DGS-URGENT N°2025_06 : Augmentation des infections invasives à méningocoque en France

Mesdames, Messieurs,

Nous souhaitons vous alerter sur l’augmentation des cas d’infections invasives à méningocoque (IIM) observée depuis le mois de novembre avec un niveau exceptionnellement élevé pour le mois de janvier 2025. Avec 90 cas survenus en janvier 2025 (données non consolidées), la saison 2024/25 se démarque par des niveaux d’incidence élevés, comparativement aux saisons passées.

En janvier 2025, les IIM du sérogroupe B étaient majoritaires (45% des cas), suivies des sérogroupes W (30%) et Y (25%). Depuis le mois de juillet 2024, 50 décès ont été déclarés soit une létalité de 13,7%. Les souches du sérogroupe W restent à l’origine de formes plus sévères, avec une létalité de 19,8% pour ce début de saison 2024/25.

Plusieurs études ont montré la relation temporelle entre les épidémies de grippe et les IIM, les infections grippales augmentant leur risque de survenue.

Ce DGS-Urgent appelle à votre vigilance sur le risque accru de survenue d’infections invasives à méningocoque dans le contexte épidémiologique actuel, et sur l’importance de la vaccination. Outre la prise en charge des IIM et la prophylaxie autour d’un cas, vous trouverez ci-dessous le rappel des recommandations vaccinales récentes.

1.     Rappel des caractéristiques cliniques

Les IIM sont dominées par les méningites et les méningococcémies (bactériémies à méningocoque) aiguës, dont le purpura fulminans. Les signes de méningite bactérienne chez l’enfant et l’adulte associent classiquement un syndrome infectieux et un syndrome méningé (fièvre élevée, céphalées, vomissements, raideur de la nuque, photophobies, troubles de conscience, purpura, convulsions). Des formes cliniques non méningées sont aussi décrites comme les arthrites et les formes abdominales. Le tableau clinique peut être atypique chez le nourrisson et le petit enfant et les signes d’alerte peuvent varier en fonction de l’âge du patient. Toute suspicion clinique d’IIM nécessite une prise en charge médicale urgente avec appel systématique du SAMU-Centre 15. La rapidité de prise en charge est essentielle pour le pronostic.

En cas de suspicion clinique de purpura fulminans, une antibiothérapie appropriée faisant appel à la classe des céphalosporines de 3ème génération injectables (ceftriaxone ou céfotaxime) doit être mise en route en urgence en préhospitalier. Cette antibiothérapie doit s’accompagner d’une prise en charge globale de sepsis grave associant pose de voie d’abord, remplissage vasculaire, surveillance continue des constantes vitales et transfert médicalisé (avec un appel au SAMU centre 15) vers une unité de réanimation.

2.     Circuit de signalement des cas (instruction n°DGS/SP/2018/163)

Tout cas suspect doit faire l’objet d’une confirmation par examen biologique afin d’identifier les méningocoques par culture et/ou PCR. Certains cas peuvent être considérés comme des IIM en l’absence de confirmation biologique lorsqu’ils sont caractérisés par des symptômes cliniques fortement évocateurs d’IIM.

Tout cas doit être notifié sans délai et par téléphone à l’Agence régionale de santé puis une fiche de déclaration obligatoire doit être remplie.

L’envoi au Centre national de référence (CNR) des méningocoques et Haemophilus influenzae de toute souche ou de tout matériel positif pour le méningocoque (échantillon clinique ou extrait d’ADN) est indispensable pour typage complet. Un résultat positif de la PCR ne doit pas dispenser de la mise en culture, qui seule permet d’obtenir la souche bactérienne en vue d’analyses ultérieures par le CNR et l’obtention de l’antibiogramme.

Les mesures de prophylaxie à appliquer autour d’un ou plusieurs cas d’IIM sont présentées en annexe 1.

3.     Stratégie de vaccination contre les IIM : les nouvelles recommandations en vigueur depuis le 1er janvier 2025

Face à l’augmentation des cas d’IIM sur le territoire, la stratégie la plus efficace reste la vaccination, telles que le prévoient les nouvelles recommandations du calendrier vaccinal :

  •        Concernant la vaccination contre les sérogroupes A, C, W et Y :

         – Chez les nourrissons, la vaccination tétravalente est obligatoire selon un schéma vaccinal à deux doses : une dose à l’âge de 6 mois (Nimenrix®) suivie d’une dose de rappel à l’âge de 12 mois (Nimenrix® ou MenQuadfi®) [1];

         – Chez les adolescents, la vaccination est recommandée :

–  De 11 à 14 ans selon un schéma une dose quel que soit leur vaccination antérieure (Nimenrix® ou MenQuadfi® ou Menveo®) ;

–  De 15 à 24 ans dans le cadre du rattrapage vaccinal avec un schéma une dose (Nimenrix® ou MenQuadfi® ou Menveo®).

