La Cnam veut un strict contrôle des ordonnances

La rencontre du 19 mars entre la FSPF et la Cnam, dans le cadre des négociations conventionnelles, a mis l’accent sur la lutte contre les fraudes et, en particulier, sur le contrôle des ordonnances par le pharmacien.

Après le premier round de négociations autour de l’avenant économique qui s’est terminé par une réunion plénière le 5 mars dernier, les syndicats ont entamé le second round par un rendez-vous bilatéral avec la Cnam. La rencontre a eu lieu le 19 mars au matin pour la FSPF, qui a préparé ce rendez-vous en cohérence avec l’Uspo (reçue l’après-midi) afin de présenter un front uni.
« Le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme, a insisté sur la nécessité de lutter contre la fraude. Et pour que le pharmacien joue son rôle de gardien des ordonnances, en arrêtant de délivrer systématiquement et en effectuant un contrôle des prescriptions », indique le président de la FSPF. S’il est important d’agir « comme on nous l’a appris à la fac », ajoute Philippe Besset, en vie réelle, les confrères privilégient le besoin du patient.

Changement comportemental

C’est par exemple le cas lorsqu’un traitement anticancéreux est réservé à la prescription hospitalière mais que le prescripteur habituel est absent un certain temps et que le médecin de ville rédige l’ordonnance pour éviter une interruption de traitement. « J’ai dit au directeur général qu’il nous faudrait alors un numéro de téléphone, une instance d’appel, pour nous confirmer ou non le refus de délivrance », explique encore Philippe Besset, mettant en avant le risque de perte de chance pour le patient qui ne peut bénéficier de son traitement. Cette volonté de renforcer le contrôle des ordonnances par le pharmacien reste néanmoins sur la table, même si, selon le président de la FSPF, cela suppose pour la Cnam « de prévenir les médecins, d’informer les patients et d’alerter les pharmaciens que s’ils délivrent quand même, ils ne seront pas remboursés ». Surtout, souligne-t-il, une telle décision n’est pas du ressort du directeur général de l’Assurance maladie mais « doit être prise au plus haut niveau de l’État ». Bien que pour les confrères « ce serait un lourd changement comportemental », Philippe Besset est prêt à discuter de ce contrôle strict des ordonnances, « dès lors qu’on nous donne les moyens techniques, juridiques et économiques » pour mener à bien cette mission, ainsi que « la garantie que les règles soient appliquées partout de la même façon, car il n’y a rien de plus désagréable que de voir partir un patient mécontent qui revient une demi-heure plus tard pour nous dire qu’un confrère lui a donné ce qu’il voulait »

Grand nettoyage

Ayant bien compris que l’objectif de la Cnam est de lutter à tout prix contre la fraude et en particulier contre les ordonnances falsifiées de médicaments chers (300 euros et plus), la FSPF a émis l’idée de réviser la liste des médicaments d’exception. « Ce statut a justement été créé pour renforcer le contrôle sur les médicaments onéreux avec l’utilisation d’une ordonnance spécifique pour éviter toute falsification. » Or, cette liste mérite une mise à jour, affirme Philippe Besset. « Actuellement, 13 millions de boîtes de médicaments d’exception sont délivrées chaque année en officine dont 7 millions qui coûtent moins de 300 euros, certaines valant même 3 euros aujourd’hui. Parallèlement, 3,5 millions de boîtes coûtant plus de 300 euros ne figurent pas sur la liste. Un grand nettoyage permettrait de faire un grand bond en faveur de la sécurisation des prescriptions de médicaments chers. » La Cnam semble intéressée par un travail sur le sujet.

Trois groupes de travail

Quoi qu’il en soit, la base de la négociation est désormais limpide d’un côté comme de l’autre. « La demande de la Fédération, c’est la revalorisation des honoraires de dispensation ; la demande de l’Assurance maladie, c’est de lutter contre le mésusage et contre la fraude. » Pour la suite des négociations, trois groupes de travail ont été arrêtés par les partenaires conventionnels sur les thèmes suivants : les gardes, les biosimilaires et les fraudes. Des réunions sont programmées la première quinzaine d’avril avant une seconde plénière prévue entre le 20 et 25 avril.

Par Mélanie Mazière

22 Mars 2024

source Le Pharmacien de France

La CPAM communique

INFORMATION

Circulation nationale de fausses ordonnances

Bonjour,

Nous vous relayons une information de la CPAM de Seine-Saint-Denis qui souhaite attirer votre attention sur l’utilisation frauduleuse d’ordonnances, établies pour une assurée et son ayant droit, qui circulent pour l’obtention de médicaments.

Circulation nationale de fausses ordonnances établies au nom de Madame SEMMACHE épouse ALI NAJAT née le 09/11/1978.

NIR : 2 78 11 99 352 321 / 63

Les différentes personnes présentent l’attestation de droits suivante :

Cette attestation a été éditée le 05/06/2023 et est valable du 05/06/203 au 04/06/2024.

Si quelqu’un présente cette attestation de droits dans votre officine ou vient sans justificatif d’affiliation, merci de rien délivrer. Toutes les ordonnances présentées avec cette attestation sont fausses, quel que soit le prescripteur.

