Calypso : le nouvel outil de déclaration des dispensations d’antimicrobiens

Dans le cadre de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens et afin de contrôler les volumes de prescription et de délivrance des médicaments antimicrobiens, l’Union européenne a instauré un dispositif de collecte de données relatives à l’utilisation de ces médicaments dans ses pays membres.

Afin de répondre aux exigences de la réglementation européenne ainsi qu’aux dispositions de l’article L. 5141-14-1 du code de la santé publique, la plateforme Calypso a été mise en place pour centraliser la remontée de ces données.

En conséquence, vous êtes tenu de déclarer, via l’application Calypso, toutes les dispensations de médicaments comportant une ou plusieurs substances antimicrobiennes destinés à un usage vétérinaire, en vue de leur transmission à l’Agence européenne du médicament (EMA).

Pour vous permettre de répondre à vos obligations, vous trouverez ci-après des précisions relatives aux modalités de déclaration des antimicrobiens via l’outil Calypso.

  • Qu’est que Calypso ?

Calypso est une application en ligne développée par le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires (CNOV) et ses partenaires. Initialement développé pour l’usage des vétérinaires, cet outil comporte désormais un module de saisie manuelle spécifiquement dédié aux pharmaciens d’officine afin qu’ils puissent satisfaire à leur obligation de déclaration des dispensations de médicaments contenant des substances antimicrobiennes.

  • Quels sont les obligations du pharmacien d’officine ?

Les pharmaciens d’officine appelés à dispenser des médicaments (à usage vétérinaire ou humain) comportant une ou plusieurs substances antimicrobiennes, prescrits par un vétérinaire à un animal, sont tenus de le déclarer informatiquement au moins une fois par mois via l’outil Calypso.

  • Quels médicaments sont concernés par la procédure de déclaration ?

Sont concernés tous les antimicrobiens (à usage vétérinaire ou humain) prescrits par un vétérinaire à un animal c’est-à-dire les antibiotiques, les antiviraux, les antifongiques et les antiprotozoaires.

Il est à noter que la liste des antimicrobiens concernés par cette obligation est fournie et mise à jour quotidiennement, dans l’outil Calypso, par l’ANMV (Association Nationale du Médicament Vétérinaire) pour les médicaments vétérinaires et par l’ANSM pour les médicaments à usage humains.

En cas de doute concernant la nécessité de déclarer une dispensation, il convient de consulter la liste des médicaments disponible sur Calypso.

Les médicaments commandés pour un « usage professionnel » par les vétérinaires ne doivent pas être déclarés.

  • Comment se connecter à Calypso ?

Il suffit de suivre les étapes suivantes :

  1. Connectez-vous à Calypso.
  2. Pour vous identifier, cliquez sur le bouton d’identification « Pro Santé Connect » et connectez-vous à l’aide de votre carte CPS ou e-CPS.
  3. Procédez à la déclaration des médicaments en renseignant les informations relatives au prescripteur, les informations relatives à l’ordonnance des médicaments. Enfin, identifiez les antimicrobiens prescrits et concernés par votre déclaration.

Pour vous accompagner dans cette nouvelle démarche et la prise en main de l’outil, un tutoriel détaillé est mis à votre disposition.

Un support utilisateur se tient également à votre disposition pour répondre à toutes vos interrogations ou pour vous aider en cas de difficultés :

assistance-utilisateur@ordre.veterinaire.fr.

  • A quelles sanctions s’exposent les pharmaciens d’officine qui ne déclarent pas les dispensations sur l’outil Calypso ?

Aux termes de l’article L. 5145-5 du code de la santé publique, le directeur général de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) peut prononcer, à l’encontre des pharmaciens d’officine manquant à l’obligation de déclaration des sanctions financières assorties, le cas échéant, d’astreintes journalières.

Le montant de la sanction financière est fixé en fonction de la gravité des faits et de la situation financière de l’entreprise dans la limite de 50 000 euros et celui de l’astreinte journalière dans la limite de 2 500 euros. Le montant de la sanction financière est doublé en cas de réitération des pratiques sanctionnées.

Il convient de noter que des contrôles pourraient avoir lieu dès janvier 2025.