  •         Concernant le sérogroupe B :

         –  La vaccination par le vaccin Bexsero® est obligatoire chez l’ensemble des nourrissons à partir du 1er janvier 2025 selon un schéma à trois doses (M3, M5, M12).

Un rattrapage jusqu’à 24 mois est prévu pour les nourrissons jamais vaccinés ou au statut vaccinal incomplet ou inconnu (cf. annexe 2).

Des recommandations vaccinales particulières viennent compléter l’approche du calendrier vaccinal particulier chez les personnes à risque élevé d’IIM (personnes immunodéprimées et leur entourage familial) ainsi qu’en milieu professionnel et chez les voyageurs[2].

Nous invitons les professionnels de santé à s’assurer de la vaccination de leurs patients conformément à ces recommandations.

La DGS a saisi la Haute autorité de santé pour identifier si la stratégie vaccinale contre les méningocoques notamment les recommandations concernant le rattrapage doit être révisée au regard de la situation épidémique actuelle. Les conclusions de la HAS seront rendues sous un mois.

Le détail des vaccins disponibles (avec les précisions sur le schéma vaccinal, l’interchangeabilité et les associations vaccinales) est disponible dans le calendrier vaccinal sur le site du Ministère chargé de la Santé et un tableau récapitulatif présenté en annexe 3.

Les vaccins sont disponibles en pharmacie et doivent être conservés au réfrigérateur entre + 2°C et + 8°C. Ils ne doivent pas être congelés. La vaccination peut être réalisée en cabinet libéral, en pharmacie, à l’hôpital ou en PMI (pour les enfants jusqu’à 6 ans), ou dans un laboratoire de biologie médicale (cf. tableau 1). Elle peut également être réalisée dans un centre de vaccination public. Dans ce cas, la prescription, la délivrance du vaccin et la vaccination s’effectuent sur place.

Tableau 1 : Compétences vaccinales des professionnels de santé pour la vaccination contre les infections invasives à méningocoques telles que précisées dans le calendrier vaccinal.

*sur prescription de l’acte d’injection par un médecin

*sur prescription de l’acte d’injection par un médecin

L’injection du vaccin est prise en charge par l’Assurance Maladie et les complémentaires santé dans les conditions habituelles. Il n’y a pas d’avance de frais pour la consultation dans les centres de vaccination publics et en services de Protection maternelle et infantile (PMI). Le vaccin est administré par voie intramusculaire uniquement. La vaccination doit être inscrite dans le carnet de santé ou de vaccination, et sur le carnet de vaccination électronique inclus dans l’espace numérique en santé « Mon espace santé ».

Nous vous remercions de la bonne prise en compte de ces informations et de votre mobilisation.

 
Dr Grégory EMERY

Directeur Général de la Santé

Original signé

[1] Le vaccin Neisvac n’est plus recommandé et est remplacé par l’un des vaccins quadrivalents ACWY utilisables selon l’âge.

[2] En milieu professionnel :

  •     Chez les personnels de laboratoire travaillant sur le méningocoque.

    Chez les voyageurs (Recommandations sanitaires 2024 aux voyageurs) :

  •     Se rendant dans « la ceinture de la méningite » en Afrique subsaharienne ou dans tout autre zone où sévit une épidémie (en cas de résidence ou de séjour en contact étroit avec la population) :

o          Pour les personnes de plus de 6 semaines (vaccins ACWY)

o          Pour les nourrissons âgés de 2 à 12 mois en cas d’épidémie (vaccins ACWY)

o          Pour les personnes exerçant une activité dans le secteur de la santé ou auprès des réfugiés dans les zones fortement touchées (vaccins ACWY)

o          Chez les pèlerins se rendant à La Mecque (Hadj ou Omra) :

La vaccination contre les IIM avec un vaccin méningococcique tétravalent A, C, W, Y, datant de plus de 10 jours et de moins de 3 ans, est obligatoire pour l’obtention des visas pour le pèlerinage en Arabie saoudite ; elle doit être attestée par le certificat international de vaccination, sur lequel sera collée l’étiquette du vaccin indiquant le nom du vaccin et le numéro de lot (cf. Annexe 6 du Règlement sanitaire international).


