Avec l’objectif de créer une société de franchises (il y a bien cela pour les cigarettes à vapeur) de clystères, je me suis penché sur cette niche économique injustement oubliée. P.L
Le clystère (nom masculin apparu en 1256, provenant du grec kluzein = laver) est un lavement ou une injection médicamenteuse dans le rectum. Le seul obstacle qui eut pu s’opposer à la si belle carrière du clystère, résidait dans la pudeur féminine. Alors est inventée la “perruque à tonsure” dont le double mérite fut de réussir à cacher ce qu’il était inutile d’exposer et à circonvenir précisément le champ d’action de l’opérateur…
Dès lors les clystères sont employés très largement pour traiter les affections les plus contradictoires : diarrhée ou constipation. Leur composition varie grandement selon leurs indications : émollients, purgatifs, astringents, anodins à visée antalgique ou détersifs et carminatifs…
On n’agit pas de n’importe quelles façons, Hippocrate accorde un rôle important aux traitements évacuateurs, vomitifs et purgatifs, pour chasser les “humeurs peccantes” à l’origine de nombreuses maladies. Et l’on décide de l’une ou l’autre voie selon la saison :”en été, il faut purger par le haut, en hiver par le bas”. Mais il tient compte également du tempérament et préconise “les lavements salés et ténus pour les personnes grasses et humides, plus gras et plus épais pour les personnes sèches et grêles”…Les laxatifs les plus souvent prescrits sont alors le lait d’ânesse cuit, le melon et le jus de chou. Plus drastiques, le ricin, la coloquinte et surtout l’ellébore noire sont réservés à des cas plus sévères.
Ce sont les apothicaires qui sont chargés de l’administration du lavement, ce qui nécessite une main exercée et un bon nombre de connaissance comme la théorie des humeurs.
La médication purgative pratiquée par voie orale ou sous forme de lavement avec la fameuse seringue à clystère doit soulager le contenu digestif, stimuler les secrétions intestinales et favoriser la dérivation des humeurs “mauvaises”.
Les clystères font parties des plus anciens instruments de la médecine. L’histoire des clystères remonte probablement jusqu’à la préhistoire. Au cours du temps, les différents peuples ont développé leurs propre méthode de clystère. Elles se différencient par la manière de franchir la résistance du canal anal. Cette procédure s’effectue par l’insufflation à l’aide d’un tube ou par pression manuelle sur un sac ou bien avec un récipient déformable à l’aide d’une seringue à piston ou un entonnoir tenu en hauteur. nous pouvons donc imaginer qu’il y aura encore évolution sur cet instrument essentiel aux lavements.
Quelques exemples
1-Les anciens sollicitaient le relâchement du ventre dans presque toutes les maladies par des lavements et différents purgatifs. Ils donnaient l’ellébore noir, le polypode, l’écaillé de cuivre (en grec λεπὶς, χαλκοῦ) et le suc de tithymale, dont une goutte mêlée à du pain purge abondamment. Ils faisaient prendre aussi le lait d’ânesse, de vache ou de chèvre ; ajoutaient un peu de sel à ce lait, le faisaient bouillir, et, séparant ensuite la partie caillée, prescrivaient comme boisson la partie séreuse. Mais ces médicaments dérangent presque toujours l’estomac ; et s’ils provoquent des selles trop abondantes ou trop rapprochées, ils affaiblissent le malade. On ne doit donc jamais administrer des remèdes de cette espèce dans une maladie, à moins qu’il n’y ait point de fièvre. Ainsi l’on pourra donner l’ellébore noir dans l’atrabile, la folie mélancolique, ou dans une paralysie partielle ; mais, dès que la fièvre existe, il est plus convenable de prendre des aliments et des boissons, qui tout à la fois nourrissent et tiennent le ventre libre. Il y a telles maladies où il est utile de purger avec le lait.
2-Particulièrement les constipations, accompagnées de symptômes désagréables, demandent à être supprimées le plus rapidement possible. L’eau introduite à l’aide du clystère ramollit et liquéfie les selles d’une part et stimule d’autre part une dilatation du colon. Lors d’une quantité suffisante de l’eau introduite, le réflexe du transit est enclenché et ainsi la défécation. En comparaison avec les laxatifs oraux, les lavements ont l’avantage d’un effet rapide et bien contrôlable. L’application est uniquement locale, c’est à dire dans la partie basse du colon, ainsi le corps et ses organes ne sont pas touchés. En règle général, un ou deux lavements suffissent lors d’une constipation afin de rétablir le transit, la défécation. L’utilisation d’eau pure du robinet est ce qu’il y a de mieux. Des additifs contenant du sel ou de la glycérine ne sont pas nécessaires dans la plupart des cas. Lors de paresses intestinales chroniques, un lavement quotidien pendant une durée longue est conseillé, et de préférence au même moment de la journée afin d’habituer le colon à un rythme naturel. L’arrêt de mauvaises habitudes alimentaires et des exercices physiques ne seront cependant pas superflus.
Quelques remèdes
– Lavement Purgatif : Feuille de séné 1/2 once, sulfate de soude 1 once, Eau bouillante
– Lavement Purgatif des peintres: Electuaire diaphoenix 1 once, Poudre de Jalap 1 gros, Sirop de Nerprun 1 once, infusé de 4 gros de séné , mêlez
– Lavement Anodin des peintres: Vin rouge 12 onces, huile de noix 6, Mêlez, ce lavement, ainsi que le précédent fait partie du traitement de la colique des peintres par les père de la Charité.
– Lavement nourrissant: Gélatine 1 gros, Eau. Faites dissoudre à chaud pour qu’il reste six onces d’injection.
– Lavement Camphré: Décocté de graine de lin 1 livre, Camphre 1 gros, délayez le camphre au moyen d’un peu de jaune d’oeuf.
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