Assurance Maladie : Rappel concernant à la délivrance de Clozapine

Docteur, Chère Consœur, Cher Confrère,

L’Assurance Maladie tient à vous rappeler que la clozapine, Leponex® et génériques, est un médicament à prescription initiale hospitalière annuelle, à prescription réservée à certains spécialistes et à surveillance particulière pendant le traitement.

La prescription de clozapine, en initiation comme en renouvellement, est réservée aux spécialistes en psychiatrie, en neurologie, et en gériatrie.

Ainsi un médecin généraliste ne peut pas prescrire ce traitement.

Selon l’article R.5121-78 du Code de la Santé Publique, « lors de la présentation d’une ordonnance prescrivant un médicament classé dans une des catégories de médicaments soumis à prescription restreinte, le pharmacien s’assure, selon les règles de la présente section, de l’habilitation du prescripteur à le prescrire et, le cas échéant, de la présence, sur l’ordonnance, des mentions obligatoires et de la présentation simultanée de l’ordonnance initiale. »

De même, selon l’arrêté du 28 novembre 2016 relatif aux bonnes pratiques de dispensation des médicaments dans les pharmacies d’officine, « En présence d’une ordonnance, le pharmacien doit vérifier : la qualification du prescripteur selon les médicaments prescrits (prescription initiale hospitalière, prescription réservée à certains spécialistes, médicaments autorisés à être prescrits notamment dans l’exercice de l’art dentaire, aux sages-femmes, aux pédicures-podologues) ».

Vous devez également vérifier avant de délivrer le médicament que le médecin a bien mentionné sur l’ordonnance que la numération formule leucocytaire a été réalisée et que les valeurs observées sont dans la limite des valeurs usuelles.

Lors de la dispensation vous devez inscrire la date, la quantité dispensée sur le carnet de suivi clozapine et y apposer votre tampon et votre signature.Sachant pouvoir compter sur votre implication et votre vigilance, nous vous remercions de l’attention que vous porterez à ces informations.

Nous vous prions de croire, Docteur, Cher Confrère, Chère Consœur, en l’assurance de notre parfaite considération.

Nathalie QUILLON, Médecin Conseil Chef Responsable de l’Échelon Local du Service Médical.

Gérard BERTUCCELLI, Directeur Général de la CPCAM des Bouches-du-Rhône.

Prévention du zona : remboursement du vaccin SHINGRIX


Commercialisé par les laboratoires GLAXOSMITHKINE (GSK) et inscrit dans le calendrier vaccinal depuis le 26 avril 2024 en remplacement de ZOSTAVAX, le vaccin contre le zona SHINGRIX vient d’obtenir son remboursement par l’Assurance maladie, par arrêté du 5 décembre 2024 publié au Journal officiel du 10 décembre 2024.

Depuis le 15 décembre 2024, le vaccin SHINGRIX (CIP n° 3400930141861) est proposé au tarif de 188,37 euros TTC et pris en charge par l’Assurance maladie à hauteur de 65 %, pour les personnes ciblées par les recommandations vaccinales de la Haute Autorité de Santé (HAS) du 29 février 2024.

C’est ainsi que le vaccin SHINGRIX est remboursé dans le cadre de la prévention du zona et des névralgies post-zostériennes chez :

  • les personnes immunocompétentes âgées d’au moins 65 ans ;
  • les personnes âgées d’au moins 18 ans dont le système immunitaire est défaillant, en raison des pathologies innées, acquises ou résultant de traitements immunodépresseurs.

Conformément à la réglementation en vigueur, le vaccin SHINGRIX peut être prescrit et administré par un pharmacien d’officine formé et ayant déclaré son activité de vaccination à l’Ordre des pharmaciens. Ce vaccin pourra également être administré par un préparateur en pharmacie formé, sous la supervision d’un pharmacien d’officine.

Pour rappel, le schéma de primovaccination par SHINGRIX consiste en l’administration de deux doses, avec un intervalle de deux mois entre chaque dose. Si besoin, cet intervalle d’injection peut être compris entre deux et six mois. En cas de dépassement du délai de six mois, il n’est pas nécessaire de recommencer la série vaccinale.

S’agissant des personnes ciblées ayant déjà contracté un zona ou ayant déjà été vaccinées avec ZOSTAVAX, la HAS recommande la mise en œuvre d’un schéma complet avec le vaccin SHINGRIX, après un délai d’au moins un an.

Par ailleurs, le vaccin SHINGRIX peut être administré de façon simultanée avec :

  • un vaccin inactivé contre la grippe saisonnière sans adjuvant ;
  • un vaccin contre les pneumocoques ;
  • un vaccin dTp (diphtérie, tétanos, poliomyélite) ;
  • un vaccin dTcaP (diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite) ;
  • un vaccin ARN contre le Covid-19.

Dans ce cas de figure, les vaccins doivent être administrés sur des sites d’injection différents et il n’existe pas de délai minimal à respecter entre l’administration d’un de ces vaccins et SHINGRIX.