NDLR: L’injection du vaccin est prise en charge par l’Assurance Maladie et les complémentaires santé dans les conditions habituelles. Il n’y a pas d’avance de frais pour la consultation dans les centres de vaccination publics et en services de Protection maternelle et infantile (PMI). Le vaccin est administré par voie intramusculaire uniquement. La vaccination doit être inscrite dans le carnet de santé ou de vaccination, et sur le carnet de vaccination électronique inclus dans l’espace numérique en santé « Mon espace santé ». 

Les pharmaciens? Au top!

Selon une étude menée par Iqvia en janvier 2025 auprès de 1 000 patients-consommateurs, les Français restent si attachés à leur officine que, quand on leur demande d’attribuer une note, la profession frôle la mention « Très bien » en décrochant un 8,1/10.

Selon l’étude, les pharmaciens bénéficient d’un taux de confiance de 93 % comparable à celui des médecins généralistes. Une appréciation qui confirme un rôle de plus en plus ancré dans les esprits : l’orientation et l’accompagnement des patients au quotidien.

L’expertise des pharmaciens est particulièrement reconnue dans le domaine de la médication familiale. Non seulement deux tiers des Français suivent leurs recommandations pour leurs achats, mais ce conseil personnalisé est en plus le premier critère de choix, surpassant même l’efficacité ou la qualité des produits.

Préparations magistrales de quétiapine : les documents supports de l’ANSM à la loupe

Annoncé par la direction générale de la Santé (DGS) début février 2025 [1], le recours aux préparations magistrales de quétiapine est possible depuis le 17 février 2025 dans un contexte de fortes tensions d’approvisionnement des spécialités de quétiapine à libération prolongée (LP – XEROQUEL LP et génériques).

En charge d’encadrer ce dispositif, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en ligne les documents sur lesquels les pharmaciens doivent s’appuyer [2].

« Les préparations magistrales ne permettront pas de couvrir l’ensemble des besoins, elles doivent être utilisées uniquement pour les patients nécessitant un traitement par quétiapine sans autre alternative », prévient néanmoins l’ANSM.

Une fabrication harmonisée sur l’ensemble du territoire français

Les préparations magistrales de quétiapine se présentent en gélule à libération immédiate (LI). Deux dosages sont autorisés :

  • quétiapine 100 mg en gélule LI ;
  • quétiapine 150 mg en gélule LI.

Une monographie [3] a été élaborée pour harmoniser et sécuriser la réalisation de ces préparations magistrales sur l’ensemble du territoire. Elle décrit la matière première, la formulation, les étapes de production, les articles de conditionnement et l’étiquetage. 

Ces préparations magistrales sont réalisées par les pharmacies préparatoires volontaires (pharmacies autorisées à la sous-traitance de préparations magistrales par les Agences régionales de santé [ARS]).

Selon les informations recueillies par VIDAL auprès de l’association des Pharmaciens des préparatoires de France (Pref), une commande globale de quétiapine a été effectuée au niveau national puis répartie (fin de semaine 7) auprès des pharmacies préparatoires engagées dans la fabrication des préparations magistrales de quétiapine.

Les pharmaciens d’officine autorisés à remplacer la spécialité prescrite par une préparation magistrale

L’ANSM a émis une recommandation autorisant les pharmaciens d’officine à délivrer ces préparations magistrales en remplacement de la spécialité de quétiapine LP prescrite lorsque celle-ci est indisponible [4]. 

Dans ces conditions, il n’est pas nécessaire de présenter une nouvelle ordonnance. Le prescripteur doit être informé de ce changement au moment de l’initiation de la forme LI, par tous les moyens possibles.

Pour remplacer une spécialité de quétiapine LP par une forme LI, le pharmacien doit se référer au tableau d’équivalence posologique suivant : 

Tableau – Équivalence posologique quétiapine LP – quétiapine LI

Pour les doses de 100 à 300 mg par jour, le traitement est administré en 1 prise par jour, le soir au coucher.

Pour des doses de 400 mg et plus par jour, le traitement est réparti en 2 prises par jour, le matin et le soir au coucher. 

