Go pour les Trod et antibiotiques dans les cystites et angines

La pro­fes­sion of­fi­ci­nale est en train de « vivre une évo­lu­tion ma­jeure », a in­di­qué Phi­lippe Bes­set lors de son Live heb­do­ma­daire du 21 juin 2024« Les phar­ma­ciens de­viennent pour la pre­mière fois pres­crip­teurs de mé­di­ca­ments et ac­teurs de la prise en charge de cer­taines in­fec­tions dans le cadre des soins rem­bour­sés par l’As­su­rance ma­la­die. » En ef­fet, tous les textes ca­drant les mo­da­li­tés de dé­pis­tage et trai­te­ment an­ti­bio­tique des an­gines et des cys­tites chez les per­sonnes se pré­sen­tant di­rec­te­ment à l’of­fi­cine sont cette fois pa­rus.

Dès à pré­sent, tous les phar­ma­ciens, sur l’en­semble du ter­ri­toire, peuvent pro­po­ser ce ser­vice à leur pa­tien­tèle sans dé­lé­ga­tion d’un mé­de­cin, et ce, à la seule condi­tion qu’ils aient va­lidé la for­ma­tion cor­res­pon­dante. Celle-ci doit être réa­li­sée, comme ha­bi­tuel­le­ment, au­près d’un or­ga­nisme agréé ; sa du­rée est fixée à 4 heures pour la par­tie théo­rique qui peut être réa­li­sée en e-lear­ning et 1 heure pour la par­tie pra­tique, à suivre en pré­sen­tiel ou en classe vir­tuelle. En sont exemp­tés les phar­ma­ciens déjà for­més et pra­ti­quant jus­qu’alors cette mis­sion dans le cadre de la dé­lé­ga­tion d’un mé­de­cin au sein d’une struc­ture d’exer­cice co­or­donné ou bien dans le cadre de l’ex­pé­ri­men­ta­tion Osys.

Ré­mu­né­ra­tion et codes de fac­tu­ra­tion

Concer­nant la ré­mu­né­ra­tion et la fac­tu­ra­tion de cette prise en charge, l’As­su­rance ma­la­die a in­di­qué les codes actes cor­res­pon­dants, soit « TRD » pour les an­gines et « PEE » pour les cys­tites. La ré­mu­né­ra­tion va­rie se­lon le cir­cuit de prise en charge du pa­tient. Elle est de 15 eu­ros TTC (15,70 eu­ros TTC dans les dé­par­te­ments et ré­gions d’outre-mer) lorsque le pa­tient se pré­sente spon­ta­né­ment à l’of­fi­cine et que le phar­ma­cien dé­livre un an­ti­bio­tique à la suite du test, et de 10 eu­ros TTC (10,50 eu­ros TTC dans les DROM) si au­cun an­ti­bio­tique n’est dé­li­vré car le Trod est né­ga­tif. Le ta­rif est éga­le­ment fixé à 10 eu­ros TTC dans le cas où le pa­tient se rend à l’of­fi­cine en pos­ses­sion d’une or­don­nance condi­tion­nelle pour des an­ti­bio­tiques.
On rap­pel­lera en com­plé­ment que, se­lon l’ave­nant 1 à la conven­tion, les phar­ma­ciens sont éli­gibles à une ré­mu­né­ra­tion for­fai­taire ex­cep­tion­nelle (qui sera ver­sée en 2025) com­pre­nant 50 eu­ros pour la réa­li­sa­tion d’au moins un Trod an­gine au sein de l’of­fi­cine en 2024 et 100 eu­ros au titre de l’amé­na­ge­ment ou de la mise à dis­po­si­tion de lo­caux adap­tés au pu­blic en 2024 en vue de dé­pis­ter une in­fec­tion uri­naire.

Mode d’em­ploi

En pra­tique, les lo­gi­grammes et mo­dèles de comptes ren­dus sont d’ores et déjà mis à la dis­po­si­tion des of­fi­ci­naux. Le do­cu­ment per­met­tant de faire la pres­crip­tion du mé­di­ca­ment anti-in­fec­tieux sera, lui, dis­po­nible sur ame­li­pro « dès le dé­but de la se­maine pro­chaine », se­lon le pré­sident de la FSPF. « Nous le scan­ne­rons à la place d’une or­don­nance éta­blie par un mé­de­cin, en pla­çant notre nu­méro d’iden­ti­fi­ca­tion à la fois dans les zones « pres­crip­teur » et « exé­cu­tant ». Il fau­dra joindre ce bon de prise en charge comme pièce jus­ti­fi­ca­tive. » Avec l’ac­cord du pa­tient, le phar­ma­cien en­verra éga­le­ment ce do­cu­ment par mes­sa­ge­rie de santé sé­cu­ri­sée au mé­de­cin trai­tant.

Com­mu­ni­ca­tion au­près du grand pu­blic

Pour évi­ter les in­com­pré­hen­sions du grand pu­blic, qui a pu lire dans les jour­naux que ce ser­vice de dé­pis­tage et trai­te­ment des cys­tites et an­gines était déjà en­tiè­re­ment ac­tivé par­tout en France, Phi­lippe Bes­set a in­di­qué à la presse que le ré­seau of­fi­ci­nal se­rait réel­le­ment opé­ra­tion­nel au 14 juillet. Une es­ti­ma­tion ba­sée sur le temps dont avait eu be­soin la pro­fes­sion pour se for­mer aux Trod Co­vid en leur temps.

Par Alexandra Chopard

source Le Pharmacien de France

Arrêté du 17 juin 2024 fixant les modalités de délivrance de médicaments sans ordonnance après la réalisation d’un test rapide d’orientation diagnostique, les modalités de formation spécifique des pharmaciens d’officine en la matière et précisant les conditions de recours à une ordonnance de dispensation conditionnelle

