Forte érosion du pouvoir d’achat des titulaires

Une analyse statistique de la CAVP pointe une perte moyenne de pouvoir d’achat de 25 % pour les titulaires en l’espace de dix ans.

Dans le cadre de la mission confiée aux inspections générales des affaires sociales et des finances (Igas/IGF) et vouée à l’éclaircissement de la structure de la rémunération des pharmaciens d’officine en vue d’une future réforme, la contribution de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) met en lumière des chiffres éloquents. Son analyse s’est appuyée sur les revenus déclarés à l’administration fiscale de 2015 à 2024 d’environ 15 000 titulaires répartis, à peu près à parts égales, entre ceux exerçant en entreprise individuelle et ceux établis en société d’exercice libérale (SEL).

Un quart du pouvoir d’achat en moins

Concernant l’échantillon des titulaires enregistrés sous la forme juridique de l’entreprise individuelle, la dernière décennie est marquée par une très nette érosion de leurs revenus. Philippe Berthelot, le président de la CAVP, note ainsi que « pour le premier décile, c’est-à-dire les titulaires aux revenus les plus bas, nous sommes passés de 32 685 euros en 2015 à 27 649 euros en 2024, soit une baisse de 15,4 % ». La même tendance, bien que dans une moindre mesure, est observée pour les revenus les plus hauts qui passent, quant à eux, de 190 103 à 174 767 euros sur la même période, enregistrant ainsi une baisse de 8 %. Si l’on regarde enfin l’évolution des revenus du décile médian, la diminution s’établit pour cette tranche à 11,5 %.
Des chiffres qui ne dépeignent pour autant pas l’ampleur de la perte de pouvoir d’achat enregistrée depuis 2015 pour ces pharmaciens. En effet, l’analyse de l’indice des prix à la consommation (IPC) durant cette même période révèle une inflation de 19 %. « Si l’on agrège cette donnée à celle des revenus que nous avons compilés, nous aboutissons à une perte de pouvoir d’achat de 25 % pour les pharmaciens du décile médian », conclut Philippe Berthelot.

Trompe-l’œil

À première vue, le même exercice appliqué à la seconde cohorte retenue dans son étude par la CAVP, à savoir celle des titulaires exerçant en SEL, révèle une réalité toute différente. En effet, ces derniers voient leurs revenus déclarés progresser de 10 à 20 % en l’espace de dix ans, en fonction du décile dans lequel ils se trouvent, le médian étant le mieux loti. Mais, rappelle le président de la CAVP, « autant les revenus déclarés par les titulaires exerçant en entreprise individuelle sont très transparents et représentatifs de la réalité de leur pouvoir d’achat, autant nous n’avons pas du tout la même visibilité concernant les revenus de ceux constitués en SEL ». Son sentiment est que, dans un contexte économique dégradé, il semble tout à fait envisageable que les associés de ces structures aient souhaité maintenir le revenu des pharmaciens en exercice au détriment des investisseurs, entraînant corollairement une diminution des bénéfices et des remontées des dividendes vers la holding. La prééminence du second modèle sur le premier et sa forte capacité d’absorption de la baisse globale des revenus ainsi que de la hausse de l’inflation ne serait en fait qu’apparente puisque découlant d’un choix capitalistique au sein de l’entreprise.

La retraite dans les négos

Pour Philippe Berthelot, les résultats de cette étude sont clairs : les pharmaciens titulaires ont régulièrement perdu du pouvoir d’achat durant ces dix dernières années, ce qui, à terme, « va peser sur les ventes des officines ». Inquiet de voir de plus en plus de pharmaciens « se retrouver avec des petites retraites qu’ils ne pourront pas compenser par la vente de leur outil de travail », le président de la CAVP encourage fortement les représentants des officinaux à « considérer l’intérêt d’introduire une composante liée à la retraite dans les futures négociations conventionnelles ».

par Benoît Thelliez – Le 05 décembre 2025 – Le Pharmacien de France

Première baisse de prix sur les compresses au 15 décembre : attention à vos commandes et factures.