Mentions à faire figurer sur l’ordonnance par le pharmacien

Le pharmacien inscrit sur l’ordonnance :

  • la mention « préparation magistrale n° (numéro d’ordonnancier) à base de quétiapine en remplacement de la spécialité à base quétiapine prescrite selon la recommandation de l’ANSM » ;
  • la posologie correspondante.

Lors de chaque délivrance, il doit remettre au patient la fiche d’utilisation de préparation magistrale [56] dans laquelle sont notamment décrites les consignes de prise.

La durée de conservation des gélules de quétiapine 100 et 150 mg est de 6 semaines, à température ambiante (15 à 25 °C). Une date de péremption figure sur le conditionnement.

Les préparations magistrales de quétiapine sont prises en charge par l’Assurance maladie.

Des délais et des précautions à prendre en compte

La première dose de la formulation LI doit être prise environ 24 heures après la dernière dose de la formulation LP.

Lorsque la dose de quétiapine LI doit être prise en 2 fois (matin et soir – pour des doses de 400 mg et plus), un délai de 8 à 12 heures doit être respecté entre les prises. Le patient doit être informé :

  • du risque de somnolence après la prise matinale du traitement : il faut déconseiller la conduite de véhicules avant de connaître sa sensibilité individuelle à ce risque ;
  • du risque d’hypotension.

Chez certains patients, notamment les personnes âgées, ceux à risque de présenter une hypotension orthostatique, une sédation, ou ceux traités par des médicaments agissant sur le système cardiovasculaire ou des médicaments dépresseurs du système nerveux central, la répartition des prises dans la journée pourra être ajustée. 
Le pharmacien peut consulter le médecin prescripteur pour obtenir des recommandations spécifiques ou des ajustements de la prescription ou équivalent.

Motifs d’orientation vers le prescripteur

En raison de la variation pharmacocinétique entre les formes LP et LI, une vigilance accrue est recommandée durant la période de transition. Le pharmacien doit conseiller au patient de voir son médecin en cas d’effet indésirable ou de symptôme clinique qu’il jugerait inhabituel lié à ce changement de médicament.

Pour en savoir plus

[1] DGS-Urgent n°2025_05 : Mise en place de la dispensation à l’unité et des préparations magistrales dans un contexte de fortes tensions en quétiapine (DGS, 11 février 2025)]

[2] Fortes tensions d’approvisionnement en quétiapine (Xeroquel LP et génériques) : nouvelles conduites à tenir (ANSM, mise à jour du 14 février 2025)

[3] Monographie pour les préparations magistrales de quétiapine (ANSM, février 2025)

[4] Recommandation pour le remplacement d’une spécialité de quétiapine LP par une préparation magistrale de quétiapine LI (ANSM, février 2025)

[5] Fiche d’utilisation de préparation magistrale – Quétiapine 100 mg gélule à libération immédiate (ANSM, février 2025)

[6] Fiche d’utilisation de préparation magistrale – Quétiapine 150 mg gélule à libération immédiate (ANSM, février 2025)

source Vidal


Le conseil du syndicat: Imposer aux médecins de faire une ordonnance spéciale avec la mention  » PMR en l’absence d’équivalent thérapeutique ».

La desloratadine sous forme solide est désormais disponible sans ordonnance


Par décision de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) publiée le 13 février 2025, la desloratadine sous forme solide a été exonérée de la liste II des substances vénéneuses destinées à la médecine humaine, après une évaluation des bénéfices et des risques du médicament.

La desloratadine est un antihistaminique utilisé principalement pour soulager les symptômes liés aux allergies.

Concrètement, vous pouvez désormais délivrer de la desloratadine sous forme de comprimés (voie orale) sans prescription médicale, sous réserve de respecter les conditions cumulatives suivantes :

  1. Le médicament est destiné à être utilisé chez l’adulte pour traiter la rhinite allergique et l’urticaire chronique idiopathique.
  2. La quantité totale de desloratadine délivrée par boîte ne devra pas excéder 35 mg, soit l’équivalent de 7 jours de traitement.
  3. La dose maximale autorisée par prise est de 5 mg.

La décision ayant été publiée le 13 février 2025, cette mesure prend effet au 14 février 2025.

Enfin, il convient de noter que les autres formes de desloratadine ne sont pas concernées par cette exonération et restent soumises à une prescription médicale.

