IATROGENIE A L’OFFICINE (Episode 4) : ACCIDENTS LIES DIURETIQUES

On distingue trois catégories principales de diurétiques en fonction des sites d’action au niveau du tubule rénal :

– Ceux qui inhibent la réabsorption du sodium au niveau de la branche ascendante de l’anse de Henlé (diurétiques de l’anse) : ils inhibent le co-transport Na+, K+ et Cl-. La natriurèse induite est très importante, puisque la réabsorption à ce niveau l’est aussi. Ils sont principalement représentés par le furosémide (LASILIX) et le bumétanide (BURINEX).

– Ceux qui inhibent la réabsorption de sodium au niveau du tube contourné distal (les thiazides et apparentés). Exemple : l’hydrochlorothiazide (mis sur le marché en 1957)

– Ceux qui inhibent la réabsorption de sodium au niveau du tube contourné distal et surtout du tube collecteur (diurétiques distaux). Certains de ceux-ci sont des inhibiteurs compétitifs de l’aldostérone. L’amplitude de leur effet dépendra donc du niveau de concentration plasmatique de l’aldostérone.

Le profil d’effets indésirables communs aux diurétiques est principalement constitué de :

– Troubles électrolytiques : hyponatrémie, déshydratation.

– Douleurs musculaires et crampes.

– Hypotensions artérielles.

– Insuffisances rénales.

– Troubles digestifs.

– Céphalées, sensations vertigineuses, paresthésies.

– Rares réactions d’hypersensibilité.

Au cours de la grossesse, les diurétiques exposent à des déséquilibres
hydroélectrolytiques et à une hypoperfusion placentaire avec des conséquences délétères pour l’enfant à naître.

IATROGENIE A L’OFFICINE (Episode5) : LES DIURETIQUES THIAZIDIQUES

THIAZIDIQUES ET DIURETIQUES DE L’ANSE 

Les effets indésirables propres aux diurétiques thiazidiques (hydrochlorothiazide, etc.) et aux diurétiques de l’anse (furosémide, etc.) sont principalement :

– Hypokaliémies.

– Troubles métaboliques : hyperglycémies, hyperuricémies avec crises de goutte.

– Alcaloses hypochlorémiques.

– Photosensibilisations.

– Lithiases rénales.

Particularité des diurétiques thiazidiques : diminution de l’excrétion urinaire du calcium.

Particularités des diurétiques de l’anse : augmentation de l’excrétion
urinaire du calcium, hypocalcémie et néphrocalcinose ; acouphènes et
surdité.

IATROGENIE A L’OFFICINE (Episode 5) : LES DIURETIQUES HYPERKALIEMMIANTS

Les effets indésirables propres aux diurétiques hyperkaliémiants sont surtout :

– Hyperkaliémies et leurs conséquences cardiaques.

– Gynécomasties, troubles menstruels, troubles sexuels pour la spironolactone,
le canrénoate de potassium, la canrénone et l’éplérénone du fait de leur effet antiandrogène.

– Lithiases des voies urinaires, hyperuricémies pour le triamtérène.

– Hémorragies digestives hautes pour la spironolactone.

IATROGENIE A L’OFFICINE (Episode 6) : TOUS LES DIURETIQUES

Ils peuvent tous :

Majorer une insuffisance rénale.

Induire une insuffisance rénale fonctionnelle.

– Provoquer des troubles hydro-électrolytiques (hypokaliémie +++), asthénie, troubles du rythme.

Attention avec :

Hypokaliémiants : laxatifs, corticoïdes.

Hyperkaliémiants : IEC, ARA II, aldostérone.

Attention hyperkaliémie si association avec diurétiques épargneurs de potassium.

IEC, ARA II, AINS : Risque d’Insuffisance Rénale fonctionnelle.

Certains médicaments éliminés par voie rénale si IR : toxicité propre de la metformine, lithium, statines, fibrates, digoxine.

Médicaments néphrotoxiques : aciclovir, produits de contraste, sulfamides antibactériens, aminosides.

Si la clearance de la créatine est supérieure à 60 ml/min : privilégier une association de diurétiques afin d’éviter le risque d’hypokaliémie.

Surveillance :

Réévaluation du rapport bénéfices/risque si épisode de fièvre ou de troubles digestifs (vomissements, diarrhées.

– Hydratation du patient.

