Le « mal des ardents »

C’est en 1089 qu’un seigneur du Dauphiné, Gaston de Valloire, ramena les ossements de l’anachorète de la Thébaïde,saint Antoine qui avait vaincu les feux de la tentation, et dont le fils, Guérin, avait été guéri du mal des ardents. Les reliques sont déposées dans une chapelle à La Motte-aux-Bois, près de Vienne, qui prend le nom de Saint-Antoine-l’Abbaye.

À cette époque, l’empoisonnement gangréneux était connue sous le nom de « feu sacré » (ignis sacer) ou « feu de saint Antoine », du nom de moines de l’ordre des Antonins, car nombre des victimes se rendaient en pèlerinage auprès des reliques de saint Antoine, à Saint-Antoine-l’Abbaye (38 Isère), dans l’espoir d’être guéries, mais aussi en raison des sensations de brûlures ressenties dans les membres des malades auxquelles on doit l’autre nom de la maladie « mal des Ardents ».

Ces pèlerinages étaient souvent couronnés de succès, le pèlerin s’éloignant de la source de pain fabriqué à partir du seigle ergoté le temps que les stocks soient écoulés et on attribuait la guérison à saint Antoine, le saint patron des ergotiques. La maladie frappait l’été, au moment où l’on consommait la nouvelle récolte.

Une première mention de l’ergot a été faite par un médecin allemand, en 1582, Lonitzer, comme remède utilisé par les sages-femmes pour les accouchements.

L’ergot, nommé d’après l’éperon qu’il forme sur la plante, a été identifié et désigné ainsi par Denis Dodart, qui a signalé le rapport entre l’ergot de seigle et l’empoisonnement du pain dans une lettre adressée à l’Académie royale des sciences en1676.

John Ray a mentionné l’ergot pour la première fois en anglais l’année suivante.
François Quesnay, le médecin de madame de Pompadour, s’est intéressé à la « gangrène des Solognots » et a découvert que la maladie était due à la consommation d’un seigle avarié.

Dans les périodes de famine, les paysans consommaient « des grains corrompus et réduits en forme d’ergot de chapon » pour composer leur pain ou leurs bouillies.

En 1782, le médecin allemand Johann Daniel Taube publie un essai épidémiologique sur l’ergotisme, appelé acrodynie, qui sévit en Allemagne en 1770 et 1772 : « Geschichte der Kriebelkrankheit, besonders derjenigen, welche in den Jahren 1770 und 1771 in der Zellischen Gegend gewüthet hat » (Göttingen 1782).

L’ergot est encore signalé en 1808 par un médecin américain, Stearns, comme agent oxytocique dans « Account of the Pulvis Parturiens« . En 1824, Hosack a montré le danger de l’usage de l’ergot pour accélérer les accouchements. L’ergot est alors réservé au contrôle des hémorragies post-partum.
Le cycle du champignon n’a été décrit qu’en 1853 par les frères Tulasne. En 1875, Charles Tanret, à Paris, isole le premier alcaloïde cristallisé, nommé « ergotinine« , mais il se montra inactif dans les essais pharmacologiques.
Dès 1918, Arthur Stoll du laboratoire Sandoz, a commencé à identifier l' »ergotamine« , le premier des douze alcaloïdes toxiques contenus dans le champignon, Claviceps purpurea, responsable de l’altération et qui se montra actif dans les essais pharmacologiques. Des chimistes américains, Dudley et Moir, vont, en 1935, découvrir la structure de l’ergot de seigle : l’acide lysergique.

D’autres recherches sont faites à la même période sur la chimie des alcaloïdes (Jacobs, Craig, Smith, Timmis…) avec des essais cliniques de Rothlin et Cerletti en Suisse. Ces recherches sont poursuivies par Albert Hofmann, chez Sandoz, qui synthétise en 1938, des dérivés de cet acide pour élaborer des médicaments régulant la pression sanguine.

Cette recherche l’amène à découvrir accidentellement, en 1943, les propriétés hallucinogènes d’une de ces molécules, le LSD avec le professeur Ernst Rothlin.

Les plus grandes épidémies d’ergotisme sont survenues au xixe siècle. À partir du xviie siècle, du fait des avancées des sciences, on comprend que le pain provoquant l’ergotisme contient de l’ergot. La vigilance augmente et les intoxications diminuent dans les pays développés en raison de la surveillance attentive dont le seigle a fait l’objet. On va cribler le seigle pour vérifier les récoltes.

