Aloïs ALZHEIMER 1864 – 1915 Neuropsychiatre allemand

Le nom d’Alzheimer est lié à la “maladie particulière du cortex cérébral” dont il décrivit pour la première fois les symptômes le 4 novembre 1906, lors de la 37ème Conférence des psychiatres allemands à Tübingen.

 

 

Aloïs Alzheimer est né le 14 juin 1864, à Markbreit, petit village bavarois près de Würzburg au sud de l’Allemagne.
Il suit de brillantes études de médecine à Berlin, Würzburg et Tübingen. A Würzburg en 1887, il soutient sa thèse de doctorat sur “Les glandes cérumineuses”, c’est à cette occasion qu’il réalisa ses premières plaques histologiques.

En 1888, il commence sa carrière de médecin comme médecin assistant à l’hôpital spécialisé des maladies mentales et épileptiques de Francfort. Il s’intéressait particulièrement à la démence d’origine dégénérative ou vasculaire, mais ses recherches portaient aussi sur les psychoses, la psychiatrie judiciaire, l’épilepsie. Son intérêt pour la neuropathologie des troubles de la démence était partagé par son collègue Franz Nissl qui le rejoignit à Francfort en mars 1889. C’est Nissl qui fournit à Alzheimer les nouvelles techniques histologiques pour l’étude des pathologies nerveuses (coloration à l’aniline – découverte de la chimie allemande – et les imprégnations argentiques des chimistes italiens et espagnols).Aloïs Alzheimer

Il faut noter qu’à cette époque l’état de démence du sujet âgé est considéré par la grande majorité des psychiatres comme normal, et lié à l’usure normale du temps, la fameuse “artériosclérose”.

C’est dans cet établissement de Francfort qu’est admise le 25 novembre 1901, une femme de 48 ans, Auguste D. Elle présentait une symptomatologie variée associant une dégradation progressive de ses facultés cognitives : des difficultés de mémoire et de compréhension, allant jusqu’à l’aphasie, de désorientation, des comportements incohérents et imprévisibles, des hallucinations, de la confusion mentale et une inaptitude psychosociale. C’est cette patiente qui inspire au Docteur Alzheimer la description de la maladie qui va bientôt porter son nom.

En 1903, Alzheimer quitte Francfort et, après un court séjour à Heidelberg, il rejoint la “Clinique psychiatrique royale” de Munich dirigée par le Professeur Emil Kraepelin. Mais il continue cependant de suivre le cas d’Auguste D., toujours hospitalisée à Francfort, jusqu’à sa mort de septicémie, le 8 avril 1906.
Maladie d'Alzheimer ( cerveaux)Après la mort de sa patiente, Alzheimer demanda qu’on lui envoie le dossier médical et le cerveau d’Auguste D. à Munich afin de pratiquer l’autopsie du cerveau de son ancienne patiente.
Le dossier médical contenant l’observation détaillée manuscrite, annotée par Alzheimer lui-même a été retrouvée; il comprend 32 feuillets: fiche d’admission, attestation, tentative d’écriture par la patiente avec cette note “trouble de l’écriture d’origine mnésique”, ainsi que les symptômes détaillés au cours des quatre premiers jours d’hospitalisation:
“Elle s’assoit sur son lit, l’air hébété. Quel est votre nom? Auguste. Votre nom de famille? Auguste. Quel est le nom de votre mari? Auguste, je crois. Votre mari? Ah, mon mari. Elle semble ne pas comprendre la question. Êtes-vous mariée? A Auguste. Madame D.? Oui, Oui, Auguste D. […] Quand on lui montre des objets, elle ne se souvient pas, après un court instant, ce qu’elle a vu. Entre-temps, elle parle continuellement de jumeaux. Quand on lui demande d’écrire, elle tient le livre de telle façon qu’on a l’impression qu’elle a perdu une partie du champ visuel droit […] Désordre de l’écriture d’origine amnésique. Dans la soirée, son discours spontané est plein de déraillements paraphrastiques et de persévérations.” […] rapport concis sur l’évolution de la maladie entre le 29 juin 1905 et le 8 avril 1906

Le 4 novembre 1906, lors de la 37ème Conférence des psychiatres allemands à Tübingen, il rapporte, l’observation d’une femme de 51 ans qui a présenté un délire de jalousie, suivi d’une désintégration des fonctions intellectuelles.

Alzheimer Histologie
A gauche l’enchevêtrement de neuro fibrilles, tel que le vit et le dessina Alzheimer; bien différent de ce que l’on oberve à droite avec les nouvelles techniques de coloration et d’observation.

