Tensions d’approvisionnement tolvaptan (15mg et 45mg)

L’ANSM a annoncé que le tolvaptan 15mg et 45mg exploité par trois laboratoires, Otsuka (laboratoire princeps), Teva et Biogaran (laboratoires génériques), fait l’objet de fortes tensions d’approvisionnement qui devraient persister jusqu’au mois de mars 2026.

A ce jour :

  • les deux génériqueurs Biogaran et Teva sont en rupture de stock depuis le 24 octobre 2025 en raison d’un défaut d’approvisionnement en matière première ;
  • le laboratoire Otsuka qui commercialise le princeps (Jinarc®) n’est pas concerné par cette rupture.

1) Modalités d’approvisionnement

Afin de répondre aux besoins des patients, l’ANSM, en collaboration avec les laboratoires concernés, a mis en place pour les prochains mois, selon le calendrier suivant :

2) A retenir pour la commande du tolvaptan (15mg et 45mg)

  • Le laboratoire Otsuka distribue ses spécialités en vente directe uniquement. L’ANSM demande aux pharmaciens d’officine de contacter directement le laboratoire Otsuka.
  • Les laboratoires Biogaran et Teva continueront de passer par le circuit grossiste-répartiteur, y compris pour la spécialité importée par Teva.
  • Les grossistes-répartiteurs ont été informés de la situation et des ajustements sont prévus pour garantir la continuité de l’approvisionnement.

Nous vous tiendrons informés de toute évolution concernant cette situation.

source FSPF

Compte-rendu de la soirée-débat du jeudi 13 novembre 2025 organisée par le syndicat général des pharmaciens des Bouches du Rhône (affilié FSPF)

Environ 60 pharmaciens* ont répondu présents à l’invitation de la FSPF13.
L’objectif fixé : une soirée riche d’échanges, d’analyses et de perspectives, réunissant différentes typologies d’officines et plusieurs représentants de groupements pour une vision transversale de la profession et un spécialiste en économie officinale (FSPF): Julien Chauvin.

Les intervenants étaient:

Valérie Ollier (présidente FSPF13), Raphaël Gigliotti ( président FSPF06), Sébastien Gallice (président des PREF et vice président FSPF13), François-Xavier Hemery (membre du bureau national FSPF), Julien Chauvin (président de la commission Études et Stratégie économiques FSPF), David Abenhaim (président national Pharmabest), Nicolas Becker (président national Apothical), Vincent Thery ( président régional pharmUPP), Maxime Mendelsohn (fondateur Totum).

Aperçu du programme

La soirée était structurée en trois temps :

  • Point d’information : remises génériques et PLFSS (exemple marquant : l’entrée prochaine d’Eliquis dans le répertoire, générant une économie estimée à 400 000 € par an).
  • État des lieux de l’enquête IGAS/IGF actuellement en cours.
  • Réflexion collective sur le modèle économique de l’officine de demain.

Analyse économique de l’officine

Pour nourrir les échanges, l’économie d’une pharmacie moyenne a été détaillée.
Structure du chiffre d’affaires et des marges

Secteur en %CA Marge moyenne en %Marge totale en %
Princeps60%19%40%
Génériques14%55%28%
OTC/parapharm25%35%30%
Missions1%95%2%

Problématiques économiques actuelles


Deux enjeux majeurs ont été soulevés :

  1. La baisse des prix des médicaments

Sur les médicaments matures : –6 % en moyenne. Si cette baisse touchait les génériques, elle pourrait atteindre –45 %, créant un risque systémique pour le modèle actuel.

2. La baisse des volumes

Une tendance préoccupante alors que les rémunérations sont encore trop corrélées aux unités délivrées.

Deux arguments clés dans les négociations futures:

  • Fermetures d’officines et risques de déserts pharmaceutiques
  • Explosion des ruptures de médicaments

À noter : la dispensation à l’unité, bien qu’impopulaire dans la profession, séduit de nombreux parlementaires malgré le fait que la France possède déjà le coût par comprimé le plus bas d’Europe.

