A Marseille, le 26 Janvier 2023
Objet : Ruptures de médicaments – aggravation
Monsieur le Directeur,
Nous revenons vers vous pour vous alerter à nouveau sur le problème des ruptures de médicaments.
Depuis notre dernière rencontre, les ruptures de stocks de médicaments se sont accentuées : quasiment tous les antibiotiques sont concernés, les corticoïdes (prednisolone, bétaméthasone dont la forme pédiatrique, tous les sirops pour la toux remboursés, toutes les formes pédiatriques de paracétamol… Il devient de plus en plus difficile de délivrer une ordonnance, notamment pédiatrique.
Ces ruptures, extrêmement préjudiciables pour nos patients, sont aussi très chronophages (recherche de stocks, appels des prescripteurs, appels des confrères…) pour les pharmaciens déjà bien sous tension par les épidémies hivernales, les diverses grèves des professionnels de santé et les nombreux problèmes de recrutement accentués dans les zones frontalières.
Les pharmaciens sont particulièrement inquiets pour leurs gardes et le font savoir au syndicat des pharmaciens quasiment avant chaque week-end. Les stocks d’urgence des grossistes ne sont pas du tout à la hauteur de la demande.
Ainsi, lors des dernières gardes de nombreuses pharmacies nous ont fait remonter l’impossibilité de délivrer l’intégralité des ordonnances. Une pharmacie de garde passe en moyenne entre 30 et 40 flacons de Doliprane sirop, et aujourd’hui n’en reçoit qu’environ 5 flacons par jour par son grossiste.
A ce stress de ne pas pouvoir délivrer des ordonnances urgentes, s’ajoute une augmentation des sollicitations en garde, notamment pour de la « bobologie » pouvant attendre l’ouverture habituelle de la pharmacie. Il n’est pas rare d’avoir maintenant des ordonnances de téléconsultation pour des symptômes bénins en pleine nuit.
Les pharmaciens, épuisés physiquement et moralement, sont inquiets.
Face une augmentation importante du prix des matières premières (aluminium, verre, énergie…), est-il encore judicieux de continuer à baisser le prix des médicaments, déjà si bas, accentuant les ruptures en France ?
Aujourd’hui, nous vous sollicitons afin d’organiser et de mobiliser des stocks de garde pour nous permettre d’effectuer un service digne de ce nom.
Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à notre courrier et attendons avec impatience une réponse et une action de votre part.
Les pharmaciens comptent sur vous !
Veuillez recevoir, Monsieur le Directeur, nos salutations les plus distinguées.
Valérie OLLIER
Présidente