Utilisant la technique histologique d’imprégnation argentique, après quoi il étudia les caractéristiques neuropathologiques de sa maladie. L’examen au microscope du cerveau de la patiente a révélé la présence, dans le cortex cérébral, de lésions analogues à celles de la démence sénile, les plaques séniles.

Il met également en évidence les deux types de lésions cérébrales caractéristiques de la maladie qui fera sa renommée : la dégénérescence neurofibrillaire et les amas anormaux de fibrilles dans les neurones.
Il n’a pas pu identifier la maladie, car elle était inconnue jusque là.

Dès lors, c’est le professeur Emil Kraepelin qui, dans son influent Traité de Psychiatrie, individualise la”maladie d’Alzheimer” et donne à la maladie le nom d’Aloïs Alzheimer. Il s’agit pour lui d’une”démence du sujet jeune, rare et dégénérative”, laissant au terme de “démence sénile”, les démences vasculaires du sujet âgé.

En 1907, Alzheimer publia un article, intitulé “Une maladie caractéristique grave du cortex cérébral”. Il y décrit, sans la nommer, “une femme de 51 ans” qui présentait”parmi les premiers symptômes de sa maladie, un fort sentiment de jalousie envers son mari. Elle montra très vite des signes de dégradation importante de la mémoire; elle était désorientée, elle déplaçait les objets n’importe où dans son appartement et les cachait. Parfois elle avait l’impression que quelqu’un cherchait à la tuer, ce qui la faisait hurler. Elle mourut après quatre ans et demi de maladie.”
Alzheimer poursuit en indiquant ce qu’il a observé au plan histologique: “Au centre d’une cellule apparemment normale se dressent une ou plusieurs fibrilles caractérisées par leur épaisseur et leur imprégnabilité particulière” à un colorant argenté. Les fameuses plaques, qui devaient plus tard porter son nom: “De nombreux et petits foyers miliaires se trouvent dans les couches supérieures. Ils sont caractérisés par l’accumulation d’une substance particulière dans le cortex.”
En 1912, Alzheimer est nommé directeur de la clinique psychiatrique de l’université Freidreich-Wilhelm de Breslau (aujourd’hui Wroclaw, en Pologne). Il est alors à l’apogée de sa carrière. Mais le neuropsychiatre est bientôt touché par une affection dégénérative dont il meurt le 15 décembre 1915, à Breslau.

source www.medarus.org

Waksman, découvreur de la streptomycine et l’inventeur du mot “antibiotique”: un immigré juif américain “nobelisé”.

 

Salman Abraham Waksman, microbiologiste juif américain d’origine russe, est né en Ukraine, à Priluka, près de Kiev, le 22 juin 1888. Après avoir suivi des cours du soir, il part aux États-Unis en 1910.

Ayant obtenu une bourse d’état, il entre à l’automne 1911 au Rutgers College et obtient son diplôme d’Agriculture en 1915. Il est alors employé comme assistant de recherche en bactériologie du sol à la New Jersey Agricultural Experiment Station tout en continuant à étudier. En 1916, il obtient la nationalité américaine puis passe son doctorat en biochimie en 1918 à l’université de Californie.

Il retourne au Rutgers College comme microbiologiste et devient professeur assistant en 1925 puis est titularisé en 1930. Il est égalementbactériologiste des sols à l’institut océanographique de Woods Hole (1930-1942) dont il devient ensuite administrateur. 

Lorsque le département de microbiologie est créé en 1940, il en prend la tête.Waksman est un précurseur dans la recherche des micro-organismes du sol et ses expériences sur les moisissures antibactériennes lui permettent de découvrir en 1944 la streptomycine à laquelle il donne pour la première fois le nom d’antibiotique. 

Il isole, avec son équipe, un certain nombre de nouveaux antibiotiques. On lui doit entre autres la découverte de médicaments comme : actinomycine (1940) antibiotique, clavacine, streptothricine (1942), streptomycine (1943) antibiotique produit par une bactérie – premier médicament qui se révéla efficace contre la tuberculose, toujours utilisé dans le traitement de cette affection, griséine (1946), néomycine (1948) antibiotique polyvalent utilisé en application locale, fradicine, candicidine – antibiotique naturel, candidine – antigène, et bien d’autres.

 

Un bon sujet de DPC: apprendre la formule de la streptomycine.

Deux d’entre ceux-ci, la streptomycine et la néomycine, ont trouvé de vastes applications dans le traitement de nombreuses maladies infectieuses aussi bien chez l’homme que chez les animaux et même chez les plantes. EIles ont d’ailleurs été protégées par des brevets d’invention. La streptomycine quant à elle a récemment été inscrite comme un des dix “brevets d’invention qui ont changé le monde”. 

