Projet de loi consommation : opposé à la démédicalisation de la santé, le CNPS invite la Ministre à engager une réflexion approfondie

Le projet de loi sur la consommation sera prochainement examiné en seconde lecture à l’Assemblée  Nationale. Ce texte comporte plusieurs dispositions conduisant à une dérégulation progressive du secteur de la santé au profit d’un glissement vers le secteur commercial préjudiciable à la bonne prise en charge de patients.

Ce texte, s’il n’est pas modifié, introduira une démédicalisation de la santé visuelle via la suppression de la prescription médicale obligatoire pour les lentilles de contact, alors que des précautions élémentaires s’imposent comme celles de s’assurer que le patient n’est pas porteur d’une pathologie qui contrindiquerait leur utilisation. Il autorisera également la vente des tests de grossesse en supermarché, privant ainsi les femmes des conseils indispensables qui doivent permettre de les orienter vers une pilule du lendemain, quand c’est possible, et les conduire dans le parcours de soins.

Le CNPS estime que ce texte comporte non seulement des dangers pour la santé des patients, mais surtout, qu’il est en totale incohérence avec le déploiement de la future stratégie nationale de santé.

Le CNPS considère que le Gouvernement ne peut pas vouloir renforcer les prises en charge des patients dans le cadre des parcours et développer la prévention, tout en démédicalisant la santé pour la remettre entre les mains de structures commerciales où les logiques de profit l’emporteront fatalement sur l’intérêt des patients et leur santé.

Le CNPS souligne que cette démédicalisation remettrait en cause les efforts engagés pour réformer la sécurité sanitaire et les droits des patients puisque les structures commerciales n’engagent pas leur responsabilité au même niveau que les professionnels de santé, ne sont pas assujetties aux mêmes obligations de transparence et n’offrent pas les mêmes garanties. Le code du commerce n’est pas le code de la santé !

C’est pourquoi, le CNPS vient d’écrire à la Ministre de la Santé pour lui demander de trancher en faveur d’une santé médicalisée et de supprimer du projet de loi sur la consommation tous les éléments qui concernent la santé.

Le CNPS invite la Ministre à engager une réflexion approfondie, dont il serait le moteur, associant la Haute autorité de santé et l’Agence nationale de sécurité du médicament, sur les moyens d’améliorer l’accès des patients à la santé, là où se posent réellement des problèmes, en identifiant quels obstacles pourraient être levés. Cette réflexion permettra d’apporter des réponses de façon réellement transparente et motivée contrairement aux  orientations décidées dans le projet de loi, qui privilégient le transfert au secteur commercial suscitant de nombreuses interrogations sur ce qui les motive réellement.

Le CNPS, qui fédère la quasi-totalité des syndicats de professionnels de santé libéraux (32 organisations représentatives) et représente près de 400 000 professionnels, souhaite que le Gouvernement adhère à cette initiative, intervienne dès à présent pour corriger le projet de loi sur la consommation et démontre ainsi la cohérence de son action car la santé n’est pas un produit de consommation qui peut être banalisé parmi d’autres.

Voir la lettre au Ministre

 

 

 

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Votre syndicat n’avait pas attendu le CNPS pour envoyer un email à tous les députés du département:

en voici la teneur et n’hésitez pas à l’envoyer aux élus que vous connaissez bien:

Monsieur le Député,

 

Vous êtes un élu de la République alors, avant de voter l’amendement sur la vente hors pharmacie des tests de grossesse dans le cadre de la loi de consommation, lisez ceci et posez vous la question de savoir s’il n’est pas utile de laisser la vente, la motivation, la compétence et les conseils pouvant y être associés aux pharmaciens titulaires, adjoints (bac+6) et préparateurs en pharmacie (bac +2) de nos pharmacies.

Plus qu’une perte de monopole, cet amendement est une injure à notre travail quotidien.

