MODIFICATION DE TAUX DE TVA A COMPTER DU 1er JANVIER 2014 (source FSPF)

A RETENIR

 

A compter du 1er janvier 2014, les taux de TVA applicables en métropole passeront de :

19,60 % à 20 % pour le taux normal ;

7 % à 10 % pour le taux intermédiaire.

 

Les taux réduits de 2,10 % et de 5,5 % restent inchangés.

 

Aucune modification des taux et du régime de TVA n’est à signaler pour les DOM.

 

Les pharmaciens d’officine doivent veiller à appliquer les nouveaux taux de TVA pour le calcul des sommes à verser à l’administration fiscale.

 

Ils doivent actualiser les dispositifs d’information des patients sur les prix. Dans l’hypothèse où il s’avèrerait matériellement impossible de procéder à cette actualisation d’ici le 1er janvier 2014, une information des patients des hausses de TVA intervenues par voie d’affichage est impérative.

 

Le retour à un taux de TVA à 5,5% pour les médicaments non remboursables demeure une revendication de la FSPF.

___________________

  


Aux termes de l’article 68 de la loi de finances rectificative pour 2012, publiée au Journal officiel du 30 décembre 2012, certains taux de TVA (taxe sur la valeur ajoutée) seront modifiés à compter du 1er janvier 2014.

 

Pour information, ces hausses ont été décidées afin de financer le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), la première mesure prise dans le cadre du Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi du 6 novembre 2012.

 

Indépendamment du taux de TVA qui sera applicable aux différentes catégories de produits dispensées en officine à compter du 1er janvier 2014 (I), certaines exonérations de TVA concernent l’activité des officines (II), l’information des patients sur le prix de vente des spécialités non remboursables devant être assurée dans tous les cas (III).

 

 

I – LES TAUX DE TVA APPLICABLES A COMPTER DU 1ER JANVIER 2014

 

A la différence de la quatrième loi de finances rectificative pour 2011, dans le cadre de laquelle le gouvernement de François FILLON avait décidé de modifier uniquement le taux réduit, le portant de 5,5 % à 7 %, la loi de finances rectificative pour 2012 prévoit une modification de plus grande ampleur.

 

En ce qui concerne la métropole, seuls les médicaments remboursables ou agréés à l’usage des collectivités sont épargnés par l’augmentation du taux de TVA. La majorité des autres produits commercialisés en officine verront leur taux de TVA évoluer. Aucune modification des taux et du régime de TVA n’est à signaler pour les DOM.

 

 

1)     Les médicaments remboursables ou agréés à l’usage des collectivités

 

Les médicaments spécialisés, les médicaments officinaux et les préparations magistrales qui sont remboursables aux assurés sociaux ou agréés à l’usage des collectivités et des divers services publics ne voient pas leur taux de TVA changer.

 

Ces produits restent imposables au taux particulier de 2,10 %.

 

2)     Les médicaments non remboursables

 

Les produits non remboursables par l’assurance maladie, figurant ci-après, seront assujettis au taux de 10 % à compter du 1er janvier 2014 :

 

–        les médicaments autorisés ;

–        les préparations magistrales ;

–        les produits officinaux (préparation officinale et produits officinaux divisés).

 


3)     La parapharmacie, les dispositifs médicaux non remboursables et les médicaments vétérinaires

 

En règle générale, les produits de parapharmacie, l’ensemble des dispositifs médicaux non remboursables et les médicaments à usage vétérinaire[3], sont actuellement soumis au taux normal de 19,6 %. A compter du 1er janvier 2014, ce taux passera à 20 %.

 

Nous tenons à appeler votre attention sur le fait que la ministre chargée de la santé a déclaré que les préservatifs masculins, actuellement soumis à un taux de TVA de 7 % devraient être soumis, à titre dérogatoire, au taux de 5,5 % à compter du 1er janvier 2014.

 

4)     Les produits inscrits sur la LPPR

 

Dans le cas des dispositifs médicaux inscrits sur la liste des produits et prestations remboursables prévue à l’article L. 165-1 du code de la sécurité sociale, plusieurs cas doivent être distingués, selon les produits ou les patients considérés.