– Natrémie, Kaliémie, Fonction rénale.

par le Dr Philippe BESSON  pharmacien à Vitrolles

LANCEMENT DU DISPOSITIF “SOPHIA” SUR LE 13.

LANCEMENT DU DISPOSITIF “SOPHIA”

Après avoir été testé dans d’autres départements avec succès , la CPAM 13 lance au mois d’avril le dispositif SOPHIA à l’attention des diabétiques.

Il s’agit d’une campagne pérenne d’éducation thérapeutique des patients en collaboration avec les autres professionnels de santé.

Au mois d’avril, les médecins et les patients concernés vont être sensibilisés par un courrier de la CPAM 13 pour adhérer volontairement au dispositif.

Deux plateformes téléphoniques avec des infirmières spécialement  formées vont joindre ces personnes pour leur donner ou leur rappeler des conseils d’hygiène de vie (alimentation, sport, …) adaptés à leur vie quotidienne, leur rappeler de se faire suivre par un cardiologue , un ophtalmologue, un podologue …, leur rappeler l’importance de la surveillance de hb glycosée ..

Dans les 10 départements où cela a déjà été mis en place, la CPAM note une diminution notable du temps et des frais d’hospitalisation de ces patients.

91% des patients adhérents disent que cela est un bon complément du médecin traitant

84% des patients disent avoir été encouragés à changer leurs habitudes de vie dans le bon sens

Le taux de satisfaction global ressort à 99,2% !

Le succès (semble t’il) de cette opération, qui je le répète est faite pour continuer dans le temps, amène la CNAM à envisager SOPHIA  pour d’autres maladies chroniques comme par exemple l’asthme.

V.o.de L

 

 

RENOUVELLEMENT DES CONTRACEPTIFS ORAUX PAR LES INFIRMIERS


RENOUVELLEMENT DES CONTRACEPTIFS ORAUX PAR LES INFIRMIERS
 

Un décret précise les conditions du renouvellement,

par les infirmiers, des contraceptifs oraux

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Comme nous vous l’avons indiqué en son temps, la loi HPST a introduit dans le code de la santé publique la possibilité pour les infirmiers de renouveler, sous conditions, les prescriptions de médicaments contraceptifs oraux.

Un décret du 10 janvier 2012 (copie jointe), applicable depuis le 13 janvier suivant, est venu préciser les conditions de ce renouvellement. Dès lors que les pharmaciens sont amenés à délivrer les contraceptifs ainsi prescrits, un récapitulatif des obligations mises à la charge des infirmiers par la loi HPST et le décret récemment publié s’impose.

Infirmiers autorisés à renouveler les prescriptions de contraceptifs oraux

Le code de la santé publique prévoit que les infirmiers sont autorisés à renouveler une ordonnance de contraceptifs oraux. L’article L. 4311-1 précise qu’y sont également autorisés :

–  les infirmiers exerçant dans les établissements scolaires du second degré ;

–  les infirmiers travaillant dans un service départemental de protection maternelle et infantile ;

– les infirmiers travaillant dans un centre de planification ou d’éducation familiale.

Contraceptifs pouvant faire l’objet d’un renouvellement par un infirmier

Une loi publiée dans le courant de l’année 2011 a modifié l’article L. 4311-1 du code de la santé publique en remplaçant l’exigence d’une liste positive des contraceptifs pouvant être renouvelés par les infirmiers par une liste négative des seuls contraceptifs ne pouvant pas être renouvelés.

Les infirmiers sont donc autorisés à renouveler les ordonnances de contraceptifs oraux à l’exception de ceux figurant sur une liste fixée par arrêté du ministre chargé de la Santé.

A ce jour, aucun arrêté n’ayant été publié au Journal Officiel, les pharmaciens sont autorisés à délivrer l’intégralité des contraceptifs oraux aujourd’hui vendus en France renouvelés par les infirmiers.

Nous appelons votre attention sur le fait que dans les précédentes Circulaires-Présidents que nous avons diffusées sur le sujet, nous indiquions que les infirmiers ne pouvaient renouveler que les seuls contraceptifs oraux figurant sur une liste fixée par arrêté du ministre chargé de la Santé. Cette information n’est désormais plus d’actualité.