Durant l’été 1951, une série d’intoxications alimentaires (« l’affaire du pain maudit »), frappe la France, dont la plus sérieuse à partir du 17 août à Pont-Saint-Esprit, où elle fait sept morts, 50 internés dans des hôpitaux psychiatriques et 250 personnes affligées de symptômes plus ou moins graves ou durables.

Le corps médical pense alors que le « pain maudit » aurait pu contenir de l’ergot du seigle, mais sans en avoir la preuve.

source Wikipedia

Aloïs ALZHEIMER 1864 – 1915 Neuropsychiatre allemand

Le nom d’Alzheimer est lié à la « maladie particulière du cortex cérébral » dont il décrivit pour la première fois les symptômes le 4 novembre 1906, lors de la 37ème Conférence des psychiatres allemands à Tübingen.

 

 

Aloïs Alzheimer est né le 14 juin 1864, à Markbreit, petit village bavarois près de Würzburg au sud de l’Allemagne.
Il suit de brillantes études de médecine à Berlin, Würzburg et Tübingen. A Würzburg en 1887, il soutient sa thèse de doctorat sur « Les glandes cérumineuses », c’est à cette occasion qu’il réalisa ses premières plaques histologiques.

En 1888, il commence sa carrière de médecin comme médecin assistant à l’hôpital spécialisé des maladies mentales et épileptiques de Francfort. Il s’intéressait particulièrement à la démence d’origine dégénérative ou vasculaire, mais ses recherches portaient aussi sur les psychoses, la psychiatrie judiciaire, l’épilepsie. Son intérêt pour la neuropathologie des troubles de la démence était partagé par son collègue Franz Nissl qui le rejoignit à Francfort en mars 1889. C’est Nissl qui fournit à Alzheimer les nouvelles techniques histologiques pour l’étude des pathologies nerveuses (coloration à l’aniline – découverte de la chimie allemande – et les imprégnations argentiques des chimistes italiens et espagnols).Aloïs Alzheimer

Il faut noter qu’à cette époque l’état de démence du sujet âgé est considéré par la grande majorité des psychiatres comme normal, et lié à l’usure normale du temps, la fameuse « artériosclérose ».

C’est dans cet établissement de Francfort qu’est admise le 25 novembre 1901, une femme de 48 ans, Auguste D. Elle présentait une symptomatologie variée associant une dégradation progressive de ses facultés cognitives : des difficultés de mémoire et de compréhension, allant jusqu’à l’aphasie, de désorientation, des comportements incohérents et imprévisibles, des hallucinations, de la confusion mentale et une inaptitude psychosociale. C’est cette patiente qui inspire au Docteur Alzheimer la description de la maladie qui va bientôt porter son nom.

En 1903, Alzheimer quitte Francfort et, après un court séjour à Heidelberg, il rejoint la « Clinique psychiatrique royale » de Munich dirigée par le Professeur Emil Kraepelin. Mais il continue cependant de suivre le cas d’Auguste D., toujours hospitalisée à Francfort, jusqu’à sa mort de septicémie, le 8 avril 1906.
Maladie d'Alzheimer ( cerveaux)Après la mort de sa patiente, Alzheimer demanda qu’on lui envoie le dossier médical et le cerveau d’Auguste D. à Munich afin de pratiquer l’autopsie du cerveau de son ancienne patiente.
Le dossier médical contenant l’observation détaillée manuscrite, annotée par Alzheimer lui-même a été retrouvée; il comprend 32 feuillets: fiche d’admission, attestation, tentative d’écriture par la patiente avec cette note « trouble de l’écriture d’origine mnésique », ainsi que les symptômes détaillés au cours des quatre premiers jours d’hospitalisation:
« Elle s’assoit sur son lit, l’air hébété. Quel est votre nom? Auguste. Votre nom de famille? Auguste. Quel est le nom de votre mari? Auguste, je crois. Votre mari? Ah, mon mari. Elle semble ne pas comprendre la question. Êtes-vous mariée? A Auguste. Madame D.? Oui, Oui, Auguste D. […] Quand on lui montre des objets, elle ne se souvient pas, après un court instant, ce qu’elle a vu. Entre-temps, elle parle continuellement de jumeaux. Quand on lui demande d’écrire, elle tient le livre de telle façon qu’on a l’impression qu’elle a perdu une partie du champ visuel droit […] Désordre de l’écriture d’origine amnésique. Dans la soirée, son discours spontané est plein de déraillements paraphrastiques et de persévérations. » […] rapport concis sur l’évolution de la maladie entre le 29 juin 1905 et le 8 avril 1906

Le 4 novembre 1906, lors de la 37ème Conférence des psychiatres allemands à Tübingen, il rapporte, l’observation d’une femme de 51 ans qui a présenté un délire de jalousie, suivi d’une désintégration des fonctions intellectuelles.

