Les « Sœurs-Apothicaires » du Moyen-Age jusqu’au XVIIIème siècle

Sous l’Ancien Régime, les religieux et religieuses ne se contentèrent pas de distribuer les remèdes ordinaires aux pauvres. Ils devinrent aussi fabricants et vendeurs de remèdes et furent parmi les premiers à préparer des « spécialités ». Le clergé fut donc pour les apothicaires et pharmaciens un concurrent dangereux.

Cette situation va persister jusqu’au XIXe siècle où on va progressivement confier la pharmacie de l’hôpital aux pharmaciens diplômés, donnant lieu à plusieurs conflits et procès entre religieuses et pharmaciens.

Au Moyen-Age, l’activité pharmaceutique des religieux est très développée. A titre d’exemple, en 1309, le couvent des Dominicains de Montpellier abrite plus de 60 moines qui enseignent la pharmacie à des prêtres de toutes nationalités. L’importance des moines apothicaires était telle qu’ils venaient immédiatement après le prieur et le sous-prieur dans les communautés où certains d’entre eux jouissaient de prérogatives seigneuriales. Le clergé séculier s’occupa lui aussi de la préparation et de la distribution des remèdes. En 1310, Jean Alande, chanoine de Chartres, est cité avec le titre d’apothicaire-médecin.

Dans les hôpitaux, Hôtels-Dieu ou hospices, le service pharmaceutique était le plus souvent assuré par des religieuses. A l’Hôtel-Dieu de Paris où une apothicairerie est créée en 1495, deux religieuses aidées d’une domestique furent chargées de ce service dès l’origine.

Rousselet a donné des renseignements sur l’organisation de l’apothicairerie:

« Premièrement l’office de l’apocticquairerie, en laquelle lesdits sieurs gouverneurs font resserer toutes le drogues qu’ils acheptent pour faire les médecines, eaues, sirop, tizanes, est remplye de meubles, mortiers, pilons, fourneauls, et autres ustancilles servant à faire lesdites médecines, et pour y avoir l’oeul, y ont estably une antienne religieuse, qui a avec soy une jeune religieuse que l’on appelle jeune sœur, un garson qui a vingt escus de gaige par an, laquelle jeune sœur, par le commandement de ladicte antienne relligieuse, baille au garson appotiquaire les drogues pour faire les medecines que le médecin ordonne ».

A partir de 1560 en effet, c’est un garçon apothicaire qui est chargé de préparer les médicaments. Le rôle des religieuses restera important à l’Hôtel-Dieu de Paris jusqu’au XVIIIe siècle comme en témoigne les médecins de l’hôpital qui se plaignent des religieuses en 1756 car elles préviennent les malades « contre les remèdes » et « contre le régime prescrit par les médecins ».

Cependant, le rôle des religieuses devient progressivement tout à fait restreint en matière de pharmacie et se réduit au rôle de surveillante à la fin du XVIIIe siècle.

Parmi les religieuses qui ont marqué l’Hôtel-Dieu à Paris, il faut citer Sœur Sainte-Thècle (ou Mère Thècle), qui exerçait à la fin du XVIIe siècle, à laquelle on doit un fameux onguent de la Mère, trouvé merveilleux « maturatif et suppuratif » par les maîtres chirurgiens de l’hôpital.

Cet exemple de l’Hôtel-Dieu de Paris se retrouve dans de nombreux hôpitaux. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le personnel soignant est le plus souvent un personnel religieux. Dans les établissements de taille modeste surtout, il existe des hospitaliers ou des hospitalières qui assurent seuls ou aidés de domestique le service des malades.

Apothicairerie de l’Hôtel-Dieu de Lyon

« Le XVIIe siècle est marqué par la création et la diffusion d’ordres hospitaliers, surtout féminins. Il y a même un foisonnement de ces ordres. Il arrive d’abord que quelques filles dévotes prennent en charge le service d’un hôpital. Même si on les nomme « sœurs », « servantes des pauvres » elles demeurent des laïques. Plusieurs hôpitaux, comme ceux de Thiers et de Clermont fonctionnent avec le seul dévouement de veuves et de filles charitables2 ». Certaines congrégations de laïques furent appelées à un rayonnement assez vaste. C’est le cas des « filles hospitalières de Sainte Marthe issues de l’Hôtel-Dieu de Beaune. Elles se répandent en Bourgogne, en Beaujolais, en Comté3 ». En Anjou, plusieurs hôpitaux sont desservis par une autre congrégation, celle des hospitalières Saint-Joseph créées à La Flèche en 1636.