La FSPF se satisfait de cette décision qui simplifie le parcours de soins des patients tout en garantissant une prise en charge sécurisée grâce à l’accompagnement du pharmacien. Toutefois, cette initiative doit ouvrir la voie à une extension de l’accès à d’autres traitements, et nous encourageons vivement l’ANSM à renforcer l’arsenal thérapeutique disponible pour les pharmaciens.

Tensions en quétiapine : mise en place de la dispensation à l’unité


Dans une communication en date du 11 février 2025, la Direction Générale de la Santé (DGS) annonce de fortes tensions d’approvisionnement en quétiapine (Xeroquel® LP et générique), à la suite d’un problème de production rencontré par le fabricant PHARMATHEN INTERNATIONAL.

Pour rappel, les conduites à tenir à destination des prescripteurs et des pharmaciens d’officine ont été publiées sur le site internet de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Ces informations seront actualisées au fur et à mesure de la situation.

Dans ce contexte de fortes tensions d’approvisionnement et afin d’en limiter l’impact sur la prise en charge des patients concernés, les autorités sanitaires ont décidé :

  • de mettre en place un dispositif de délivrance à l’unité de la quétiapine LP 50 mg, LP 300 mg et LP 400 mg ;
  • de déclencher un dispositif de préparations magistrales de gélules à libération immédiate de 100 mg et 150 mg de quétiapine uniquement pour les dosages 300 mg et 400 mg.

Officialisé par deux arrêtés publiés au Journal officiel du 13 février 2025, la dispensation à l’unité de la quétiapine est :

  • obligatoire pour le dosage LP 50 mg ;
  • facultative pour les dosages LP 300 mg et LP 400 mg.

Ce dispositif entre en vigueur à compter du 14 février 2025.

Pour rappel, la dispensation à l’unité doit s’effectuer dans les conditions prévues aux articles R. 5132-42-1 à R. 5132-42-7 du code de la santé publique.

Dans le cadre de ce dispositif, vous devrez obligatoirement délivrer à l’unité la quétiapine LP dosée à 50 mg. Par ailleurs, il vous sera possible d’effectuer un déconditionnement
et dispenser une seule plaquette de 10 comprimés au patient, uniquement pour les dosages LP 300 mg et LP 400 mg.

Le dispositif de dispensation à l’unité de ces spécialités sera mis en œuvre dans les conditions suivantes :

Puis-je dispenser ces spécialités à l’unité pour les patients aveugles ou malvoyants ?

Non. Les patients aveugles ou malvoyants doivent pouvoir lire les inscriptions en braille sur les conditionnements originels. La dispensation à l’unité est donc exclue pour ces patients, sauf si le nombre d’unités de prise prescrites correspond aux dernières unités figurant dans le conditionnement initial. Dans ce cas, le conditionnement originel est remis au patient avec les doses restantes.

Comment reconditionner ces spécialités ?

Le pharmacien d’officine prélève dans le conditionnement extérieur initial les unités de prise prescrites, par tout moyen permettant de garantir leur intégrité et les place dans un nouveau conditionnement extérieur adapté, permettant d’en assurer le transport et la conservation. Celui-ci est, dans toutes ses parties, suffisamment solide pour empêcher toute déperdition de son contenu. Le nouveau conditionnement extérieur ne doit pas contenir des spécialités de lots différents.

A noter : les textes ne précisent pas comment le pharmacien peut s’approvisionner en conditionnement extérieur adapté et qui en supporte les coûts de fabrication et d’acheminement.

Comment réétiqueter ces spécialités ?

L’étiquette, imprimée par le pharmacien lors de la dispensation et apposée sur le nouveau conditionnement extérieur porte les mentions suivantes, inscrites de manière à être facilement lisibles, clairement compréhensibles et indélébiles :

  1. le nom de la spécialité pharmaceutique, le dosage et la forme pharmaceutique ;
  2. le cas échéant, la mention du destinataire (« nourrisson », « enfant » ou « adulte ») ;
  3. la ou les dénominations communes lorsque le médicament contient au maximum trois substances actives ;
  4. le cas échéant, les précautions particulières de conservation ;
  5. la date de péremption en clair ;
  6. le numéro de lot de fabrication ;
  7. les nom et prénom du patient ;
  8. la posologie et la durée du traitement ;
  9. la date de délivrance ;
  10. le nombre d’unités délivrées au patient.