Alzheimer Histologie
A gauche l’enchevêtrement de neuro fibrilles, tel que le vit et le dessina Alzheimer; bien différent de ce que l’on oberve à droite avec les nouvelles techniques de coloration et d’observation.

Utilisant la technique histologique d’imprégnation argentique, après quoi il étudia les caractéristiques neuropathologiques de sa maladie. L’examen au microscope du cerveau de la patiente a révélé la présence, dans le cortex cérébral, de lésions analogues à celles de la démence sénile, les plaques séniles.

Il met également en évidence les deux types de lésions cérébrales caractéristiques de la maladie qui fera sa renommée : la dégénérescence neurofibrillaire et les amas anormaux de fibrilles dans les neurones.
Il n’a pas pu identifier la maladie, car elle était inconnue jusque là.

Dès lors, c’est le professeur Emil Kraepelin qui, dans son influent Traité de Psychiatrie, individualise la »maladie d’Alzheimer » et donne à la maladie le nom d’Aloïs Alzheimer. Il s’agit pour lui d’une »démence du sujet jeune, rare et dégénérative », laissant au terme de « démence sénile », les démences vasculaires du sujet âgé.

En 1907, Alzheimer publia un article, intitulé « Une maladie caractéristique grave du cortex cérébral ». Il y décrit, sans la nommer, « une femme de 51 ans » qui présentait »parmi les premiers symptômes de sa maladie, un fort sentiment de jalousie envers son mari. Elle montra très vite des signes de dégradation importante de la mémoire; elle était désorientée, elle déplaçait les objets n’importe où dans son appartement et les cachait. Parfois elle avait l’impression que quelqu’un cherchait à la tuer, ce qui la faisait hurler. Elle mourut après quatre ans et demi de maladie. »
Alzheimer poursuit en indiquant ce qu’il a observé au plan histologique: « Au centre d’une cellule apparemment normale se dressent une ou plusieurs fibrilles caractérisées par leur épaisseur et leur imprégnabilité particulière » à un colorant argenté. Les fameuses plaques, qui devaient plus tard porter son nom: « De nombreux et petits foyers miliaires se trouvent dans les couches supérieures. Ils sont caractérisés par l’accumulation d’une substance particulière dans le cortex. »
En 1912, Alzheimer est nommé directeur de la clinique psychiatrique de l’université Freidreich-Wilhelm de Breslau (aujourd’hui Wroclaw, en Pologne). Il est alors à l’apogée de sa carrière. Mais le neuropsychiatre est bientôt touché par une affection dégénérative dont il meurt le 15 décembre 1915, à Breslau.

source www.medarus.org

Waksman, découvreur de la streptomycine et l’inventeur du mot « antibiotique »: un immigré juif américain « nobelisé ».

 

Salman Abraham Waksman, microbiologiste juif américain d’origine russe, est né en Ukraine, à Priluka, près de Kiev, le 22 juin 1888. Après avoir suivi des cours du soir, il part aux États-Unis en 1910.

Ayant obtenu une bourse d’état, il entre à l’automne 1911 au Rutgers College et obtient son diplôme d’Agriculture en 1915. Il est alors employé comme assistant de recherche en bactériologie du sol à la New Jersey Agricultural Experiment Station tout en continuant à étudier. En 1916, il obtient la nationalité américaine puis passe son doctorat en biochimie en 1918 à l’université de Californie.

Il retourne au Rutgers College comme microbiologiste et devient professeur assistant en 1925 puis est titularisé en 1930. Il est égalementbactériologiste des sols à l’institut océanographique de Woods Hole (1930-1942) dont il devient ensuite administrateur. 

Lorsque le département de microbiologie est créé en 1940, il en prend la tête.Waksman est un précurseur dans la recherche des micro-organismes du sol et ses expériences sur les moisissures antibactériennes lui permettent de découvrir en 1944 la streptomycine à laquelle il donne pour la première fois le nom d’antibiotique. 