En 1949, il est nommé directeur de l’Institut de Microbiologie et le restera jusqu’à sa retraite en 1958. Selman Waksman devient également consultant auprès de plusieurs laboratoires industriels et agences fédérales américaines. Dans son laboratoire à l’Institut, il continue ses recherches, écrit beaucoup et continue a donner des cours. 

Il a publié plus de 400 articles scientifiques et a écrit, seul ou avec d’autres, 18 livres dont Enzymes (1926), Principes de la microbiologie des sols (1927) et Ma vie avec les microbes (1954). 

Ses nombreuses découvertes lui valent en 1952  le prix Nobel de médecine. 

En 1949, les Administrateurs de l’Université Rutgers décident de créer un Institut de Microbiologie et le Professeur Waksman en est son premier Directeur. La plus grande partie des fonds rapportés par les royalties des brevets de la streptomycine et la néomycine est assignée à la construction d’un bâtiment dédié à la recherche en microbiologie. Des étudiants peuvent y préparer leur doctorat.

Avec les droits d’auteur que lui rapportent ses publications, Selman Waksman les consacrent à une fondation « La Base pour la Microbiologie » dont il est le président. A l’université Rutgers, il crée une bourse destinée à un étudiant issu d’une famille d’immigrant. 

Le travail du Professeur Selman Waksman dans le domaine de la microbiologie a été reconnu par de nombreuses sociétés scientifiques aussi bien en Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) qu’en Europe (Danemark, Pays-Bas, Suède, Italie, Espagne) qu’en Asie (Israël et Turquie) qu’en Extrême-Orient (Japon).

En 1950 il est fait Commandeur de la Légion d’Honneur en France eten 1952 il est élu au titre d’ « une des 100 personnes les plus remarquables dans le monde d’aujourd’hui”. 

De plus Selman Waksman a été nommé professeur honoraire en médecine, en sciences, en agriculture, en droit et en lettres par les universités de Liège, Athènes, Pavie, Madrid, Strasbourg, Jérusalem, Göttingen, Pérouse, Keio (au Japon), et par plusieurs universités et collèges américains. 

Il a été membre d’ honneur de sociétés scientifiques au Mexique, en Inde, au Brésil, en Allemagne. 

Le docteur Waksman, s’est éteint en août 1973 léguant à l’humanité des découvertes qui ont permis de sauver des millions de vies.

Un Prix Nobel bien mérité pour cet immigrant juif russe.


source: www.noemiegrynberg.com

 

Alphonse Lavéran (1845 – 1922)

Il est né le 18 juin 1845 à Paris, fils du docteur Louis Théodore Laveran (1812-1879) qui eut également une belle carrière qu’il termina comme directeur de l’Hôpital du Val de Grâce.

Après des études classiques au collège Sainte-Barbe puis au lycée Louis -le-Grand à Paris, Laveran suit les traces paternelles et est admis, en 1863, à l’École de Santé Militaire. Il suit les cours de la faculté de médecine de Strasbourg où il est reçu au concours de l’internat de l’Hôpital Civil en 1866.

Au début de la confrontation franco-prusienne de 1870, Laveran est affecté aux ambulances de l’Est. Il assiste à la capitulation de la ville de Metz, le 27 octobre 1870. En qualité de médecin, il peut quitter la ville pour être affecté à l’hôpital militaire de Lille, où il reste jusqu’à la fin de la guerre.

En 1874, il passe avec succès le concours d’agrégation du Val de Grâce : il est nommé Professeur des Maladies et Épidémies des Armées. En 1878, il est envoyé en Algérie. Pendant ce séjour, il commence à suspecter l’origine parasitaire des anomalies histologiques rencontrées dans le sang des patients impaludés. C’est en novembre 1880, qu’il eut définitivement confirmation de ses hypothèses, en décrivant l’hématozoaire du paludisme.En 1884 dans le Traité des fièvres palustres, il imagina que ce microbe se trouvait à l’état de parasite chez les moustiques et c’est le britannique, sir Ronald Ross qui confirma ses doutes quelques années plus tard.

En 1894, il est nommé Médecin Chef de l’Hôpital militaire de Lille, puis Directeur du Service de Santé du II° corps d’Armée : privé d’un service hospitalier pour poursuivre ses recherches et devant le refus de l’administration de l’affecter à un poste où il aurait pu continuer ses travaux, il demande, en fin d’année 1896, à cinquante ans, sa mise à la retraite, ce qui lui est accordé.