 

a)     Les produits pour lesquels le taux de TVA restera inchangé

 

Les produits inscrits sur la LPPR soumis à un taux de TVA de 5,5 % ne verront pas celui-ci augmenter au 1er janvier 2014. Pour information, il était prévu que le taux de 5,5 % soit abaissé à 5 %. Cependant, cette modification a été annulée par l’article 6 de la loi de finances pour 2014, actuellement déférée au conseil constitutionnel. Il s’agit des produits suivants :

 

–        les appareillages pour handicapés mentionnés aux chapitres Ier et III à VII du titre II et au titre IV de la liste des produits et des prestations remboursables prévue à l’article L. 165-1 du code de la sécurité sociale[5] ;

 

–        les équipements spéciaux, dénommés aides techniques et autres appareillages, dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé du budget, et qui sont conçus exclusivement pour les personnes handicapées en vue de la compensation d’incapacités graves;

 

–        les autopiqueurs, les appareils pour lecture automatique chiffrée de la glycémie, les seringues pour insuline, les stylos injecteurs d’insuline et les bandelettes et comprimés pour l’autocontrôle du diabète ;

 

–        les appareillages de recueil pour incontinents et stomisés digestifs ou urinaires, les appareillages d’irrigation pour colostomisés, les sondes d’urétérostomie cutanée pour stomisés urinaires, les solutions d’irrigation vésicale et les sondes vésicales pour incontinents urinaires ;

 

–        les éléments nutritionnels visés à la section 5 du Chapitre 1 du titre I.

b)     Les produits et prestations pour lesquels le taux de TVA va augmenter

 

Au titre des produits, il est nécessaire de distinguer deux catégories :

 

–        les dispositifs médicaux tels que les cannes, béquilles et déambulateurs verront leur taux de TVA passer de 7 % à 10 % à compter du 1er janvier 2014 ;

–        tous les produits inscrits sur la LPPR ne bénéficiant pas du taux réduit ou du taux intermédiaire et actuellement soumis au taux normal de 19,6 %, notamment les pansements, seront imposés au taux normal de 20 % à compter du 1er janvier 2014.

 

Par ailleurs, les prestations associées à la délivrance des produits (locations par exemple) voient leur taux de TVA passer de 19,6 % à 20 %. Vous trouverez, ci-joint et pour information, copie du numéro 52 du « Trait d’union spécial » diffusé, en décembre, par l’Union nationale des prestataires de matériel médical (UNPDM) dont la FSPF est adhérente et qui présente, sous forme de tableau, les taux applicables aux différentes catégories de produits inscrits sur la LPPR.

 

 

II – LES EXONERATIONS DE TVA

 

Pour mémoire, la rémunération sur objectifs de santé publique versée dans le cadre de la dispensation de spécialités génériques est exonérée de TVA. Cette exonération est motivée par le fait que cette rémunération n’est la contrepartie d’aucune vente ou prestation de services.

 

Cette exonération est également valable pour la rémunération forfaitaire de 40 euros prévue dans le cadre du programme d’accompagnement des patients atteints de pathologies chroniques, ainsi que pour la rémunération conventionnelle de l’astreinte pharmaceutique[8].

 

 

III – MODALITES PRATIQUES DE PASSAGE AU NOUVEAU TAUX DE TVA

 

Les pharmaciens vendant, à compter du 1er janvier prochain, des produits relevant des nouveaux taux de TVA de 10 % et 20 %, seront tenus d’acquitter, auprès de l’administration fiscale, les sommes correspondant à ces nouveaux taux.

 

Ces modifications impliquent la mise à jour des dispositifs d’information du patient sur le prix des produits non remboursables vendus en officine. L’arrêté du 26 mars 2003 modifié met à la charge du pharmacien un ensemble d’obligations destiné à informer le patient du prix toutes taxes comprises des médicaments non remboursables vendus à l’officine, par voie d’étiquetage, d’affichage, grâce à un catalogue librement accessible au public ou par la remise d’un justificatif de paiement.

