Une amélioration financière sous la menace de nouvelles ponctions
La présence de deux jours ouvrables supplémentaires en juillet a profité à quasiment toute l’économie officinale. Sur ce mois, le chiffre d’affaires hors taxes du réseau a enregistré une croissance de 5,8 %, portée par la dispensation de dispositifs médicaux remboursables (+ 8,4 %) et de spécialités remboursables (+ 6,4 %). Le seul secteur en décroissance est celui des médicaments non remboursables, avec une diminution de 3,7 %.
Sur les 12 derniers mois, le chiffre d’affaires total est en croissance de 2,1 %, du fait du dynamisme de la LPP (+ 3,8 %) et des médicaments remboursables (+2,8 %). Cependant, ces hausses n’ont pas la même cause. Si pour les dispositifs médicaux, cette évolution résulte principalement du développement du maintien à domicile, la hausse du chiffre d’affaires sur le poste des médicaments remboursables s’explique par un effet structure. Les données GERS soulignent que sur les 12 derniers mois, les volumes sont en baisse de près de 2 %, tandis que le chiffre d’affaires industriel suit une croissance de 3 %. Les données sur les ventes confirment un tel constat : les ventes de médicaments chers ont augmenté de 117 241 unités, pour une hausse du chiffre d’affaires prix public de plus de 409 millions d’euros.
Cet effet structure a un effet positif sur la rémunération de la dispensation : sur les 68,37 millions d’euros supplémentaires observés sur les sept premiers mois de 2019, près de 11,5 millions proviennent de cet effet structure. Le volume d’ordonnances donnant droit à l’honoraire HDA, plus élevé que prévu du fait du vieillissement de la population, représente un apport de 2,65 millions d’euros. Les ordonnances donnant droit aux honoraires HDE (plus de 42 % des ordonnances remboursables contre 36 % prévu initialement) sont le principal motif de cette hausse de la rémunération du réseau. Selon nos calculs, sur les sept premiers mois de l’année, cela fait plus de 20 millions d’ordonnances en plus, soit un apport de 40 millions d’euros.
Ces apports ne sont pas superflus. Ils sont nécessaires pour permettre au réseau d’évoluer et de proposer des services de prévention. C’est pourquoi la Fédération s’oppose avec la plus grande vigueur à toute ponction financière.
Philippe BESSET
Président