Mais les problèmes sont toujours présents, s’exacerbant au fur et à mesure que le temps passe.
Cette rentrée est cruciale. Les raisons sont évidentes: Nouvelle convention pharmaceutique à venir, élections présidentielles et législatives en 2017.
Face à ces moments forts et angoissants pour la France et pour notre profession, deux éléments positifs: l’union des syndicats nationaux FSPF et USPO et l’augmentation du prix de la consultation des médecins généralistes de 23 à 25 euros.
Négocier dans l’union ne se discute pas: c’est une évidence que cela servira nos intérêts professionnels.
L’augmentation de la visite chez le généraliste peut nous faire dire que ce qui a été donné aux généralistes a été pris sur l’enveloppe de la pharmacie depuis quelques années. C’est certainement vrai mais nous avons le droit de penser aussi que, si les médecins ont été servis, les pharmaciens, d’une manière ou d’une autre le seront prochainement aussi.
Espérons seulement que nos représentants syndicaux ne négocient pas une amélioration économique indispensable contre un travail supplémentaire mal rémunéré et chronophage.
Dans le cadre des travaux rémunérérs additionnels, il faut admettre que les “nouvelles missions” sont un échec cuisant pour une raison simple: elles s’adaptent difficilement à notre exercice quotidien. Hélas, aucun responsable syndical national FSPF, USPO et UNPF n’a compris cela: les “nouvelles missions” doivent rester simples, rapides et efficaces avec une rémunération modeste mais dont la fréquence permettrait une vraie action répétitive de prévention et d’observance auprès de nos concitoyens.
Je suis persuadé que nos futures “nouvelles missions” devront s’adapter au terrain: le comptoir, nos équipes officinales (ne pas oublier nos collaborateurs pharmaciens adjoints et préparateurs) et nos logiciels experts.
Pour coller à l’actualité, n’est ce pas étrange que notre rémunération pour la délivrance d’une Norlevo® à une jeune fille mineure soit de 1,80 euros alors que cette délivrance doit s’accompagner de nombreux conseils, de la mise à disposition de la liste des CPEF les plus proches .
Pour terminer mon éditorial de rentrée, je voudrais rappeler combien la profession doit être vigilante et prudente sur des sujets sensibles dans une France à ” fleur de peau”. Le Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens a désiré engager une reflexion sur une future clause de conscience des pharmaciens et cela a créé un buzz médiatique assez négatif qui, en plus, s’est collé à un témoignage paru dans “Le Plus de de l’Obs” sur la contraception d’urgence. Vous savez combien j’attache personnellement une grande importance à la contraception d’urgence et tout particulièrement celle gratuite aux mineures de 14 à 18 ans lorsque j’étais trésorier de l’URPS Pharmaciens PACA.
Notre compétence, notre empathie, notre modernité dans ce domaine sont une grande et belle vitrine pour notre profession vis à vis du public.
Gardons cette vitrine propre et transparente.
Bonne rentrée à tous
Philippe LANCE
Président