Cette initiative a été portée par les organisations représentatives majoritaires, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) d’une part, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et le Syndicat des médecins libéraux (SML) d’autre part. Cette réunion s’est tenue mercredi avec la participation de l’assurance-maladie.

L’accompagnement du suivi du traitement par anticoagulants oraux par le pharmacien, qui constitue une innovation de la convention pharmaceutique, prévoit un entretien pharmaceutique à l’initiation du traitement ainsi que deux entretiens annuels, dès lors que le patient habituel d’un pharmacien a donné son accord. Ces entretiens pharmaceutiques ont pour objectif de faire le point sur l’observance, favoriser l’adhésion au traitement et éviter les accidents iatrogènes. A aucun moment la convention pharmaceutique n’a envisagé la modification du traitement de la propre initiative du pharmacien. Le dispositif d’accompagnement prévoit un retour d’information réciproque entre le pharmacien et le médecin. Sans cette communication, il ne fonctionnerait pas et perdrait son utilité.

Pour ce qui concerne les génériques, contrairement à certaines affirmations erronées émanant d’une partie de l’industrie pharmaceutique et de certaines organisations, les médecins jouent bien le jeu de la prescription générique. Dans plus de 95 % des cas, ils ne s’y opposent pas. Moins de 5 % des ordonnances comportent la mention « non substituable » (source CNAMTS), utilisée en fonction de l’intérêt des patients, notamment pour s’assurer du bon suivi du traitement.

Les syndicats majoritaires des médecins et des pharmaciens se félicitent des résultats des travaux menés par le Professeur Allemand, médecin conseil national, montrant la parfaite équivalence clinique des génériques de la simvastatine ainsi que la réaffirmation par le Professeur Maraninchi, directeur de l’ANSM, lors d’une conférence de presse donnée, le même jour, par la CNAMTS, de la parfaite équivalence des génériques du clopidogrel après étude internationale. La chaîne de confiance Médecin-Pharmacien-Patient autour du médicament sort renforcée chaque fois que les autorités de santé garantissent la qualité des produits de santé, en l’occurrence les génériques.

La FSPF, la CSMF et le SML ont réaffirmé leur engagement dans l’utilisation des médicaments génériques, laquelle constitue un objectif commun aux conventions des deux professions via les nouveaux modes de rémunération sur objectifs de santé publique, dits « à la performance ».

Au total, cette première rencontre, qui s’est déroulée dans un climat chaleureux et confraternel, aura permis de stabiliser 4 points importants :

le pharmacien n’est pas habilité à modifier un traitement de sa propre initiative ; seul le médecin peut le faire ;

l’exigence d’une communication partagée entre le pharmacien et le médecin ;

la nécessité d’une action de communication commune de présentation du dispositif ;

le soutien à la politique du générique.

Un groupe de travail commun a été chargé d’arrêter les modalités d’un accompagnement adapté, de déterminer le contenu et les voies de la communication pharmaciens/médecins, débouchant ainsi sur une charte de bonnes pratiques entre les deux professions. Il devra également élaborer les documents communs de présentation du dispositif aux médecins, pharmaciens et aux patients. La première réunion de ce groupe est prévue dans le courant du mois de juin.

La FSPF, la CSMF et le SML, qui avaient déjà réfléchi ensemble sur ces sujets dans le cadre interprofessionnel du CNPS, rappellent que médecins et pharmaciens travaillent ensemble au service des patients, dans le respect de leur champ de compétence respectif.