Cependant, la plupart des sœurs appartiennent à des ordres religieux hospitaliers : religieuses de la Charité de Notre-Dame, de Saint-Charles de Nancy, les religieuses augustines de la Miséricorde de Jésus, Hospitalières de Saint-Augustin… A Blois, on fit appel aux sœurs de Saint-Paul de Chartres, et, en 1786 aux filles de la Sagesse. « La multiplication de ces ordres s’explique souvent par la difficulté d’obtenir des congrégations centralisées. Elle s’explique aussi par l’engouement de l’âge tridentin pour la formule des clercs vivant dans le siècle, mais soumis à une règle. C’est Vincent de Paul qui réalisa le mieux cette idée avec les Filles de la Charité4 », comme l’indiquait leur règle : « Elles ont pour monastère la maison des malades, pour cellule une chambre de louage, pour chapelet l’église de la paroisse, pour cloître les rues des villes ou les salles des hôpitaux, pour clôture l’obéissance, pour grille la crainte de Dieu, et pour voile la sainte modestie5 ». « Elles firent d’abord la visite des hôpitaux avec les dames charitables mais » furent vite « affectées dans des hôpitaux6 ». De nombreuses religieuses sont ainsi installées dans les hôpitaux à la demande des recteurs ou des intendants des hôpitaux.

« L’entrée des religieuses dans les hôpitaux donne généralement lieu à un traité, passé devant notaire7 », comme le montre cet exemple « des hospitalières de Saint-Augustin à Riom : Elles auront « à servir, panser, médicamenter les malades et infirmes de l’Hôtel-Dieu où les blessés qui ne seront pas atteints de plaies et de maladies indécentes à voir ou à traiter, et où il n’y aura pas d’amputation des membres ».

La présence des religieuses hospitalières dans les hôpitaux fait d’abord de ceux-ci des lieux de rédemption pour le personnel soignant comme pour les malades. Des règlements comme celui de l’hôpital de Dijon, désignent les pauvres comme « les seigneurs et maistres » des religieuses qui « doivent les servir avec une charité respectueuse, regardant Jésus-Christ en leurs personnes8». « Cette manière de concevoir le service des malades n’est pas propre aux Filles de la Charité » mais se retrouve par exemple chez « les Augustines qui assurent le service de l’Hôtel-Dieu de Bourges », où « les religieuses doivent considérer les pauvres malades « comme la personne adorable de Jésus-Christ et les regarder comme ses plus vives images9 ».

En dépit de l’infinie variété des situations, il s’avère que la plupart des sœurs apothicaires, formées d’une façon très empirique, finissent par acquérir une solide expérience et une véritable autonomie par rapport au corps médical. « Une jeune fille qui montre un grand intérêt et des talents particuliers pour la pharmacie est tout de suite remarquée et confiée à la Mère apothicaire. Au terme d’une longue initiation, fondée principalement sur l’observation ou à partir de stages intensifs offerts aux jeunes augustines de province à l’Hôtel-Dieu de Paris, les nouvelles recrues sont en mesure de remplacer avantageusement leurs supérieures10 ».

A tel point que « les religieuses deviennent irremplaçables dans la plupart des Hotels-Dieu de province. Ainsi, celles de Loudun, Poitiers, Bourg en Bresse… supplantent les apothicaires de la ville, celles de Brest confectionnent des caisses de médicaments pour l’équipage des vaisseaux tandis que Sœur Honoré, à l’hôpital de Meung-sur-Loire, a fondé l’apothicairerie qui n’a jamais rien coûté car le bénéfice réalisé sur les remèdes vendus suffisait à fabriquer les autres et l’excédent était employé à l’amélioration de l’apothicairerie11 ».

Les conflits avec les apothicaires sont nombreux comme le montre l’exemple de Parmentier nommé apothicaire en chef des Invalides. Voulant « prendre la direction effective de la pharmacie en 1772, les Filles de la Charité protestèrent et obtinrent l’appui du Conseil d’Etat qui supprima le titre « usurpé » de Parmentier tout en lui accordant des compensations. La réalité fut plus nuancée car les préparations délicates étaient en fait confiées à l’apothicaire des Invalides12 ».