Problématique des médicaments chers

Quelques données clés :

  • Les médicaments de plus de 1 000 € représentent ~4 milliards € de CA/an, autant que l’enveloppe des génériques.
  • Le CA moyen d’une officine est passé de 1,8 M€ à 2,2 M€ en trois ans.
  • La rétrocession CPAM reste opaque, rendant difficile l’évaluation du coût réel pour la Sécurité sociale.
  • Marge actuelle moyenne : 97 € / boîte.

Demandes des auditeurs présents:

Disponibilité chez le grossiste pour fluidifier l’approvisionnement

Accélération de la e-prescription, notamment pour ces produits, afin de limiter le risque d’indus

Ventilation actualisée des honoraires (janv–oct 2025 vs 2024)


Présentation de Julien Chauvin (FSPF):

  • MDL : +74 M€
  • Honoraires : +41 M€
  • HDR en forte progression
  • HDE en baisse (déprescriptions antibiotiques, codéine, tramadol)
  • Covid : –53 M€
  • Vaccinations : +5 M€ (et progression accélérée au 2e semestre)
  • 41 % des vaccins du calendrier vaccinal sont désormais réalisés en officine
  • Dépistage & nouvelles missions : +5 M€, notamment grâce aux bilans de prévention

Grand débat : quel modèle économique pour demain ?

A. Faut-il conserver la MDL ?

Position unanime : oui.
La MDL reste indispensable pour :

  • l’indépendance de la profession
  • la gestion et la sécurisation du stock
  • la stabilité du modèle économique

B. Nouvelles missions : simple dédommagement ou véritable
rémunération ?

Les avis divergent selon les contextes :

  • Milieu urbain : volonté de se recentrer sur le médicament
  • Milieu rural : missions devenues indispensables face à la pénurie médicale

Consensus :
➡️ Les montants actuels ne permettent pas leur développement.
➡️ Une réévaluation est nécessaire.

C. Nouveaux honoraires : une fausse bonne idée ?

La salle est presque unanime : ne pas multiplier les honoraires, car la complexité au comptoir est déjà importante.
Mais plusieurs pistes fortes émergent :

  • Facturation des interventions pharmaceutiques
  • Facturation des actes courants jusque-là gratuits (tension, premiers soins…)
  • Création d’un statut de Pharmacien Correspondant, rémunéré à l’acte
  • Un honoraire dédié aux médicaments à cadre réglementaire particulier (sécurisée, 7 jours, etc.)
    Rappels :
  • Augmentation du HDA en 2027 (arrêté de 2024)
  • Augmentation de +7 € de l’honoraire de prescription de vaccination en 2026

Synthèse des pistes proposées

Pour un modèle plus pérenne et équitable :

Généralisation de la e-prescription, surtout pour les médicaments chers

Augmentation de l’HDR pour compenser la baisse des volumes

Indexation sur l’inflation de l’HD

Création d’honoraires annexes : interventions pharmaceutiques, médicaments à cadre réglementaire particulier, gestion des DASRI

Sécurisation du tiers-payant contre génériques pour les biosimilaires (PLFSS 2026)

Mise en place du Pharmacien Correspondant

Réevaluation des missions : passer du « dédommagement » à une vraie rémunération

Relevé des seuils CA / pharmacien

Des actes codifiés avec un tarif, et non via ROSP

Maintien strict de la MDL, pilier du modèle économique


*919 titulaires d’officine dans les Bouches du Rhône

NDLR: Nous remercions le Dr Fanny Didry pour l’élaboration de ce compte-rendu

Les photos:

Téléservice ADAC : un outil utile mais perfectible


Afin de renforcer la lutte contre les fraudes, améliorer la dispensation et mieux maîtriser les dépenses de santé, un nouveau téléservice dénommé « Aide à la détection d’atypies de consommation » (ADAC) a été lancé par l’Assurance maladie.