Des textes complémentaires sont attendus sur les modalités de délivrance des antimicrobiens (délai d’exécution des ordonnances, nouvelles mentions à faire figurer sur les ordonnances, durée de conservation des ordonnances, etc.). Nous ne manquerons pas de vous tenir informés des évolutions du dispositif.

Les revalos, c’est le 8 janvier !

Les nouvelles rémunérations et les revalorisations prévues à l’avenant conventionnel, signé par la FSPF et la Cnam en juin dernier, entrent en vigueur le 8 janvier 2025.

Comme prévu par les règles conventionnelles, la mise en place des mesures ayant un impact économique est effective six mois après leur publication au Journal officiel. En l’occurrence, l’ensemble des revalorisations et nouvelles rémunérations inscrites à l’avenant n° 1 de la convention pharmaceutique s’appliquent à compter du 8 janvier prochain. À cette date, les pharmaciens doivent avoir réactualisé l’affichage (obligatoire) des tarifs de leurs actes, rappelle Philippe Besset, président de la FSPF.

Cela concerne en premier lieu l’honoraire à l’ordonnance, qui augmente de 0,10 euro, à 0,61 euro, et la rémunération des gardes : l’honoraire de garde de nuit passe de 8 à 10 euros et même à 20 euros durant l’intervalle minuit-6 h, dit « de nuit profonde » ; l’indemnité d’astreinte est en hausse de 10 euros, à 200 euros ; les honoraires de garde le dimanche et les jours fériés, pour la période 8 h-20 h, passent de 5 à 6 euros. 

Autre changement de taille : les entretiens pharmaceutiques sont désormais payés à l’acte. La revalorisation négociée avec l’Assurance maladie concerne les deuxième et troisième entretiens du bilan partagé de médication (BPM). En outre, un nouvel entretien court est créé pour les patients sous opioïdes. Comme l’entretien femme enceinte, il est rémunéré 5 euros.

L’entrée en vigueur de ces revalorisations et nouvelles rémunérations n’est donc pas impactée par l’absence de gouvernement ou de loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2025, « puisque c’était dans les tuyaux depuis le mois de juin, ce qui nous permet de commencer l’année sur une note positive », remarque Philippe Besset. Pour autant, le président de la FSPF insiste sur la nécessité d’un projet de loi de finances et d’un PLFSS « dès les premiers temps de 2025 »
« La loi spéciale a été votée par le Parlement et va donc s’appliquer au 1er janvier. Elle autorise l’État à lever l’impôt et permet aux organismes sociaux de recourir à l’emprunt, ce qui est indispensable pour assurer le fonctionnement du pays. Mais elle ne permet pas l’indexation, sa base est donc le budget voté pour 2024, et ne peut renouveler des dispositifs particuliers d’exonération ou d’incitation. Plusieurs nous concernent, telles que les mesures pour l’aide à l’apprentissage ou la fiscalité de vente des officines pour ne citer que deux exemples. » D’où la nécessité d’avoir des textes budgétaires dès janvier 2025 « pour que ces dispositifs soient reconduits ou éventuellement modifiés ».

Par Mélanie Mazière – Le Pharmacien de France

Trod angine : la liste des antibios se réduit

L’azithromycine et la josamycine sont retirées de la liste des antibitiotiques que le pharmacien peut délivrer en cas de Trod angine.

Autorisée depuis le 19 juin 2024, la délivrance sans ordonnance d’un antibiotique par le pharmacien dans le cadre de la prise en charge d’une angine bactérienne à la suite d’un Trod positif évolue. Un arrêté publié au Journal officiel du 17 décembre 2024 indique ainsi que l’azithromycine et la josamycine sont retirées de la liste des spécialités délivrables dans ce cas, sachant que cette dernière n’est plus commercialisée en France en raison de la décision du laboratoire Astellas Pharma d’arrêter la commercialisation de toutes les présentations de la spécialité Josacine en février 2022. Quant à l’azithromycine, son éviction de la liste est liée à l’actualisation des recommandations de la HAS, en juillet dernier, concernant l’antibiothérapie en cas d’angine aiguë. L’instance a en effet considéré le risque non négligeable de développement de résistance bactérienne avec cette molécule dotée d’une longue demi-vie. 
Désormais, la liste des antibiotiques que peut délivrer le pharmacien d’officine après avoir réalisé un Trod angine s’établit comme suit : 

  • adulte : amoxicilline, cefpodoxime proxétil, céfuroxime, clarithromycine ; 
  • enfant : amoxicilline, cefpodoxime proxétil, clarithromycine.