C’est en qualité de bénévole qu’il reprend ses recherches à l’ Institut Pasteur où il est nommé chef de service honoraire ; à partir de 1900, il s’intéresse auxtrypanosomes et publie avec Félix Mesnil, plusieurs études sur la maladie du sommeil; en 1903 Laveran et Mesnil démontrent que le parasite responsable d’une fièvre de l’Inde (le Kala azar) est un protozoaire nouveau, indépendant des trypanosomes et de l’hématozoaire du paludisme.

hématies polyparasitées par Plasmodium falciparum. Microscopie optique, coloration au MGG (May Gründval Giemsa).

Membre de l’Académie Nationale de Médecine, il est élu membre de l’Académie des Sciences en 1901 et ses titres dans les sociétés étrangères ne se comptent plus en tant que membre associé ou membre honoraire ; en 1912, il reçoit la cravate de Commandeur de la Légion d’Honneur.

En 1907, Laveran se voit attribuer le Prix Nobel de physiologie ou médecine « en reconnaissance de son travail sur le rôle joué par le protozoaire dans la cause des maladies ». La moitié de ce prix fut consacré à l’installation du Laboratoire des Maladies Tropicales, où s’effectueront désormais ses recherches. En 1908, il fonde la Société de Pathologie exotique, dont le siège est à l’Institut Pasteur ; nommé président avec F. Mesnil comme secrétaire, son mandat est renouvelé successivement jusqu’en 1920.

Pendant la guerre de 1914 à 1918, Laveran fait partie de diverses commissions ayant pour objet de sauvegarder l’état sanitaire des troupes.

À partir de 1920, année où il préside le Centenaire de l’Académie de Médecine, ses forces déclinent et il décède à Paris, le 18 mai 1922.

Le clystère, un dispositif médical injustement oublié. (c’est quand même autre chose que le chétif Normacol®, non?)

Avec l’objectif de créer une société de franchises (il y a bien cela pour les cigarettes à vapeur) de clystères, je me suis penché sur cette niche économique injustement oubliée. P.L

Le clystère (nom masculin apparu en 1256, provenant du grec kluzein = laver) est un lavement ou une injection médicamenteuse dans le rectum. Le seul obstacle qui eut pu s’opposer à la si belle carrière du clystère, résidait dans la pudeur féminine. Alors est inventée la “perruque à tonsure” dont le double mérite fut de réussir à cacher ce qu’il était inutile d’exposer et à circonvenir précisément le champ d’action de l’opérateur…

Dès lors les clystères sont employés très largement pour traiter les affections les plus contradictoires : diarrhée ou constipation. Leur composition varie grandement selon leurs indications : émollients, purgatifs, astringents, anodins à visée antalgique ou détersifs et carminatifs…

On n’agit pas de n’importe quelles façons, Hippocrate accorde un rôle important aux traitements évacuateurs, vomitifs et purgatifs, pour chasser les “humeurs peccantes” à l’origine de nombreuses maladies. Et l’on décide de l’une ou l’autre voie selon la saison :”en été, il faut purger par le haut, en hiver par le bas”. Mais il tient compte également du tempérament et préconise “les lavements salés et ténus pour les personnes grasses et humides, plus gras et plus épais pour les personnes sèches et grêles”…Les laxatifs les plus souvent prescrits sont alors le lait d’ânesse cuit, le melon et le jus de chou. Plus drastiques, le ricin, la coloquinte et surtout l’ellébore noire sont réservés à des cas plus sévères.

Ce sont les apothicaires qui sont chargés de l’administration du lavement, ce qui nécessite une main exercée et un bon nombre de connaissance comme la théorie des humeurs.

 

Nicolas LAVREINCE Niklas LAFRENSEN dit (1698-1756) Le Clystère Gouache 23,5 x 18,5 cm Porte au dos une étiquette ancienne et une annotation sur le montage : "Peint à la gouache par Lavreince du cabinet de Monsieur De Choiseul, vendu en 1720 par Paillet, monté sous glace"

La médication purgative pratiquée par voie orale ou sous forme de lavement avec la fameuse seringue à clystère doit soulager le contenu digestif, stimuler les secrétions intestinales et favoriser la dérivation des humeurs “mauvaises”.

Les clystères font parties des plus anciens instruments de la médecine. L’histoire des clystères remonte probablement jusqu’à la préhistoire. Au cours du temps, les différents peuples ont développé leurs propre méthode de clystère. Elles se différencient par la manière de franchir la résistance du canal anal. Cette procédure s’effectue par l’insufflation à l’aide d’un tube ou par pression manuelle sur un sac ou bien avec un récipient déformable à l’aide d’une seringue à piston ou un entonnoir tenu en hauteur. nous pouvons donc imaginer qu’il y aura encore évolution sur cet instrument essentiel aux lavements.

