Préparations magistrales : quelle prise en charge en cas de rupture ?


Fin avril dernier, le ministère de la Santé réunissait la Caisse nationale d’Assurance maladie (CNAM), l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), les syndicats des pharmaciens titulaires d’officine ainsi que les représentants des pharmacies spécialisées dans la réalisation des préparations magistrales, afin de clarifier le régime de prise en charge des préparations magistrales, en cas de pénurie de médicaments.

Depuis la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2024, la réalisation de préparations magistrales pour faire face aux tensions ou ruptures d’approvisionnement d’un médicament d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) est autorisée, sous réserve de publication d’une recommandation en ce sens établie par le directeur général de l’ANSM et publiée sur son site internet.

Ce dispositif déroge aux articles L.5121-1 du code de la santé publique et R.163-1 du code de la sécurité sociale qui autorisent la réalisation et la prise en charge des préparations magistrales en l’absence de spécialité pharmaceutique adaptée ou disponible, cette indisponibilité étant généralement comprise au sens d’une rupture de stock, d’une tension ou d’un arrêt de commercialisation.

Au cours de cette réunion, les autorités sanitaires ont en effet confirmé que seules les préparations magistrales ayant fait l’objet d’une recommandation de l’ANSM ainsi que d’un arrêté fixant le tarif servant de base de remboursement et le prix de vente au public peuvent être prises en charge par l’Assurance maladie, quel que soit le médicament concerné, y compris lorsque les patients disposent d’une prescription médicale de préparation magistrale.

Il en résulte que :

· les préparations magistrales n’ayant pas fait l’objet d’une recommandation spécifique publiée sur le site internet l’ANSM ne peuvent en aucun cas être dispensées ;

· les préparations magistrales ayant donné lieu à une recommandation de l’ANSM mais pour lesquelles aucun arrêté n’a été pris pour fixer le prix de vente et les conditions de prise en charge demeurent à la charge des patients, y compris en cas de présentation d’une ordonnance.

Par conséquent, toute présentation de l’une de ces préparations magistrales au remboursement vous expose au risque d’une procédure d’indu par votre caisse d’Assurance maladie.

Soucieuse de garantir l’accès des patients aux médicaments, la FSPF considère que les préparations magistrales doivent être autorisées et prises en charge dès la rupture de production industrielle d’un médicament, afin de pouvoir assurer la continuité des traitements concernés.

Dans ce contexte, la FSPF a saisi le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins pour l’alerter sur les conséquences de cette situation en termes de santé publique, rappeler le rôle essentiel des préparations magistrales pour pallier les ruptures d’approvisionnement et surtout, demander davantage de réactivité dans la publication des textes nécessaires à leur prise en charge par l’Assurance maladie.

A la suite de notre saisine et en réponse aux ruptures d’approvisionnement impactant depuis plusieurs mois les médicaments à base de sertraline, les autorités sanitaires ont autorisé la dispensation et la prise en charge des préparations magistrales de sertraline, en publiant de façon quasi-concomitante une recommandation de l’ANSM en ce sens ainsi qu’un arrêté fixant le prix de vente et les conditions de prise en charge de ces préparations magistrales.

La FSPF déplore toutefois l’absence de concertation et de transparence des autorités sanitaires dans la fixation du prix de vente au public des préparations magistrales. Outre un manque de considération à l’égard de notre profession, cette fixation unilatérale de prix de vente extrêmement bas a conduit un nombre significatif d’officines sous-traitantes à interrompre la réalisation de ces préparations magistrales.

La semaine prochaine, la FSPF sera reçue au cabinet du Yannick NEUDER, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, et ne manquera pas d’alerter sur la gravité de la situation et l’urgence d’une révision des tarifs des préparations magistrales.

Sertraline : des préparations magistrales enfin autorisées mais à un tarif inacceptable !

En réponse aux ruptures d’approvisionnement impactant depuis plusieurs mois les médicaments à base de sertraline, les autorités sanitaires ont décidé de mettre en place un dispositif temporaire visant à prévenir toute interruption de traitement. Conformément à la recommandation de remplacement formulée par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM)en cas d’indisponibilité d’une spécialité à base de sertraline vous êtes désormais autorisés à la remplacer par une préparation magistrale de sertraline.  

La FSPF n’a cessé d’alerter sur les difficultés d’approvisionnement en sertraline qui persistent depuis plusieurs mois sans qu’aucune réponse n’ait été apportée dans des délais raisonnables. S’agissant de la rémunération, une fois de plus, nous déplorons la fixation de tarifs extrêmement bas. Comme d’habitude, ces montants ont été arrêtés unilatéralement par le ministère de la Santé, sans aucune concertation préalable avec les représentants de la profession. Aux côtés des représentants des préparatoires, nous  demandons au ministère de la Santé une réévaluation de la rémunération fixée en contrepartie de notre prestation.

Vous trouverez ci-après les modalités de remplacement et de facturation des préparations magistrales de sertraline.