L’arrêté introduit par ailleurs des modifications dans le cahier des charges de la formation des officinaux pour la délivrance d’un antibiotique après un Trod angine ou cystite. Il est précisé que « indépendamment du format de dispensation de la formation, les modalités d’intervention du médecin ou de la sage-femme à l’ensemble des séquences restent libres sous réserve que :

  • un médecin ou une sage-femme puisse répondre aux questions des participants qui relèvent de sa compétence, sous un délai de 48 heures ;
  • à défaut, le formateur est un pharmacien qui atteste avoir été préalablement formé par un médecin ou une sage-femme. »

Par Benoît Thelliez – Le Pharmacien de France

Assurance Maladie : Rappel concernant à la délivrance de Clozapine

Docteur, Chère Consœur, Cher Confrère,

L’Assurance Maladie tient à vous rappeler que la clozapine, Leponex® et génériques, est un médicament à prescription initiale hospitalière annuelle, à prescription réservée à certains spécialistes et à surveillance particulière pendant le traitement.

La prescription de clozapine, en initiation comme en renouvellement, est réservée aux spécialistes en psychiatrie, en neurologie, et en gériatrie.

Ainsi un médecin généraliste ne peut pas prescrire ce traitement.

Selon l’article R.5121-78 du Code de la Santé Publique, « lors de la présentation d’une ordonnance prescrivant un médicament classé dans une des catégories de médicaments soumis à prescription restreinte, le pharmacien s’assure, selon les règles de la présente section, de l’habilitation du prescripteur à le prescrire et, le cas échéant, de la présence, sur l’ordonnance, des mentions obligatoires et de la présentation simultanée de l’ordonnance initiale. »

De même, selon l’arrêté du 28 novembre 2016 relatif aux bonnes pratiques de dispensation des médicaments dans les pharmacies d’officine, « En présence d’une ordonnance, le pharmacien doit vérifier : la qualification du prescripteur selon les médicaments prescrits (prescription initiale hospitalière, prescription réservée à certains spécialistes, médicaments autorisés à être prescrits notamment dans l’exercice de l’art dentaire, aux sages-femmes, aux pédicures-podologues) ».

Vous devez également vérifier avant de délivrer le médicament que le médecin a bien mentionné sur l’ordonnance que la numération formule leucocytaire a été réalisée et que les valeurs observées sont dans la limite des valeurs usuelles.

Lors de la dispensation vous devez inscrire la date, la quantité dispensée sur le carnet de suivi clozapine et y apposer votre tampon et votre signature.Sachant pouvoir compter sur votre implication et votre vigilance, nous vous remercions de l’attention que vous porterez à ces informations.

Nous vous prions de croire, Docteur, Cher Confrère, Chère Consœur, en l’assurance de notre parfaite considération.

Nathalie QUILLON, Médecin Conseil Chef Responsable de l’Échelon Local du Service Médical.

Gérard BERTUCCELLI, Directeur Général de la CPCAM des Bouches-du-Rhône.

Cyclone Chido à Mayotte – Appel aux dons


Samedi 14 décembre, le cyclone CHIDO a durement frappé Mayotte et ses habitants, ainsi que les professionnels de santé qui, pour nombre d’entre eux, se trouvent dans l’incapacité d’exercer leur mission. Seules deux pharmacies ont pu rester ouvertes, sans électricité et avec des conditions d’accès limitées. A ce jour, nous sommes toujours sans nouvelles de confrères coupés du réseau téléphonique. L’hôpital de Mayotte et sa pharmacie sont, quant à eux, très endommagés.

Ces circonstances dramatiques rendent d’autant plus vital l’accès aux services de soins et aux produits de santé. Santé publique France recherche des réservistes sanitaires, dont des préparateurs en pharmacie et des pharmaciens hospitaliers, pour aider l’hôpital de Mamoudzou qui doit faire face à une forte affluence de blessés.