Par mesure de précaution, il est préférable de ne pas utiliser SHINGRIX pendant la grossesse.

Enfin, s’agissant des femmes allaitantes, l’administration du vaccin SHINGRIX doit être évaluée au cas par cas, dans le cadre d’une décision médicale partagée avec l’équipe soignante.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter :

– Arrêté du 5 décembre 2024 modifiant la liste des spécialités remboursables
aux assurés sociaux
 ;
– Avis relatif au prix d’une spécialité pharmaceutique ;
– Site internet de la Haute Autorité de Santé – Recommandations vaccinales contre le zona. Place du vaccin SHINGRIX ;
– Résumé des caractéristiques du vaccin SHINGRIX

Médicaments à base de pseudoéphédrine

Notre présidente locale, Valérie OLLIER, a été interviewée sur les radios EUROPE 1 et SUD RADIO et a précisé aux auditeurs qu’il fallait faire confiance aux pharmaciens qui ont toujours été les gardiens des drogues. Valérie a aussi rappelé que les pharmacies avaient d’autres alternatives que l’eau de mer pour déboucher le nez. 🙂

Plus de dispensation sans prescription à compter du 11 décembre 

Utilisés pour le traitement des symptômes du rhume, les médicaments à base de pseudoéphédrine (vasoconstricteurs) exposent les consommateurs à un risque d’effets indésirables. Depuis de nombreuses années, l’ANSM est particulièrement vigilante quant à la consommation de ces médicaments par le grand public.

Par une décision du 9 décembre 2024, l’ANSM a classé sur la liste I des substances vénéneuses l’ensemble des médicaments contenant de la pseudoéphédrine, quelle que soit leur forme. Les spécialités sous forme nasale (sprays) sont radiées de la liste II et sont donc inscrites sur la liste I. 

En conséquence, à compter de mercredi 11 décembre, les médicaments à base de pseudoéphédrine ne pourront plus être dispensés sans prescription médicale.

Sont concernés les formes orales suivantes :

  • Actifed Rhume
  • Actifed Rhume jour et nuit
  • Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine
  • Dolirhumepro Paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine
  • Humex Rhume
  • Nurofen Rhume
  • Rhinadvil Rhume Ibuprofène/ Pseudoéphédrine
  • Rhinadvilcaps Rhume Ibuprofène/ Pseudoéphédrine

Dans une communication publiée ce jour, l’ANSM annonce qu’une fiche d’information permettant de sensibiliser les patients aux risques associés à l’utilisation de ces médicaments sera mise à la disposition des professionnels de santé afin qu’ils la remettent aux patients lors de la prescription ou de la dispensation de ces médicaments.

Si cette décision répond à un objectif de santé publique en application du principe de précaution, la FSPF a depuis longtemps alerté les autorités sanitaires sur le fait que le listage des vasoconstricteurs oraux ne permettrait pas de faire obstacle aux effets indésirables recensés ainsi qu’aux accidents liés à l’utilisation de ces médicaments, alors que la plupart des Etats membres de l’Union européenne ont fait le choix de maintenir l’accès à ces médicaments en dehors de toute prescription.

Vaccination à l’officine : du nouveau pour les préparateurs en pharmacie !

Publiés au Journal officiel du 5 décembre 2024, deux arrêtés confirment l’inscription dans le droit commun de l’extension des compétences des préparateurs en pharmacie en matière d’administration des vaccins et fixent les conditions de leur intervention en termes de formation requise.

Pour rappel, jusqu’à présent, et conformément aux dispositions de l’arrêté du 1er juin 2021, les préparateurs en pharmacie pouvaient seulement administrer les vaccins contre la grippe saisonnière et le Covid-19. Ils devaient avoir suivi une formation spécifique, dispensée et attestée par un professionnel de santé formé à l’administration des vaccins et intervenir sous la supervision d’un pharmacien formé à l’administration des vaccins ou ayant suivi une formation spécifique à la vaccination contre le Covid-19 et ayant procédé à la déclaration d’activité vaccinale auprès de l’Ordre des pharmaciens.

Depuis le 6 décembre 2024, les préparateurs en pharmacie sont désormais autorisés, toujours sous la supervision d’un pharmacien formé à l’administration ou à la prescription des vaccins ou ayant suivi une formation spécifique à la vaccination contre le Covid-19, à administrer les vaccins mentionnés dans le calendrier des vaccinations en vigueur aux personnes âgées d’au moins 11 ans, selon les recommandations figurant dans ce même calendrier.

Pour ce faire, le préparateur en pharmacie doit :

– avoir suivi l’enseignement relatif à l’administration des vaccins dans le cadre de sa formation initiale ;

– à défaut, avoir suivi une formation délivrée par un organisme ou une structure de formation respectant des objectifs pédagogiques fixés par arrêté.

Le préparateur doit communiquer au pharmacien titulaire de l’officine une attestation de suivi délivrée par l’organisme ou la structure de formation concernée.

