Editorial du Pharmacien de France: Stop au choc de complexification

Philippe BESSET, Président de la FSPF

Comme tant d’autres, notre profession n’est pas épargnée par le fardeau administratif. Ce
dernier alourdit la pratique de notre exercice quotidien alors qu’il devient urgent de l’alléger pour que nous puissions mener à bien l’ensemble des missions qui nous sont confiées.


Déjà, la FSPF avait fustigé l’obligation imposée par un règlement européen de mettre en place la sérialisation, un dispositif compliqué de plus et inadapté à la sécurisation du circuit du médicament en France. Tout comme elle s’est toujours élevée contre la dispensation à l’unité, cette fausse bonne idée qui ressort tous les ans du tiroir avec le triple objectif illusoire de faire des économies, de préserver l’environnement et de répondre efficacement aux tensions d’approvisionnement. Lors de notre audition par le Sénat, le 31 octobre dernier, nous avons d’ailleurs rappelé que cette mesure était non seulement antiécologique, mais également source d’erreurs potentielles au niveau du stock et de la dispensation, en plus d’être extrêmement chronophage pour les équipes. Ajuster les prescriptions et le boîtage aux recommandations des bonnes pratiques est évidemment la solution la plus appropriée. 


Recommandations qui sont d’ailleurs au cœur d’un différend entre le législateur et les syndicats de médecins. Un décret, paru fin octobre en application de la LFSS 2024, permet en effet d’assujettir le remboursement de certains médicaments par la Cnam à la présentation d’un document justificatif par le prescripteur, confirmant que l’ordonnance respecte les indications et bonnes pratiques publiées par la HAS. Même s’il est toujours souhaitable de sécuriser au maximum la prescription et la dispensation, nous pensons que cette procédure risque de laisser sans traitement les patients à qui les médecins n’auront pas fourni le document requis. Craignant légitimement un indu, de nombreux pharmaciens pourraient en effet opter pour la non-délivrance.


Mais ce n’est pas tout ! Trois autres dispositifs vont s’ajouter à la réglementation de nos délivrances : la vérification des ordonnances comprenant un médicament de plus de 300 euros en utilisant Asafo, la volonté de la Cnam de subordonner obligatoirement le tiers payant à l’utilisation de la carte Vitale pour certains médicaments et celle de l’ANSM de renforcer, via l’ordonnance sécurisée, le contrôle de l’utilisation des antalgiques de palier 2. Dans ce contexte inflationniste de mesures impliquant une surcharge administrative pour nos confrères, nous rappelons que le déploiement de l’ordonnance numérique est la réponse simple et adaptée que nous attendons tous. Aux différents « chocs de simplification » annoncés par es gouvernements successifs depuis 2013, s’est substitué pour les pharmaciens « un choc de complexification » qui rend notre exercice quotidien de plus en plus pénible. Stop !

Difficultés d’approvisionnement en méthylphénidate : mise à jour des recommandations de l’ANSM pour les pharmaciens au 04/11/2024

Dans le contexte des difficultés d’approvisionnement de Concerta LP et ses génériques (tous dosages), l’ANSM met à jour ses recommandations permettant le remplacement par les pharmaciens, sans présentation d’une nouvelle ordonnance par le patient.

Pour assurer la continuité de traitement des patients traités par ces médicaments, à titre exceptionnel et temporaire et si Concerta LP et ses génériques ne sont pas disponibles, les pharmaciens pourront dispenser un autre médicament à base de méthylphénidate :

Concerta LP 18 mg ou ses génériques – remplacement par :
– Medikinet 10 mg matin + Medikinet 10 mg le midi (soit cinq heures après la première dose)
– ou Ritaline LP 20 mg le matin

Concerta LP 36 mg ou ses génériques – remplacement par :
– Medikinet 20 mg matin + Medikinet 15 mg le midi (Médikinet 10 mg + Medikinet 5 mg) (soit cinq heures après la première dose)
– ou Ritaline LP 20 mg le matin + Ritaline LP 10 mg le midi

Concerta LP 54 mg ou ses génériques – remplacement par :
– Medikinet 30 mg matin + 20 mg le midi (soit cinq heures après la première dose)
– ou Ritaline LP 30 mg le matin + Ritaline LP 20 mg le midi.

À noter en cas de remplacement : les cinétiques de libération du méthylphénidate peuvent différer entre ces médicaments ; aussi, le patient doit être informé que l’atténuation des symptômes au cours de la journée peut être différente de celle obtenue avec le traitement habituel du patient. Le pharmacien doit également conseiller à son patient de consulter son médecin en cas d’effet indésirable ou de symptôme qu’il jugerait inhabituel. La posologie pourra alors être adaptée par le médecin, en fonction de la réponse du patient.

Les médicaments Ritaline LP 10 mg 20 mg et 30 mg ne sont plus concernés par les tensions d’approvisionnement et sont de nouveau disponibles.
La remise à disposition de la Ritaline LP 40 mg est progressive.

>> Consultez la mise à jour de la recommandation à destination des pharmaciens concernant les médicaments à base de méthylphénidate (04/11/2024)

source Meddispar

Recevez les alertes des retraits/rappels de produits de santé directement via votre LGO


A partir du lundi 28 octobre 2024, vous pourrez recevoir les alertes des retraits et des rappels des produits de santé directement via votre Logiciel de gestion d’officine (LGO) grâce au portail Alerte Produit Santé (APS).