 

Dans le cadre de la modification du taux de TVA, il incombe donc au pharmacien de procéder à la mise à jour de l’information délivrée au public sur les prix toutes taxes comprises des médicaments non remboursables vendus en officine.

 

Dans l’hypothèse où il s’avèrerait matériellement impossible de procéder à ces mises à jour d’ici le 1er janvier 2014, il est, a minima, indispensable d’informer les patients de la hausse de la TVA, en précisant les catégories de produits concernés, par voie d’affichage et de procéder, parallèlement, à l’actualisation des étiquettes, affichages et catalogue.

 

L’information sur les prix des autres produits concernés par la hausse du taux de TVA devra également être actualisée.

 

Nous tenons enfin à appeler votre attention sur le fait que si certains pharmaciens font le choix, du moins dans l’immédiat, de ne pas répercuter la hausse de la TVA sur le prix de vente aux patients, ils n’en resteront pas moins tenus de verser, à l’administration fiscale, les sommes correspondant à la TVA collectée sur la base des nouveaux taux.

 

 

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La FSPF constate, avec regret, que le Gouvernement n’a pas entendu sa revendication, tendant à réduire le taux de TVA de 7 à 5,5 % sur les médicaments non remboursables[10]. Au contraire, celui-ci en décidant d’assujettir ces spécialités pharmaceutiques au nouveau taux intermédiaire de 10 % va les rendre d’accès plus difficile.

 

La FSPF demande donc aux pouvoirs publics le retour à un taux de TVA à 5,5% pour les médicaments non remboursables.

 

 

_________________

 

 

 

 

P.J. :

 

–        article 68 de la loi de finances rectificative pour 2012, publiée au Journal Officiel du 30 décembre 2012 ;

–        article 6 du projet de loi de finances pour 2014 ;

–        articles 278, 278-0 bis,  278 quater et 296 du code général des impôts, dans leur rédaction applicable au 1er janvier 2014 et article 30-O B de l’annexe IV du code général des impôts ;

–        N° 52 du « Trait d’union spécial » diffusé par l’UNPDM au mois de décembre 2013.



[3] Le taux s’applique non seulement aux spécialités exclusivement à usage vétérinaire mais également aux spécialités destinées normalement à l’usage humain mais qui sont délivrées pour usage animal.

[5] Les orthèses, appareils électroniques correcteurs de surdité, entretien et réparations pour processeurs externes, prothèses externes non orthopédiques, prothèses oculaires et faciales, podo-orthèses, orthoprothèses, et véhicules pour handicapés physiques.

[8] En revanche, les honoraires d’urgence sont assujettis à la TVA au même taux que celui qui est applicable aux médicaments dispensés pendant le service de garde ou d’urgence.

[10] Revendication exprimée en dernier lieu dans la contribution de la FSPF à l’avis récemment rendu par l’ADLC sur la distribution du médicament en ville.

Enquête sectorielle sur le médicament de l’Autorité de la Concurrence

La journée du 19 décembre a été celle du résultat de l’enquête publique sur le médicament.

En dehors de quelques points bien analysés, le rapport et le communiqué de presse de l’Autorité de la Concurrence  sont caricaturaux.

Toute l’ambiance de ce travail est orienté vers la politique d’achat, le moins-disant, l’incitation à faire appel à des marchés extérieurs moins chers, en faisant fi de notre activité de professionnel libéral de Santé Publique.

C’est un copier-coller des désirs de MEL qui crie victoire et qui va essayer de faire passer la fin du monopole dans la deuxième lecture de la Loi Hamon sur la consommation!

Nous sommes tous excédés par ces attaques incessantes sur la profession mais l’exaspération peut être un moteur mais n’est pas une action.

Pour qu’il y ait action, il faut aussi une volonté, la notre et la votre.

La première action va être de contrer le communiqué de presse de l’Autorité de la Concurrence par tous les communiqués de presse qui démontreront que ce rapport est une « ode au moins-disant », un « poème de la délocalisation asiatique », une « prière dans le Temple de la Consommation ».