Des baisses de prix des compresses stériles sont prévues et vont s’effectuer en deux temps. Une première baisse aura lieu le 15 décembre 2025 et une seconde le 15 décembre 2026, selon une décision du comité économique des produits de santé (CEPS) publiée au « Journal officiel » du 25 novembre. Les produits concernés sont les compresses non tissées stériles et les compresses de gaze hydrophile stériles inscrites sur la liste des produits et prestations remboursables (LPPR), qui se présentent en différentes tailles et différents conditionnements (boîtes de 10 sachets x 2, de 25 sachets x 2 ou de 50 sachets x 2).

Au final, les baisses de prix sont en moyenne de 14,4 %. La plus petite baisse est de 8,3 %, pour les compresses non tissées stériles, ≥ 56 cm² et < 100 cm², boîte de 10 sachets x 2, dont le prix passera de 3,25 euros TTC à 2,98 euros TTC au 15 décembre 2026. La plus forte baisse de prix, de 19,43 %, concerne les compresses de gaze hydrophile, stériles, ≥ 100 cm², 50 sachets x 2, dont le prix passera de 6,64 euros TTC à 5,35 euros TTC au 15 décembre 2026.

Vous voulez toucher le maximum de ROSP 2025 en 2026 ?  Parlez en avec vos équipes ! 

  • 250 euros si vous traitez les ordonnances e-prescrition en e-prescription
  • 820 euros si vous êtes inscrit dans une CPTS ou MSP ….
  • 200 euros pour le LGO Taux de FSE avec carte vitale ….. très important pour éviter la pénalité de 10 à 30% 

Le tableau des ROSP 2025:

Baisse des prix des compresses stériles à partir de mi-décembre 2025

Le comité économique des produits de santé (CEPS) a imposé une baisse de prix des compresses stériles, à compter du 15 décembre 2025 puis une autre au 15 décembre 2026

Par exemple, les baisses seront de 8,3 %, pour les compresses non tissées stériles, ≥ 56 cm² et < 100 cm², boîte de 10 sachets x 2, dont le prix passera de 3,25 euros TTC à 2,98 euros TTC au 15 décembre 2026. Autre exemple, une baisse de prix, de 19,43 % qui cible les compresses de gaze hydrophile, stériles, ≥ 100 cm², 50 sachets x 2, dont le prix passera de 6,64 euros TTC à 5,35 euros TTC au 15 décembre 2026!

RAPPEL: Présentation des indicateurs des rémunérations sur objectifs des pharmaciens

Les indicateurs socles de la rémunération « Numérique et accès aux soins » ou « REMU NUM »

IndicateursType d’indicateursRémunération
Participer à un exercice coordonnéDéclaration sur l’honneur820 € par an
Disposer d’un logiciel référencé SégurDéclaration sur l’honneurGratuité de la mise en conformité des logiciels pour les pharmaciens
Disposer d’un LAD certifié HAS
(lorsque la certification des LAD par la HAS sera possible)
Déclaration sur l’honneur200 € par an pendant les deux premières années civiles
Ne pas avoir été condamné pour fraudeAutomatisé
Utilisation de l’ordonnance numérique pour 70 % des délivrances sur prescription réalisée par un professionnel de santé exerçant en ville
(indicateur effectif à compter 2024)
Automatisé 

Les indicateurs complémentaires de la rémunération « Numérique et accès aux soins » ou « REMU NUM » complémentaires visant à développer les échanges numériques

IndicateursType d’indicateursRémunération
Taux de FSE transmises en SESAM-VitaleAutomatiséRémunération :
0,064 € par FSE si Taux < 95 %
0,07 € par FSE si Taux ≥ 95 %
SCOR
Dématérialisation des PJ
AutomatiséQualité des PJ transmises au moins égale à 99 %.Rémunération 2022 : 418,60 €Rémunération 2023 : 200 €Rémunération à partir de 2024 : 100 €
Utilisation DMPAutomatisé90 % des accompagnements et bilans finalisés (c’est-à-dire avec une fiche bilan) donnant lieu à une alimentation du DMP/dossier médical de Mon espace santé
Rémunération : 100 € 
Utilisation MSS et le cas échéant d’une boîte aux lettres (BAL) organisationnelleAutomatisé5 % des délivrances qui donnent lieu à des échanges mail avec usage de la  messagerie de santé MSSanté – prise en compte des échanges entre professionnels et avec les patients  via la messagerie de santé de Mon espace santé
Rémunération : 240 €
DéclaratifEn cas d’atteinte de l’indicateur ci-dessus et si le pharmacien déclare utiliser une BAL organisationnelle, il peut percevoir une rémunération supplémentaire de 50 €
Utilisation de l’ordonnance numériqueAutomatisé35 % des prescription exécutées via le processus  e-prescription : 250 €
Actualisation de la carte Vitale
(voir détail ci-après)
AutomatiséÉquipement en matériels de mise à jour
Qualité de la facturation
(voir détail ci-après)
AutomatiséIndicateur composé des 3 sous-indicateurs suivants :Taux de FSE sécuriséeTaux de rejets IRISTaux de double paiementApplication d’un malus de 10 % à 30 % sur l’ensemble de la rémunération sur objectif

