Après la publication en moins de trois semaines de tous les textes permettant l’application pleine et entière de l’avenant conventionnel signé le 10 juin avec l’Assurance maladie, l’heure est désormais au déploiement de toutes les mesures.
Dans son live du 12 juillet, le dernier avant la rentrée prochaine, le président de la FSPF n’a pas caché sa satisfaction de la promesse tenue par Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé. Tous les textes nécessaires à l’entrée en vigueur de l’avenant économique ont été publiés au Journal officiel dans les temps, c’est-à-dire avant la démission attendue de l’actuel gouvernement à la suite des législatives anticipées. Si le gouvernement Attal reste finalement en place jusqu’au 18 juillet, le président de la République aurait pu accepter immédiatement la démission qu’il a présentée au lendemain du deuxième tour des législatives, soit le lundi 8 juillet. C’est justement ce 8 juillet que les tout derniers textes tant espérés sont parus : un arrêté et un décret relatifs aux conditions de détermination des territoires fragiles.
Trod angine et cystite
Grâce à « la parole tenue », un certain nombre de mesures peuvent être déployées dès aujourd’hui. C’est le cas en premier lieu de la prise en charge des angines et des cystites à l’officine (réalisation d’un Trod et délivrance, au besoin, d’un antibiotique), grâce aux textes publiés dès le 17 juin dernier. La formation obligatoire n’arrête pas les confrères puisque, remarque Philippe Besset, celle-ci « est très courue, les chiffres sont en constante augmentation ce qui montre que tout le monde est mobilisé ». En dehors des pharmaciens qui réalisaient déjà ces tests, que ce soit par délégation dans le cadre d’un exercice coordonné ou parce qu’ils participent à l’expérimentation Osys, et donc déjà formés, la majorité des officinaux devraient être fin prêts pour cette nouvelle mission à partir de la mi-juillet.
Rosp exceptionnelles
Par ailleurs, les Rosp exceptionnelles pour 2024 pouvant atteindre 950 euros par pharmacie concernent bien l’investissement des pharmaciens sur l’année en cours. Le but ? Éviter que 2024 ne soit une année blanche en matière de revalorisation et mettre le pied à l’étrier. « Lorsque l’on a réalisé une mission une fois, par exemple un bilan partagé de médication, on sait faire et on peut continuer pour bénéficier en 2025 du paiement à l’acte », insiste Philippe Besset. Dans cette optique, il faut donc se lancer avant le 1er janvier prochain dans la réalisation :
• d’un premier Trod angine (50 euros) ;
• d’un premier entretien femmes enceintes (50 euros) ;
• d’un premier entretien pharmaceutique long (AVK/AOD, asthme, anticancéreux, bilan partagé de médication – 400 euros) ;
• d’une substitution biosimilaire ou hybride (100 euros) ;
• d’une adaptation des locaux au dépistage de la cystite (100 euros) ;
• ou encore en augmentant de 10 % le nombre de kits de dépistage du cancer colorectal délivrés par rapport à 2023 ou par rapport à 50 kits remis pour les nouveaux installés (250 euros).
Pharmacies en territoire fragile
Suivra, à l’automne, un travail de longue haleine des syndicats régionaux avec les ARS et les CPAM pour établir le zonage des territoires fragiles. « Il faut que ce soit terminé au 31 décembre pour que les officines concernées puissent envoyer leurs dossiers dès le mois de janvier », souligne Philippe Besset.
Mesures tarifaires
Enfin, à partir du 1er janvier 2025, l’ensemble des mesures tarifaires de l’avenant entreront en vigueur. Il s’agit de la revalorisation de l’honoraire de dispensation, la mise en place de l’entretien opioïdes, le paiement à l’acte de l’ensemble des entretiens pharmaceutiques et la revalorisation de la permanence des soins. « En parallèle, la FSPF surveille mois après mois l’évolution de la marge du réseau sur le médicament, ajoute son président. En effet, l’un des éléments fondamentaux de l’avenant s’appuie sur une hausse moyenne de 2 % par an. Actuellement, cela se vérifie mais nous sommes attentifs à ce que chaque effet négatif, comme les baisses de prix décidées par le CEPS lors du dernier comité de suivi des génériques, soit compensé, par exemple par l’arrivée de nouveaux produits sur le marché avec de nouvelles rémunérations à la clé. » Il y aura enfin tout un travail à mener auprès des parlementaires à la rentrée, lors des discussions sur le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, à la fois pour limiter les baisses de prix sur les médicaments matures et pour s’assurer que la possibilité de remises sur les biosimilaires et hybrides figure bien dans la future loi.
source Le Pharmacien de France