ATTENTION CONTROLES EN COURS! Fraude aux médicaments onéreux : mise en place d’un contrôle renforcé par les pharmaciens

Les médicaments onéreux sont l’objet de trafics de plus en plus nombreux. C’est pourquoi, dans le cadre de la dispensation de médicaments onéreux, une mesure renforçant les missions de vérification du pharmacien est mise en place avec la nouvelle convention.

LE CONTEXTE : DE PLUS EN PLUS DE TRAFICS

Les médicaments onéreux sont l’objet de trafics de plus en plus nombreux, notamment de réseaux organisés cherchant à revendre à l’étranger certains médicaments anticancéreux ou antihépatiques onéreux.

Ces trafics ont plusieurs conséquences :

  • des risques médicaux encourus par les patients en cas de médication sans prescription préalable et sans suivi thérapeutique spécifique compte tenu de la toxicité de certains produits ;
  • des pénuries potentielles sur certains médicaments ;
  • un préjudice financier sur les dépenses de l’Assurance Maladie.

C’est pourquoi une mesure renforçant les missions de vérification du pharmacien dans le cadre de la dispensation de médicaments onéreux a été prévue dans le cadre de la nouvelle convention pharmaceutique.

Cette mesure visant à opérer des contrôles renforcés systématiques d’authenticité des prescriptions pour les médicaments les plus onéreux (ceux dont le prix est supérieur à 300 €) a fait l’objet d’une concertation avec les organisations représentatives des médecins et des pharmaciens, ainsi que des associations de patients et l’Assurance Maladie.

Cette concertation a permis de définir les modalités de mise en œuvre de cette obligation afin de sécuriser la délivrance de ces médicaments tout en garantissant l’accès et la continuité des traitements pour les patients. Cette obligation de contrôle est effective depuis le 24 octobre 2022.

COMMENT CONTRÔLER UNE ORDONNANCE DE MÉDICAMENTS ONÉREUX ?

Lorsqu’un patient présente une ordonnance pour la délivrance d’un médicament d’un prix unitaire public TTC de plus de 300 €, le pharmacien s’assure de l’authenticité de l’ordonnance.

Les modalités de vérification

Les modalités de vérification mises à disposition du pharmacien sont les suivantes :

  • lorsqu’il connait le patient et/ou le prescripteur, l’authentification est immédiate et il n’a pas de vérification particulière à effectuer et il doit indiquer la mention « Délivrance sécurisée » sur l’ordonnance ;
  • lorsque qu’il s’agit d’une ordonnance numérique, l’authenticité est assurée et le pharmacien n’est pas tenu de procéder à ces vérifications ;
  • il vérifie l’ordonnance en consultant la grille de vérification et la base des fausses ordonnances (en cours de déploiement).

S’il n’a pas pu conclure à une fausse ordonnance lors des premières vérifications, il doit vérifier la compatibilité de la prescription avec le parcours de soins du patient, en consultant les informations disponibles le concernant (historique de remboursement, comptes rendus d’hospitalisation ou des lettres de sortie si le patient a activé son dossier « Mon espace santé » et autorisé sa consultation par les professionnels de santé…).

S’il n’a toujours pas pu conclure à l’authenticité de l’ordonnance, il doit contacter le prescripteur exerçant en ville (appel ou courriel) afin de procéder à la vérification. Si l’ordonnance émane d’un prescripteur hospitalier, cette dernière étape n’est pas requise. Sous réserve d’avoir préalablement effectué les vérifications mentionnées avant, la prescription peut être considérée comme validée.

Les mentions à indiquer sur l’ordonnance

Les conclusions de cette vérification doivent systématiquement être indiquée sur l’ordonnance avec les mentions suivantes :

  • « Délivrance sécurisée » ;
  • « Refus de délivrance » ;
  • « Délivrance temporaire ».

Si l’ordonnance est authentifiée ou si le pharmacien connait le patient et/ou le prescripteur, le pharmacien mentionne sur l’ordonnance qu’il a vérifié son authenticité en y inscrivant « Délivrance sécurisée » avant de transmettre une copie à l’Assurance Maladie.

S’il s’avère que l’ordonnance est frauduleuse, le pharmacien refuse la délivrance et inscrit sur l’ordonnance « Refus de délivrance » et transmet une copie à la caisse d’assurance maladie (CPAM).