Détail de l’indicateur « Actualisation carte Vitale »

Le montant versé par an et par officine dépend de l’équipement :

  • si le pharmacien n’est pas équipé d’une borne de télémise à jour : 250 € par lecteur de carte, dans la limite de 4 lecteurs équipant l’officine – soit un montant maximum de 1 000 € ;
  • si le pharmacien est équipé d’au moins une borne de télémise à jour :
    • 689 € pour la ou les bornes ;
    • 939 € pour la ou les bornes et un lecteur de carte ;
    • 1 189 € pour la ou les bornes et au moins 2 lecteurs de carte.

Détail de l’indicateur « Qualité de la facturation »

L’indicateur de qualité de la facturation est constitué de 3 sous-indicateurs. Ces sous-indicateurs sont calculés sur les données du 4e trimestre de l’année N-1 jusqu’au 3e trimestre de l’année N pour un effet sur la rémunération calculée au titre de l’année N. Pour qu’il soit tenu compte des sous-indicateurs, un seuil minimal d’activité équivalent à 100 factures doit être atteint sur la période de calcul des sous-indicateurs.

Selon le score agrégé de ces 3 sous-indicateurs, un malus peut être appliqué sur la rémunération numériques et accès aux soins préalablement calculée :

  • pour un score compris entre 3 et 9 points, il est appliqué un malus de 10 % ;
  • pour un score compris entre 10 et 18 points : il est appliqué un malus de 20 % ;
  • pour un score supérieur à 18 points : il est appliqué un malus de 30 %.
Sous-indicateursCible minimalePoints obtenus
Taux de FSE sécurisées Vitale transmises rapporté à l’ensemble de l’activité de la pharmacie67 % (2023)
69 % (2024)
71 % (2025)
73 % (2026)
pour un taux de 0 à 5 points de pourcentage à la cible minimale : 4 pointspour un taux inférieur de plus de 6 points de pourcentage à la cible minimale : 12 points
Taux de rejets IRISSans objetpour un taux compris entre 2 et 3 % : 3 pointspour un taux supérieur à 3 % : 9 points
Taux de double paiementSans objetpour un taux compris entre 0,06 et 0,01 % : 3 points
pour un taux supérieur à 0,1 % : 9 points

Les indicateurs complémentaires de la rémunération « Numérique et accès aux soins » ou « REMU NUM » complémentaires visant à améliorer l’accès aux soins des patients

IndicateursType d’indicateursRémunération
TéléconsultationAutomatiséForfait équipement la 1re année : 1 225 €Rémunération : 25 € par tranche de 5 téléconsultations, plafonnée à 750 €
Pharmacien correspondant en ZAC et ZIPAutomatiséDe 1 à 100 patients : 2 € par patientAu-delà de 100 patients : 1 € par patientPlafond annuel de 500 €