Au moment de la Révolution française, on assiste à la fois à la disparition des ordres hospitaliers et à la poursuite, dans la plupart des hôpitaux, de l’activité des sœurs « un dilemme commun à l’Assemblée Nationale et à l’Assemblée législative se pose en effet : comment supprimer les congrégations religieuses hospitalières sans arrêter du fait même la marche des établissements ? La réponse est donnée par le décret du 18 août 1792 : sont éteintes « toutes les congrégations religieuses et congrégations séculières… même celles uniquement vouées au service des hôpitaux et au soulagement des malades ». Mais l’article 2 prévoit que « néanmoins, dans les hôpitaux et maisons de charité, les mêmes personnes continueront comme ci-devant le service des pauvres et le soin des malades à titre individuel ». Par ailleurs, des sanctions sont prévues contre les religieuses qui abandonneraient leur poste sans raison valable et sans l’accord des municipalités13 ».

Les religieuses, autrefois chargées des apothicaireries, retrouvent leur poste dès le Directoire. Mais les progrès de la pharmacie vont peu à peu les marginaliser en faveur des pharmaciens diplômés, bien que le conflit entre religieuses et pharmaciens hospitaliers se poursuive encore plusieurs dizaines d’années après la révolution française.

Bruno Bonnemain novembre 2009

2 Extrait de Histoire des hôpitaux en France / sous la direction de Jean Imbert. Toulouse : Privat, 1982. p. 206

3 Extrait de Histoire des hôpitaux en France / sous la direction de Jean Imbert. Toulouse : Privat, 1982. p. 207

4 Extrait de Histoire des hôpitaux en France / sous la direction de Jean Imbert. Toulouse : Privat, 1982. p. 208

5 Extrait de Histoire des hôpitaux en France / sous la direction de Jean Imbert. Toulouse : Privat, 1982. p. 208

6 Extrait de Histoire des hôpitaux en France / sous la direction de Jean Imbert. Toulouse : Privat, 1982. p. 209

7 Extrait de Histoire des hôpitaux en France / sous la direction de Jean Imbert. Toulouse : Privat, 1982. p. 209

8 Extrait de Histoire des hôpitaux en France / sous la direction de Jean Imbert. Toulouse : Privat, 1982. p. 210

9 Extrait de Histoire des hôpitaux en France / sous la direction de Jean Imbert. Toulouse : Privat, 1982. p. 217

10 Marie-Claude Dinet-Lecomte. Pour une histoire des sœurs apothicaires dans la France moderne in Revue Mabillon, t. 9, 1998. p. 232-233

11 Marie-Claude Dinet-Lecomte. Les sœurs apothicaires en France aux XVIIe et XVIIIe siècles . Actes du XXXIIe Congrès International d’Histoire de la Pharmacie, 1996

12 Marie-Claude Dinet-Lecomte. Pour une histoire des sœurs apothicaires dans la France moderne in Revue Mabillon, t. 9, 1998. p. 232

13 Extrait de Histoire des hôpitaux en France / sous la direction de Jean Imbert. Toulouse : Privat, 1982. p. 287

14 Marie-Claude Dinet-Lecomte. Pour une histoire des sœurs apothicaires dans la France moderne in Revue Mabillon, t. 9, 1998. p. 223

15 Marie-Claude Dinet-Lecomte. Pour une histoire des sœurs apothicaires dans la France moderne in Revue Mabillon, t. 9, 1998. p. 224

 

Molière et l’apothicaire Fleurant

Quand Molière fit son Malade imaginaire, il ne trouvait pas de nom pour le « lévrier de la Faculté », qu’il voulait mettre en scène.

Un jour, rencontrant un garçon apothicaire armé du plus noble ustensile de sa profession, il lui demanda sur qui « il allait tirer ». L’apothicaire lui répond qu’il va « seringuer de la beauté » à une comédienne.

— Comment vous nommez-vous ? lui demanda Molière.
— Fleurant, répond le « Postillon d’Hippocrate ».

Molière, enchanté d’avoir trouvé un nom qu’il cherchait vainement depuis plusieurs jours, ne peut résister au désir de lui en témoigner sa reconnaissance : il l’embrasse. Peu après, ce garçon apothicaire, grâce à l’indiscrétion de Molière,devint maître et fit fortune. Le ridicule de son nom avait fait son bonheur.

A propos de cette pièce, signalons un petit détail qui est peu connu :

A la première représentation, Béralde disait au clystériseur :

— Allez, monsieur, on voit bien que vous n’avez coutume de parler qu’à des culs.

Un murmure désapprobateur s’éleva du parterre. A la seconde représentation, on applaudit cette variante :

— Allez, monsieur, on voit bien que vous n’êtes pas accoutumé de parler à des visages.

Louis François Beffara 1751-1838 « L’Esprit de Molière ».


NDLR: Vous avez le droit d’accorder peu de crédit à cette version de l’origine du nom de Fleurant pour l’apothicaire du Malade Imaginaire.

 

Le « Crystal » de Breaking Bad et le IIIème Reich: tous camés?

Still of Bryan Cranston and Aaron Paul in Breaking Bad
Photo Credit: Ben Leuner/AMC

Peu avant la seconde guerre mondiale, en Allemagne, le Dr Fritz Hauschild, chef du département chimie des usines Temmler de Berlin ( société pharmaceutique allemande Temmler Werke GmbH), a eu vent d’une substance nommée Benzédrine, une amphétamine pas encore interdite comme produit dopant et qui aurait fortement influencé les résultats des sportifs allemands durant les jeux Olympiques de Munich en 1936.

Les Laboratoires Temmler mettent alors toutes leurs ressources à l’œuvre pour développer une substance qui permettrait d’accroître la productivité, répondant à une idéologie parfaitement dans l’air du temps. Hauschild a alors recours aux travaux de chercheurs japonais qui avaient déjà réussi à synthétiser en 1887 une molécule extrêmement psychostimulante nommée hydrochlorure de N méthylamphétamine, puis à la cristalliser (crystal ou ice au XXI siécle ) sous une forme purifiée en 1919.

Ce « tonique » est fabriqué à partir de l’éphédrine, une substance naturelle qui dilate les bronches, stimule le cœur et coupe l’appétit. Hauschild perfectionne le produit et, à l’automne 1937, découvre un nouveau procédé pour synthétiser la méthamphétamine. Peu après, le 31 octobre 1937, les usines Temmler déposent à Berlin le brevet de leur propre version de ce psychotrope, première métamphétamine allemande qui surclasse largement en puissance la Benzédrine américaine. Nom commercial : la Pervitine.   (Après la guerre, Hauschild est devenu l’un des plus importants médecins sportifs de la RDA et, à partir des années 1950 dans son institut de l’université de Leipzig, fut à l’origine du programme de dopage qui transforma la République démocratique en géant sportif. L’inventeur de la pervitine se vit remettre en 1957 le prix national de la RDA).

En 1937, c’est un médicament, en vente libre dans les pharmacies, disponible sans ordonnance. La campagne de publicité qui l’accompagne en fait très vite un produit très répandu dans la société civile : les gens l’utilisent pour lutter contre la fatigue et favoriser la concentration.

Un chocolatier berlinois a même l’idée d’en mettre dans des pralines ! Et les médecins militaires de l’armée allemande ne vont pas tarder à y voir un intérêt : la Pervitine va être distribuée massivement aux soldats. Même quand ce produit va être considéré, par la suite, comme une drogue et ne sera plus disponible en vente libre, il sera consommé massivement pas les officiers et les soldats.

Bataille de France (10 mai 1940)

La drogue du Blitzkrieg

Le rôle de la drogue dans la guerre n’est pas une nouveauté, mais tout l’intérêt de ce documentaire est de montrer que l’utilisation de la Pervitine par les nazis suivait une stratégie bien précise : la distribution aux pilotes d’avions et aux chauffeurs de Panzer est très organisée.