Accessible sur amelipro depuis le 9 octobre dernier via votre carte CPS ou e-CPS, cet outil vous permet de repérer, préalablement à la délivrance, des pratiques de consommation atypiques pour quatre types de produits sensibles susceptibles de faire l’objet de trafics, de fraudes, de surconsommations ou de dépassements des seuils annuels, en l’espèce :

En cas de doute sur la consommation d’un patient, vous pouvez consulter les quantités remboursées de ces produits sur une période définie, la date du dernier remboursement ainsi que les règles de prise en charge de ces produits.

Afin de vous aider dans la mise en œuvre de ce nouvel outil, un guide d’utilisation est disponible sur le site internet de l’Assurance maladie.

Nous appelons votre attention sur le fait que vous pouvez accorder l’accès du téléservice ADAC aux membres de votre équipe officinale grâce à la délégation amelipro via la carte CPE.

Si ce téléservice permet aux pharmaciens d’officine de mieux sécuriser la dispensation des types de produits précités, notamment en cas de non-présentation de la carte Vitale ou lorsque le dossier pharmaceutique du patient est clôturé ou inaccessible, il n’est malheureusement pas disponible pour l’ensemble des patients : les assurés bénéficiant de la Mutuelle générale de l’Education nationale (MGEN), de la Caisse des français de l’étranger (CFE) et des régimes de l’Assemblée nationale et du Sénat en sont exclus.

De plus, la FSPF regrette que le téléservice ADAC ne soit pas directement intégré dans les logiciels de gestion d’officine (LGO), afin de permettre aux pharmaciens d’officine de consacrer davantage de temps à leurs patients plutôt qu’à la réalisation de nouvelles tâches administratives.

Enfin, ce téléservice, conçu pour identifier les atypies de consommation, ne doit pas devenir un outil de contrôle à l’encontre des pharmaciens d’officine, à l’instar de ce qui a été constaté lors du déploiement du téléservice ASAFO.

La FSPF a donc demandé à la Caisse nationale d’Assurance maladie (CNAM) d’adresser des consignes aux directeurs des caisses primaires d’Assurance maladie (CPAM), afin que le téléservice ADAC demeure uniquement un support destiné à renforcer le rôle du pharmacien d’officine dans l’identification des pratiques de consommation atypiques.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter :

– Site internet de l’Assurance maladie – Aide à la détection d’atypies de consommation en officine : un nouveau téléservice sur amelipro ;

– Guide d’utilisation du téléservice ADAC ;

– Liste des médicaments anticancéreux ciblés dans le téléservice ADAC.

Action Pharmacie Rurale : préservons et développons la pharmacie de proximité !


Action Pharmacie Rurale
 (APR), initiative portée par la FSPF, vise à identifier les territoires fragiles ou en voie de fragilisation officinale et à proposer des réponses concrètes pour maintenir une offre de santé de proximité accessible à tous.

Depuis le début de l’année, 30 communes ont perdu leur dernière pharmacie. Chaque fermeture laisse des centaines de patients sans accès direct à des soins, des conseils, et à un accompagnement par un professionnel de santé de proximité.

L’APR milite pour obtenir :

·         Des critères d’éligibilité permettant d’inclure un plus grand nombre d’officines dans le dispositif d’accompagnement financier déployé par l’Assurance maladie.

·         Un soutien pour toutes les officines en difficulté.

·         Une reconnaissance équitable et proportionnée aux moyens engagés par les pharmacies rurales.

A l’initiative de l’APR, une carte interactive alimentée chaque mois vous permet désormais de visualiser les fermetures de pharmacies sur l’ensemble du territoire. Ces données permettent de repérer les zones les plus vulnérables, de sensibiliser les décideurs et les citoyens à l’état du réseau officinal, avec pour objectif de faire émerger des initiatives permettant d’améliorer la situation.

Rendez-vous sur notre page dédiée Action Pharmacie Rurale

pour plus d’informations.

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