Le préparateur en pharmacie est dispensé du suivi de cette formation lorsqu’il a déjà suivi la formation spécifique à la vaccination contre le Covid-19, dispensée et attestée par un professionnel de santé formé à l’administration des vaccins, dès lors qu’il n’administre que les vaccins contre la grippe saisonnière et le Covid-19.

Le préparateur en pharmacie doit alors communiquer au pharmacien titulaire de l’officine une attestation de suivi de cette formation spécifique.

Dès lors, les préparateurs en pharmacie n’ayant pas suivi l’enseignement à l’administration vaccinale dans le cadre de leur formation initiale et ceux déjà formés à l’administration des vaccins contre la grippe saisonnière et le Covid-19 devront suivre une formation complémentaire pour pouvoir administrer l’ensemble des vaccins inscrits dans le calendrier vaccinal, dans les conditions précitées.

Afin de vous aider dans la mise en œuvre de ces mesures, en vigueur depuis le 6 décembre 2024, nous avons conçu, pour vous, un tableau synthétique.

Le pharmacien d’officine est habilité à percevoir des honoraires de vaccination en contrepartie de la supervision des préparateurs en pharmacie durant l’administration des vaccins.

Enfin, la compétence vaccinale des préparateurs en pharmacie en matière de vaccination étant désormais pérennisée et élargie, nous estimons que cette activité s’inscrit dorénavant, au même titre que la délivrance des médicaments, parmi les tâches inhérentes au métier de préparateur en pharmacie. A ce titre, les pharmaciens titulaires qui souhaitent mettre en place ou développer l’activité vaccinale dans leur officine peuvent demander à leurs préparateurs en pharmacie de réaliser cette mission, le cas échéant en les envoyant préalablement en formation dans le cadre du plan de développement des compétences (PDC, ex plan de formation).

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter :

– Arrêté du 4 décembre 2024 modifiant l’arrêté du 8 août 2023 fixant la liste des vaccins que certains professionnels de santé et étudiants sont autorisés à prescrire ou administrer et la liste des personnes pouvant en bénéficier en application des articles L. 4151-2, L. 4311-1, L. 5125-1-1 A, L. 5126-1, L. 6153-5, L. 6212-3 du code de la santé publique ;

– Arrêté du 4 décembre 2024 modifiant l’arrêté du 8 août 2023 fixant le cahier des charges relatif aux conditions techniques à respecter pour exercer l’activité de vaccination et les objectifs pédagogiques de la formation à suivre par certains professionnels de santé en application des articles R. 4311-5-1, R. 5125-33-8, R. 5126-9-1 et R. 6212-2 du code de la santé publique ;
– Site internet du ministère de la Santé et de l’Accès aux soins – Le calendrier des vaccinations

Dépistage du VIH en pharmacie : c’est parti !

5 500 hommes et femmes ont découvert leur séropositivité sur le sol français l’an dernier. C’est un millier de plus qu’en 2022 rapportait Santé Publique France le 11 octobre 2024.

En 2023, le délai médian entre la contamination et le diagnostic reste trop long : 1,9 ans.

Plus de 10 000 personnes vivent encore avec le VIH en 2023 …sans le savoir ! « Une part de la population ne se dépiste pas suffisamment » selon Santé Publique France. Un dépistage plus précoce permet en effet de limiter les contaminations car une personne qui se sait infectée limitera ses occasions de transmettre le virus.

L’objectif de la Stratégie Nationale de Santé Sexuelle est d’éradiquer l’épidémie de VIH d’ici 2030. Dans cette perspective, il est désormais possible de se faire dépister chez son pharmacien !

Les syndicats de pharmaciens USPO et FSPF se sont associés à la Société Française de Lutte contre le Sida et ont travaillé de concert ces deux dernières années pour initier désormais cette nouvelle offre de dépistage de proximité.

Ainsi six pharmacies des Alpes Maritimes de la CPTS de la Riviera Française en lien avec le COREVIH PACA Est se sont formées à la réalisation du test rapide qui ne prend qu’une minute ainsi qu’à l’approche globale en santé sexuelle permettant une pris en charge efficiente. Elles sont les premières en France à pouvoir désormais dépister le VIH dans leur officine.

Le test rapide du VIH en pharmacie se réalise sans ordonnance, il est anonyme, confidentiel, gratuit et son résultat fiable est immédiat.

D’autres régions françaises (Guyane, Martinique, Ile-de-France, Grand-Est) travaillent actuellement à l’élargissement de cette offre avec l’objectif de la voir s’étendre à des centaines de pharmacies en 2025.

Premiers acteurs de proximité dans le champ de la santé, les pharmaciens qui accompagnent les patients tout au long du parcours de soins, voient leurs missions s’étoffer depuis quelques années en particulier en matière de prévention (vaccination, dépistage).

L’accessibilité et le maillage national des officines offrent potentiellement des milliers de lieux de dépistage additionnels pour le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles.

Philippe Besset, Président – FSPF

Pierre-Olivier Variot, Président – USPO

Les Pharmaciens du Sud

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