Au printemps 40, la Wehrmacht achète 35 millions de doses de Pervitine pour en distribuer à ses troupes : la percée des Ardennes, qui va mettre la France à genoux, est certainement due en partie à cette drogue euphorisante qui permet de ne pas dormir et donne un sentiment de toute puissance. Le Blitzkrieg, la guerre éclair, repose sur la Pervitine. Car même avec les meilleurs blindés et la meilleure stratégie, un seul facteur reste indomptable pour toute armée : le sommeil. Avec la Pervitine, les soldats ne dorment plus, ou presque.

Morts par arrêt cardiaque

Inutile de dire que la dépendance est considérable, tout comme les effets secondaires : des hallucinations, des maladies de peau et surtout la perte de la sensation de faim et de soif, jusqu’à en oublier de manger et de boire. Beaucoup de morts par arrêts cardiaques de soldats allemands seraient dus à cette drogue.

Hitler prenait-il de la Pervitine ?

Beaucoup d’indices vont dans ce sens.


Précisions que la Pervitine existe toujours, sous un autre nom : le « crystal« . Sans doute les « consommateurs » d’aujourd’hui n’ont-ils aucune idée dans le rôle que cette drogue a joué dans l’Histoire comme véritable arme de guerre nazie.

NDLR: Evidemment, les alliés utilisaient aussi des « stimulants » pendant la guerre. L’exemple le plus fameux fut le général britanique Montgomery et sa 8ème armée contre le maréchal Rommel en Afrique du Nord. Le général Montgomery savait que les soldats allemands marchaient à la Pervitine alors il a commandé aux services de Santé anglais 200.000 doses de Benzedrine (Laboratoires Smith, Kline and French) ce qui a permis de faire reculer le corps expéditionnaire de Rommel!

La Benzedrine a été massivement utilisée par les aviateurs anglais qui se distinguaient par leur courage (chimique?) en bombardant à très basse altitude malgré la « Flak » allemande.

 


Une vidéo absolument passionnante sur la Pervitine

durant la seconde guerre mondiale.

 

Ange-François (dit Angelo***) Mariani, un pharmacien corse presque aussi célèbre que Napoléon à la fin du XIXème siècle.

« Les Français devraient gagner la guerre, puisqu’ils avaient pour eux le coca Mariani, le roi des pinards »

disait le Maréchal Pétain juste avant la « Grande Guerre » (1914-1918).

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Le fameux vin Mariani était une combinaison judicieuse de vin et de coca. Angelo n’avait rien inventé mais il a su diffuser mondialement cette mixture particulièrement…euphorisante.

Pablo Escobar était un freluquet à coté d’Angelo Mariani car la cocaïne (coca) mélangée à l’alcool est un cocktail très revigorant et très prisé à la fin du XIXème siècle et ce vin tonifiant sera ingurgité à une échelle planétaire. 🙂

I. 1838-1859

Angelo Mariani, de son vrai nom Ange-François Mariani, est né le 17 décembre 1838 au sein d’une famille bourgeoise de médecins et de pharmaciens corses. On ne sait que peu de choses de ses jeunes années, avant qu’il ne se fasse connaître en tant qu’inventeur du vin tonique Mariani, l’ancêtre du coca-cola ! On sait qu’en 1859, il s’installa à Paris pour travailler comme chimiste. C’est à ce moment que Mariani a découvert les études de Paolo Mantegazza sur la plante de coca. Il fut ensuite fasciné par la découverte d’Albert Niemann : la cocaïne.

 

II. 1862

Quelques années plus tard, en 1862, le phylloxéra ravagea la France. Ce petit parasite arriva sur le bétail importé en bateau à vapeur depuis les États-Unis et apparut d’abord dans la vallée du Rhône. Il lui fallut moins d’une saison pour inonder la vallée, puis gagner la vallée voisine. Puis une autre. Et une autre. Et encore une autre. En moins de dix ans, les vignes françaises furent décimées et la production de vin tomba en chute libre.
Cette tragédie modifia la consommation des Français qui se tournèrent davantage vers les spiritueux. Les pousse-cafés, le sherry, et l’absinthe remplacèrent le vin. C’est alors qu’Angelo mis sa fascination pour la coca en bouteille et changea la manière de boire du monde entier. Pour toujours.

III. 1863

En 1863, alors âgé de seulement 25 ans, Mariani commercialisa un médicament breveté qu’il baptisa Vin Tonique Mariani à la Coca du Pérou.

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Les Pharmaciens du Sud

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