  1. Article 1
    La formation prévue par l’article R. 5125-33-11 du code de la santé publique dont le contenu est fixé à l’annexe IV du présent arrêté couvre notamment :
    – la vérification de l’absence de critères d’exclusion d’urgence ;
    – la vérification de l’absence d’autres critères d’exclusion ;
    – la vérification de l’absence de signes de gravité ;
    – les modalités de réalisation des tests rapides d’orientation diagnostique ;
    – l’analyse du résultat du test et les décisions à prendre en matière de délivrance d’antibiotiques, de conseils généraux ou d’adressage vers un médecin le cas échéant ;
    – les conditions de délivrance sans ordonnance d’antibiotiques.
  2. Article 2
    En application du second alinéa de l’article R. 1125-33-11 du code de la santé publique, le pharmacien est dispensé de tout ou partie de la formation mentionnée au précédent article, lorsqu’il a déjà suivi :
    – la formation prévue dans l’arrêté du 1er août 2016 modifié déterminant la liste des tests, recueils et traitements de signaux biologiques qui ne constituent pas un examen de biologie médicale, les catégories de personnes pouvant les réaliser et les conditions de réalisation de certains de ces tests, recueils et traitements de signaux biologiques ;
    – la formation prévue dans l’arrêté du 29 juin 2021 fixant les conditions de réalisation des tests rapides oro-pharyngés d’orientation diagnostique des angines à streptocoque du groupe A par les pharmaciens d’officine dans sa version en vigueur ;
    – la formation prévue dans l’arrêté du 9 mars 2023 relatif à l’autorisation du protocole de coopération « Prise en charge par le pharmacien d’officine ou l’infirmier des patients de 6 à 45 ans se présentant pour odynophagie (douleur de gorge ressentie ou augmentée lors de la déglutition) dans le cadre d’une structure d’exercice coordonné ou d’une communauté professionnelle territoriale de santé » ;
    – la formation prévue dans l’arrêté du 9 mars 2023 relatif à l’autorisation du protocole de coopération « Prise en charge par le pharmacien d’officine ou l’infirmier diplômé d’Etat de la pollakiurie et des brûlures mictionnelles non fébriles chez la femme de 16 à 65 ans dans le cadre d’une structure d’exercice coordonné ou d’une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) » ;
    – la formation prévue aux arrêtés du 18 février 2021 modifié du directeur général de l’ARS Bretagne relatif à l’expérimentation « Orientation dans le système de soins (Osys) » et du 14 septembre 2023 relatif à l’extension aux régions Centre-Val de Loire, Corse et Occitanie de l’expérimentation « Orientation dans le système de soins (Osys) » portant sur la restructuration du parcours de soins et la dispensation pharmaceutique encadrée.
  3. Article 3
    Une attestation est délivrée par l’organisme de formation au pharmacien formé en application de l’article R. 5125-33-11 susmentionné.
    Pour les actions inscrites sur le site de l’Agence nationale du développement professionnel continu, conformément à l’article R. 4021-25 du code de la santé publique, l’organisme ou la structure de formation indique, sur l’attestation de formation, son numéro d’enregistrement auprès de l’Agence et le numéro d’enregistrement de l’action. Si cette formation a lieu en dehors du dispositif de développement professionnel continu, l’organisme ou la structure de formation indique, sur l’attestation de formation, son numéro d’enregistrement conformément à l’article 6 de la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel.
  4. Article 4
    En application du 9° b de l’article L. 5125-1-1 A du code de la santé publique, le pharmacien peut réaliser les tests rapides d’orientation diagnostique revêtus d’un marquage CE suivants :
    a) Les tests rapides oro-pharyngés d’orientation diagnostique des angines à streptocoque du groupe A, mentionnés au tableau n° 4 de l’annexe I de l’arrêté du 1er août 2016 susvisé ;
    b) Les tests urinaires d’orientation diagnostique de recherche a minima de nitriturie et de leucocyturie, mentionnés au tableau n° 4 de l’annexe I de l’arrêté du 1er août 2016 susvisé.
  5. Article 5
    Avant la réalisation d’un des tests rapides d’orientation diagnostique mentionnés à l’article 4 du présent arrêté le pharmacien d’officine vérifie respectivement que la personne ne présente pas de critères d’exclusion d’urgence, d’autres critères d’exclusion ou de signes de gravité précisés aux annexes I et II du présent arrêté.
  6. Article 6
    La réalisation matérielle des tests rapides d’orientation diagnostique mentionnés à l’article 4 du présent arrêté est soumise aux obligations précisées en annexe V.
  7. Article 7
    En application du 9° b de l’article L. 5125-1-1 A susmentionné, le pharmacien peut délivrer sans ordonnance après la réalisation des tests rapides d’orientation diagnostique mentionnés à l’article 4 du présent arrêté, les médicaments :
    a) De la classe des antibiotiques préconisée pour le traitement d’une angine bactérienne à streptocoque du groupe A. La liste des principes actifs entrant dans la composition des médicaments relevant de cette situation médicale est fixée dans l’annexe III au présent arrêté. Cette délivrance est conditionnée à la réalisation d’un test rapide oro-pharyngé d’orientation diagnostique des angines à streptocoque beta-hémolytique du groupe A dont le résultat est positif ;
    b) De la classe des antibiotiques préconisée pour le traitement d’une cystite aiguë non compliquée chez la femme. La liste des principes actifs entrant dans la composition des médicaments relevant de cette situation médicale est fixée dans l’annexe III au présent arrêté. Cette délivrance est conditionnée à la réalisation du test urinaire d’orientation diagnostique de recherche a minima de nitriturie et de leucocyturie, dont le résultat est positif (nitriturie positive ou leucocyturie positive).
  8. Article 8
    En application des dispositions de l’article R. 5132-5-1 du code de la santé publique et dans le respect des dispositions de l’article R. 5123-1 du même code, le prescripteur peut recourir à une ordonnance de dispensation conditionnelle pour la prescription de médicaments :
    a) De la classe des antibiotiques préconisée pour le traitement d’une angine bactérienne à streptocoque du groupe A. La liste des principes actifs entrant dans la composition des médicaments relevant de cette situation médicale est fixée dans l’annexe III au présent arrêté. Cette ordonnance conditionne la délivrance de l’antibiotique à la réalisation d’un test rapide oro-pharyngé d’orientation diagnostique des angines à streptocoque beta-hémolytique du groupe A dont le résultat est positif. Cette ordonnance devient caduque dans un délai maximum de 7 jours, à compter de la date de rédaction de l’ordonnance. La mention à faire figurer sur l’ordonnance, rattachée à la dénomination commune du médicament, est la suivante : « si TROD angine positif, sous 7 jours calendaires à compter de ce jour » ;
    b) De la classe des antibiotiques préconisée pour le traitement d’une cystite aiguë non compliquée chez la femme. La liste des principes actifs entrant dans la composition des médicaments relevant de cette situation médicale est fixée dans l’annexe III au présent arrêté. Cette ordonnance conditionne la délivrance de l’antibiotique à la réalisation d’un test urinaire d’orientation diagnostique a minima de recherche de nitriturie et leucocyturie dont le résultat est positif : nitriturie positive ou leucocyturie positive. La mention à faire figurer sur l’ordonnance, rattachée à la dénomination commune du médicament, est la suivante : « si test urinaire positif ».
  9. Article 9
    L’arrêté du 29 juin 2021 modifié fixant les conditions de réalisation des tests rapides oro-pharyngés d’orientation diagnostique des angines à streptocoque du groupe A par les pharmaciens d’officine ainsi que l’arrêté du 28 novembre 2023 fixant la liste des médicaments pour lesquels il peut être recouru à une ordonnance de dispensation conditionnelle et les mentions à faire figurer sur cette ordonnance sont abrogés.
  10. Article 10
    Le présent arrêté sera publié au Journal officiel de la République française.
  11. ANNEXES
    ANNEXE I
    Lorsqu’un patient se présente à l’officine avec un mal de gorge, deux situations sont possibles :
    – soit le patient est orienté vers la pharmacie par un médecin pour la réalisation du test rapide oro-pharyngé d’orientation diagnostique des angines à streptocoque du groupe A, dans le cadre d’une ordonnance de dispensation conditionnelle (logigramme 1) ;
    – soit le patient se présente spontanément, sans consultation médicale préalable, et est directement pris en charge par le pharmacien dès lors qu’il est âgé de 10 ans ou plus (logigramme 2).
    Logigramme 1 : « Personne orientée vers la pharmacie par un médecin pour la réalisation du test rapide oro-pharyngé d’orientation diagnostique des angines à streptocoque du groupe A dans le cadre d’une ordonnance de dispensation conditionnelle »