Faut-il imprimer la notice ?

Oui. Toutefois, avec l’accord du patient, le pharmacien d’officine peut lui communiquer les modalités d’accès à la version dématérialisée de la notice, par tout moyen. Vous pouvez accéder à la base publique des médicaments en cliquant ICI.

Quel impact sur la sérialisation ?

La dispensation à l’unité n’a pas d’impact sur la sérialisation. Vous devez toujours scanner l’identifiant unique de la boîte. Dès que l’identifiant unique est désactivé dans la base de données de France MVO, les médicaments de cette boîte peuvent être déconditionnés et vous pouvez les dispenser à l’unité. Il n’est donc pas nécessaire de réitérer cette opération lors de la dispensation des unités restantes.

Cette mission est-elle rémunérée ?

Depuis l’entrée en vigueur de la convention pharmaceutique, le 7 mai 2022, la délivrance
à l’unité est rémunérée 1 euro TTC dans la limite d’un plafond annuel de 500 euros TTC. Ce tarif est majoré d’un coefficient de 1,05 dans les départements et régions d’Outre-mer. Cette rémunération sera versée annuellement au premier trimestre de l’année N+1.

Comment facturer ?

La facturation se fait selon les mêmes modalités que celles appliquées pour la facturation
des stupéfiants ou soumis à la réglementation des stupéfiants.

La facturation se fera sur une seule ligne :

  • le « top déconditionnement » est renseigné avec la valeur « D » ;
  • la quantité de conditionnements délivrés équivaut au nombre de boîtes utilisées ;
  • la quantité d’unités délivrées équivaut au nombre total de comprimés.

A noter : En règle générale, la valeur « D » est renseignée automatiquement par votre logiciel de gestion d’officine, sans aucune démarche à accomplir de votre part.

S’agissant du dispositif de préparations magistrales de gélules à libération de 100 mg et 150 mg de quétiapine (uniquement pour les dosages 300 mg et 400 mg), des discussions sont actuellement conduites avec les autorités sanitaires afin de déterminer notamment les modalités de production, de commande et de dispensation, les tarifs applicables ainsi que les conditions de prise en charge par l’Assurance maladie. Ces éléments seront précisés dans un arrêté fixant le tarif et la base de remboursement.

Des informations complémentaires vous seront communiquées dès publication des textes officialisant la mise en œuvre de ce dispositif de préparations magistrales.

La FSPF déplore ces difficultés d’approvisionnement impactant la quétiapine, lesquelles s’inscrivent parmi les nombreuses ruptures de stocks de médicaments subies par la population française au cours de ces dernières années. Face à cette problématique de santé publique, les autorités sanitaires se doivent d’agir efficacement pour les patients puissent à nouveau avoir accès aux médicaments de façon pérenne.

Ces fortes tensions d’approvisionnement en quétiapine génèrent des difficultés vis-à-vis des patients concernés mais également à l’égard des pharmaciens d’officine, ces derniers étant contraints de mettre en œuvre une logistique plus complexe et chronophage par rapport à la dispensation des spécialités pharmaceutiques.

Soucieuse d’assurer la continuité des traitements des patients concernés et plus généralement l’accès aux médicaments, la FSPF veillera à ce que les pouvoirs publics renforcent les mesures de suivi des stocks de médicaments, afin que les pharmaciens d’officine n’aient plus à subir les conséquences de ces ruptures d’approvisionnement successives.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter :

– DGS-URGENT n° 2025-05 du 11 février 2025 – Mise en place de la dispensation à l’unité et des préparations magistrales dans un contexte de fortes tensions en quétiapine ;
– Arrêté du 12 février 2025 portant classement des médicaments à base de quétiapine sur la liste des spécialités pouvant être soumises à une délivrance à l’unité en application de l’article R. 5132-42-2 du code de la santé publique ;
– Arrêté du 12 février 2025 rendant obligatoire la délivrance à l’unité des médicaments à base de quétiapine pour le dosage 50mg LP en application de l’article L. 5121-33-1 du code de la santé publique ;
– Site internet de l’ANSM – Fortes tensions d’approvisionnement en quétiapine (Xeroquel LP et génériques) : premières conduites à tenir ;
– Site internet de la FSPF – Circulaire n° 2022-19 – Délivrance à l’unité ;
– Site internet de l’Assurance maladie – Dispensation à l’unité des médicaments.

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