Vendredi après-midi, le ministère de la Santé convoquait les représentants des industriels du médicament, des grossistes-répartiteurs et des pharmaciens d’officine pour recueillir leur avis sur le plafond des remises applicables aux médicaments biosimilaires et hybrides ainsi que sur une révision du plafond des remises sur les génériques.
Au cours d’une concertation qui n’en avait que le nom, le ministère a fait des annonces aussi incompréhensibles qu’inacceptables. Les sempiternelles baisses de prix ne lui suffisent plus : motif pris de l’avis rendu, mercredi, par le Comité d’alerte sur le dépassement probable de l’ONDAM, il souhaite désormais abaisser entre 20 et 25 % le plafond des remises sur les génériques, plafond qui serait étendu aux médicaments hybrides.
Cette annonce rejoint la suspension unilatérale par l’Assurance maladie des revalorisations d’honoraires contenues dans les accords conventionnels des médecins, kinésithérapeutes et chirurgiens-dentistes qui devaient s’appliquer début juillet.
Alors que les fermetures de pharmacies se multiplient et que les pénuries de médicaments s’installent dans la durée, dans un contexte économique et international qui préfigure un retour de l’inflation et de l’augmentation des charges, c’est le moment de soutenir le réseau officinal. A rebours des enjeux actuels, le Gouvernement fait tout l’inverse. Au risque d’accroître les difficultés, il veut priver l’officine d’une ressource essentielle à son fonctionnement, tout en lui demandant d’assumer un nombre croissant de missions !
Quant à l’argument d’une compensation par les nouvelles remises sur les médicaments biosimilaires, il ne tient pas : non seulement ce marché naissant n’exprimera son potentiel qu’à long terme mais le plafond de remises annoncé ne serait que de 15 % !
Cette méthode est intolérable. Ce n’est pas aux professionnels de ville de régler la note des dérapages des indemnités journalières versées en cas d’arrêt de travail, ni l’envolée des dépenses hospitalières !
Si, à notre demande, le ministère de la Santé a assuré que le taux actuel de 40 % serait provisoirement maintenu au-delà du 1er juillet, nous exigeons une réelle concertation. La FSPF exhorte le Gouvernement à prendre la mesure des besoins de santé exprimés par les Français.
D’ores et déjà, elle appelle les 90 syndicats départementaux adhérents et, plus largement, les pharmaciens d’officine à se mobiliser le 1er juillet, au côté de l’ensemble des professions libérales de santé, et à se préparer à la contestation.