Les préparateurs autorisés à administrer les vaccins du calendrier vaccinal

Le texte, attendu depuis plus d’un an, vient d’être publié au lendemain de la censure du gouvernement Barnier. Un arrêté paru au Journal officiel ce 5 décembre autorise les préparateurs en pharmacie à administrer tous les vaccins du calendrier vaccinal, aux patients âgés de 11 ans et plus.

Un acte qui devra se faire « sous la supervision d’un pharmacien formé à l’administration ou à la prescription de vaccins », rappelle l’arrêté.

Le texte rend par ailleurs pérenne la possibilité pour les préparateurs d’administrer le vaccin Covid ou celui « contre la grippe saisonnière aux personnes âgées de onze ans et plus, ciblées ou non ciblées par les recommandations vaccinales ». Une possibilité jusqu’alors accordée de manière dérogatoire.

Censure du Gouvernement Barnier : la FSPF demande la fixation rapide d’un nouveau cap

[Communiqué de presse 05/12/2024]

Ce mercredi, l’Assemblée nationale a censuré le Gouvernement de Michel BARNIER après le recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, rejetant par la même occasion le texte du PLFSS sur lequel sénateurs et députés s’étaient entendus la semaine dernière.

Sauf retournement de situation, les pharmaciens ne bénéficieront pas des avancées inscrites dans le projet et, en particulier, de la possibilité, soutenue par la FSPF, d’obtenir des remises sur les médicaments hybrides et biosimilaires. Les quelques réponses apportées par le texte aux pénuries de médicaments, telles que la généralisation du DP-Ruptures ou l’extension de la substitution en cas de risque de rupture, sont également abandonnées.

Selon toute vraisemblance, une loi spéciale devrait intervenir rapidement pour permettre aux organismes de sécurité sociale de fonctionner, aux assurés sociaux de bénéficier de leurs prestations et au système de santé d’assurer sa mission. Elle se limitera cependant à des mesures purement financières, actant un surplace regrettable pour l’accès aux soins et la santé publique.

C’est donc une mauvaise nouvelle pour l’officine comme pour les patients. Pour autant, les avancées pour la profession ayant largement fait consensus, la FSPF veut croire qu’elles ne sont pas définitivement abandonnées et fera le nécessaire pour qu’elles soient rapidement réintégrées dans un futur vecteur législatif.

Dans cette période de turbulence, la FSPF reste mobilisée pour accompagner les pharmaciens et soutenir le réseau officinal. Elle se félicite de la publication du décret « territoires fragiles » et, surtout, de la signature de l’avenant n° 1 à la convention nationale pharmaceutique et de la mise en œuvre de ses premières avancées qui, dans ce contexte politique instable, sécurisent économiquement le réseau officinal jusqu’en 2027. D’autres chantiers doivent encore être menés à bien, notamment la valorisation économique du renouvellement par les pharmaciens des traitements pour trois mois, tout récemment autorisé.

Pour ce faire, les orientations des politiques de santé devront être rapidement définies par la future équipe gouvernementale. La santé ne peut attendre et la prise en charge des patients ne peut être suspendue aux discordes politiques.

Dépistage du VIH en pharmacie : c’est parti !

5 500 hommes et femmes ont découvert leur séropositivité sur le sol français l’an dernier. C’est un millier de plus qu’en 2022 rapportait Santé Publique France le 11 octobre 2024.

En 2023, le délai médian entre la contamination et le diagnostic reste trop long : 1,9 ans.

Plus de 10 000 personnes vivent encore avec le VIH en 2023 …sans le savoir ! « Une part de la population ne se dépiste pas suffisamment » selon Santé Publique France. Un dépistage plus précoce permet en effet de limiter les contaminations car une personne qui se sait infectée limitera ses occasions de transmettre le virus.

L’objectif de la Stratégie Nationale de Santé Sexuelle est d’éradiquer l’épidémie de VIH d’ici 2030. Dans cette perspective, il est désormais possible de se faire dépister chez son pharmacien !

Les syndicats de pharmaciens USPO et FSPF se sont associés à la Société Française de Lutte contre le Sida et ont travaillé de concert ces deux dernières années pour initier désormais cette nouvelle offre de dépistage de proximité.

Ainsi six pharmacies des Alpes Maritimes de la CPTS de la Riviera Française en lien avec le COREVIH PACA Est se sont formées à la réalisation du test rapide qui ne prend qu’une minute ainsi qu’à l’approche globale en santé sexuelle permettant une pris en charge efficiente. Elles sont les premières en France à pouvoir désormais dépister le VIH dans leur officine.

Le test rapide du VIH en pharmacie se réalise sans ordonnance, il est anonyme, confidentiel, gratuit et son résultat fiable est immédiat.

