Le directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), M. Thomas FATOME, a présenté ce jour le rapport annuel « Charges et produits » de son institution.
La FSPF est, chaque année, très attentive aux propositions formulées dans ce rapport, qui préfigurent traditionnellement de nombreuses mesures du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour l’année suivante. Elle se félicite, cette année, des mesures « métier » proposées pour la profession de pharmacien.
La CNAM propose en effet des mesures concrètes pour poursuivre l’orientation du système de santé vers une prévention accrue, notamment la possibilité, pour le pharmacien, de délivrer des antibiotiques dans un cadre protocolisé à la suite d’un dépistage positif de la cystite ou de l’angine bactérienne, ou de participer à la prévention des maladies cardio-vasculaires et des risques liés à la prise d’opioïdes.
La FSPF salue également le soutien, par la Caisse, de sa proposition d’un contrat tripartite visant à soutenir les officines de proximité en difficulté et, ainsi, à maintenir le réseau officinal et l’accès des Français aux soins et aux médicaments partout sur le territoire.
Ces propositions bienvenues ne doivent toutefois pas masquer la divergence profonde entre l’analyse que fait la CNAM de l’économie de l’officine et les difficultés subies par nos confrères.
Si la Fédération se félicite du soutien de l’Assurance maladie à un développement du recours aux médicaments biosimilaires et soutient sa proposition d’un mécanisme de « tiers-payant contre biosimilaire » avec substitution possible par le pharmacien, elle rappelle sa demande d’instaurer une égalité de marge des médicaments biosimilaires avec la marge applicable à la spécialité de référence du même groupe biologique. Ce mode de rémunération, qui a prouvé toute son efficacité pour le médicament générique, contribuera au soutien d’une activité officinale qui reste fragile.
En effet, et alors que la CNAM juge l’économie de l’officine très favorable, la Fédération rappelle que l’activité exceptionnelle liée à l’épidémie de covid-19 n’est plus d’actualité : de nombreuses officines voient leurs revenus s’éroder et risquent de s’ajouter aux fermetures connues depuis de trop nombreuses années.
La rémunération du pharmacien, qui, dans le cas des médicaments les plus chers, ne représente que 1 % du prix du produit, n’est une variable d’ajustement ni souhaitable, ni efficace pour rétablir les comptes sociaux.
Tout en saluant les propositions de l’Assurance maladie, la FSPF reste donc vigilante et pleinement mobilisée, notamment dans la perspective des négociations économiques à venir, pour que le réseau officinal ne souffre pas d’interprétations tendancieuses et de choix économiques malheureux.
(communiqué de presse FSPF)