L’extension de prise en charge permet aux adolescents et jeunes adultes qui le souhaitent de bénéficier du remboursement de la vaccination contre le méningocoque B, tel que le préconise la Commission de la transparence (CT). Elle l’a d’ailleurs rappelé au mois de mars lors d’une actualisation des recommandations de rattrapage dans un contexte de recrudescence des IIM en France.
À ce jour, cette démarche reste volontaire. Contrairement à la stratégie vaccinale recommandée contre les méningocoques ACWY, la Haute Autorité de santé (HAS) ne recommande pas, à ce stade, d’élargir la vaccination contre le sérogroupe B à tous les adolescents pour les raisons suivantes :
une durée courte de cette protection (de 3 à 5 ans) ;
la nécessité d’administrer deux injections ;
et l’absence d’efficacité du vaccin à conférer une protection collective indirecte aux populations non vaccinées.
En revanche, il est recommandé de proposer le rattrapage de la vaccination contre le méningocoque B chez tous les enfants non vaccinés, jusqu’à l’âge de 5 ans (4 ans révolus). Un schéma de vaccination à 2 doses s’applique à partir de l’âge de 2 ans.
source Vidal.fr
NDLR: En l’absence d’informations précises sur la prescription et la vaccination du Bexsero®, en particulier de la part de la CNAM, nous ne recommandons pas aux pharmaciens d’effectuer des prescriptions et administrations en rappel aux 11-24 ans du vaccin Bexsero®. La prescription médicale reste essentielle.
Par contre, pour les vaccins Nimenrix® et Menfaqui® et à partir de 11 ans, il n’y a aucune restriction à part celles de l’AMM.
L’actuelle période triennale (2023-2025) prendra fin dans sept mois. Il est encore temps de planifier vos différentes actions jusqu’à la fin 2025, afin de vous conformer à vos obligations de développement professionnel continu (DPC).
Comment satisfaire à l’obligation de DPC ?
Conformément à l’article R. 4021-4 du code de la santé publique (CSP), le pharmacien doit :
Soit se conformer aux recommandations de son conseil national professionnel : parcours de DPC recommandé par le CNP Pharmacie ou le CNP de Biologie Médicale
Soit justifier au cours de chaque période triennale de son engagement dans une démarche de DPC comportant des actions :
de formation ;
d’évaluation et d’amélioration des pratiques ;
de gestion des risques.
La démarche doit comporter au moins deux de ces trois types d’actions dont au moins une action s’inscrivant dans le cadre des orientations prioritaires pour la période triennale concernée (arrêtés du 7 septembre 2022, du 8 décembre 2022 et du 10 février 2023).
Chaque pharmacien libéral choisit les actions auxquelles il s’inscrit. Pour les pharmaciens salariés, ce choix s’effectue en lien avec l’employeur. Ces actions peuvent être suivies de façon indépendante ou être associées dans le cadre d’un même programme.
Les actions mises en œuvre par un organisme ou une structure de DPC enregistrés auprès de l’ANDPC s’inscrivent dans le cadre des orientations prioritaires pour la période triennale en cours. Le site de l’ANDPC publie la liste de ces actions de DPC par profession et spécialité.
Modalités de contrôle
La période en cours (2023-2025) fera l’objet d’un contrôle par l’Ordre national des pharmaciens à partir de 2026.
Conservez précieusement toutes les attestations qui vous seront délivrées à l’issue de chaque action. Elles doivent être renseignées dans votre document de traçabilité au fur et à mesure, sur le site de l’ANDPC.
A l’issue de cette période triennale, l’Ordre procèdera à une extraction des données de l’ANDPC afin de collecter l’ensemble des synthèses triennales de vos actions. Les modalités de réalisation de cette extraction feront l’objet d’une communication ultérieure de l’Ordre, en 2026.
Examinée par la chambre haute depuis le début du mois, la proposition de loi visant à renforcer la sécurité des professionnels de santé fera l’objet d’un scrutin solennel le 13 mai prochain.
par Mélanie Mazière – le Pharmacien de France
C’est peu de dire que le vote de cette loi est attendu de pied ferme. Pour qu’elle retrouve la navette parlementaire, un regroupement de soignants s’est même constitué sous le nom de « Collectif du 12 mars », nom judicieusement choisi pour correspondre à la journée européenne de sensibilisation à la violence contre les médecins et les autres professions de santé. Les revendications ont abouti. La proposition de loi de l’ex-député Philippe Pradal (Horizons, Alpes-Maritimes), adoptée par l’Assemblée nationale il y a plus d’un an, est ainsi examinée depuis début mai par les sénateurs. Réunis le 6 mai dernier en séance plénière, ils ont adopté une vingtaine d’amendements ajoutés par la commission des lois, tout en revenant sur un certain nombre d’arbitrages de cette même commission, parfois même contre l’avis de la rapporteure, Anne-Sophie Patru (Union centriste, Ille-et-Vilaine).
Protection élargie
C’est d’abord l’article 1er, qui prévoit des peines aggravées contre les auteurs de violences commises sur des soignants, qui s’est vu modifié par un agrandissement du périmètre des personnes protégées. Celui-ci comprend désormais tout professionnel de santé ou membre « du personnel exerçant au sein d’un établissement de santé, d’un centre de santé, d’une maison de santé, d’une maison de naissance, d’un cabinet d’exercice libéral d’une profession de santé, d’une officine de pharmacie, d’un prestataire de santé à domicile, d’un laboratoire de biologie médicale ou d’un établissement ou d’un service social ou médico‑social ». Ont également été incluses dans les circonstances aggravantes des agressions sexuelles toute violence « lorsqu’elle est commise par ou sur un professionnel de santé durant son exercice ». De plus, les circonstances aggravantes, déjà étendues au vol de matériel médical et paramédical et au vol en établissement de santé, s’élargissent au vol de « tout produit de santé ».
Délit d’outrage
L’article 2 a aussi fait l’objet de modifications afin de réintroduire l’extension du délit d’outrage qui avait été remplacée, en commission des lois, par une « répression aggravée de l’injure ». Le délit d’outrage concerne donc « tout membre du personnel exerçant au sein d’un établissement de santé, d’un centre de santé, d’une maison de santé, d’une maison de naissance, d’un cabinet d’exercice libéral d’une profession de santé, d’une officine de pharmacie, d’un laboratoire de biologie médicale ou d’un établissement ou d’un service social ou médico‑social ».
Dépôt de plainte
L’article 3 permet aux ordres professionnels ainsi qu’aux unions régionales des professionnels de santé (URPS) de déposer plainte pour les libéraux de santé. Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, s’est d’ailleurs engagé à publier le décret d’application rapidement. Il a également expliqué qu’un travail est en cours pour permettre le dépôt de plainte de soignants en visioconférence. Son credo reste le même : tolérance zéro face aux violences faites aux soignants. Les sénateurs doivent se réunir le 13 mai après-midi pour le scrutin solennel. Il sera suivi d’une commission mixte paritaire (CMP) afin que les deux chambres décident d’une version commune.