Editorial de Philippe LANCE: L’interprétation du dernier communiqué de presse de l’USPO.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE USPO (en italiques) décortiqué par Philippe Lance ou comment la CNAM va supprimer une grande partie des honoraires HDE de la profession par un coup de baguette magique avec l’accord du président USPO:

Juillet 2019 : le Gouvernement envisage, en raison de la surperformance du nouveau mode de rémunération, une baisse de marge de 150 millions d’euros dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Les résultats de l’avenant n°11, signé par l’USPO, sont supérieurs aux prévisions ; cette situation inédite est confirmée par l’Assurance maladie et par les deux syndicats.

27 août : convoqués séparément par le Directeur général de la CNAM, les deux syndicats prennent position.

  • L’USPO refuse toute décision arbitraire relative à une diminution de la marge, toute baisse sur les nouveaux honoraires en valeur ou la modification de leur périmètre.
  • La FSPF indique qu’elle n’est pas solidaire de l’avenant n°11 et qu’elle laisse les signataires de l’avenant n°11 se débrouiller.

28 août : l’USPO, reçue au ministère, obtient l’ouverture de nouvelles négociations conventionnelles et suspend ainsi la décision de la modification de l’arrêté de marge, dont les conséquences auraient été brutales pour l’économie de l’officine.

Gilles Bonnefond (USPO) n’a pas obtenu de négocier mais a subi le diktat de Nicolas Revel. Sauf que refuser de négocier aurait permis de laisser la CNAM et Nicolas REVEL isolés, de rompre le dialogue (à moindre frais pour une fois). Le dialogue avec la CNAM finit toujours au désavantage économique de notre profession et une rupture aurait (peut-être) permis un rapprochement politique des deux syndicats nationaux.

14 novembre : ouverture des négociations. L’USPO veut renforcer et valoriser le rôle du pharmacien dans le bon usage des médicaments et dans le suivi des patients chroniques et âgés pour conforter ce que nous avons initié dans l’avenant n°11.

Et voila comment on fait avaler des couleuvres aux confrères en imposant la récupération d’une grosse partie de nos honoraires HDE, d’augmenter la perte économique par rapport à l’année de référence 2016 et de transformer nos honoraires HDE en travail supplémentaire insuffisamment rémunéré.

L’USPO souhaite un dialogue constructif permettant une signature des deux syndicats.

La phrase hypocrite qui donne l’impression d’une volonté de consensus et de rassemblement.

Nous devons absolument éviter la solution couperet de l’arrêté de marge qui ferait perdre toute la profession de façon irréversible.

Les mots “absolument”, “éviter”, “couperet”, “perdre” et “irréversibles” nous donnent une ton conçu pour annihiler tout esprit de contestation.

La convention pharmaceutique et son avenant n°11 devaient apporter une réponse à ces baisses de prix en transformant la rémunération du pharmacien. Mais ce que l’Etat donne d’une main, environ 300 millions d’euros sur trois ans, il le reprend de l’autre : sur la même période, les mesures tarifaires ont réduit la rémunération règlementée de 500 millions d’euros. Le solde est donc largement négatif pour l’économie de l’officine, la rémunération totale du réseau étant amputée de 200 millions d’euros. Les craintes qui ont poussé la FSPF à ne pas signer cet avenant n°11 se sont donc avérées fondées. 

La mise en pratique des nouvelles missions ne peut intervenir qu’après des investissements préalables, indispensables pour de nombreuses officines. En outre, le temps officinal étant précieux, se pose également la question des ressources humaines. De nombreux pharmaciens auront besoin des services d’un adjoint pour maintenir leur activité traditionnelle de dispensation tout en répondant aux nouvelles demandes des patients.

Philippe LANCE – Membre honoraire du Syndicat FSPF 13 _____NDLR: Cette interprétation n’engage que moi en tant qu’éditorialiste.

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