Il isole, avec son équipe, un certain nombre de nouveaux antibiotiques. On lui doit entre autres la découverte de médicaments comme : actinomycine (1940) antibiotique, clavacine, streptothricine (1942), streptomycine (1943) antibiotique produit par une bactérie – premier médicament qui se révéla efficace contre la tuberculose, toujours utilisé dans le traitement de cette affection, griséine (1946), néomycine (1948) antibiotique polyvalent utilisé en application locale, fradicine, candicidine – antibiotique naturel, candidine – antigène, et bien d’autres.

 

Un bon sujet de DPC: apprendre la formule de la streptomycine.

Deux d’entre ceux-ci, la streptomycine et la néomycine, ont trouvé de vastes applications dans le traitement de nombreuses maladies infectieuses aussi bien chez l’homme que chez les animaux et même chez les plantes. EIles ont d’ailleurs été protégées par des brevets d’invention. La streptomycine quant à elle a récemment été inscrite comme un des dix « brevets d’invention qui ont changé le monde ». 

En 1949, il est nommé directeur de l’Institut de Microbiologie et le restera jusqu’à sa retraite en 1958. Selman Waksman devient également consultant auprès de plusieurs laboratoires industriels et agences fédérales américaines. Dans son laboratoire à l’Institut, il continue ses recherches, écrit beaucoup et continue a donner des cours. 

Il a publié plus de 400 articles scientifiques et a écrit, seul ou avec d’autres, 18 livres dont Enzymes (1926), Principes de la microbiologie des sols (1927) et Ma vie avec les microbes (1954). 

Ses nombreuses découvertes lui valent en 1952  le prix Nobel de médecine. 

En 1949, les Administrateurs de l’Université Rutgers décident de créer un Institut de Microbiologie et le Professeur Waksman en est son premier Directeur. La plus grande partie des fonds rapportés par les royalties des brevets de la streptomycine et la néomycine est assignée à la construction d’un bâtiment dédié à la recherche en microbiologie. Des étudiants peuvent y préparer leur doctorat.

Avec les droits d’auteur que lui rapportent ses publications, Selman Waksman les consacrent à une fondation « La Base pour la Microbiologie » dont il est le président. A l’université Rutgers, il crée une bourse destinée à un étudiant issu d’une famille d’immigrant. 

Le travail du Professeur Selman Waksman dans le domaine de la microbiologie a été reconnu par de nombreuses sociétés scientifiques aussi bien en Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada) qu’en Europe (Danemark, Pays-Bas, Suède, Italie, Espagne) qu’en Asie (Israël et Turquie) qu’en Extrême-Orient (Japon).

En 1950 il est fait Commandeur de la Légion d’Honneur en France eten 1952 il est élu au titre d’ « une des 100 personnes les plus remarquables dans le monde d’aujourd’hui ». 

De plus Selman Waksman a été nommé professeur honoraire en médecine, en sciences, en agriculture, en droit et en lettres par les universités de Liège, Athènes, Pavie, Madrid, Strasbourg, Jérusalem, Göttingen, Pérouse, Keio (au Japon), et par plusieurs universités et collèges américains. 

Il a été membre d’ honneur de sociétés scientifiques au Mexique, en Inde, au Brésil, en Allemagne. 

Le docteur Waksman, s’est éteint en août 1973 léguant à l’humanité des découvertes qui ont permis de sauver des millions de vies.

Un Prix Nobel bien mérité pour cet immigrant juif russe.


source: www.noemiegrynberg.com

 

Alphonse Lavéran (1845 – 1922)

Il est né le 18 juin 1845 à Paris, fils du docteur Louis Théodore Laveran (1812-1879) qui eut également une belle carrière qu’il termina comme directeur de l’Hôpital du Val de Grâce.

Après des études classiques au collège Sainte-Barbe puis au lycée Louis -le-Grand à Paris, Laveran suit les traces paternelles et est admis, en 1863, à l’École de Santé Militaire. Il suit les cours de la faculté de médecine de Strasbourg où il est reçu au concours de l’internat de l’Hôpital Civil en 1866.

Au début de la confrontation franco-prusienne de 1870, Laveran est affecté aux ambulances de l’Est. Il assiste à la capitulation de la ville de Metz, le 27 octobre 1870. En qualité de médecin, il peut quitter la ville pour être affecté à l’hôpital militaire de Lille, où il reste jusqu’à la fin de la guerre.