Le professionnel de santé qu’est le pharmacien n’est évoqué que sur quelques lignes. Ce rapport est parfait si nous sommes considérés comme des vendeurs de boites en carton mais choquant si nous sommes considérés comme de vrais professionnels de santé.

C’est le même raisonnement absurde que pour les tests de grossesse. Pour démotiver nos équipes, c’était bien trouvé.

Pourtant il faut se battre, continuer à justifier et faire partager notre action et notre utilité.

Il nous faut répéter nos arguments:

le conseil de délivrance, le Dossier Pharmaceutique, le DPC (formation continue obligatoire), nos actions de prévention, le suivi thérapeutique, nos efforts colossaux (et solitaires) pour réduire le déficit de la Sécu par la substitution pendant que les autres professions de santé et les hôpitaux continuent allègrement de creuser le déficit.

Espérons que la multitude d’arguments en notre faveur sera entendue par les médias, par le Ministère de la Santé (aucun problème car c’est déjà fait) mais surtout par Bercy et le Premier Ministre.

Si l’oreille du Premier Ministre et celle du Ministre des Finances ne sont pas attentives, le temps de l’action viendra. Une action forte à la mesure de notre exaspération.

Nous avons raté la grève possible, totale et sans service de garde de 2 jours (ajouté à celle du dimanche et d’un jour férié) du 22, 23, 24, 25 décembre 2013 et du 29, 30, 31 décembre 2013 et 1er janvier 2014 qui aurait été un fort symbole à l’entrée de l’année des Municipales. Espérons que nos instances représentatives nationales ne nous feront pas rater la prochaine occasion de manifester notre harassement.

P.L

 

N.B: L’Autorité de la concurrence, anciennement Conseil de la concurrence, est une autorité administrative indépendante française chargée de lutter contre les pratiques anticoncurrentielles et d’étudier le fonctionnement des marchés. Elle a pour but d’assurer le respect de l’ordre public économique.

Bien qu’elle ne soit pas considérée comme une juridiction, elle prononce des injonctions, prend des décisions, et le cas échéant, inflige des sanctions, susceptibles de recours devant la cour d’appel de Paris et la Cour de cassation. Elle rend également des avis.

Les principales sources de droit de son action sont le code de commerce (livre IV) et les articles 101 et 102 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Son siège est à Paris, au 11 rue de l’Échelle (certains services tels que celui des concentrations ou de l’économie se trouvent au 6 avenue de l’Opéra). source wikipedia

Communiqué de presse CNOP

Alors que le secteur de la

pharmacie fait débat,

l’Ordre national des

pharmaciens publie

« M€dicaments, pour une

transparence de la

consommation et des coûts, en 5

questions franches et une

enquête incontestable »

Alors que l’Autorité de la concurrence publie un rapport relatif à la distribution des médicaments en ville et que le secteur de la pharmacie est régulièrement interpellé, l’Ordre national des pharmaciens (ONP) publie un document intitulé « M€dicaments, pour une transparence de la consommation et des coûts, en 5 questions franches et une enquête incontestable ».

HONORAIRE DE DISPENSATION PHARMACEUTIQUE

 HONORAIRE DE DISPENSATION PHARMACEUTIQUE 

Point d’étape de la négociation

 

Chère Consœur, Cher confrère,

La quatrième séance de négociation[1] qui a réuni, le 11 décembre 2013, les syndicats représentatifs des pharmaciens d’officine et l’UNCAM a permis de parvenir à la signature d’un document constituant un point d’étape de la négociation relative à la mise en œuvre de l’honoraire pharmaceutique (copie jointe).

Vous voudrez bien trouver, ci-joint, copie du communiqué de presse diffusé ce jour et remis aux journalistes présents lors de la conférence de presse que nous avons organisée ce matin. Il présente, de façon synthétique, les avancées obtenues hier par les représentants de la profession.