1)  Modalités de mise en œuvre

La recommandation de remplacement de l’ANSM prévoit qu’en cas d’indisponibilité de la spécialité de sertraline initialement prescrite, vous avez la possibilité à titre exceptionnel et temporaire, de délivrer une préparation magistrale de sertraline 25 mg et/ou 50 mg en remplacement du médicament indisponible.

Ce remplacement peut être effectué sans que le patient ne vous présente une nouvelle ordonnance et sous réserve que la préparation magistrale délivrée permette d’administrer la posologie prescrite.

Le remplacement de la spécialité prescrite par une préparation magistrale doit respecter la dose totale journalière prescrite et les modalités de prise déterminées selon le tableau d’équivalence suivant :

Afin de faciliter la mise en œuvre de ce dispositif, l’ANSM mettra prochainement à votre disposition une monographie.

2)  Modalités de dispensation des préparations magistrales

Lors de la première dispensation d’une préparation magistrale de sertraline pour un patient, vous devez obligatoirement informer le prescripteur de ce remplacement par tous moyens appropriés.

Lors de la délivrance de ces préparations magistrales, vous êtes tenus de :

  • Informer le patient du remplacement effectué et lui expliquer de manière claire les modalités de prise de la préparation magistrale.
  • Conseiller au patient de consulter son médecin en cas de survenue d’effets indésirables ou de symptômes jugés inhabituels, ou encore si le patient constate que le traitement n’agit pas comme d’habitude.
  • Inscrire sur l’ordonnance la mention suivante : « Préparation magistrale n° (numéro d’ordonnancier) à base de sertraline en remplacement de la spécialité à base de sertraline prescrite, selon la recommandation de l’ANSM », ainsi que la posologie correspondante.
  • Remettre au patient les fiches d’utilisation, disponibles sur le site de l’ANSM.

3)  Tarification et facturation

Un arrêté publié au Journal officiel du 14 mai 2025 fixe les tarifs de ces préparations, tarifs applicables à compter du 15 mai.

Les préparations magistrales à base de sertraline seront facturées à l’Assurance maladie au moyen d’un code acte « PMR » et seront remboursées à hauteur de 65 %.

Le prix de vente au public de ces préparations magistrales est fixé dans les conditions suivantes :

Lors de la dispensation, il convient de veiller à dispenser le conditionnement de la préparation le plus économique compatible avec la délivrance pour un mois.

Non, c’est non

Immense respect et reconnaissance à SN2P et à Pref qui ont osé dire NON!

Qui ont osé assumer le fait que notre devoir de santé publique ne doit pas nous faire tout accepter au risque de mettre nos structures et nos équipes en danger!

Qui ont osé assumer le fait que les préparatoires et leurs équipes n’ont pas à assumer les insuffisances de nos instances!

Que cela nous serve de leçon à nous représentants des officines françaises qui meurent de cette honneur d’être des professionnels de santé engagés!

Je le répète ! Les charges ne se payent pas en faisant des révérences! Prenons exemple !

Cynthia GUICHARD

Vice-Présidente du syndicat général des pharmaciens des Bouches du Rhône

NDLR: Sébastien GALLICE, président des PREF, est aussi vice-président de notre syndicat départemental.

TROD Cystite – quelques infos à posséder:

Il s’agit d’un outil de diagnostic destiné aux professionnels de santé, dont les pharmaciens.

Son objectif est de faciliter le dépistage des maladies infectieuses en ayant une plus grande proximité avec les patients.

Voici la fiche de PHARMAPRAT à télécharger:

A lire

ameli.fr : Dépistage des cystites simples à l’officine

ameli.fr : Logigrammes

Synthèse de dépistage à transmettre au médecin

Arrêté du 17 juin 2024 sur la dispensation d’antibiotiques sans prescription

Arrêté du 17 juin 2024 relatif à la tarification pour la réalisation des TROD

Vaccination : calendrier vaccinal 2025

La Semaine européenne de la vaccination, coordonnée en France par le ministère chargé de la Santé et Santé publique France, se déroule du 27 avril au 3 mai. En parallèle, le calendrier vaccinal 2025 vient d’être publié. Focus sur les nouvelles recommandations vaccinales et les outils d’information mis à disposition.

Principales nouveautés du calendrier vaccinal 2025

Infections à méningocoques

  • Nourrissons :
    Depuis le 1er janvier 2025, la vaccination contre les méningocoques ACWY et la vaccination contre le méningocoque B sont obligatoires chez le nourrisson.
  • Adolescents et jeunes adultes :
    La vaccination contre les méningocoques ACWY est recommandée chez tous les adolescents âgés de 11 à 14 ans indépendamment de leur statut vaccinal. Dans le cadre du rattrapage vaccinal, cette vaccination contre les méningocoques ACWY est également recommandée entre 15 et 24 ans révolus.

