Nous revenons vers vous pour vous alerter à nouveau sur le problème des ruptures de médicaments. Depuis notre dernière rencontre, les ruptures de stocks de médicaments se sont accentuées : quasiment tous les antibiotiques sont concernés, les corticoïdes (prednisolone, bétaméthasone dont la forme pédiatrique, tous les sirops pour la toux remboursés, toutes les formes pédiatriques de paracétamol… Il devient de plus en plus difficile de délivrer une ordonnance, notamment pédiatrique. Ces ruptures, extrêmement préjudiciables pour nos patients, sont aussi très chronophages (recherche de stocks, appels des prescripteurs, appels des confrères…) pour les pharmaciens déjà bien sous tension par les épidémies hivernales, les diverses grèves des professionnels de santé et les nombreux problèmes de recrutement accentués dans les zones frontalières.
Les pharmaciens sont particulièrement inquiets pour leurs gardes et le font savoir au syndicat des pharmaciens quasiment avant chaque week-end. Les stocks d’urgence des grossistes ne sont pas du tout à la hauteur de la demande. Ainsi, lors des dernières gardes de nombreuses pharmacies nous ont fait remonter l’impossibilité de délivrer l’intégralité des ordonnances. Une pharmacie de garde passe en moyenne entre 30 et 40 flacons de Doliprane sirop, et aujourd’hui n’en reçoit qu’environ 5 flacons par jour par son grossiste.
A ce stress de ne pas pouvoir délivrer des ordonnances urgentes, s’ajoute une augmentation des sollicitations en garde, notamment pour de la « bobologie » pouvant attendre l’ouverture habituelle de la pharmacie. Il n’est pas rare d’avoir maintenant des ordonnances de téléconsultation pour des symptômes bénins en pleine nuit.
Les pharmaciens, épuisés physiquement et moralement, sont inquiets. Face une augmentation importante du prix des matières premières (aluminium, verre, énergie…), est-il encore judicieux de continuer à baisser le prix des médicaments, déjà si bas, accentuant les ruptures en France ?
Aujourd’hui, nous vous sollicitons afin d’organiser et de mobiliser des stocks de garde pour nous permettre d’effectuer un service digne de ce nom.
Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à notre courrier et attendons avec impatience une réponse et une action de votre part.
Les pharmaciens comptent sur vous !
Veuillez recevoir, Monsieur le Directeur, nos salutations les plus distinguées.
La situation épidémiologique s’est rapidement dégradée en Chine après l’abandon de la politique « zéro Covid ». Le pays fait actuellement face à une vague de contaminations associée à de fortes tensions sur le système de santé.
Les autorités sanitaires chinoises n’ont à ce stade pas signalé l’apparition d’un variant émergent préoccupant. Il apparaît toutefois nécessaire de prendre d’ores et déjà des dispositions pour renforcer la surveillance génomique du SARS-CoV-2 sur le territoire national.
Pour ce faire, les mesures suivantes doivent être mises en place :
a) Interrogatoire des personnes dépistées sur un séjour à l’étranger
Il est demandé aux laboratoires et aux professionnels de santé réalisant un dépistage du SARS-CoV-2 de questionner systématiquement toute personne venant se faire tester sur un éventuel séjour à l’étranger dans les 14 jours précédant la date de début des symptômes ou du prélèvement.
En cas de réponse positive, cette mention du séjour à l’étranger (en précisant le pays) fait l’objet d’un renseignement obligatoire de SIDEP (dans le champ « pays de provenance »).
b) Orientation vers un test RT-PCR
Il est demandé aux laboratoires et aux professionnels de santé d’orienter toute personne ayant séjourné à l’étranger et étant arrivée sur le territoire français depuis moins de 48 heures avant l’apparition des symptômes et se présentant pour la réalisation d’un dépistage du SARS-CoV-2 vers la réalisation d’un test RT-PCR (y compris si elle se présente pour la réalisation d’un test antigénique, il convient de lui demander de réaliser un 2nd test RT-PCR si elle est positive afin de pouvoir par la suite adresser le prélèvement pour séquençage).
c) Réalisation du séquençage
Pour les prélèvements positifs des personnes revenant d’une zone de circulation intense du virus et associée à un sur-risque d’émergence de nouvelle souche dans les 48 heures avant l’apparition des symptômes :
Les prélèvements ne doivent pas être criblés, mais directement adressés au CNR des virus respiratoires pour le séquençage.
A date, seule la situation connue en Chine semble justifier une telle consigne.
Pour les prélèvements positifs des personnes revenant d’un autre pays dans les 48 heures avant l’apparition des symptômes :
Il n’est pas nécessaire de transmettre spécifiquement les échantillons au CNR des virus respiratoires. Ces derniers alimenteront la surveillance génomique réalisée en routine via les enquêtes flash notamment.
d) Conduite à tenir pour les cas positifs
La situation ne nécessite pas la mise en œuvre d’une conduite à tenir spécifique pour les personnes positives. La conduite à tenir actuellement en vigueur s’applique.