Quelques exemples

1-Les anciens sollicitaient le relâchement du ventre dans presque toutes les maladies par des lavements et différents purgatifs. Ils donnaient l’ellébore noir, le polypode, l’écaillé de cuivre (en grec λεπὶς, χαλκοῦ) et le suc de tithymale, dont une goutte mêlée à du pain purge abondamment. Ils faisaient prendre aussi le lait d’ânesse, de vache ou de chèvre ; ajoutaient un peu de sel à ce lait, le faisaient bouillir, et, séparant ensuite la partie caillée, prescrivaient comme boisson la partie séreuse. Mais ces médicaments dérangent presque toujours l’estomac ; et s’ils provoquent des selles trop abondantes ou trop rapprochées, ils affaiblissent le malade. On ne doit donc jamais administrer des remèdes de cette espèce dans une maladie, à moins qu’il n’y ait point de fièvre. Ainsi l’on pourra donner l’ellébore noir dans l’atrabile, la folie mélancolique, ou dans une paralysie partielle ; mais, dès que la fièvre existe, il est plus convenable de prendre des aliments et des boissons, qui tout à la fois nourrissent et tiennent le ventre libre. Il y a telles maladies où il est utile de purger avec le lait.

2-Particulièrement les constipations, accompagnées de symptômes désagréables, demandent à être supprimées le plus rapidement possible. L’eau introduite à l’aide du clystère ramollit et liquéfie les selles d’une part et stimule d’autre part une dilatation du colon. Lors d’une quantité suffisante de l’eau introduite, le réflexe du transit est enclenché et ainsi la défécation. En comparaison avec les laxatifs oraux, les lavements ont l’avantage d’un effet rapide et bien contrôlable. L’application est uniquement locale, c’est à dire dans la partie basse du colon, ainsi le corps et ses organes ne sont pas touchés. En règle général, un ou deux lavements suffissent lors d’une constipation afin de rétablir le transit, la défécation. L’utilisation d’eau pure du robinet est ce qu’il y a de mieux. Des additifs contenant du sel ou de la glycérine ne sont pas nécessaires dans la plupart des cas. Lors de paresses intestinales chroniques, un lavement quotidien pendant une durée longue est conseillé, et de préférence au même moment de la journée afin d’habituer le colon à un rythme naturel. L’arrêt de mauvaises habitudes alimentaires et des exercices physiques ne seront cependant pas superflus.

Quelques remèdes

– Lavement Purgatif : Feuille de séné 1/2 once, sulfate de soude 1 once, Eau bouillante
– Lavement Purgatif des peintres: Electuaire diaphoenix 1 once, Poudre de Jalap 1 gros, Sirop de Nerprun 1 once, infusé de 4 gros de séné , mêlez
– Lavement Anodin des peintres: Vin rouge 12 onces, huile de noix 6, Mêlez, ce lavement, ainsi que le précédent fait partie du traitement de la colique des peintres par les père de la Charité.
– Lavement nourrissant: Gélatine 1 gros, Eau. Faites dissoudre à chaud pour qu’il reste six onces d’injection.
– Lavement Camphré: Décocté de graine de lin 1 livre, Camphre 1 gros, délayez le camphre au moyen d’un peu de jaune d’oeuf.

source dotyy-snoop.forumgratuit.org

27 juillet 1921, une grande découverte canadienne et une histoire passionnante: l’insuline

premier flacon d'extrait de pancréas de chien (University of Toronto)

 Sir Frederick Banting et Dr Charles Best sont peut-être les personnalités médicales canadiennes les mieux connues. Leur nom évoque la découverte de l’insuline, réalisée à l’Université de Toronto en 1921-1922. La découverte et la fabrication de l’insuline a été saluée comme l’une des plus grandes découvertes médicales du XXe siècle.

En réalité, cependant, la découverte de l’insuline est le fruit d’un travail de collaboration, ayant été réalisée par une équipe de recherche formée de quatre hommes : le médecin Frederick Banting, l’étudiant diplômé Charles Best, le professeur de physiologie J.J.R. Macleod et le biochimiste J.B. Collip.

Comme vous le savez tous, le diabète (diabetes mellitus en latin) est un trouble causé par l’incapacité de l’organisme à assimiler certaines substances, particulièrement le sucre. Si l’organisme est incapable de métaboliser les aliments (les transformer pour produire de l’énergie) parce qu’il lui manque une hormone protéique produite par le pancréas, cela provoque un taux élevé de glucose (sucre) dans le sang et l’urine. De là vient l’un des premiers noms donnés à cette affection : la « maladie du sucre ».