    Vous pouvez consulter l’intégralité du texte avec ses images à partir de l’extrait du Journal officiel électronique authentifié accessible en bas de page
    Logigramme 2 : « Personne âgée de plus de 10 ans se présentant spontanément à l’officine avec des symptômes évocateurs d’angine »

    Vous pouvez consulter l’intégralité du texte avec ses images à partir de l’extrait du Journal officiel électronique authentifié accessible en bas de page
    (1) Autres Critères d’exclusion :
    – recueil insuffisant des informations médicales : non-maîtrise de la langue française, réponses inadaptées en l’absence de dossier médical disponible ;
    – patient de moins de 10 ans ;
    – éruption cutanée associée chez un enfant (moins de 15 ans) ;
    – durée d’évolution des symptômes > 8 jours ;
    – retour de voyage en pays tropical depuis 2 à 5 jours et vaccination antidiphtérique non à jour ou non renseignée ;
    – grossesse avérée ou non exclue ;
    – immunodépression ou risque d’immunodépression dus à une pathologie (VIH) ou à un médicament (corticothérapie au long cours, immunosuppresseurs, chimiothérapie, carbimazole, méthimazole ou dérivé prescrit pour hyperthyroïdie) ;
    – insuffisance rénale sévère rapportée par le patient ou débit de filtration glomérulaire (DFG) < 30 ml/mn/1.73m2 selon CKD-EPI, débit de filtration glomérulaire (DFG) < 40 ml/mn/1.73m2 selon CKD-EPI (cefpodoxime) ;
    – antibiothérapie en cours pour une autre raison ;
    – épisode similaire dans les 15 jours précédents ;
    – patient vu pour la 3e fois pour odynophagie par un pharmacien depuis 6 mois sans avoir vu son médecin traitant ;
    – contre-indication à l’utilisation des spécialités à base des principes actifs suivants : amoxicilline, céfuroxime, cefpodoxime, azithromycine, clarithromycine et josamycine conformément au résumé des caractéristiques du produit (RCP) des autorisations de mise sur le marché ;
    – port d’un cathéter veineux implanté ;
    – doute du pharmacien.
    Questions à poser dans le cadre de la vérification de l’éligibilité :
    Quelles maladies ou interventions chirurgicales avez-vous ou avez-vous eues ?
    Avez-vous des allergies (notamment aux pénicillines) ou des intolérances médicamenteuses ? Si oui, lesquelles ?
    Des traitements médicamenteux vous sont-ils prescrits actuellement ? Si oui, lesquels ?
    Un événement marquant de santé vous a-t-il affecté depuis un an ?
    Souhaitez-vous me signaler un autre point concernant votre santé ?
    La traçabilité sur la non-réalisation du test est faite.
    (2) Recherche de signes de complication locale et de gravité à l’examen endo-buccal dont signes évoquant un phlegmon de l’amygdale :
    – température mesurée par le pharmacien > 39,5° ;
    – altération franche des constantes : Pression Artérielle Systolique <90 mm hg ou Fréquence Cardiaque > 110/mn ou Fréquence Respiratoire > 20/mn ;
    – difficulté respiratoire ou pour parler ;
    – trismus (limitation de l’ouverture buccale) ;
    – hyper salivation ;
    – cervicalgie ou torticolis limitant les mouvements de la tête.
    (3) Score Mac Isaac :
    Absence de toux +1 pt ;
    Adénopathies cervicales antérieures sensibles +1 pt ;
    Température > 38° +1 pt ;
    Atteinte amygdalienne (enflure ou exsudat) +1 pt ;
    Age > 50 ans – 1 pt.

  12. ANNEXE II
    Lorsqu’une patiente âgée de 16 à 65 ans se présente à l’officine avec des symptômes évocateurs de cystite aiguë simple, d’apparition récente (pollakiurie et brulures mictionnelles non fébrile) :
    – soit la patiente âgée de 16 à 65 ans est orientée vers la pharmacie par un médecin ou une sage-femme pour la réalisation du test urinaire d’orientation diagnostique de recherche a minima de nitriturie et leucocyturie dans le cadre d’une ordonnance de dispensation conditionnelle (logigramme 3) ;
    – soit la patiente âgée de 16 à 65 ans, se présente spontanément, sans consultation médicale préalable, et est directement prise en charge par le pharmacien (logigramme 4).
    Logigramme 3 : « Personne orientée vers la pharmacie par un médecin ou une sage-femme pour la réalisation du test urinaire d’orientation diagnostique de recherche a minima de nitriturie et leucocyturie dans le cadre d’une ordonnance de dispensation conditionnelle »

    Vous pouvez consulter l’intégralité du texte avec ses images à partir de l’extrait du Journal officiel électronique authentifié accessible en bas de page
    Logigramme 4 : « Patiente âgée de 16 à 65 ans se présentant spontanément à l’officine avec des symptômes évocateurs de de cystite »