Nous vous recommandons :

  • de demander les coordonnées de la personne qui se présente (adresse et numéro de téléphone),
  • de refuser de délivrer les médicaments, en apposant “ND” sur l’ordonnance (pour “non délivré”),
  • de conserver une copie de l’ordonnance,
  • de conserver une copie de l’attestation de droits,
  • de communiquer ces éléments à la CPAM de Seine-Saint-Denis via l’adresse email suivante : luttecontrelafraude.cpam-bobigny@assurance-maladie.fr. Vous pouvez également contacter le service de Lutte contre la Fraude de cette CPAM au 01.48.96.37.17,
  • de conserver les éléments de preuves par vidéosurveillance.

Avec toute notre attention,

Votre correspondant Assurance Maladie

(Rappel) Cyberattaque de Viamedis : que faire ?

Notre partenaire Viamedis, opérateur de tiers payant, est victime d’une cyberattaque depuis lundi 29 janvier 2024, par usurpation d’identité du compte d’un professionnel de santé, sur son portail de gestion du tiers payant Viamedis.net.

Cette intrusion malveillante s’est accompagnée d’une violation de données qui a immédiatement conduit Viamedis à procéder à la déconnexion de la plateforme Viamedis.net.

Une plainte a été déposée auprès du Procureur de la République ainsi qu’une notification et une déclaration auprès des autorités compétentes (CNIL, ANSSI).

Le groupe a également mis en place une surveillance continue de ses systèmes d’information pour détecter toute activité anormale. Des investigations sont en cours pour évaluer l’impact de l’intrusion, en collaboration avec les autorités compétentes.

Depuis lundi, la FSPF est en contact étroit avec Viamedis dont les équipes sont mobilisées pour rétablir le service dans les meilleurs délais.

Quelles sont les informations concernées ?

Selon les informations communiquées par Viamedis, des données personnelles de bénéficiaires et de professionnels de santé ont été exposées. La violation des données de ces derniers porte sur la raison sociale, le nom, le prénom, l’adresse électronique, le login Viamedis.net, le numéro de téléphone, l’adresse postale, le RIB, le numéro FINESS, le numéro SIRET, l’appartenance éventuelle à un réseau de soins.

Les professionnels de santé concernés (dont les pharmaciens) ont fait l’objet d’une communication ciblée.

Quelle conduite tenir dans l’immédiat ?

1) Viamedis met à votre disposition un numéro vert dédié pour répondre à toutes vos questions : 0805 62 00 10. Nous vous rappelons que Viamedis ne vous contactera jamais par courriel ou par téléphone dans le but de recueillir une quelconque information.

2) Dans le cas où le mot de passe utilisé pour vous connecter à votre compte Viamedis.net est le même que celui que vous utilisez pour accéder à d’autres sites internet, vous devez de façon urgente modifier ce dernier pour l’ensemble de vos connexions.

3) Nous recommandons également aux pharmaciens ayant reçu l’information ciblée de Viamedis de la transmettre à leur banque.

Sur le tiers payant

Outre la fermeture des services en ligne sur le portail viamedis.net, le service Visiodroits est également désactivé temporairement pour Viamedis. Les virements bancaires ainsi que les informations de paiement (RSP) sont également suspendus.

La convention signée entre la FSPF et Viamedis protège les pharmaciens pratiquant le tiers payant pour les bénéficiaires du groupe et la garantie de paiement des factures est maintenue.

Le directeur général de Viamedis nous a assuré que les engagements concernant le tiers payant seraient honorés.

R+/Resopharma nous a par ailleurs informés que les pharmaciens qui font appel à ses services peuvent continuer à pratiquer le tiers payant et à lui transmettre leurs factures.

R+/Resopharma se chargera de les stocker le temps nécessaire au rétablissement du service par Viamedis.

Mise en garde contre les arnaques au RGPD ciblant les officines

Plusieurs signalements ont porté à la connaissance de l’Ordre national des pharmaciens des pratiques abusives de mise en conformité au RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) ayant visé des pharmaciens titulaires d’officine.

Les pharmaciens d’officine sont la cible de ces arnaques au RGPD, faisant notamment suite à la récente parution du guide pratique “Le pharmacien d’officine et la protection des données personnelles”, issu d’une collaboration entre la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) et l’Ordre national des pharmaciens.

De faux services de mise en conformité de l’officine à la réglementation sur la protection des données sont proposés aux pharmaciens, contre rémunération. Certaines de ces entreprises frauduleuses n’hésitent pas à se faire passer pour la CNIL elle-même.

Pour rappel, aucun paiement n’est exigé par la CNIL pour une mise en conformité de l’officine avec le RGPD.

Si vous êtes victime d’une arnaque ou d’une tentative d’arnaque en ce sens, il est recommandé de porter plainte, d’informer le cas échéant votre conseil régional compétent et de signaler ces faits auprès de la CNIL.

En savoir plus :

source CNOP

Médicaments chers et violence ou menaces

De nombreux confrères nous ont signalé des violences ou des menaces lors d’un refus de délivrance sur des prescriptions douteuses possiblement liées à un trafic sur des médicaments coûteux.

En dehors du fait qu’il faudrait signaler ce type d’évènements à la Police, la CPAM des Bouches du Rhône propose que vous signaliez les faits sur sa boite aux lettres électronique (ci-dessous) en mentionnant les références du “patient” (nom, prénom, numéro de SS et les faits). Il faut espérer que leur action soit plus discrète et plus efficace que celle des forces de l’ordre.

smpacac@cnam-sm.mssante.fr

P.L

Les Pharmaciens du Sud

GRATUIT
VOIR