Avant 1922, quand on avait diagnostiqué le diabète, on imposait au malade une diète spéciale : il ne recevait que la quantité de nourriture que son organisme pouvait métaboliser. Cette diète était si rigoureuse que les personnes atteintes de diabète perdaient beaucoup de poids et devenaient squelettiques. C’était en fait un traitement à mourir de faim, qui prévenait pendant quelques mois, peut-être un an, la mort causée par le diabète, mais les malades mouraient de malnutrition et d’inanition.

En 1921, Banting émet l’hypothèse que la sécrétion interne du pancréas (l’hormone protéique qui assure le métabolisme) provient des cellules de cet organe. Auparavant, personne ne comprenait le fonctionnement de la maladie.

Frederick Banting (1891-1941), diplômé de la faculté de médecine de l’Université de Toronto, revient à cette université pour demander s’il est possible d’utiliser des installations de laboratoire pour vérifier son hypothèse sur la sécrétion interne du pancréas. Le responsable est John James Rickard Macleod (1876-1935), professeur de physiologie, qui a lui-même une réputation internationale comme spécialiste du métabolisme des hydrates de carbone. Il accepte sans enthousiasme d’appuyer les recherches de Banting en lui prêtant son laboratoire et en lui offrant l’aide de l’étudiant diplômé Charles Best pendant l’été 1921. En mai 1921, Banting ferme son cabinet de médecin de London, en Ontario (où sa clientèle s’accroît constamment), et s’installe à Toronto.

L’été est long et chaud à Toronto cette année-là. Le laboratoire, non climatisé, est inconfortable et ne permet pas de pratiquer de façon sanitaire la chirurgie expérimentale. Banting travaillait encore à mettre au point la technique chirurgicale visant à rendre les chiens diabétiques. Pour diverses raisons, Banting et Best ont de la difficulté à garder vivants leurs chiens de laboratoire et doivent se mettre à acheter d’autres chiens dans les rues de Toronto. (Beaucoup de gens soupçonnent l’existence d’un commerce d’animaux familiers volés et vendus aux universités à des fins de recherche. Banting et Best ne sont au courant d’aucun trafic de chiens; croyant que ce sont des chiens errants, ils les paient de 1 $ à 3 $ chacun.)

Dans leur laboratoire de recherche, leurs premiers travaux sont frustrants et souvent décourageants. Banting finit par améliorer l’exécution de la difficile intervention chirurgicale qu’il pratique sur les animaux; Best et lui apprennent ensemble à mesurer le taux de sucre dans le sang de leurs chiens. Vers la fin de l’été, les deux chercheurs obtiennent des résultats très encourageants qui montrent qu’ils sont sur une bonne piste. Le professeur Macleod accepte de continuer de soutenir les recherches de Banting et de Best. Il fournit à Banting de meilleures installations, un plus grand nombre d’animaux et un salaire, et l’équipe de recherche est augmentée au moment d’entreprendre une nouvelle étape.

James Bertram Collip (1892-1965) est docteur en biochimie. Il était professeur titulaire à l’Université de l’Alberta et était allé à Toronto pour travailler à un autre projet pendant une année sabbatique en 1921-1922. Il se joint à l’équipe de recherche à l’automne 1921 et commence à travailler à raffiner des extraits et à en produire des quantités suffisantes pour les essais cliniques. Il travaille dans un laboratoire à part, assez loin de celui de Banting et Best. Sa contribution au projet consiste à produire un extrait purifié du pancréas, dont les impuretés sont enlevées mais qui contient toujours l’agent antidiabétique.

Le temps est venu d’essayer le nouvel extrait avec les malades. Un premier extrait obtenu par Banting et Best et administré à un malade se montre inefficace en janvier 1922. Quelques jours plus tard, l’extrait de Collip est injecté au même malade et donne de tout autres résultats. Leonard Thompson, 14 ans, est diabétique depuis 1919, ne pèse que 65 livres et est sur le point de sombrer dans le coma et de mourir. Une fois qu’il a reçu l’extrait de Collip, les symptômes de Thompson commencent à disparaître, le taux de sucre dans son sang revient à la normale, et ses capacités physiques et mentales augmentent. Les résultats sont indiscutables : l’extrait de pancréas de chien a un effet antidiabétique important sur les humains. C’est un triomphe magnifique : l’extrait contient les sécrétions internes du pancréas, et il rétablit les fonctions métaboliques normales des personnes atteintes de diabète. Le nouvel extrait est nommé insuline.