Alors que la France observera lundi une journée de deuil national, la FSPF exprime son soutien à la population mahoraise et souhaite apporter son aide au territoire.

Le Syndicat FSPF des pharmaciens de la Réunion et de Mayotte, rejoint par l’USPO, l’URPS des Pharmaciens de La Réunion ainsi que le Conseil départemental de l’Ordre des pharmaciens, ouvrent dès aujourd’hui, et jusqu’au 15 Janvier 2025, une cagnotte LEETCHI auprès des pharmaciens et de leurs patients. Les dons collectés seront rapidement répartis pour aider la population et les pharmaciens d’officine à répondre à l’urgence de l’accès aux soins.

Vous pouvez accéder à la cagnotte en cliquant sur ce lien.

Les dons recueillis seront reversés à PHI, association à but non lucratif, qui œuvre depuis 40 ans, en faveur de l’accès aux soins et aux médicaments pour les plus démunis, en France et dans les pays en développement. PHI dispose actuellement d’une antenne à Mamoudzou et espère, grâce aux dons, en ouvrir une deuxième sur le territoire afin de pouvoir répondre à la situation.

Pour toute question sur la délivrance du reçu fiscal relatif au don effectué, merci de contacter directement PHI.

Vous trouverez également une affiche ICI pour votre officine afin de sensibiliser vos patients et appeler aux dons.


La Fédération souhaite également accompagner les officines mahoraises sinistrées dans leurs futures démarches.

Elle rappelle que les pharmaciens qui ont été contraints de fermer leur officine ou qui peuvent être conduits à le faire, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire et sociale, peuvent adresser une demande d’aide exceptionnelle à la CAVP, en précisant la durée de fermeture de leur officine. Les aides exceptionnelles accordées par la CAVP le sont à titre personnel et ne sont pas fiscalisées.

Contact CAVP : Julien HURST, adjoint à la Responsable du Département cotisants, au 01 82 82 12 65, ou par courriel (cavp@cavp.fr).

La Commission d’entraide et de solidarité de l’Ordre national des pharmaciens, qui a pour mission de porter assistance aux confrères pharmaciens dans des situations critiques telles que les catastrophes naturelles, peut également être actionnée. Différents dispositifs adaptés peuvent être mis en œuvre : allocations, aides ponctuelles, prêts, avances, exonérations…

Contact CNOP : cesp@ordre.pharmacien.fr

Par ailleurs, le numéro vert ADOP : 0 800 73 69 59 (de 6h à minuit GMT+1, 7 jours sur 7) a été mis en place par l’association Aide et dispositif d’orientation des pharmaciens (ADOP), créée par des pharmaciens. L’association propose un service d’écoute et d’accompagnement aux confrères rencontrant des difficultés.

Enfin, les partenaires sociaux de la branche professionnelle de la Pharmacie d’officine ont, de façon unanime, décidé de mobiliser « Solidarité officine », le fonds de Haut degré de solidarité, dont la gestion est confiée à l’APGIS. Financé par les cotisations prévoyance et santé des pharmacies et de leurs salariés, ce fonds ouvre droit à des aides ciblées vers des publics prioritaires, notamment à l’occasion des coups durs de la vie.

A ce titre, le fonds HDS versera une aide exceptionnelle de 2 000 € à chaque salarié des officines de Mayotte qui en fera la demande et ce, quel que soit l’assureur prévoyance et santé de l’officine dans laquelle il travaille. Cette aide permettra notamment de contribuer à la prise en charge des dépenses immédiates de santé.

Pour en bénéficier, les salariés des pharmacies d’officine devront se connecter au site internet de l’APGIS à l’adresse suivante.

Il leur suffira de renseigner le formulaire mis en ligne, de joindre la copie d’une pièce d’identité, un RIB et la copie d’un bulletin de salaire datant de moins de trois mois. La demande pourra être adressée à l’APGIS par courrier postal ou par courriel jusqu’à la mi-février.

La Fédération, via son syndicat départemental, se tient à la disposition de chacun pour un accompagnement dans ces démarches.

Les Pharmaciens du Sud

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