C’est important pour notre exercice quotidien: l’IPA.
Un décret et un arrêté parus le 12 août étendent et définissent le champ d’activité et de compétences de l’infirmier en pratique avancée dans le domaine d’intervention « psychiatrie et santé mentale ». Le décret vise également à encadrer l’exercice des étudiants en formation au diplôme d’Etat d’infirmier en pratique avancée lors de leurs stages.
Côté activités : les IPA exerçant dans le domaine de la psychiatrie et de la santé mentale, seront, entre autres, habilités à recueillir des données et élaborer des synthèses cliniques, à évaluer les capacités et aptitudes préservées et/ou les limitations fonctionnelles, à surveiller et suivre les effets et l’observance des traitements, à repérer des éléments cliniques et contextuels constituant un risque pour la sécurité du patient et de son entourage, etc…
A ces repérages spécifiques s’ajoutent ceux des domaines d’intervention généraux pour l’ensemble des IPA : interprétation des signes et des symptômes, interprétation des examens paracliniques, identification des effets secondaires des traitements, formulation de conclusions cliniques, élaboration de projets de soins infirmiers…
Les IPA, qui, d’une façon générale, sont habilités à prescrire certains traitements, renouveler des prescriptions et réaliser des actes techniques (etc.), pourront notamment, dans le champ de la psychiatrie, renouveler la prescription ou adapter la posologie des régulateurs de l’humeur (thymorégulateurs), psychostimulants, antipsychotiques atypiques, neuroleptiques conventionnels, antiépileptiques approuvés. Ils pourront renouveler et adapter des antidépresseurs, des anxiolytiques, des hypnotiques, des traitements symptomatiques des effets indésirables et des antalgiques. Ils pourront aussi (liste non exhaustive, se référer aux annexes de l’arrêté, ndlr), prescrire des examens complémentaires dans le cadre du suivi : hémogramme, ionogramme sanguin, transaminasesn glycémie, explorations des anomalies lipidiques dosage des bêta-HCG, bilan hépatique et/ou rénal complet, dosages de médicaments (lithium, acide valproïque, carbamazépine, clozapine), dosage de produits toxiques, recherche de toxiques urinaires, dosage des hormones thyroïdiennes, ECG…
Education thérapeutique et parcours patient
Dans le cadre du suivi des patients, l’IPA en santé mentale pourra notamment concevoir et mettre en oeuvre des actions visant le développement, le maintien de l’autonomie de la personne et la limitation de ses incapacités. Il pourra également concevoir et mettre en oeuvre des actions visant au développement par le patient de stratégies d’adaptation efficaces, contribuant à la prévention des rechutes, de prévention primaire…
Dans le cadre d’une approche populationnelle, il pourra proposer, promouvoir et mettre en oeuvre différents outils de prévention, de gestion de crise, d’évaluation d’actions de promotion de la santé. Il apportera aussi des éléments pour l’élaboration de programmes dans le cadre de projets territoriaux de santé.
Il participera à l’organisation du parcours de soins et de santé du patient en organisant des réunions de concertation professionnelles, mais aussi en assurant son rôle de coordinateur (liste non exhaustive, voir arrêté).
Tous comme ses collègues IPA exerçant dans les trois autres domaines relatifs à la pratique avancée infirmière (néphrologie, cancérologie et pathologies chroniques), l’IPA en santé mentale mettra également en oeuvre des actions d’évaluation et d’amélioration des pratiques professionnelles et contribuera à des travaux de recherches.
Des compétences propres
L »arrêté précise les compétences des IPA en santé mentale. Celui-ci pourra analyser la situation clinique psychique, somatique et sociale du patient, ses besoins, ses difficultés, ses symptômes, ses ressources et les interactions avec l’entourage. Il pourra évaluer son état de santé, repérer les difficultés d’apprentissage, évaluer le niveau de souffrance, de désorganisation psychique, évaluer le risque de passage à l’acte auto agressif ou hétéroclite agressif…
Il pourra définir et mettre en oeuvre le projet de soins du patient à partir de l’évaluation globale de son état de santé. En psychiatrie, cela se concrétisera notamment par l’adaptation du projet de soin, de suivi et d’accompagnement en fonction de la situation clinique psychique, somatique et sociale du patient, par le choix des outils cliniques adaptés à la situation de la personne, par l’analyse de la pertinence du renouvellement de la prescription et/ou du renouvellement des traitements, par l’identification des examens à prescrire…
Voir Journal officiel: