Les pharmaciens d’officine ont, le 1er juillet, participé en masse à un mouvement interprofessionnel historique afin de dénoncer la trahison du Gouvernement envers les soignants.
La canicule qui frappe le pays n’a pas entamé leur détermination : plus de 5 000 soignants se sont mobilisés sur tout le territoire, dont 3 000 présents sur l’esplanade des Invalides. Il s’agissait, pour les pharmaciens, de protester contre la baisse du plafond des remises sur les médicaments génériques et la faiblesse des remises proposées sur les médicaments biosimilaires et hybrides. Partout en France, ce sont plus de 90 syndicats départementaux qui ont appelé à la grève des gardes, à la demande des deux syndicats représentatifs de la profession.
A proximité immédiate de l’Assemblée nationale, la FSPF a alerté les nombreux députés qui lui ont rendu visite sur son stand sur les conséquences catastrophiques de cette décision : une économie officinale asphyxiée, 800 pharmacies menacées de fermeture immédiate, 20 000 emplois sur la sellette, et des millions de patients potentiellement privés de service de santé de proximité. Dans la foulée, des députés ont interpellé Yannick NEUDER, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, sur la situation du réseau officinal, à l’occasion de la séance de questions au Gouvernement à l’Assemblée nationale.
Au terme d’une manifestation qui l’a conduite jusqu’au ministère de la Santé, la FSPF a été reçue, au côté notamment des représentants des masseurs-kinésithérapeutes, par le ministre. Le président BESSET a exigé que le Gouvernement tienne ses engagements pour soutenir l’économie officinale, préserver les pharmacies de proximité et garantir un accès aux soins et aux produits de santé. Il a également plaidé pour le respect du dialogue conventionnel et des engagements pris par le ministère de la Santé.
Après un propos liminaire lénifiant empreint de vagues promesses, Yannick NEUDER a mis en avant le déficit de l’Assurance maladie pour s’opposer à la demande de maintien du plafond de remises à son niveau actuel. Pour le ministre, l’avis du comité d’alerte de l’ONDAM du 18 juin dernier rebat les cartes et contraint le Gouvernement à des mesures d’économies. Il a toutefois annoncé avoir signé un arrêté prorogeant pour quelques semaines le plafond de remises génériques à 40 %, le temps que ses services finalisent de nouvelles propositions.
Monsieur le ministre, les pharmaciens ne sauraient se payer de promesses. La méthode de travail suivie est inacceptable et traduit un manque de considération pour une profession de plus en plus mise à contribution pour son apport à la santé publique. Le respect de la parole donnée est un préalable indispensable au retour de la confiance entre les pharmaciens et les pouvoirs publics.
C’est la raison pour laquelle, réunie aujourd’hui en conseil d’administration, la FSPF a confirmé la poursuite de la grève des gardes et décidé de suspendre sa participation aux négociations en cours de l’accord conventionnel interprofessionnel relatif aux maisons de santé pluriprofessionnelles. Les interlocuteurs de la FSPF ayant indiqué que le Gouvernement devrait rapidement arbitrer ce dossier, une assemblée générale extraordinaire sera convoquée d’ici la fin du mois de juillet afin d’arrêter la liste et le calendrier des actions qui seront, le cas échéant, mises en œuvre.
Un seul objectif : le retrait de la mesure.
Site de la mobilisation : https://www.mobilisationpharmaciens.com/