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Quand faut-il faire le test de grossesse ? Il vous faudra attendre une dizaine de jours environ après la fécondation, ou bien quelques jours après le retour présumé des règles (au minimum trois jours). C’est à ce moment précis que le taux de hCG est assez élevé pour être détecté par un test de grossesse urinaire. 

Après avoir déterminé le jour idéal, il est souvent recommandé de réaliser le test le matin. C’est au moment du réveil que les urines sont les plus concentrées et présentent un taux élevé de hCG ; à condition de ne pas avoir trop bu la veille…Cependant, les tests de grossesse peuvent être réalisés à d’autres moments de la journée, du moment qu’on ne bois pas trop afin de ne pas diluer le taux de Beta hCG. 

La plupart des tests sont fiables à 99 %, et ce, dès le premier jour de retard de règles. Cependant, même si leur marge d’erreur est infime, les résultats peuvent être faussement négatifs ou positifs. En cas de doute, il faut recommencer le test quelques jours après.

Le test de grossesse peut indiquer un résultat faussement positif :
–   si on a préalablement utiliser certains types de médicaments neuroleptiques
–   si du sang est présent dans l’ urine.

Ces erreurs de résultats ne sont toutefois pas fréquentes. On peut effectuer un nouveau test trois jours plus tard et surtout demander à son médecin traitant la prescription d’une prise de sang.

Enfin et le plus important, le test de grossesse peut indiquer un résultat faussement négatif :
–   si la personne présente des signes infectieux urinaires (cas fréquent chez les femmes enceintes).
–   si on réalise le test après avoir absorbé une grande quantité d’eau
–   si la femme présente un début de grossesse extra utérine (Elle représente 1 à 2% des grossesses et reste   la première cause de mortalité du premier trimestre de la grossesse aux Etats-Unis).

Les résultats d’un test de grossesse urinaire doivent être confirmés par une prise de sang.

Une simple notice ne peut répondre à toutes ces questions.

 

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Ou ira s’adresser la jeune fille mineure si son test de grossesse est positif?

Le  chef de rayon du Leclerc le plus proche?

Le gérant de station-service?

Le médecin de famille dont le coût pour la personne (ou pour la société) sera de 23 euros ?

NON, elle ira prendre conseil gratuitement auprès d’un membre de l’équipe officinale d’une pharmacie (ou son infirmière scolaire) afin d’obtenir la délivrance d’une contraception d’urgence avec tous les conseils liés à la prise de ce médicament et d’être orienté vers un CPEF (Centre de plannification et d’éducation familaie).

Est-ce que LECLERC forme aussi son personnel? Quelles formations propose Michel-Edouard Leclerc à ses salariés ?

 

Est-ce que le personnel de la GMS doit suivre le DPC (formation continue obligatoire pour les professions de santé)? 

Pensez vous que le peu de personnel embauché dans la GMS soit qualifié pour la vente de ces tests ?

 

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Compétence et formation : Voici quelques exemples de ce que reçoivent très régulièrement nos confrères du 13 et PACA et notre page facebook pour le public jeune sur la contraception des adolescents (partenariat du Conseil Général et du Rectorat en cours)

 

https://www.facebook.com/contraception.dado.9

 

https://pharmaciens13.info/2013/06/obligations-a-respecter-lors-de-la-delivrance-de-la-contraception-durgence-aux-mineurs/

 

https://pharmaciens13.info/2013/06/modalites-de-la-prescription-delivrance-et-prise-en-charge-des-contraceptifs-pour-les-mineures-de-plus-de-15-ans-procedure-cpam/

 

https://pharmaciens13.info/2013/07/important-pass-sante-du-conseil-regional-paca/

 

http://urps-pharmaciens-paca.fr/pass-sante-paca/

 

Pour toutes ces raisons, nous vous demandons de voter contre cet amendement lors du passage en deuxième lecture à l’Assemblée Nationale.

 

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Député, l’expression de notre considération distinguée.

 

Le Conseil d’Administration du Syndicat Général des Pharmaciens des Bouches du Rhône

 

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