Les indicateurs de la Rosp  « Bon usage des produits de santé » ou Rosp BUPS

IndicateursIndicateurs socleObjectifType d’indicateursRémunération
Adhésion à la démarche qualité mise en place par le « Haut Comité qualité officine »ouiAutoquestionnaire
Newsletter
Programme
d’amélioration
Attestation d’autoévaluation à fournir100 € par an
Pénétration des médicaments génériques dans l’ensemble du répertoire des groupes génériquesouiTaux supérieur ou égal à 85 %AutomatiséAucune
Pénétration des médicaments génériques, hybrides ou biosimilaires (1)non100 %AutomatiséEn fonction de
l’économie globale
(dans la limite de 12 M€) répartie
entre chaque
officine selon le
volume de ces
molécules délivré
Stabilité de la délivrance pour les patients de 75 ans ou plus lors de la délivrance de médicaments
génériques
non90 % ou 95 %Automatisé400 € au maximum par an
Taux de recours du motif urgence de
substitution sur le répertoire des
génériques
nonTaux inférieur au taux constaté en 2019 par l’officineAutomatiséEn cas de non-respect : malus de 20 % sur la Rosp BUPS
Taux de connexion de l’outil Asafo-Pharma au moyen d’un téléservice accessible depuis le portail internet de l’Assurance Maladie dédié aux professionnels de santénonConsultation de l’outil Asafo-Pharma une fois par semaine au minimum pendant 46 semaines au cours de l’année civile (environ 90 % de connexions hebdomadaires sur l’année civile)Automatisé100 € par an
Atteinte d’un niveau de démarche écoresponsablenonRéaliser un programme de développement durable annuel à partir du modèle mis à disposition du pharmacienAtteindre un niveau défini dans le tableau ci-dessous. Un niveau est atteint dès lors qu’au moins deux des trois items sont remplis dans le niveau concerné et que le niveau précédent a été réussi une année précédente (sauf pour le niveau 1). Ainsi, pour atteindre le niveau 2 en 2025, le niveau 1 doit avoir été validé en 2024Déclaratif200 € par an

(1) Liste des molécules : Teriflunomide, Dabigatran, Seretide Diskus, Spiriva

Le détail de l’indicateur « Atteinte d’un niveau de démarche écoresponsable »

Item A : DécarbonerItem B : Santé environnementaleItem C : Adaptation
Niveau 1 – La structure s’engage à :
Réaliser une évaluation carbone de la structureRéduire sa consommation d’énergie ou maintenir une consommation basse d’énergie (chauffage, éclairage, impressions, etc.)Mettre en place une politique de gestion des déchetsUtiliser des produits d’entretien à faible impact environnementalEngager une démarche de sensibilisation et de formation du personnel de l’officine
L’Assurance Maladie mettra à disposition des informations sur ameli.fr
Niveau 2 – La structure s’engage à :
Si le titulaire est propriétaire des locaux de l’officine, il doit avoir réalisé des travaux de rénovation du bâtiment pour réduire la consommation d’énergieDiminuer les livraisons, en optimisant les commandesIntégrer une politique d’achat responsable consistant à privilégier des fournisseurs choisissant des emballages mono-matériaux et recyclables et des fournisseurs locaux s’ils existentChoisir des produits dont la composition est exempte de perturbateurs endocriniensConseiller les patients sur les liens entre environnement et santé et afficher des informations à leur attentionMettre en place des formations spécifiques du personnel de l’officine
L’Assurance Maladie mettra à disposition des informations sur ameli.fr
Niveau 3 – La structure s’engage à :
Lutter contre le gaspillage en délivrant les justes quantités de médicaments, en s’assurant que les patients ne les stockent pas inutilementLimiter l’impact carbone des produits vendus dans l’officine (utilisation des données d’évaluation carbone des produits)Participer à des actions spécifiques d’accompagnement des patients en matière de santé environnementaleSensibiliser les patients à l’impact environnemental des produits délivrés (antibiotiques, anticancéreux, perturbateurs endocriniens…)Contribuer aux réflexions sur l’adaptation du territoire à l’environnement avec les acteurs locaux (CPTS ou collectivités locales)
L’Assurance Maladie mettra à disposition des informations sur ameli.fr

source ameli.fr

La rémunération sur objectifs pour le développement du numérique en santé et l’amélioration de l’accès aux soins due au titre d’une année N est versée au plus tard au mois d’avril de l’année N+1, le versement de la Rosp BUPS est prévue avant la fin du 1er trimestre de l’année N+1.

Pour pouvoir bénéficier de la Rosp, le pharmacien doit déclarer chaque année ses indicateurs pendant la période de saisie sur amelipro à partir de la rubrique « Activités » > « Convention – Rosp » > « Déclarer mes indicateurs ».

À la fin de la saisie des indicateurs déclaratifs, un document téléchargeable au format PDF récapitule l’ensemble des éléments déclarés.

Les Pharmaciens du Sud

GRATUIT
VOIR