Suite à l’article sur les princeps et génériques soumis au TFR et les conseils donnés par le Syndicat ( en fait moi-même), des confréres m’ont contacté pour me clamer leur désaccord.
Je m’excuse de les avoir choqué par mes propos « jusqu’au boutistes » et j’admets avoir voulu provoquer.
Je ne nie pas que, même si l’intérêt économique est nettement diminué par rapport aux génériques non soumis au TFR, il reste encore une plus value par rapport au princeps correspondant.
Mais je suis persuadé qu’une substitution excessive nuit à terme aux patients, au travail fourni par nos équipes et à l’outil de travail.
Evidemment il existe des personnes psychiquement éclairées et citoyennes qui accepteront un traitement entièrement substitué (dans la mesure ou tout est bien indiqué sur les boites comme sur la prescription).
Mais nous le savons bien, il est difficile pour beaucoup de patients d’assimiler ce que nous-même avons du mal à assimiler.
Aujourd’hui une préparatrice a été violemment agressée par un patient (ITT de 3 jours) et la pharmacie vandalisée parce que la préparatrice voulait appliquer le TP contre substitution (n’oublions pas qu’en signant la nouvelle convention, l’application de cette mesure va être plus stricte). Il y a quelques mois, une autre préparatrice a été aussi molestée dans une autre pharmacie et, dans les 2 cas, dans un environnement très sure!
D’un côté, nous avons de fortes incitations (primes, remises, avantages inavouables) et de l’autre, nous devons gérer des patients agressifs ou un peu perdus.
Tout est question d’équilibre.
Voudriez vous avoir votre préparatrice agressée, votre pharmacie saccagée ou, moins grave, perdre un patient uniquement pour du Spasfon lyoc, du Corvasal ou du Lexomil alors que ces molécules ne valent pas tripette, sont sous TFR donc sans objectif de substitution.
Je ne voulais pas vous dire de revenir en arrière mais pourquoi ne pas aider son personnel en collant dans la case dévolue au générique et au princeps sous TFR une pastille qui permettrait de savoir que ce n’est pas utile d’appliquer TP contre génériques pour ce médicament ou de ne pas insister sur la substitution car sans objectif conventionnel alors que des missions plus valorisantes nous attendent.
J’imagine que la vie professionnelle de nos collaborateurs serait plus simple. Oui? Non? Réflechissons bien en lisant la liste de ces médicaments sous TFR.
Philippe LANCE
Vice-Président
L’article incriminé:
Question: Pourquoi s’ennuyer à discuter pour délivrer du bromazépam à la place du Lexomil® si le patient ne veut pas?