D’autres régions françaises (Guyane, Martinique, Ile-de-France, Grand-Est) travaillent actuellement à l’élargissement de cette offre avec l’objectif de la voir s’étendre à des centaines de pharmacies en 2025.

Premiers acteurs de proximité dans le champ de la santé, les pharmaciens qui accompagnent les patients tout au long du parcours de soins, voient leurs missions s’étoffer depuis quelques années en particulier en matière de prévention (vaccination, dépistage).

L’accessibilité et le maillage national des officines offrent potentiellement des milliers de lieux de dépistage additionnels pour le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles.

Philippe Besset, Président – FSPF

Pierre-Olivier Variot, Président – USPO

Automesure de la tension: nouveau protocole 2024

L’automesure consiste à mesurer sa tension à domicile le matin et le soir pendant 3 jours de suite, avec un tensiomètre automatique.

Protocole de mesure de la pression artérielle à domicile (automesure)

selon la recommandation ESC 2024

La mesure de la pression artérielle du matin doit être effectuée au moment du petit déjeuner et pas immédiatement après le réveil. La mesure du soir doit être effectuée avant le coucher en position assise. 

  1. Mesure après 5 min, assis confortablement dans un environnement calme.
  2. Utiliser un appareil de mesure de la pression artérielle validé avec un brassard de taille appropriée en fonction de la circonférence du bras.
  3. Mesurer la PA dans une pièce calme après 5 minutes de repos, le bras et le dos soutenus.
    1. Obtenir deux mesures consécutives, à 1 minute d’intervalle maximum sans changer de bras.
  4. Le report de la fréquence cardiaque (PULSE sur les tensiomètres automatique) n’est pas indispensable car il n’existe pas de relation entre les valeurs de la tension et le chiffre de fréquence cardiaque. De plus les tensiomètres automatiques ne sont pas des appareils ayant été validés pour la mesure de la fréquence cardiaque. La valeur affichée est indicative et parfois non valide (en cas d’arythmie cardiaque en particulier) .
  5. Faire sur 12 mesures au minimum le calcul de la moyenne de la SYS et de la DIA. Des applications peuvent réaliser automatiquement le calcul de la moyenne. La FRHTA comme de nombreuses sociétés savantes recommande d’utiliser suiviHTA l’application gratuite et validée par des experts de l’HTA.

Dispensation supplémentaire exceptionnelle de médicaments et de DM par le pharmacien d’officine dans la limite de 3 mois

Le décret est paru au Journal Officiel du 28 novembre 2024 et entré en vigueur dès le lendemain. Il étend à trois mois la possibilité d’une dispensation supplémentaire exceptionnelle par le pharmacien d’officine, dans le cadre d’un traitement chronique, de médicaments et de dispositifs médicaux (DM). 

Initialement, ce dispositif était applicable pour le renouvellement exceptionnel de médicaments, dans la limite d’une seule boîte par ligne d’ordonnance. La LFSS pour 2022 a étendu cette mesure aux dispositifs médicaux, puis la loi Rist a prolongé la délivrance exceptionnelle d’un à trois mois. 

Ainsi, afin d’éviter toute interruption de traitement préjudiciable à la santé du patient, le pharmacien peut désormais dispenser, à titre exceptionnel, et dans la limite de trois mois par délivrance d’un mois, les médicaments et DM nécessaires à la poursuite d’un traitement chronique (ordonnance rédigée pour trois mois au minimum).

La DGS ayant confirmé que l’Arrêté du 5 février 2008 était toujours applicable, les médicaments stupéfiants, assimilés stupéfiants et ceux dont la durée de prescription est limitée restent exclus du dispositif et ne peuvent donc pas faire l’objet de cette dispensation exceptionnelle supplémentaire. 

Le pharmacien doit dispenser le conditionnement le plus économique compatible avec la délivrance pour un mois, sur présentation d’une ordonnance renouvelable dont la durée de validité est expirée. La première délivrance intervient dans le mois suivant l’expiration de l’ordonnance.

En présence d’une prescription électronique, le pharmacien doit renseigner via les téléservices de l’Assurance Maladie accessibles à partir des  logiciels d’aide à la dispensation (LAD), le nombre de boîtes délivrées et indiquer la mention « dispensation supplémentaire exceptionnelle”.

En l’absence de prescription électronique, le pharmacien doit reporter sur l’ordonnance ces mêmes informations ainsi que la date de délivrance et le timbre de l’officine.

Le pharmacien doit informer le prescripteur par des moyens de communication sécurisés.

Le décret précise par ailleurs que les médicaments et dispositifs médicaux dont la prise en charge par l’Assurance Maladie est subordonnée respectivement à un accord préalable ou à une entente préalable peuvent faire l’objet de cette dispensation supplémentaire exceptionnelle et être pris en charge au-delà de la validité de l’accord ou de l’entente. 

En savoir plus :

source: Ordre National des Pharmaciens

Les Pharmaciens du Sud

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