La vaccination contre le méningocoque B peut être proposée aux personnes âgées de 15 à 24 ans révolus.

Infections à pneumocoques

Élargissement de la recommandation vaccinale à toutes les personnes âgées de 65 ans et plus (auparavant limitée à celles présentant certaines comorbidités), selon un schéma vaccinal à dose unique avec le vaccin Prevenar 20.

Dengue

Introduction d’une recommandation vaccinale aux Antilles, en Guyane, à Mayotte et à La Réunion, pour :

  • les enfants et les adolescents âgés de 6 à 16 ans résidant dans ces territoires et ayant un antécédent documenté de dengue ;
  • les personnes âgées de 17 à 60 ans résidant dans ces territoires et présentant des comorbidités (drépanocytose, hypertension artérielle compliquée, diabète, obésité, insuffisance rénale, affections cardio-pulmonaires chroniques, autres hémoglobinopathies, thrombocytopathies), avec ou sans antécédent de dengue.

Le schéma vaccinal recommandé consiste en deux doses de vaccin Qdenga espacées de 3 mois, réalisées en période inter-épidémique. En cas d’infection récente à la dengue, il est recommandé d’attendre un délai de 6 mois avant d’administrer la 1re dose.

Coqueluche

Si la mère n’a pas été vaccinée pendant la grossesse ou si elle a accouché moins d’un mois après la vaccination : ajout d’un rappel dTCaP pour les adultes de l’entourage du nouveau-né âgés de plus de 25 ans si la dernière vaccination coquelucheuse remonte à 5 ans ou plus (au lieu d’un délai de 10 ans en l’absence d’épidémie).

Infections à VRS

  • Femmes enceintes : la vaccination contre le VRS avec le vaccin Abrysvo, est recommandée chez la femme enceinte entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée (SA), en amont de la période épidémique et jusqu’à la fin de cette période.
  • Personnes âgées : la vaccination saisonnière (entre septembre et janvier) contre le VRS est recommandée pour les plus 75 ans et les personnes entre 65 ans et 74 ans présentant des pathologies respiratoires chroniques ou cardiaques susceptibles de décompensation lors d’une infection à VRS : utilisation sans préférence des vaccins Abrysvo, Arexvy ou mRESVIA, selon un schéma à une dose.

Les recommandations pour les personnes âgées de 65 ans et plus seront effectives dès lors que ces vaccins seront pris en charge par l’assurance maladie dans le cadre du droit commun.

Rougeole, oreillons, rubéole

Dans un contexte actuel d’augmentation du nombre de cas de rougeole en France et à l’international, il convient de poursuivre le rattrapage des personnes non ou insuffisamment vaccinées : personnes nées après 1980 n’ayant reçu aucune dose ou une seule dose de vaccin trivalent ROR ou encore leur première dose de vaccin avant l’âge de 12 mois.

La stratégie de vaccination contre le chikungunya est amenée à faire l’objet de recommandations actualisées en 2025, en fonction des nouvelles données disponibles sur l’efficacité et la sécurité des vaccins, ainsi que des données épidémiologiques.

Semaine européenne de la vaccination

Cette campagne, orchestrée chaque année au niveau national par le ministère chargé de la Santé et Santé publique France et pilotée en régions par les ARS, se déroule du 27 avril au 3 mai. Elle a pour objectif de mobiliser les professionnels de santé et le public autour de la vaccination. Cette année, l’accent est mis sur la vaccination des séniors.

Cette semaine est l’occasion de relayer auprès du public les recommandations vaccinales en vigueur, de répondre à ses questions sur la vaccination, de lui proposer de vérifier son statut vaccinal et d’effectuer si besoin les rappels et les rattrapages recommandés.

Pour rappel, depuis 2022, le carnet de vaccination électronique est inclus dans l’espace numérique en santé Mon espace santé. Il permet aux professionnels de santé comme aux usagers de renseigner les vaccinations réalisées et de connaître les prochaines vaccinations prévues selon l’âge.

Des ressources pour (s’)informer

Le Cespharm met à votre disposition une sélection d’outils sur la vaccination destinés au public et aux professionnels de santé, parmi lesquels :

  • l’affichette et les cartes postales (disponibles en 2 versions : chez « la personne âgée de 65 ans et plus » et « l’ensemble de la population ») présentant le calendrier vaccinal simplifié en vigueur ;
  • deux documents sur la vaccination contre les méningocoques ABCWY : une brochure destinée aux parents concernés et un document d’information professionnelle ;
  • des outils sur la vaccination anti-HPV :  des brochures à remettre au public (dont un dépliant d’information accessible à tous) et un argumentaire destiné aux professionnels de santé.

Le site de référence vaccination-info-service.fr, proposé par le ministère chargé de la Santé et Santé publique France depuis 2017, rassemble l’ensemble des informations scientifiquement validées sur cette thématique.

Documents associés :

Liens utiles :

Source : actualité Cespharm du 30/04/2025

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