APS est né du constat partagé par les acteurs de la chaîne de distribution des produits de santé (fabricants, distributeurs, grossistes-répartiteurs, dépositaires, pharmaciens d’officine et hospitaliers) de la difficulté à recevoir des informations fiables et sécurisées sur les retraits/rappels de produits de santé. APS a été imaginé et développé par ACLsanté, une association dans laquelle siège la FSPF, créée pour faciliter le dialogue entre tous les acteurs de la chaîne du médicament et pour fiabiliser l’accès aux produits de santé.

Les alertes porteront sur l’ensemble du périmètre des produits de santé : dispositifs médicaux, denrées alimentaires destinées à des fins médicales spéciales, cosmétiques, compléments alimentaires, biocides, produits vétérinaires… Toutes les données nécessaires au retrait/rappel d’un produit y seront intégrées et ce sans surcoût ! Vous pourrez ainsi immédiatement bloquer et mettre en quarantaine le produit concerné pour assurer et faciliter la sécurité des patients.

Télécharger le flyer sur APS

Commission paritaire locale (CPL) du 24/10/2024 (Syndicats – CPAM13)

Nous allons vous communiquer des informations au cours de la semaine à venir sur la dernière CPL qui s’est tenue le 24 octobre 2024.

Pour débuter, nous vous donnons les questions de la Profession et les résultats obtenus:

  • GARDASIL: Après divers échanges avec la CPAM13, le remboursement est limité à 26 ans et ne peut pas concerner les adultes après 26 ans. Les services hospitaliers ( infectiologie et cancérologie) qui prescrivent en disant aux patients que c’est remboursé vont être contactés par la CPAM13 pour qu’ils arrêtent de prescrire ou qu’ils mentionnent NR sur l’ordo.
  • TROD angine: Nous pouvons facturer les 10 euros si nous ne sommes pas arrivés à réaliser un trod angine mais que nous avons utilisé le matériel (en cas de rejet du patient).
  • Trousse PAI : Après plusieurs demandes, nous avons obtenu une tolérance pour le remboursement de 3 ou 4 trousses PAI à la condition que le médecin ait noté « TROUSSES PAI » sur l’ordo. Il est préférable de faire 1 seule ordo au lieu de 3 ou 4 ordos différentes car la mutuelle risque de faire un rejet pour « doublon ».
  • AME et HDE avec rejet systématique: C’est enfin fini. Après de nombreuses demandes de notre part, la CNAM a enlevé le rejet. (Vous pouvez remercier votre syndicat départemental).  
  • AME et ADRI:  De nombreux pharmaciens facturent un AME après avoir constaté ADRI ouvert et se retrouvent avec un rejet pour  » droits fermés ». La facturation est calculée sur la date de l’ordo et pas sur la date de consultation d’ADRI  !!!!!!!!!!!
  • PMR pour abs d’équivalent thérapeutique:  Bon échange entre Sébastien GALLICE et Maxime BELTIER. Ce dernier va mettre en place une réunion avec les pharmaciens des prep. Il se montre constructif pour obliger la CNAM à prendre position avec un texte législatif (actuellement simple tolérance) qui leur permettra de pouvoir valider officiellement les prep en cas de tension d’approvisionnement et/ou autres prep pédiatriques. 

V.O

ABRYSVO® est désormais disponible

ABRYSVO® est désormais disponible pour la stratégie de prévention des infections des voies respiratoires inferieures liées au virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nourrissons, par l’immunisation active des femmes enceintes.

Quelles sont les recommandations vaccinales ? 


ABRYSVO ® est recommandé par la HAS pour la vaccination des femmes enceintes contre le VRS afin de protéger les nourrissons à naitre :

  • entre la 32 et la 36ème semaine d’aménorrhée, par précaution, dans l’attente de données de pharmacovigilance supplémentaires ;
  • de septembre à janvier pour la métropole (soit en amont du début de la période épidémique et jusqu’à la fin de cette période).

ABRYSVO ® peut être administré en même temps qu’un vaccin contre la grippe ou contre la Covid-19 et, conformément à son AMM, un intervalle minimum de deux semaines est recommandé entre l’administration du vaccin diphtérie tétanos-coqueluche acellulaire (dTca).

En l’absence de donnée concernant la sécurité et l’efficacité d’une dose additionnelle de vaccin, La HAS ne se prononce pas sur la pertinence d’une revaccination lors de grossesses ultérieures chez une femme enceinte déjà vaccinée avec ABRYSVO au cours d’une grossesse antérieure.

En attente de données supplémentaires, la HAS recommande préférentiellement l’administration d’anticorps monoclonaux chez le nourrisson dans les cas suivant :

  • les femmes immunodéprimées ;
  • les cas où la vaccination n’a pas été réalisée chez la femme enceinte ou lorsqu’elle n’est probablement pas efficace (nouveau-nés prématurés, intervalle entre la vaccination et la naissance de moins de 14 jours) ;
  • en cas de nouvelle grossesse après une première vaccination.

    La HAS précise que la vaccination maternelle et l’immunisation passive par anticorps monoclonaux sont deux stratégies alternatives et doivent être présentées et expliquées au(x) futur(s) parent(s) pendant la grossesse afin de permettre leur décision éclairée quant à la protection du nourrisson contre le VRS.
Les Pharmaciens du Sud

GRATUIT
VOIR