Lorsque se répand la nouvelle de l’efficacité de l’insuline pour les diabétiques, des centaines et des milliers de malades, de familles et de médecins veulent obtenir le traitement. L’équipe de recherche de Toronto a un problème : elle ne peut pas produire assez d’insuline pour répondre à la demande!

La firme Connaught Anti-Toxin Laboratories, de l’Université de Toronto, ne peut pas en fabriquer une quantité suffisante. Une compagnie américaine, Eli Lilly and Company, d’Indianapolis, accepte de collaborer avec les gens de Toronto pour tenter de produire plus d’insuline. En Grande-Bretagne, le Conseil de la recherche médicale entreprend de développer la production d’insuline. À mesure que les quantités augmentent, plus d’enfants et d’adultes diabétiques reçoivent un traitement qui leur sauve la vie.

La découverte de l’insuline est une percée médicale remarquable. Les réussites se multiplient : des centaines de personnes qui auraient perdu la vie sont sauvées par le nouveau traitement. Ted Ryder, 5 ans, qui pèse 26 livres (soit 11,80Kgs), reçoit sa première injection d’insuline à Toronto en juillet 1922; il vivra jusqu’en 1993. En 1922, Elizabeth Hughes, 14 ans, est sur le point de mourir d’inanition; elle commence immédiatement ses traitements à l’insuline et continuera de les suivre pendant 59 ans. En hommage à cette réussite, le prix Nobel de physiologie et de médecine est décerné en 1923 à Frederick Banting et à J.J.R. Macleod, qui partagent ensuite leur prix avec Charles Best et J.B. Collip respectivement.

Après la grande découverte, les membres de l’équipe de recherche n’ont plus guère de contacts entre eux. Macleod retourne en Écosse en 1928 et y décède en 1935. Banting reçoit une chaire de recherche médicale à l’Université de Toronto et fait campagne pour l’amélioration des installations et du financement de la recherche médicale au Canada. Il meurt en 1941 dans l’écrasement d’un avion à Terre-Neuve en se rendant en Grande-Bretagne pour une mission de guerre officielle. Collip devient dans les années 1930 un éminent chercheur en endocrinologie, passant à l’Université McGill, puis à la University of Western Ontario, où il est doyen de la faculté de médecine. Il décède en 1965. Best, âgé de 29 ans seulement, remplace Macleod en tant que professeur de physiologie à l’Université de Toronto. Il continue ses recherches sur les propriétés de l’insuline et sur d’autres sujets, devient président du Banting and Best Diabetes Centre après la mort de Banting et reçoit pendant toute sa vie de nombreux honneurs en raison de ses travaux sur l’insuline. Il décède en 1978.

Du collyre vieux de 2000 ans dans une épave

Du collyre vieux de 2000 ans dans une épave

PAR LUCIA SILLIG
Des chercheurs ont retrouvé des préparations médicales à bord d’une épave grecque datant du IIe siècle avant notre ère. Leur composition et leur forme laissent penser qu’il s’agit de soins pour les yeux
Les médicaments découverts à bord de l’épave du Pozzino ont très certainement dépassé leur date de péremption. Le bateau a sombré aux alentours de l’an 130 av. J.-C., dans le golfe de Baratti, en Toscane. Au milieu de fioles et d’instruments médicaux, les archéologues ont mis la main sur des préparations pharmacologiques. Des chercheurs italiens, qui publient le 7 janvier leurs travaux dans Proceedings of the National Academy of Sciences, ont analysé ces tablettes. Leur composition, largement à base de zinc, ainsi que leur forme laissent penser qu’il s’agit de collyre.

Le bateau, découvert en 1974, gisait par 18 mètres de fond près des restes du port marchand étrusque de Populonia. Les objets retrouvés à son bord – des bols syrio-palestiniens en verre, des poteries de Pergame, des amphores à vin de Rhodes ou encore des lampes d’Ephèse – indiquent que l’embarcation, ou du moins son chargement, venait de l’est, probablement de Grèce, et plus particulièrement de l’île de Délos.

Les archéologues ont aussi déniché plusieurs petites boîtes en étain appelées pyxides ainsi que 136 fioles en bois, un mortier en pierre et une ventouse en bronze. Tous ces ustensiles étaient probablement réunis dans un petit coffre en bois qui a été complètement détruit et dont il ne restait que le verrou en métal. «Ces découvertes suggèrent qu’un médecin voyageait à bord avec son équipement professionnel», notent les auteurs de l’étude. Une analyse aux rayons X a révélé qu’une des pyxides contenait cinq disques gris d’environ 4 centimètres de diamètre et 1 centimètre d’épaisseur. «Elle était fermée, ce qui a probablement favorisé la conservation des médicaments sur une si longue durée», précise Erika Ribechini, du Département de chimie et de chimie industrielle de l’Université de Pise.