En complément de ces consignes, les mesures aux frontières sont renforcées :
– L’information aux voyageurs sur la situation sanitaire en Chine et la vigilance à observer au retour en France face à l’apparition de tout signe clinique est renforcée dans les aéroports de Paris ;
– A partir du 5 janvier 2023, tout déplacement vers la France depuis la Chine devra faire l’objet de la présentation au départ de Chine d’un résultat de test antigénique ou RT-PCR négatif datant de moins de 48h. A l’arrivée en France, des tests RT-PCR aléatoires sont proposés depuis le 1er janvier 2023 aux voyageurs de retour de Chine continentale et de Hong-Kong afin d’identifier de façon précoce d’éventuels variants émergents du SARS-CoV-2 ;
– De la même manière, depuis le 31 décembre 2022, le port du masque est obligatoire dans les avions en provenance de la Chine.
Nous vous remercions par avance pour la prise en compte de ces consignes, ainsi que pour votre mobilisation constante tout au long de cette crise sanitaire.
Pr. Jérôme Salomon
Directeur Général de la Santé
Les messages « dgs-urgent » sont émis depuis une boîte à lettres DGS-URGENT@diffusion.dgs-urgent.sante.gouv.fr ou dgs-urgent@dgs.mssante.fr. Pour vérifier qu’ils ont bien été émis par une personne autorisée du ministère de la santé, consultez la liste des messages disponible sur le site Internet du ministère.Source : DGS / Mission de l’information et de la communication / Sous-direction Veille et sécurité sanitaire (VSS)
En ces périodes de pénurie d’amoxicilline , nous avons la chance d’avoir des pharmacies PREF qui vont nous aider à répondre aux prescriptions pédiatriques. Ces pharmacies ont travaillé sur des protocoles très précis et contrôlés pour l’Amoxicilline, mais comme ils le font déjà pour beaucoup de médicaments anti cancéreux, anti coagulants …. où les formes pédiatriques n’existent pas .
Dès à présent l’ANSM le reconnait et nous autorise à délivrer les PMR de ces pharmacies en notant bien toutes les mentions sur l’ordonnance (voir ci-dessous les recommandations ANSM).
Les recommandations concernant les préparations magistrales d’amoxicilline viennent d’être actualisées sur le site de l’ANSM :
« Les pharmaciens peuvent désormais, à titre exceptionnel et temporaire, délivrer directement une préparation magistrale adaptée pour les enfants de moins de 12 ans si le médicament prescrit n’est pas disponible, à savoir : Amoxicilline en poudre pour suspension buvable dosée à 125 mg/5 ml ou 250 mg/5 ml. »
« Cette délivrance doit s’accompagner de la remise d’une fiche d’utilisation aux parents ou aux patients : »
« Le pharmacien doit également informer le prescripteur et porter sur l’ordonnance la mention « préparation magistrale n° (numéro d’ordonnancier) à base d’amoxicilline en remplacement de la spécialité XXX selon la recommandation de l’ANSM ». »
La situation épidémiologique actuelle des virus influenza aviaires hautement pathogènes (virus influenza aviaires du sous-type H5N1 du clade 2.3.4.4b en particulier) se caractérise par leur diffusion extrêmement rapide, observée depuis l’automne 2021 sur la quasi-totalité des continents (Europe, Amérique, Asie et Afrique) :
– La saison hivernale 2021-22 a été marquée par la plus grande épizootie jamais enregistrée en Europe ;
– De plus, ces virus n’ont pas cessé de circuler au cours de la saison estivale, contrairement à ce qui a été observé jusqu’à présent en Europe, et plusieurs foyers d’influenza aviaire hautement pathogènes (IAHP) ont été détectés en France tout récemment, aussi bien dans l’avifaune sauvage que chez les volailles ou les oiseaux captifs ;
– Les conditions favorables à une endémisation de la maladie chez les oiseaux sauvages autochtones font craindre une nouvelle flambée épizootique cet automne-hiver ;
– La détection de plusieurs évènements de passage de la barrière d’espèce chez une diversité croissante de Mammifères sauvages a très nettement augmenté depuis 2021 par rapport aux années antérieures ; une proportion élevée de Mammifères (renards, mammifères marins) retrouvés infectés par ces virus présentent une atteinte des tissus cérébraux ;
– Ce virus a été détecté par RT-PCR chez 4 personnes fortement exposées à des volailles infectées (une au Royaume-Uni en 2021, une aux Etats-Unis en 2022 et deux en Espagne en octobre 2022). Ces détections chez l’Homme étaient toutes caractérisées par une absence de symptômes ou des symptômes très légers, et pour l’une des deux personnes identifiées en Espagne, des analyses sérologiques n’ont pas montré de séroconversion suivant l’exposition. Aucune transmission interhumaine de ce virus n’a été mise en évidence indiquant à ce stade que le virus ne s’est pas adapté à l’espèce humaine.