Pour les ordonnances émises par un professionnel de santé libéral ou salarié d’un centre de santé, ou en l’absence d’information permettant de confirmer l’authenticité de l’ordonnance, le pharmacien délivre le conditionnement minimal associé au traitement. Il inscrit sur l’ordonnance « Délivrance temporaire » et poursuit ses vérifications : il peut notamment prendre contact avec le professionnel de santé libéral prescripteur, s’il n’a pas encore eu lieu, dans le laps de temps entre cette délivrance et son renouvellement éventuel.

ROSP « Bon Usage des Produits de Santé »

L’adhésion à la démarche qualité, mise en place par le « Haut comité qualité officine », constitue l’un des deux indicateurs socles pour bénéficier de la ROSP « Bon usage des produits de santé ».

Cet indicateur requiert une triple action du pharmacien d’officine :

1. Réaliser l’auto-évaluation proposée par le Haut Comité Qualité Officine ;

2. S’inscrire à la newsletter du site demarchequaliteofficine.fr ;

3. Réaliser un programme d’amélioration de la qualité de la pratique grâce à la mise en place de procédures en lien avec les résultats de l’autoévaluation.

ATTENTION : vous devez compléter le questionnaire tous les ans pour bénéficier de la ROSP.

P.L

26 juin 2023 : extension du remboursement de FREESTYLE LIBRE 2

À compter du 26 juin 2023, le remboursement du lecteur FREESTYLE LIBRE 2 et de ses capteurs sera étendu aux patients, âgés d’au moins 4 ans, diabétiques de type 2 déséquilibrés (HbA-1c ≥ 8 %) et sous insulinothérapie non intensifiée (moins de 3 injections par jour).

  • Quel est le rôle des pharmaciens dans le recyclage des capteurs, applicateurs et lecteurs ?

Le capteur du système FREESTYLE LIBRE 2 doit être retiré avant une IRM.

Source règlementaire : Arrêté du 8 juin 2023 portant modification des conditions d’inscription du système flash d’autosurveillance du glucose FREESTYLE LIBRE 2 de la société ABBOTT France inscrit au titre Ier de la liste des produits et prestations remboursables prévue à l’article L. 165-1 du code de la sécurité sociale.

source FSPF

Factures sécurisées Vitale: Attention!!!

Pour obtenir la ROSP « REMU NUM » sans malus et parmi les nombreux objectifs à obtenir, l’utilisation de la carte VITALE pour sécuriser la facturation impose un taux de sécurisation de 67% pour l’année en cours.

N’hésitons pas à le rappeler à nos équipes officinales.

Taux de FSE sécurisées Vitale transmises rapporté à l’ensemble de l’activité de la pharmacie

source ameli.fr
65 %
(2022)
67 % (2023)
69 % (2024)
71 % (2025)
73 % (2026)

Les ordos vont transiter par la messagerie sécurisée de santé

En mai prochain, les patients pourront envoyer leurs ordonnances à leurs pharmaciens depuis « Mon espace santé ».

C’est la directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins de l’Assurance maladie, Marguerite Cazeneuve, qui l’a annoncé à l’occasion d’une conférence qui s’est tenue lors du salon PharmagoraPlus, le 11 mars dernier. À partir du mois de mai, les patients pourront utiliser leur espace numérique de santé, le fameux « Mon espace santé », pour faire parvenir leurs prescriptions à leurs pharmaciens via la messagerie sécurisée de santé (MSS) intégrée. Une nouveauté puisque seuls les professionnels de santé peuvent pour le moment débuter un échange avec leurs patients.

Ce nouveau service, qui permettra donc l’envoi par le patient de ses ordonnances à la ou l’une des pharmacie(s) enregistrées dans son historique, garantira une transmission sécurisée, à l’inverse des pratiques actuelles passant par des messageries personnelles de type Gmail. Dans son Live hebdomadaire, le président de la FSPF a d’ailleurs exhorté ses confrères à doter leur officine d’une « boîte aux lettres organisationnelle MSS d’ici au 15 mai car c’est par son biais que nous allons bientôt recevoir les ordonnances des patients ». Philippe Besset les incite par ailleurs à « télécharger l’application “Mon espace santé” en tant qu’assurés sociaux afin d’avoir un aperçu de son fonctionnement ».
Attention cependant à ne pas confondre l’envoi de prescription par MSS avec l’ordonnance numérique dont l’Assurance maladie prévoit le déploiement complet à la fin de l’année 2024.

Par Benoît Thelliez – Le Pharmacien de France

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