Nous ne pouvons que nous réjouir de l’engagement des partenaires conventionnels de mise en pratique de l’honoraire de dispensation au 1er janvier 2015, à la boîte et, de façon complémentaire, en faveur des ordonnances complexes. Nous nous félicitons également des avancées obtenues en matière d’accompagnement des patients asthmatiques ou, à terme, d’autres populations cibles.

Les parties signataires de la convention nationale pharmaceutique se retrouveront le mercredi 18 décembre pour poursuivre le processus contractuel d’élaboration de l’avenant conventionnel qui doit être conclu au cours du 1er trimestre 2014. Cette séance de négociation sera notamment consacrée à affiner les futurs paramètres de calcul de la marge officinale, ainsi réaménagée afin de financer la création de l’honoraire de dispensation.

Nous ne manquerons pas de vous tenir informé des suites de cette rencontre qui doit se concrétiser par la conclusion d’un protocole d’accord.

Croyez, Chère Consœur, Cher Confrère, en l’assurance de mes sentiments confraternels les meilleurs.

 

Philippe GAERTNER

Président



[1] Après celles des mois de juillet, octobre, novembre, décembre.

Pièces: Point d’étape négociation 122013

 

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L’avis de votre syndicat départemental:  Les négociations ont trop duré. La mésentente et l’excitation de certains responsables syndicaux nationaux (et maintenant aussi de responsables départementaux qui ne représentent qu’eux-mêmes), la lenteur du Ministère et de l’UNCAM vont nous pénaliser encore plus fortement car, pendant que les discussions se sont éternisées, les baisses de prescription et les baisses de prix continuent, le monopole se délite (tests de grossesse), la vignette disparaît au 1er juillet et la valse des prix risque de se faire à notre désavantage au niveau de nos stocks, la Pharmacie Marchande, représentée par certains groupements et pharmaciens irresponsables, progresse au détriment de la Pharmacie de Compétence entraînant une image de marque de plus en plus dégradée.

2014 va être une année très difficile pour la profession et nous vous engageons à surveiller et à limiter vos dépenses sauf celles qui vous apportent expertise et surcroît d’activité dans la limite des Codes qui nous encadrent (CSP, CSS, Code de Déontologie…)  En dehors de ces problèmes majeurs, nous remarquerons que notre Fédération a su mettre en place le modèle qu’elle nous avait présenté et nous la félicitons mais il reste la difficile questions des 12 mois à venir et de l’effort insoutenable demandé à notre profession pour 2014!

Tous unis au sein du Syndicat Général des Pharmaciens des Bouches du Rhône, nous serons plus forts pour aider la Profession.

P.L

Adieu les tests de grossesse: lutte inégale et perdue d’avance avec ce gouvernement aux abois mais actions de votre syndicat et du Conseil de l’Ordre.

Tiré de facebook:

Dans le cadre du projet de loi relatif à la consommation, le Sénat vient d’adopter avec l’avis favorable du gouvernement un amendement de la sénatrice socialiste Patricia Schillinger autorisant la vente des tests de grossesse en dehors des officines pharmaceutiques.Une telle mesure marque un profond mépris à l’égard des professionnels de santé que sont les pharmaciens. On en avait déjà senti les prémices lorsque Marisol Touraine avait autorisé la vente de médicaments sur internet. Lorsque l’on sait les dérives que cela a engendré avec notamment le piratage d’une dizaine de sites de pharmacies en ligne légaux par des réseaux criminels russes pour revendre des médicaments sans autorisation, on ne peut que s’alarmer de cette nouvelle mesure.

Les pharmaciens français sont des professionnels de santé à part entière. Leurs missions de conseil et d’orientation ne peuvent ainsi être vidées de leur substance.

Il serait faux de croire que les tests de grossesse sont des produits de consommation comme les autres qui auraient leur place sur les étals des supermarchés à côté des conserves et des produits ménagers. Jusqu’où va-t-on aller ? Bientôt la pilule du lendemain dans les stations services ?

Il serait faux de croire que le chef de rayon ou l’agent de caisse ont la formation adéquate pour expliquer aux clientes ce que sont les « faux négatifs » ou les « faux positifs ».