Ordonnance pouvant faire l’objet d’un renouvellement par un infirmier

L’infirmier n’est autorisé à renouveler des contraceptifs oraux que si ceux-ci ont été prescrits sur une ordonnance médicale datant de moins d’un an. Lors de la délivrance des médicaments, le pharmacien devra donc s’assurer, qu’à la date du renouvellement par l’infirmier, l’ordonnance médicale originale ne datait pas de plus d’un an.

De plus, la possibilité, pour l’infirmier, de renouveler une ordonnance médicale paraît exclue dans l’hypothèse où le médecin y aurait apposé la mention « non renouvelable ». A défaut, l’infirmier irait à l’encontre de la volonté du prescripteur qui entend, manifestement, réexaminer sa patiente à l’issue du traitement prescrit ou qui, tout au moins, ne souhaite pas que celle-ci poursuive la prise d’un contraceptif oral au-delà de la période indiquée sur l’ordonnance.

Dans le cas où le pharmacien serait confronté à une ordonnance médicale de contraceptifs oraux comportant la mention « non renouvelable », mais malgré tout renouvelée par un infirmier, il paraît indispensable de prendre contact avec le médecin prescripteur afin de recueillir sa position.

Durée du renouvellement

Si les conditions citées ci-dessus sont remplies, l’infirmier est alors autorisé à renouveler la prescription de contraceptifs oraux pour une durée maximale de six mois, non renouvelable.

Sur la base d’une ordonnance renouvelée par un infirmier, un pharmacien pourra délivrer successivement – et au maximum – deux boîtes de trois mois de pilules contraceptives. En effet, l’article R. 5132-11 du code de la santé publique limite la délivrance des contraceptifs oraux à une quantité maximum de 12 semaines de traitement. Dès lors, la délivrance pour une durée supérieure à 3 mois, et en toutes hypothèses au plus égale à 6 mois, devra être fractionnée.

Mentions apposées par l’infirmier sur l’ordonnance médicale renouvelée

Le décret du 10 janvier 2012 prévoit que l’infirmier qui procède au renouvellement d’une prescription de médicaments contraceptifs oraux doit inscrire sur l’original de l’ordonnance médicale les indications suivantes :

–  son nom, son prénom et le numéro obtenu lors de l’enregistrement au répertoire ADELI ;

–  la mention « renouvellement infirmier » ;

–  la durée de ce renouvellement exprimée en mois ;

–  la date à laquelle ce renouvellement est effectué.

Remboursement par l’Assurance maladie des contraceptifs renouvelés par un infirmier

L’article L. 162-16 du code de la sécurité sociale prévoit que les médicaments renouvelés par un infirmier en application du quatrième alinéa de l’article L. 4311-1 du code de la santé publique sont pris en charge par les organismes d’Assurance maladie, sous réserve que ces médicaments soient inscrits sur la liste des spécialités remboursables.

La facturation à l’Assurance maladie est identique à une facturation s’inscrivant dans le cadre d’un renouvellement « classique ». En conséquence :

– le pharmacien qui transmet les ordonnances sur support « papier » est dispensé de transmettre la copie de l’ordonnance à la Caisse ;

– dans le cas où le pharmacien procède à la scannérisation des ordonnances et adresse à l’Assurance maladie les prescriptions sous format numérique, le pharmacien télétransmettra alors systématiquement la prescription de contraceptifs renouvelée par un infirmier.

Toutefois, si le pharmacien a exécuté au moins une fois l’ordonnance prescrivant ce traitement, seules les informations nécessaires à l’identification de l’ordonnance initiale seront générées et transmises automatiquement par le logiciel de la pharmacie[6], qui fera le lien entre l’ordonnance et ce renouvellement. 

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SYNTHESE

– Les infirmiers, y compris ceux d’entre eux exerçant dans les établissements scolaires du second degré, les PMI et  les centres de planification ou d’éducation familiale, sont autorisés à renouveler une ordonnance de contraceptifs oraux.

– Les pharmaciens sont autorisés à délivrer l’intégralité des contraceptifs oraux aujourd’hui vendus en France renouvelés par les infirmiers.

– L’infirmier n’est autorisé à renouveler des contraceptifs oraux que si ceux-ci ont été prescrits sur une ordonnance médicale datant de moins d’un an, pour une durée maximale de six mois, non renouvelable et doit apposer certaines informations sur l’original de l’ordonnance médicale.

– Le pharmacien pourra délivrer successivement – et au maximum – deux boîtes de trois mois de pilules contraceptives.

