Fausses ordonnances : haro sur les fraudes… et les indus !

Si l’objectif de la lutte contre les fraudes est partagé par la Cnam et les pharmaciens, les moyens à utiliser pour l’atteindre font débat.

La réunion du 7 février avec l’Assurance maladie a été l’occasion de faire remonter du terrain un trop grand nombre de situations où l’injustice règne. En l’occurrence, des confrères de bonne foi se retrouvent à devoir des indus à la Cnam, parfois de dizaines de milliers d’euros, pour avoir exécuté une ordonnance qui s’est avérée falsifiée, et cela, au moment où les trésoreries sont au plus mal. 
« L’Assurance maladie veut lutter contre toutes les fraudes aux médicaments et c’est aussi notre objectif. Là où nous divergeons, c’est sur les solutions », explique Philippe Besset, président de la FSPF, qui milite pour que le problème soit travaillé « à la source, donc au niveau de la prescription ». La solution idéale est d’ailleurs toute trouvée avec l’ordonnance numérique, qui garantit la qualité du prescripteur et la véracité de l’ordonnance. 
« L’Assurance maladie nous dit que les hôpitaux ne sont pas prêts, que les médecins ne déploient pas assez vite… Or, elle veut des résultats tout de suite, donc que nous, pharmaciens, fassions ce que nous pouvons dans l’intervalle », indique le syndicaliste. 
C’est le sujet qui fâche. Surtout que les opérations de vérification incombent aux seuls pharmaciens et que certaines ordonnances falsifiées sont indétectables, pointe Valérian Ponsinet, président de la commission Convention et Systèmes d’information de la FSPF.
Raison pour laquelle le syndicat a « poussé un coup de gueule, fait savoir son président, parce que le dispositif de la mention sur les ordonnances de médicaments de plus de 300 euros était à peine signé que des indus pleuvaient sur des ordonnances qui lui étaient antérieures ». 
Pour aider les confrères, la Cnam veut déployer son système d’alerte sécurisée automatisée aux fausses ordonnances (Asafo), jusqu’alors réservé à l’Île-de-France, à l’ensemble du territoire. 
Outre quelques critiques sur le manque d’ergonomie de cet outil, c’est surtout « un travail supplémentaire à réaliser », analyse Philippe Besset. Travail que le pharmacien ne fera pas sans contrepartie.

Par Mélanie Mazière – Le Pharmacien de France

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