ATTENTION: Cet article ne concerne pas le stock d’Etat gratuit à destination des professionnels désignés par la liste DGS-URGENT.
Les pharmaciens n’ont pas entre eux la même vision de la situation concernant le commerce des masques, normal puisque nous sommes encore (mais oui) une profession libérale.
Le masque qu’il soit chirurgical ou Grand Public n’est pas un monopole et peut être vendu par la plupart des commerces. Actuellement, le masque est intégré dans une économie de marché ultra-libérale, mondialisée et sous tension extrême voir en pénurie.
Beaucoup d’entre vous nous posent des questions sur les fournisseurs, les prix, la législation, le voisin, la voisine, la couleur du masque, etc… C’est légitime et démontre combien la situation géopolitique liée au COVID-19 est complexe.
Suite à la libéralisation des masques en tout genre auprès de la grande distribution et des tabacs, la FSPF, nos syndicats du 13 et 84, le CNOP et les groupements avons fait pression avec ou sans publicité auprès du Gouvernement. Dans ces conditions, le CNOP a décidé que la situation ne permettait plus de confiner la totalité des pharmacies françaises dans une posture qui niait la fin de la pénurie et le proche déconfinement.
Le CNOP soutenu par les syndicats pharmaceutiques a réussi à rajouter les masques Grand Public à la liste limitative des produits que la Pharmacie peut commercer et, depuis hier, a permis aux confrères de faire commerce des masques chirurgicaux d’importation. Cela semblait évident à certains qui ne font rien pour la communauté pharmaceutique mais qui agissent uniquement sur les réseaux sociaux mais bouger l’administration hexagonale n’est pas simple même en situation d’urgence.
Maintenant que tout cela est acté, quoi faire?
Evidemment, il faut prioriser la vente des masques chirurgicaux d’importation (avec la plus petite marge possible pour rester raccord avec le prix de la GMS sachant que Leclerc devrait vendre les chir entre 50 cts et 60 cts) vers les professionnels qui ont le plus besoin de ce type de masques: Santé mais aussi aides à domicile, petit commerce, artisans et tout professionnel en contact étroit avec le public sans oublier les gros malades.
Il faut orienter la vente des masque Grand Public et éviter la vente des chirurgicaux au… grand public. cela va être très compliqué sachant que le public sait que Carrefour, Intermarché et Leclerc vendent des chirurgicaux et le font savoir en s’en servant de produit d’appel comme certains confrères!!!
L’Ordre a joué son rôle, la FSPF aussi et maintenant les questions se posent encore. Les réponses ne viendront plus de l’Ordre, ni des syndicats mais de vos partenaires économiques et de vos fournisseurs.
En premier lieu, les réponses viendront de votre groupement d’achat qui est le partenaire économique idéal pour faire des achats de masques puis les répartiteurs et les fournisseurs habituels. A eux de vous proposer des masques au meilleur prix.
Certains de nos adhérents nous ont posé une question judicieuse:
Combien de temps va durer cette folie? Et bien, même le Pr Raoult ne peut y répondre. Parce que si quelqu’un pouvait y répondre et dire qu’il n’y aura pas de « nouvelle vague »(pas celle de François Truffaut) ou que tout va finir bientôt devrait aussi vous inciter à acheter toutes les actions du Nasdaq, du Dow Jones et du CAC 40 réunis avant que leur cours remonte!
Le risque de se retrouver avec une multitude de masques sur les bras existe mais celui de retrouver une pénurie aussi. Il est vraisemblable que la vente de masques et de gel hydro-alcoolique se poursuive pendant quelques années, Sars-CoV-2 présent ou pas. La vaccination contre la grippe risque aussi d’avoir un certain attrait. Autre possibilité, les bons réflexes d’hygiène de nos concitoyens dans les années futures pourraient diminuer la présence de coronavirus responsables des gastro-entérites et diminuer la vente des médicaments et produits diététiques correspondants.
En résumé, beaucoup d’incertitudes, de changements dans l’exercice officinal et personne n’a de réponse à tout cela, seulement des hypothèses.
Philippe Lance Directeur de publication