Nous sommes au comptoir tous les jours, nous le savons tous, nos compatriotes veulent des masques. Pas n’importe quel masque quoique…
Nos équipes officinales et nous-mêmes allons être confrontées à une nouvelle mini-crise. Crise bien éloignée de celle qu’ont subi les services de réanimation de nombreuses régions de France confrontées au SARS-CoV-2 mais, à notre échelle, une crise quand même: la distribution encore contingentée de masques précédant et pendant le déconfinement.
Plus nous allons approcher du 11 mai et plus la demande va être pressante SAUF si la débrouillardise française agit. Il y a plusieurs variables à considérer: la pression de nos concitoyens qui nous demandera une grande diplomatie, la pénurie toujours présente des masques médicaux, la vente possible de masques “alternatifs”, les commandes en évitant les arnaques possibles qui ont déjà faites des victimes chez les pharmaciens et certains répartiteurs, notre conscience qui nous dicte dans le choix des “chanceux” et surtout la Prévention et la Santé Publique.
Les masques sont un élément de défense mais ce n’est pas le seul loin de là. Les masques sont comme les traitements du Covid-19, bien loin de toute panacée et il faudra rabâcher les gestes de prévention déjà répétés mille fois. Pour ceux qui n’auront pas de masques, il faudra dédramatiser en expliquant que le respect de la distanciation et le lavage fréquent des mains restent essentiels.
Le bon sens gouvernemental va nous autoriser à commercialiser des masques alternatifs et à étendre un peu plus la délivrance des masques chirurgicaux dans la mesure ou la pénurie diminue mais la carence risque de continuer avec la pression américaine et le besoin continu et énorme de masques dans des pays comme la Chine et l’Inde, fabricants-consommateurs comme beaucoup d’autres pays d’Asie.
L’espoir immédiat reste dans la très forte augmentation des infrastructures mondiales permettant la fabrication de masques chirurgicaux de qualité.
Le terrible pic est peut être passé mais, en réalité, sans vaccin et sans traitement très efficace, il est fort possible que tout commence. C’est pour cela que la FSPF nous incite à nous organiser, à commencer à préparer ce nouveau tournant avec nos répartiteurs, nos groupements, nos fournisseurs en privilégiant les fournisseurs connus, en surveillant les prix d’achat et les marges. Faisons aussi attention aux possibles arnaques de faux fournisseurs ou de fournisseurs inconnus. Ne pas donner son RIB à n’importe qui et encore moins sa carte de paiement!
Attention, la TVA va sans aucun doute diminuer sur les masques médicaux et les gels hydro alcooliques. N’hésitez pas à vous rapprocher et à questionner vos fidèles fournisseurs.
A ce jour, il y a des chances que les ruptures de masques homologués continueront à l’identique du reste du monde car c’est une grande pandémie et les sollicitations internationales sont sans fin pour le moment. C’est pour cela qu’il est dangereux et illégal de posséder deux réseaux d’approvisionnement de masques chirurgicaux et FFP2 car cela ferait deux modes de distribution dans nos officines:
- Le circuit officiel de réquisition gratuit, fortement rationné à destination des professionnels de santé
- Le circuit libéral “open bar” payant, commercial pour une clientèle fortunée et non prioritaire.
Inimaginable, non? Voila pourquoi notre profession est dans une situation délicate et que l’interdiction de délivrance hors la liste hebdomadaire donnée par la DGS a sa justification.
Bonne continuation et prenez soin de vous,
Valérie de Lécluse et Brigitte Ferren