Des virus influenza porcins circulent également activement en élevage porcin français (https://plateforme-esa.fr/fr/virus-influenza-porcins). Tous les virus influenza porcins présentent un potentiel zoonotique. A titre d’exemple, un cas d’infection humaine par un virus influenza d’origine porcine (H1N2) nécessitant une hospitalisation est survenu en septembre 2021 en Bretagne, sans transmission interhumaine mise en évidence.
Cette situation appelle à une vigilance renforcée vis-à-vis de ces virus, pour assurer leur surveillance et leur détection chez l’Homme et mettre en œuvre les mesures de prévention.
1. Conduite à tenir devant un cas humain suspect ou confirmé de grippe due à un virus influenza aviaire ou porcin
Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a rendu le 10 décembre 2021 un avis relatif à la prévention de la transmission à l’Homme des virus influenza porcins et aviaires. Dans les suites de cet avis, Santé publique France (SpF) a publié le 23 février 2022 une conduite à tenir pour la surveillance et l’investigation des cas de grippe humaine due à un virus influenza d’origine aviaire ou porcine. Ce document, mis à jour le 25 octobre 2022 par SpF, précise notamment la conduite à tenir devant tout cas suspect humain d’influenza aviaire ou porcin, le suivi à mettre en œuvre pour les cas possibles et confirmés et la recherche et le suivi des personnes contacts et des personnes co-exposées.
En complément, la mission nationale de Coordination opérationnelle sur les risques épidémiques et biologiques (COREB) a récemment actualisé sa fiche « Vigilance grippe aviaire » pour la prise en charge de premier recours. Il est important d’interroger tout patient présentant de la fièvre et des signes respiratoires sur ses expositions à risque dans les 10 jours précédant les symptômes (contact avec des oiseaux ou porcins sauvages ou domestiques, ou leurs déjections, surtout en cas d’exposition fréquente prolongée (professionnel) ou contact à moins d’un mètre sans protection avec un patient confirmé d’infection à IAHP ou d’un virus influenza d’origine porcine surtout en cas de symptômes respiratoires chez le patient).
La suspicion de grippe liée à un virus influenza d’origine aviaire ou porcine doit être évoquée pour toute personne symptomatique face à une situation d’exposition à risque à des oiseaux ou porcins domestiques ou sauvages pouvant être infectés et après élimination de l’ensemble des diagnostics différentiels, en premier lieu desquels la grippe saisonnière (impliquant un sous-typage en RT-PCR) et la COVID-19. La personne doit être placée en isolement et ses personnes contacts identifiées et suivies. Un ou plusieurs prélèvement(s) respiratoire(s) doivent être adressé dans les meilleurs délais au Centre national de référence des virus des infections respiratoires pour confirmation du diagnostic de grippe aviaire.
2. Mesures de prévention
a. Vaccination
A la suite d’un avis de la Haute Autorité de santé (HAS), le calendrier des vaccinations publié le 25 avril 2022 a introduit la recommandation de vaccination contre la grippe saisonnière des professionnels exposés aux virus influenza porcins et aviaires dans un cadre professionnel (éleveurs, vétérinaires, techniciens). Cette recommandation est applicable dès à présent pour la campagne 2022-23.
Cette vaccination ne constitue pas une mesure de protection individuelle contre les virus zoonotiques porcins ou aviaires mais limite le risque de réassortiment entre des virus animaux (aviaires ou porcins) et des virus humains et prévient la transmission aux animaux (porcs notamment) des virus de la grippe saisonnière.
b. Autres mesures de prévention
Afin de limiter au maximum les risques, des mesures de protection doivent être respectées par tous les professionnels ou acteurs susceptibles d’être en contact étroit avec des oiseaux et porcins infectés, ainsi qu’avec des sous-produits animaux contaminés (cadavres). Ces mesures doivent être renforcées en cas de circulation d’un virus à potentiel zoonotique avéré (transmission animal/homme).
Les messages « dgs-urgent » sont émis depuis une boîte à lettres DGS-URGENT@diffusion.dgs-urgent.sante.gouv.fr ou dgs-urgent@dgs.mssante.fr. Pour vérifier qu’ils ont bien été émis par une personne autorisée du ministère de la santé, consultez la liste des messages disponible sur le site Internet du ministère.Source : DGS / Mission de l’information et de la communication / Sous-direction Veille et sécurité sanitaire (VSS)