    Vous pouvez consulter l’intégralité du texte avec ses images à partir de l’extrait du Journal officiel électronique authentifié accessible en bas de page
    (1) Entretien préalable de la patiente :
    Critères d’exclusion d’urgence :
    – fièvre rapportée par la patiente (> 38 °C) ou hypothermie (ou < 36 °C) ou frissons ;
    – autres symptômes suggérant une pyélonéphrite : douleurs au niveau des fosses lombaires ou au niveau des flancs/vomissements/diarrhées/douleurs abdominales.
    Autres critères d’exclusion :
    – sexe masculin ;
    – âge < 16 ans ou > 65 ans ;
    – recueil insuffisant des informations médicales : non-maîtrise de la langue française, réponses inadaptées ;
    – grossesse avérée ou non exclue ;
    – signes d’appel gynécologique : leucorrhées, prurit vulvaire ou vaginal ;
    – cystites à répétition : > ou = 3 épisodes dans les 12 derniers mois ;
    – épisode de cystite non complétement résolue dans les 15 derniers jours ;
    – anomalie fonctionnelle ou organique de l’arbre urinaire (uropathie, résidu vésical, reflux, lithiase, tumeur, geste chirurgical récent, endoscopique ou sondage…) ;
    – immunodépression ou risque d’immunodépression dus à une pathologie (VIH) ou à un médicament (corticothérapie au long cours, chimiothérapie, immunosuppresseurs) ;
    – port d’un cathéter veineux implanté ;
    – insuffisance rénale sévère rapportée par la patiente ou débit de filtration glomérulaire (DFG) < 30mL/min/1,73m2 selon CKD-EPI ;
    – antibiothérapie en cours pour une autre pathologie ;
    – prise de fluoroquinolones dans les 3 mois précédents (risque de sélection de germes résistants) ;
    – doute du pharmacien.
    Questions à poser dans le cadre de la vérification de l’éligibilité :
    – quelles maladies ou interventions chirurgicales avez-vous ou avez-vous eues ?
    – avez-vous des allergies (notamment aux pénicillines), des contre-indications ou des intolérances médicamenteuses ? Si oui, lesquelles ?
    – des traitements médicamenteux vous sont-ils prescrits actuellement ? Si oui, lesquels ?
    – un événement marquant de santé vous a-t-il affecté depuis un an ?
    – souhaitez-vous me signaler un autre point concernant votre santé ?
    La traçabilité sur la non-réalisation du test est faite.
    (2) Recherche de signes de gravité :
    – température mesurée par le pharmacien > 38 °C ou < 36 °C ;
    – altération franche des constantes mesurées par le pharmacien : Pression Artérielle Systolique < 90 mm Hg ou Fréquence Cardiaque > 110/mn ou fréquence Respiratoire > 20/mn.
    (3) Informations complémentaires à communiquer à la patiente par le pharmacien :
    1. Consulter rapidement un médecin si : apparition de nouveaux symptômes, apparition d’un critère de gravité (fièvre, symptômes évocateurs de pyélonéphrite, altération de l’état général) dans les 24 heures ou si persistance ou aggravation des symptômes malgré le traitement à 48 heures, présence de sang dans les urines après le traitement ou apparition de tout signe d’intolérance ou d’allergie au traitement ;
    2. Prendre rendez-vous systématiquement avec un médecin en cas d’hématurie macroscopique ou autre anomalie détectée, même si l’épisode de cystite est résolu ;
    3. Donner les conseils pour éviter les infections urinaires et leurs récidives.

  13. ANNEXE III
    Liste des principes actifs entrant dans la composition des médicaments pouvant relever de la situation médicale prévue :
    – aux a des articles 7 et 8 du présent arrêté : traitement de l’angine à streptocoques du groupe A.
    Liste des antibiotiques pour l’adulte :
    – amoxicilline ;
    – céfuroxime (sous forme de céfuroxime axétil) ;
    – cefpodoxime ;
    – azithromycine ;
    – clarithromycine ;
    – josamycine ;
    Liste des antibiotiques pour l’enfant : (enfant de 3 ans et plus) :
    – amoxicilline ;
    – cefpodoxime proxétil ;
    – azithromycine ;
    – clarithromycine ;
    – josamycine ;
    – aux b des articles 7 et 8 du présent arrêté : cystite aiguë simple chez la femme :
    – fosfomycine trométamol ;
    – pivmecillinam.

  14. ANNEXE IV
  15. ReplierPartie 1 : Cahier des charges de la formation destinée aux pharmaciens d’officine désirant réaliser les tests rapides oro-pharyngé d’orientation diagnostique des angines à streptocoque du groupe A mentionné au tableau n° 4 de l’annexe I de l’arrêté du 1er août 2016 selon les modalités décrites dans les logigrammes 1 et 2 figurant à l’annexe I du présent arrêté