Elle et ses collègues ont analysé la composition des pastilles. «Ces dernières étaient constituées à plus de 80% de sels inorganiques à base de zinc, poursuit la chercheuse. Ces sels ont une action rafraîchissante, protectrice, antiallergique, anti-inflammatoire, anti-bactérienne et antivirale.»

Parmi les autres ingrédients, de l’amidon, des fibres végétales, de l’huile – probablement d’olive – et de la résine de pin, qui aurait pu être utilisée pour ses propriétés antiseptiques et pour ralentir la dégradation du mélange.

Le nom latin collyrium, dérivé du grec collyra, veut dire «petit pain circulaire». Pour les auteurs, la forme des médicaments et leur composition indiquent qu’il s’agit de préparations ophtalmologiques. «Des grandes pastilles à appliquer directement sur les yeux», précise Erika Ribechini.

«Les emplâtres pour les yeux sont un grand classique de la pharmacologie ancienne, notamment chez les Egyptiens, commente Vincent Barras, historien de la médecine à l’Université de Lausanne. On les posait sur les yeux en cas d’inflammation, ils avaient des propriétés calmantes.» Michael Kessler, directeur du Musée historique de la pharmacie de Bâle, ajoute que les soins ophtalmiques sont mentionnés dans le papyrus Ebers, datant du XVIe siècle avant notre ère, l’un des plus vieux traités médicaux que l’on ait retrouvés: «C’était un des grands volets de la médecine égyptienne. Les infections étaient courantes, les gens devenaient aveugles.»

Il est rare de mettre la main sur des médicaments aussi anciens que ceux de l’épave du Pozzino. «Il est encore plus rare d’analyser leur composition et de pouvoir comprendre le rôle des différents ingrédients», souligne Erika Ribechini. «On retrouve encore des préparations du XVIIe ou du XVIIIe, mais, au-delà, elles sont souvent décomposées ou oxydées», ajoute Michael Kessler. Pour lui, la découverte est particulièrement intéressante parce qu’elle fournit des résultats analytiques qui viennent confirmer ce que l’on sait déjà grâce aux textes.

Les écrits se conservant mieux que les onguents, pastilles et autres potions, c’est en effet sur eux qu’est principalement basée notre connaissance de l’histoire de la pharmacie. Outre le papyrus Ebers, des tablettes sumériennes traitant de médecine et datant à peu près de la même époque ont été retrouvées. Pour ce qui est de la médecine grecque, dite d’Hippocrate, qui prend essor aux alentours du Ve siècle avant J.-C., les ouvrages du médecin, botaniste et pharmacologue grec Dioscoride sont la principale référence. «Ses écrits restent la base de la pharmacopée jusqu’au XVIIe siècle», relève Vincent Barras. Le savant y énumère les propriétés des minéraux, des plantes, des graisses, d’origine végétale, animale ou même humaine.» La matière fécale humaine fait aussi partie des ressources mentionnées.

Si, pour Erika Ribechini, l’étude des médicaments anciens pourrait être une source d’inspiration pour la pharmacologie moderne, certains ingrédients, comme le zinc, n’ont pas besoin d’être redécouverts puisqu’ils n’ont cessé d’être utilisés.

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Henri Moissan (1852-1907) : Premier Nobel de chimie français

Né dans la seconde moitié du XIXe siècle qui connut une révolution scientifique, issu d’un milieu modeste il fut l’auteur de nombreux travaux, recherches et découvertes, récompensés en 1906 deux mois avant sa mort par le prix Nobel de Chimie .

Le fluor était connu avant d’avoir été isolé. Mais les tentatives d’isolement du fluor conduisaient irrémédiablement à la production de fluorures, sels résultant  de l’extrême activité de l’halogène.

Moissan réussit à vaincre ces difficultés en faisant agir un courant électrique sur de l’acide fluorhydrique anhydre et isola le fluor en juin 1886. Avant sa découverte, il avait réalisé une analyse critique de tous ses prédécesseurs dans le domaine de la chimie du fluor. Après avoir isolé le fluor, Moissan explora toutes les propriétés du gaz, qu’il décrivit dans une trentaine de mémoires.

Il travailla ensuite au perfectionnement du four électrique (cf. Photo) et réussit la fabrication artificielle de microscopiques cristaux de diamant. Professeur de toxicologie à l’Ecole de pharmacie de Paris et à la Sorbonne, Membre de l’Académie de Médecine et de l’Académie des Sciences, Moissan reçut le premier en France le prix Nobel de Chimie.

source CNOP

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