– Les contraceptifs oraux sont pris en charge par les organismes d’Assurance maladie, sous réserve de leur inscription sur la liste des spécialités remboursables avec une facturation identique à celle s’inscrivant dans le cadre d’un renouvellement « classique ».

Prescriptions par téléphone autorisées pour la Régulation Médicale (SAMU, le 15)

  • PRATIQUES ET SPECIFICITES DE LA REGULATION MEDICALE

En cas d’urgence ou en dehors des heures d’ouverture des cabinets médicaux, l’accès au médecin de permanence (24h/24, 7j/7) fait l’objet d’une régulation préalable qui est organisée par le service d’aide médicale urgente (Samu) ou par des centres d’appel interconnectés avec le Samu (centres de régulation libérale). Dans ce cadre, la prescription médicamenteuse par téléphone est une prescription à distance effectuée par un médecin régulateur à un patient (ou à un proche d’un patient) qui appelle un centre régulateur. Dans la grande majorité des cas, le médecin régulateur ne connaît pas le patient. Dans tous les cas, il ne peut procéder à un examen physique.

  • LES RECOMMANDATIONS DE LA HAS

Deux types de situations peuvent amener le médecin régulateur à délivrer une prescription médicamenteuse par téléphone :
– les demandes de soins non programmés nécessitant un conseil médical ou thérapeutique hors urgence vitale immédiate ou urgence vraie nécessitant un examen médical immédiat ;
– l’adaptation en urgence d’une prescription médicamenteuse préalable lorsque le médecin traitant n’est pas joignable.

La prescription médicamenteuse peut concerner un médicament présent dans la pharmacie familiale du patient, l’adaptation d’un traitement lorsque le médecin traitant n’est pas joignable ou bien nécessiter la rédaction d’une ordonnance et la dispensation du médicament par un pharmacien. Les recommandations précisent également :
– les informations indispensables à recueillir avant de prescrire ;
– l’information et la vérification de la bonne compréhension de la prescription par l’appelant ;
– les mentions obligatoires et les mentions complémentaires recommandées à faire figurer sur l’ordonnance si une ordonnance est rédigée (un modèle d’ordonnance est proposé) ;
– la coordination avec le pharmacien pour l’obtention du médicament ;
– les moyens afin d’assurer la traçabilité de l’entretien téléphonique et la confidentialité du transfert de l’ordonnance ;
– le suivi médical de la prescription et notamment la transmission de l’information par le patient à son médecin traitant.

Concernant la téléprescription chez l’enfant, la HAS émet des restrictions : en dessous de 1 an, il est recommandé de privilégier l’examen médical.

Pour plus d’informations, c’est ici:  http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_784119/prescription-medicamenteuse-par-telephone-ou-teleprescription-dans-le-cadre-de-la-regulation-medicale

Délivrance de Skénan hors-AMM (suite)

Morphine et Héroine

Dans notre département ou la toxicomanie est très importante, de nombreux médecins hospitaliers (et de ville!) prescrivent du sulfate de morphine à des toxicomanes dans un but thérapeutique (sevrage?).

L’autorisation de mise sur le marché (rappelez vous du Médiator) et la Législation Française actuelle  ne permet pas la prescription et la délivrance du sulfate de morphine dans le cadre d’un traitement de substitution (ce ne peut être une substitution puisque la morphine est un opiacé!).

Dans l’esprit de la Loi, il est totalement illégal d’effectuer ce type de délivrance!

Lisez cet article de La Voix du Nord qui implique des médecins et des pharmaciens qui semblaient être dans une démarche thérapeutique et non dans une démarche de trafiquant: SCANDALEUX de voir la Justice s’acharner sur ces confrères.

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Saint_Pol_sur_Ternoise/actualite/Saint_Pol_sur_Ternoise/2012/01/25/article_affaire-du-skenan-les-reponses-aux-que.shtml

Une réunion Conseil de l’Ordre-CPAM-ARS- Réseau Addiction Sud (et pourquoi pas notre syndicat aussi) devrait ou aurait déjà du se tenir. Nous attendons impatiemment qu’elle se fasse pour déminer une bombe qui pourrait nous exploser à la figure!

Nous en appelons à notre Président de l’Ordre Régional Stéphane Pichon et notre conseiller d’administration et trésorier du Réseau Addiction Sud, Robert Gabriel pour organiser cette réunion.

Bougeons! Agissons!

P.L

Les Pharmaciens du Sud

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