    • Formation théorique et pratique :
      La formation comprend une partie théorique d’une durée maximale de 4 heures qui peut être réalisée en e-learning et une formation pratique d’une durée maximale d’une heure (séquence 3) qui est réalisée en présentiel ou en classe virtuelle.
      Compétences à acquérir :
      Elles relèvent d’une part de la connaissance des exigences réglementaires du présent arrêté et des textes relatifs à la prescription conditionnelle. L’ensemble des recommandations en vigueur, dont celles de la HAS, en lien avec l’utilisation des antibiotiques dans le traitement de l’angine sont également à connaître en prenant en compte leur actualisation éventuelle.
      Elles relèvent d’autre part d’une parfaite connaissance des logigrammes de l’annexe I.
      Il s’agit :
      De connaître les facteurs d’exclusion d’urgence ;
      De connaître les autres facteurs d’exclusion ;
      De connaître les signes de gravité.
      En conséquence, les personnes formées doivent savoir identifier les situations qui imposent au pharmacien d’adresser le patient à un médecin.
      Il s’agit également :
      De connaître, de savoir réaliser et interpréter le score de Mac Isaac ;
      De réaliser un test rapide d’orientation diagnostique de l’angine ce qui comprend outre la réalisation du geste, la prise en compte de la traçabilité à effectuer ;
      De savoir lire le résultat du test, interpréter celui-ci, en tirer les conséquences pour réorienter le patient vers un médecin le cas échéant.
      Il s’agit enfin :
      De connaître les antibiotiques que le pharmacien peut délivrer dans le contexte de la réalisation d’un test rapide d’orientation diagnostique positif, leurs posologies, leur voie d’administration, leurs contre-indications, la durée du traitement et leurs effets indésirables ;
      De définir le traitement antibiotique pertinent selon la situation du patient ;
      De rechercher d’éventuelles allergies et contre-indications ;
      De délivrer les conseils nécessaires lors de la délivrance ;
      De connaitre la conduite à tenir dans le cas où le test rapide d’orientation diagnostique serait négatif.
      Objectifs pédagogiques :
      A la fin de la formation, le pharmacien doit être capable de :
      – appliquer les logigrammes figurant en annexe I de l’arrêté ;
      – savoir contacter le prescripteur le cas échéant (dispositif de prescription d’une ordonnance de dispensation conditionnelle) ;
      – savoir adresser le patient à un médecin le cas échéant (application du logigramme) ;
      – déterminer les exactes situations où la délivrance d’antibiotique selon le schéma des logigrammes 1 et 2 n’est pas possible.
      Programme et modalités d’apprentissage :
      Séquence 1 : Symptômes de l’angine et prise en main du logigramme – 2 heures.
      – identifier et repérer les signes et symptômes d’une angine et connaitre les diagnostics différentiels ;
      – point d’attention sur les situations devant conduire à une réorientation vers un médecin ;
      – présentation du logigramme de la prise en charge des symptômes évocateurs d’angine (mal de gorge non fébrile) avec la formation sur l’ensemble des étapes, en insistant sur les facteurs d’exclusion et les situations nécessitant une réorientation médicale en urgence ;
      – identification des traitements pris par le patient (sur présentation d’ordonnance ou à l’interrogatoire) nécessitant une réorientation vers le médecin.
      Séquence 2 : Observation des amygdales et score de Mac Isaac – 1 heure.
      – démonstration de la recherche d’adénopathies cervicales antérieures sensibles ou douloureuses ;
      – présentation de visuels d’amygdales normales ;
      – présentation de visuels d’hypertrophie unilatérale des amygdales de déviation médiane de l’amygdale d’Œdèmes ou voussure du voile ou de luette déviée du côté sain ;
      – présentation de visuels d’angine, dont angine pseudomembraneuse, angine vésiculeuse, angine ulcéreuse ou ulcéro-nécrotique et phlegmon de l’amygdale ;
      – quizz.
      Séquence 3 : Test rapide d’orientation diagnostique de l’angine (si non validée antérieurement) – 1 heure.
      – contexte patient conduisant à la proposition d’un test rapide d’orientation diagnostique de l’angine, et contexte de la lutte contre l’antibiorésistance ;
      – modalités à respecter pour la pratique en officine : le cahier des charges figurant à l’article 4 du présent arrêté ;
      – apprentissage du geste, réalisation du test rapide d’orientation diagnostique de l’angine et interprétation ;
      – mise en pratique par les pharmaciens.
      Séquence 4 : Prescription – 1 heure.
      – présentation des recommandations de la HAS (en vigueur) : Choix et durée de l’antibiothérapie : « Rhinopharyngite aiguë et angine aiguë de l’enfant et de l’adulte de 2021 », sensibilisation au bon usage des antibiotiques et à la lutte contre l’antibiorésistance et des autres références bibliographiques pertinentes ;
      – présentation des molécules : posologies en fonction de l’âge, durée de traitement, voie d’administration, des allergies et contre-indications à rechercher, des effets indésirables et des précautions d’emploi (cf. Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP), et des règles hygiéno-diététiques à communiquer au patient ;
      – rappel du risque d’automédication par AINS et aspirine et de l’importance de la recherche de traitements personnels éventuels ;
      – traçabilité et partage des informations avec le médecin traitant. Conformément à l’article R. 5125-33-11 du CSP, le pharmacien inscrit dans le dossier médical partagé du patient ses nom et prénom d’exercice, la dénomination du médicament délivré, la date de réalisation du test rapide d’orientation diagnostique, ainsi que son code d’identification unique dit « IUD » dès lors que celui-ci est disponible, ou à défaut le nom du fabricant, la référence et le numéro de lot du test rapide d’orientation diagnostique utilisé. A défaut de cette inscription, il délivre au patient une attestation qui comporte ces informations. En l’absence de dossier médical partagé et sous réserve du consentement du patient, le pharmacien transmet ces informations à son médecin traitant. La transmission de cette information s’effectue par messagerie sécurisée de santé répondant aux conditions prévues à l’article L. 1470-5, lorsqu’elle existe. » ;
      – présentation de 2 cas pratiques.
      Profil des concepteurs et intervenants :
      La formation devra obligatoirement associer un médecin en qualité de concepteur et de formateur
      Modalités de validation :
      Quel que soit le nombre de séquences suivies, les pharmaciens compléteront un QCM de 10 items portant sur les compétences acquises au cours de la formation dont les critères d’exclusion, le score de Mac Isaac, le TROD angine et la prescription.
      Une attestation de formation est délivrée sous réserve de valider a minima 8 items sur 10.
  16. Partie 2 : Cahier des charges de la formation destinée aux pharmaciens d’officine désirant réaliser un test urinaire d’orientation diagnostique de recherche a minima de nitriturie et de leucocyturie, mentionné au tableau n° 4 de l’annexe I de l’arrêté du 1er août 2016 selon les modalités décrites dans les logigrammes 3 et 4 figurant à l’annexe II du présent arrêté