Quant à l’argument de la gêne que ressentiraient certaines femmes qui n’oseraient pas entrer dans une pharmacie pour demander un test de grossesse, c’est purement et simplement absurde dans la mesure où les pharmaciens sont tenus par le secret professionnel alors que ce n’est évidemment pas le cas des employés de supermarché.

Et l’argument du prix ne tient pas davantage ; les tests de grossesses sont vendus avec un prix de départ aux alentours de 5 euros et l’expérience démontre que les produits qui ont été sortis du monopole des pharmacies sont vendus plus chers en grande surface qu’en pharmacie. Ainsi, les dosettes de sérum physiologique utilisées tous les jours par les mamans sont commercialisées entre 280 et 300% plus chers dans les hyper.

Dotées d’un réseau territorial très dense – avec 22 300 pharmacies en France – et disponible 24h/24 (avec les pharmacies de garde), caractérisées par la confidentialité et la qualification des pharmaciens comme des préparateurs, les pharmacies doivent conserver l’exclusivité de la commercialisation des tests de grossesse.

Vendre les tests de grossesse en grandes surfaces, c’est priver d’un conseil de professionnels de santé les personnes les plus en détresse.

Le Gouvernement et la majorité socialiste au Sénat nous montrent une nouvelle fois que la santé publique n’est pas au cœur de leurs priorités et persévèrent dans leur dénigrement de la profession des pharmaciens. Est-ce la volonté du Gouvernement de détruire le lien social que permet le maillage territorial du réseau de pharmacies jusque dans les zones rurales et de préparer un plan de licenciement de 23 000 pharmaciens en ajoutant encore à la pression et aux tensions qu’ils subissent ?

La vision catastrophique des socialistes de l’annonce d’un heureux événement, avec notamment une Najat Vallaud-Belkacem qui veut faire ajouter dans les notices des tests de grossesse des conseils sur l’avortement, est significative quant à leur vision de la famille.Il vaut mieux que les personnes en situation de détresse prennent conseil auprès d’un professionnel de santé plutôt qu’à la caisse d’un supermarché.

Je m’opposerai fermement à cette mesure lorsque le texte sur la consommation reviendra en seconde lecture à l’Assemblée nationale.

Email reçu d’un autre député:

De : Christian Kert [mailto:ckert@assemblee-nationale.fr]
Envoyé : mercredi 11 décembre 2013 11:12
À : Syndicat Général des Pharmaciens des BdR
Objet : RE: Un projet de loi dangereux pour les femmes

 

Monsieur le Président,

 

Christian Kert a bien pris connaissance de votre récent message . Parfaitement informé des dispositions qui ont été votées au Sénat et considérant que celles-ci relèvent de la santé publique et ne devraient pas , de ce fait ,  figurer dans un projet de loi sur la consommation , M. le député soutient l’ensemble des amendements de suppression qui ont été déposés par ses collègues de la commission des affaires sociales de l’ Assemblée Nationale . Toutefois , il est à craindre que ceux-ci n’aboutissent pas puisque le Gouvernement semble ne pas vouloir revenir dessus . Le vote intervenu en séance , hier soir , sur la vente des lentilles de contact pourrait préfigurer du vote sur la vente  des tests de grossesse et d’ovulation en grande surface . La discussion reprendra lundi 16 décembre prochain à l’Assemblée nationale . Les députés de l’opposition parlementaire seront particulièrement vigilants sur ces articles controversés.

Monsieur le député tenait à vous transmettre ces éléments d’information et restant à votre disposition , il vous assure de sa meilleure considération .

 

 

Cabinet parlementaire de Christian KERT

Député des Bouches du Rhône

Assemblée nationale

01 40 63 55 07

www.christiankert.fr

 

 

__________________________________
Nous vous signalons que bien d’autres députés (la plupart UMP) sont intervenus sur ce sujet ce qui a permis le dépôt de 2 amendements.
P.L
Les Pharmaciens du Sud

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