En 1874, il passe avec succès le concours d’agrégation du Val de Grâce : il est nommé Professeur des Maladies et Épidémies des Armées. En 1878, il est envoyé en Algérie. Pendant ce séjour, il commence à suspecter l’origine parasitaire des anomalies histologiques rencontrées dans le sang des patients impaludés. C’est en novembre 1880, qu’il eut définitivement confirmation de ses hypothèses, en décrivant l’hématozoaire du paludisme.En 1884 dans le Traité des fièvres palustres, il imagina que ce microbe se trouvait à l’état de parasite chez les moustiques et c’est le britannique, sir Ronald Ross qui confirma ses doutes quelques années plus tard.

En 1894, il est nommé Médecin Chef de l’Hôpital militaire de Lille, puis Directeur du Service de Santé du II° corps d’Armée : privé d’un service hospitalier pour poursuivre ses recherches et devant le refus de l’administration de l’affecter à un poste où il aurait pu continuer ses travaux, il demande, en fin d’année 1896, à cinquante ans, sa mise à la retraite, ce qui lui est accordé.

C’est en qualité de bénévole qu’il reprend ses recherches à l’ Institut Pasteur où il est nommé chef de service honoraire ; à partir de 1900, il s’intéresse auxtrypanosomes et publie avec Félix Mesnil, plusieurs études sur la maladie du sommeil; en 1903 Laveran et Mesnil démontrent que le parasite responsable d’une fièvre de l’Inde (le Kala azar) est un protozoaire nouveau, indépendant des trypanosomes et de l’hématozoaire du paludisme.

hématies polyparasitées par Plasmodium falciparum. Microscopie optique, coloration au MGG (May Gründval Giemsa).

Membre de l’Académie Nationale de Médecine, il est élu membre de l’Académie des Sciences en 1901 et ses titres dans les sociétés étrangères ne se comptent plus en tant que membre associé ou membre honoraire ; en 1912, il reçoit la cravate de Commandeur de la Légion d’Honneur.

En 1907, Laveran se voit attribuer le Prix Nobel de physiologie ou médecine « en reconnaissance de son travail sur le rôle joué par le protozoaire dans la cause des maladies ». La moitié de ce prix fut consacré à l’installation du Laboratoire des Maladies Tropicales, où s’effectueront désormais ses recherches. En 1908, il fonde la Société de Pathologie exotique, dont le siège est à l’Institut Pasteur ; nommé président avec F. Mesnil comme secrétaire, son mandat est renouvelé successivement jusqu’en 1920.

Pendant la guerre de 1914 à 1918, Laveran fait partie de diverses commissions ayant pour objet de sauvegarder l’état sanitaire des troupes.

À partir de 1920, année où il préside le Centenaire de l’Académie de Médecine, ses forces déclinent et il décède à Paris, le 18 mai 1922.

Le clystère, un dispositif médical injustement oublié. (c’est quand même autre chose que le chétif Normacol®, non?)

Avec l’objectif de créer une société de franchises (il y a bien cela pour les cigarettes à vapeur) de clystères, je me suis penché sur cette niche économique injustement oubliée. P.L

Le clystère (nom masculin apparu en 1256, provenant du grec kluzein = laver) est un lavement ou une injection médicamenteuse dans le rectum. Le seul obstacle qui eut pu s’opposer à la si belle carrière du clystère, résidait dans la pudeur féminine. Alors est inventée la « perruque à tonsure » dont le double mérite fut de réussir à cacher ce qu’il était inutile d’exposer et à circonvenir précisément le champ d’action de l’opérateur…

Dès lors les clystères sont employés très largement pour traiter les affections les plus contradictoires : diarrhée ou constipation. Leur composition varie grandement selon leurs indications : émollients, purgatifs, astringents, anodins à visée antalgique ou détersifs et carminatifs…

On n’agit pas de n’importe quelles façons, Hippocrate accorde un rôle important aux traitements évacuateurs, vomitifs et purgatifs, pour chasser les « humeurs peccantes » à l’origine de nombreuses maladies. Et l’on décide de l’une ou l’autre voie selon la saison : »en été, il faut purger par le haut, en hiver par le bas ». Mais il tient compte également du tempérament et préconise « les lavements salés et ténus pour les personnes grasses et humides, plus gras et plus épais pour les personnes sèches et grêles »…Les laxatifs les plus souvent prescrits sont alors le lait d’ânesse cuit, le melon et le jus de chou. Plus drastiques, le ricin, la coloquinte et surtout l’ellébore noire sont réservés à des cas plus sévères.

Ce sont les apothicaires qui sont chargés de l’administration du lavement, ce qui nécessite une main exercée et un bon nombre de connaissance comme la théorie des humeurs.