    • Formation théorique et pratique :
      La formation est d’une durée maximale de 4 heures dont tout ou partie peut être réalisée en e-learning.
      Compétences à acquérir :
      Elles relèvent d’une part de la connaissance des exigences réglementaires du présent arrêté et des textes relatifs à la prescription conditionnelle. L’ensemble des recommandations en vigueur, dont celles de la HAS, en lien avec l’utilisation des antibiotiques dans le traitement de la cystite aiguë simple sont également à connaître en prenant en compte leur actualisation éventuelle.
      Elles relèvent d’autre part d’une parfaite connaissance des logigrammes de l’annexe II.
      Il s’agit :
      De connaître les facteurs d’exclusion d’urgence ;
      De connaître les autres facteurs d’exclusion ;
      De connaître les signes de gravité.
      En conséquence, il s’agit de savoir identifier les situations qui imposent au pharmacien d’adresser la patiente à un médecin.
      Il s’agit également :
      De réaliser un test urinaire d’orientation diagnostique de recherche a minima de nitriturie et de leucocyturie ce qui comprend outre la réalisation du geste, la prise en compte de la traçabilité à effectuer ;
      De savoir lire le résultat du test, interpréter celui-ci, en tirer les conséquences pour réorienter la patiente vers un médecin le cas échéant.
      Il s’agit enfin :
      De connaître les antibiotiques que le pharmacien peut délivrer dans le contexte d’un test positif, leurs posologies, leur voie d’administration, leurs contre-indications, la durée de traitement et leurs effets indésirables ;
      De définir le traitement antibiotique pertinent selon la situation du patient ;
      De rechercher d’éventuelles allergies ou contre-indications ;
      De délivrer les conseils nécessaires lors de la délivrance ;
      De connaitre la conduite à tenir dans le cas où le test serait négatif.
      Objectifs pédagogiques :
      A la fin de la formation le pharmacien doit être capable de :
      – appliquer les logigrammes figurant en annexe II de l’arrêté ;
      – savoir contacter le prescripteur le cas échéant (dispositif de prescription d’une ordonnance de dispensation conditionnelle) ;
      – savoir adresser le patient à un médecin le cas échéant (application du logigramme) ;
      – déterminer les exactes situations où la délivrance d’antibiotique selon le schéma des logigrammes 3 et 4 n’est pas possible.
      Programme et modalités d’apprentissage :
      Séquence 1 : signes et symptômes de la cystite aiguë simple et prise en main du logigramme – 2 heures.
      – identifier et repérer les signes et symptômes d’une cystite aiguë simple et connaître les diagnostics différentiels ;
      – point d’attention sur les situations devant conduire à une réorientation vers un médecin ;
      – présentation du logigramme de la prise en charge des symptômes de la cystite aiguë simple (pollakiurie et brûlures mictionnelles non fébriles), avec la formation sur l’ensemble des étapes, en insistant sur les facteurs d’exclusion et les situations nécessitant une réorientation médicale en urgence ;
      – identification des traitements pris par le patient (sur présentation d’ordonnance ou à l’interrogatoire) nécessitant une réorientation vers le médecin.
      Séquence 2 : test urinaire d’orientation diagnostique de recherche a minima de nitriturie et de leucocyturie (possibilité de tutoriel vidéo) – 1/2 heure.
      – conditions de recueil des urines (flacon stérile, élimination du 1er jet d’urine, délais d’acheminement à la pharmacie le cas échéant, etc.), d’utilisation du test urinaire d’orientation diagnostique de recherche a minima de nitriturie et leucocyturie et de leur interprétation avec les critères de positivité ;
      – conditions à indiquer à la patiente pour le recueil des urines :
      – se laver les mains au savon avant le prélèvement ;
      – prévoir un récipient sec et propre, rincé à l’eau claire, ou un gobelet en plastique (éviter l’utilisation d’antiseptique qui pourrait fausser le résultat) ;
      – recueillir le deuxième jet d’urine.
      – conditions de réalisation du test :
      – effectuer le test le plus rapidement possible après le recueil des urines ;
      – respecter la notice.
      – information sur le contexte de la lutte contre l’antibiorésistance ;
      – modalités à respecter pour la pratique en officine : le cahier des charges figurant à l’article 4 du présent arrêté ;
      – présentation pratique de la réalisation du test urinaire d’orientation diagnostic de recherche a minima de nitriturie et de leucocyturie et interprétation ;
      – mise en pratique par les pharmaciens.
      Séquence 3 : prescription – 1,5 heures.
      – présentation de la fiche mémo HAS en vigueur (réalisée en collaboration avec la SPILF) : cystite aiguë simple, à risque de complication ou récidivante, de la femme et des autres références bibliographiques pertinentes ;
      – présentation des molécules ; posologies, durée de traitement, voie d’administration, des allergies et contre-indications à rechercher, des effets indésirables et des précautions d’emploi (cf. Résumé des caractéristiques du produit (RCP)) ;
      – présentation des informations importantes et des règles hygiéno-diététiques à communiquer à la patiente ;
      – sensibilisation à la juste prescription des traitements médicamenteux et à la lutte contre l’antibiorésistance ;
      – traçabilité et partage des informations avec le médecin traitant. Conformément à l’article R. 5125-33-11 du CSP, le pharmacien inscrit dans le dossier médical partagé du patient ses nom et prénom d’exercice, la dénomination du médicament délivré, la date de réalisation du test urinaire d’orientation diagnostique, ainsi que son code d’identification unique dit « IUD » dès lors que celui-ci est disponible, ou à défaut le nom du fabricant, la référence et le numéro de lot du test urinaire d’orientation diagnostique. A défaut de cette inscription, il délivre au patient une attestation qui comporte ces informations. En l’absence de dossier médical partagé et sous réserve du consentement du patient, le pharmacien transmet ces informations à son médecin traitant. La transmission de cette information s’effectue par messagerie sécurisée de santé répondant aux conditions prévues à l’article L. 1470-5, lorsqu’elle existe. » ;
      – présentation de 2 cas pratiques.
      Profil des concepteurs et intervenants :
      La formation devra obligatoirement associer un médecin ou une sage-femme en qualité de concepteur et de formateur.

    • Modalités de validation de la formation :
      Quel que soit le nombre de séquences suivies, les pharmaciens compléteront un QCM de 10 items portant sur les compétences acquises au cours de la formation dont les critères d’exclusion, l’interprétation du test urinaire d’orientation diagnostique de recherche a minima de nitriturie et de leucocyturie et la prescription.
      Une attestation de formation est délivrée sous réserve de valider a minima 8 items sur 10.

  17. ANNEXE V
    CAHIER DES CHARGES RELATIF AUX CONDITIONS TECHNIQUES POUR LA RÉALISATION DES TESTS RAPIDE D’ORIENTATION DIAGNOSTIQUE
    La réalisation des tests rapides d’orientation diagnostique mentionnés à l’article 4 du présent arrêté est soumise aux obligations suivantes :
    – disposer de locaux adaptés pour assurer la réalisation du test, comprenant un espace de confidentialité pour mener l’entretien préalable, accessible depuis l’espace client, sans accès possible aux médicaments. Ce local peut être le même que celui prévu pour la vaccination ;
    – disposer d’équipements adaptés permettant d’asseoir la personne pour la réalisation du test rapide oro-pharyngé d’orientation diagnostique des angines à streptocoques du groupe A ;
    – disposer d’un thermomètre et d’un tensiomètre ;
    – lorsque le prélèvement d’urine est réalisé dans les locaux de l’officine, disposer de sanitaires permettant d’assurer la réalisation du test urinaire d’orientation diagnostique de recherche a minima de nitriturie et de leucocyturie dans le respect des règles d’hygiène ;
    – disposer d’un point d’eau pour le lavage des mains ou de solution hydro-alcoolique ;
    – disposer du matériel nécessaire pour la réalisation du test, conforme à la réglementation européenne : notamment lampe d’examen, gants, chronomètre, abaisse-langues, écouvillons de prélèvement et flacons de recueil d’urine si non fournis avec le dispositif de test ;
    – disposer de tests rapides oro-pharyngés, revêtus d’un marquage CE, d’orientation diagnostique des angines à streptocoque du groupe A ;
    – disposer de tests urinaires, revêtus d’un marquage CE, d’orientation diagnostique de recherche a minima de nitriturie et de leucocyturie ;
    – disposer d’un pèse-personne et adapter la posologie d’antibiotique le cas échéant.


Fait le 17 juin 2024.


Pour la ministre et par délégation :
Le directeur général de la santé,
G. Emery
Le directeur de la sécurité sociale,
P. Pribile

Extrait du Journal officiel électronique authentifiéPDF – 2,2 Mo

DGS-Urgent n°2024_08 : Intensification de la circulation de la coqueluche en France et en Europe

Mesdames, Messieurs, 

Après un premier appel à la vigilance en avril 2024 sur la recrudescence de la coqueluche en Europe et en France au 1er trimestre 2024, Santé publique France signale une situation épidémique sur le territoire avec une circulation très importante de la bactérie sur les premiers mois de l’année.

Au cours du 1er trimestre 2024 en France, plusieurs cas groupés de coqueluche en collectivité étaient signalés avec un nombre de clusters plus important comparé à toute l’année 2023 (aucun cas groupé signalé entre janvier et septembre 2023) annonçant un début de recrudescence de la coqueluche dans au moins 4 régions hexagonales. 

En quelques semaines, ce sont sept régions (Ile-de-France, Bretagne, Pays de Loire, Auvergne Rhône-Alpes, Grand-Est, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine) qui déclaraient plus d’une vingtaine de clusters en collectivités (essentiellement des écoles maternelles et primaires, halte-garderie et maisons maternelles, collèges et lycées) ou familiaux à la fin mars 2024. 

Début juin 2024, les différents indicateurs de surveillance de la coqueluche suivis par Santé publique France confirment la résurgence de la maladie sur le territoire national avec des hausses importantes observées sur les dernières semaines. Sur les 5 premiers mois de l’année 2024, les données 3-Labos recensent près de 7000 PCR positives (contre 518 pour toute l’année 2023) et les données du réseau hospitalier RENACOQ rapportent 46 cas chez des nourrissons de moins de 12 mois (contre 41 cas en 2023). Les données du réseau OSCOUR et SOS médecins montrent également une très forte hausse avec un nombre de passages aux urgences, d’hospitalisations après passage aux urgences et d’actes SOS médecin pour le regroupement syndromique « coqueluche » multiplié par 7 entre la semaine 11 et la semaine 22. 

En Europe, la résurgence de la coqueluche s’observe également avec une augmentation importante du nombre de cas de coqueluche : le total provisoire des cas rapportés par l’ECDC sur les 3 premiers mois de l’année 2024 est déjà supérieur à celui de toute l’année 2023 : 32 037 cas entre le 1er janvier et le 31 mars 2024 contre 25 130 en 2023. 

La coqueluche évolue par cycles de recrudescence tous les 3 à 5 ans et le dernier cycle observé en France date de 2017-2018. La bactérie a faiblement circulé, à l’instar d’autres pathogènes respiratoires, pendant la pandémie de COVID-19, et le démarrage de ce nouveau cycle épidémique nécessite une sensibilisation de la population et des professionnels de santé sur cette maladie et ses modalités de prévention. 

Nous attirons donc votre attention sur cette situation, notamment en prévision de la période estivale de recrudescence saisonnière de la coqueluche et des grands rassemblements prévus cet été en lien avec les Jeux Olympiques et Paralympiques. Nous vous rappelons l’importance de vacciner votre patientèle particulièrement les femmes enceintes, chez qui la couverture vaccinale est insuffisante, ce qui peut avoir pour conséquence la transmission de la maladie aux nouveau-nés et jeunes nourrissons qui n’ont pas encore eu le temps d’être vaccinés et qui font les formes les plus graves voire mortelles de coqueluche

La meilleure protection repose sur la vaccination. Le nombre de cas de coqueluche a très fortement diminué depuis l’introduction de la vaccination, cependant la bactérie continue à circuler car les vaccins recommandés, bien que très efficaces, induisent une protection limitée dans le temps rendant nécessaires les rappels vaccinaux. Les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés (ceux âgés de moins de 2 mois), les nourrissons de moins de 6 mois et les adolescents et les adultes qui ont perdu la protection due au vaccin sont les populations les plus touchées. 

Selon le calendrier vaccinal en vigueur

– La protection des nouveau-nés et jeunes nourrissons repose sur la vaccination des femmes enceintes ou de l’entourage des nouveau-nés (stratégie du cocooning) selon l’avis de la Haute Autorité de santé du 7 avril 2022 qui recommande : 

 o La vaccination des femmes enceintes à partir du 2ème trimestre de grossesse de préférence entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée. Cette vaccination réduit de moitié les hospitalisations et de 95% les décès liés à la coqueluche des moins de 3 mois ; 

 o La vaccination des personnes de l’entourage proche du nourrisson, lorsque la mère n’a pas été vaccinée pendant la grossesse, ou a été vaccinée moins d’un mois avant l’accouchement. 

– La vaccination obligatoire des nourrissons comporte une primovaccination à deux injections à deux mois d’intervalle, à l’âge de 2 mois (8 semaines) et 4 mois, suivie d’un rappel à l’âge de 11 mois (vaccins combinés hexavalents). Ce schéma ne doit pas être différé

– Un rappel est recommandé à l’âge de 6 ans avec une combinaison vaccinale tétravalente à doses entières d’anatoxines diphtériques et tétaniques et d’antigène coquelucheux (DTCaPolio : InfanrixTetra® / Tétravac-acellulaire® disponibles) puis à 11-13 ans avec une combinaison vaccinale tétravalente à doses réduites d’anatoxines diphtérique et tétanique et d’antigènes coquelucheux (dTcaPolio : Boostrixtetra® / Repevax® disponibles) ; – Chez les adultes, la vaccination de la coqueluche est recommandée par un rappel à l’âge de 25 ans (rattrapage possible jusqu’à 40 ans) et dans le cadre de la stratégie du cocooning (pour l’entourage du nourrisson au cours de ses six premiers mois de vie) ; 

– Chez les professionnels de santé et de la petite enfance, les rappels à 25, 45 et 65 ans doivent désormais comporter la valence coquelucheuse (dTPca)

– La vaccination contre la coqueluche est également fortement recommandée pour : 

 o Les personnes travaillant en lien étroit avec des nourrissons de moins de 6 mois : personnels dans les maternités, services de néonatalogie, de pédiatrie, 

 o Les professionnels de la petite enfance, dont les assistants maternels, 

 o Les personnes effectuant régulièrement des baby-sittings. 