 

Nicolas LAVREINCE Niklas LAFRENSEN dit (1698-1756) Le Clystère Gouache 23,5 x 18,5 cm Porte au dos une étiquette ancienne et une annotation sur le montage : "Peint à la gouache par Lavreince du cabinet de Monsieur De Choiseul, vendu en 1720 par Paillet, monté sous glace"

La médication purgative pratiquée par voie orale ou sous forme de lavement avec la fameuse seringue à clystère doit soulager le contenu digestif, stimuler les secrétions intestinales et favoriser la dérivation des humeurs « mauvaises ».

Les clystères font parties des plus anciens instruments de la médecine. L’histoire des clystères remonte probablement jusqu’à la préhistoire. Au cours du temps, les différents peuples ont développé leurs propre méthode de clystère. Elles se différencient par la manière de franchir la résistance du canal anal. Cette procédure s’effectue par l’insufflation à l’aide d’un tube ou par pression manuelle sur un sac ou bien avec un récipient déformable à l’aide d’une seringue à piston ou un entonnoir tenu en hauteur. nous pouvons donc imaginer qu’il y aura encore évolution sur cet instrument essentiel aux lavements.

Quelques exemples

1-Les anciens sollicitaient le relâchement du ventre dans presque toutes les maladies par des lavements et différents purgatifs. Ils donnaient l’ellébore noir, le polypode, l’écaillé de cuivre (en grec λεπὶς, χαλκοῦ) et le suc de tithymale, dont une goutte mêlée à du pain purge abondamment. Ils faisaient prendre aussi le lait d’ânesse, de vache ou de chèvre ; ajoutaient un peu de sel à ce lait, le faisaient bouillir, et, séparant ensuite la partie caillée, prescrivaient comme boisson la partie séreuse. Mais ces médicaments dérangent presque toujours l’estomac ; et s’ils provoquent des selles trop abondantes ou trop rapprochées, ils affaiblissent le malade. On ne doit donc jamais administrer des remèdes de cette espèce dans une maladie, à moins qu’il n’y ait point de fièvre. Ainsi l’on pourra donner l’ellébore noir dans l’atrabile, la folie mélancolique, ou dans une paralysie partielle ; mais, dès que la fièvre existe, il est plus convenable de prendre des aliments et des boissons, qui tout à la fois nourrissent et tiennent le ventre libre. Il y a telles maladies où il est utile de purger avec le lait.

2-Particulièrement les constipations, accompagnées de symptômes désagréables, demandent à être supprimées le plus rapidement possible. L’eau introduite à l’aide du clystère ramollit et liquéfie les selles d’une part et stimule d’autre part une dilatation du colon. Lors d’une quantité suffisante de l’eau introduite, le réflexe du transit est enclenché et ainsi la défécation. En comparaison avec les laxatifs oraux, les lavements ont l’avantage d’un effet rapide et bien contrôlable. L’application est uniquement locale, c’est à dire dans la partie basse du colon, ainsi le corps et ses organes ne sont pas touchés. En règle général, un ou deux lavements suffissent lors d’une constipation afin de rétablir le transit, la défécation. L’utilisation d’eau pure du robinet est ce qu’il y a de mieux. Des additifs contenant du sel ou de la glycérine ne sont pas nécessaires dans la plupart des cas. Lors de paresses intestinales chroniques, un lavement quotidien pendant une durée longue est conseillé, et de préférence au même moment de la journée afin d’habituer le colon à un rythme naturel. L’arrêt de mauvaises habitudes alimentaires et des exercices physiques ne seront cependant pas superflus.

Quelques remèdes

– Lavement Purgatif : Feuille de séné 1/2 once, sulfate de soude 1 once, Eau bouillante
– Lavement Purgatif des peintres: Electuaire diaphoenix 1 once, Poudre de Jalap 1 gros, Sirop de Nerprun 1 once, infusé de 4 gros de séné , mêlez
– Lavement Anodin des peintres: Vin rouge 12 onces, huile de noix 6, Mêlez, ce lavement, ainsi que le précédent fait partie du traitement de la colique des peintres par les père de la Charité.
– Lavement nourrissant: Gélatine 1 gros, Eau. Faites dissoudre à chaud pour qu’il reste six onces d’injection.
– Lavement Camphré: Décocté de graine de lin 1 livre, Camphre 1 gros, délayez le camphre au moyen d’un peu de jaune d’oeuf.

source dotyy-snoop.forumgratuit.org

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