La coqueluche n’est pas une maladie à déclaration obligatoire mais les cas sont à signaler à votre Agence régionale de santé dans deux situations spécifiques : 

– en cas d’infections nosocomiales ; 

– lors de cas groupés (à partir de 2 cas) qu’ils soient intrafamiliaux ou en collectivités. 

La mise en œuvre des mesures vis-à-vis du cas et de son entourage a été rappelée dans l’avis du HCSP du 18 novembre 2022, en particulier pour les personnes à risque (personnes souffrant d’une maladie respiratoire chronique, immunodéprimés, les femmes enceintes) et dans des collectivités à risque : 

– Mise en place de mesures barrières (lavage des mains et port du masque), 

– Mise en œuvre d’un traitement antibiotique (macrolides), 

– Eviction du cas pendant sa période de contagiosité (3 semaines après le début des symptômes si aucun traitement antibiotique adapté n’a été prescrit ou jusqu’au 3ème ou 5ème jour du traitement selon l’antibiotique choisi), 

– Mise à jour de la vaccination de la population exposée, en utilisant bien un vaccin contenant la valence coquelucheuse (dTPca), 

– Antibioprophylaxie des sujets contacts proches non protégés par la vaccination (enfants non ou incomplètement vaccinés selon l’âge, enfants dont la dernière dose date de plus de 5 ans, adultes non vaccinés ou dont la vaccination remonte à plus de 5 ans) et des contacts occasionnels à risque de forme grave et non protégés par la vaccination. 

La confirmation microbiologique des cas repose sur l’isolement de la bactérie (culture) et surtout la détection de son matériel génétique par PCR à partir d’une aspiration ou d’un prélèvement nasopharyngé. 

Comme pour toute épidémie d’infections respiratoires, il est important de souligner que parmi les mesures barrières efficaces, le port du masque est fortement recommandé pour les personnes symptomatiques. Pour les personnes présentant des symptômes d’une infection des voies respiratoires (rhume, maux de gorge, toux, fièvre) et ce, quelle qu’en soit la cause, le port du masque reste de rigueur en particulier en présence de personnes fragiles, dans les établissements sanitaires et médico-sociaux, dans les espaces clos et dans les transports en commun. Les professionnels de santé travaillant en contact avec des populations vulnérables (nourrissons, femmes enceintes, personnes immunodéprimées ou souffrant de maladies respiratoires) sont particulièrement concernés. 

La vaccination de la femme enceinte contre la coqueluche, recommandée depuis avril 2022, est à promouvoir d’urgence pour protéger les nourrissons dans les premiers mois de vie, qui font les formes les plus graves de la maladie.

Je vous remercie de la bonne prise en compte de ces informations et de votre mobilisation. 

Dr Grégory EMERY 

Directeur Général de la Santé 

Pour plus d’informations : 

– Page Actualité Coqueluche sur le site de Santé publique France ; 

– Calendrier vaccinal ; 

– Avis Has du 7 avril 2022 relatif aux recommandations vaccinales contre la coqueluche chez la femme enceinte ; 

– Site du Centre national de référence de la coqueluche et des autres bordetelloses ; 

– Avis HCSP du 18 novembre 2022 relatif à la conduite à tenir autour d’un ou plusieurs cas de coqueluche

ANNEXE 

Rappel sur la coqueluche 

La coqueluche est une infection bactérienne peu ou pas fébrile de l’arbre respiratoire inférieur d’évolution longue et hautement contagieuse. 

Deux bactéries du genre Bordetella sont responsables des syndromes coquelucheux chez l’Homme : essentiellement Bordetella pertussis et Bordetella parapertusssis. 

La transmission se fait principalement dans la famille ou en collectivités au contact d’une personne malade présentant une toux. 

La contagiosité est maximale la première semaine, elle diminue avec le temps pour être considérée comme nulle après trois semaines d’évolution sans traitement antibiotique ou après 3 à 5 jours d’antibiothérapie selon l’antibiotique choisi. La période d’incubation moyenne est de 10 jours (extrêmes 7 à 21 jours) et son expression clinique est variable selon les personnes et les âges. 

Le diagnostic de la coqueluche se fait donc selon plusieurs modalités : 

 Le diagnostic clinique de la coqueluche est variable selon les personnes. Il existe plusieurs critères pour établir le diagnostic : 

  o Le déroulement de la maladie : débute pendant les 4 à 6 premiers jours par des signes discrets d’infection des voies respiratoires supérieures : rhinite, toux légère. Puis la toux persiste, et se modifie au lieu de s’améliorer comme c’est généralement le cas pour une rhinopharyngite banale. La fièvre est en général discrète ou absente ; 

 o Une toux persistante au-delà de 7 jours et son aggravation font évoquer le diagnostic d’autant plus qu’elle devient caractéristique (spasmodique en particulier nocturne, survenant de façon paroxystique). Classiquement quinteuse et émétisante voire asphyxiante chez le nourrisson et l’enfant, la toux de la coqueluche chez l’adulte peut ne revêtir aucune de ces caractéristiques. 

 Il est à noter que les vaccins coquelucheux acellulaires ont une efficacité estimée entre 70 % chez l’adolescent et 84 % chez le nourrisson avec un déclin avec le temps. Un antécédent de vaccination, même récent, ne doit pas faire écarter la suspicion de coqueluche en cas de toux persistante. 

 Epidémiologique : 

 o Identification d’un cas primaire dans l’entourage, à savoir une personne avec toux prolongée dans les 3 semaines avant le début des symptômes du cas à investiguer ; 

 o Ou identification d’un cas secondaire, à savoir début d’une toux chez une personne en contact avec le cas à investiguer dans les 3 semaines après le début des symptômes de ce dernier. 

 Biologique : prélèvement pour culture et/ou PCR par aspiration ou écouvillonnage nasopharyngé selon les modalités suivantes : 

 o durée de la toux < 15 jours : diagnostic direct par culture et PCR en temps réel (PCR-TR) ; 

 o 15 jours ≤ durée de la toux < 21 jours : diagnostic direct par PCR-TR ; 

 o durée de la toux ≥ 21 jours : diagnostic clinique avant tout. Réaliser des PCR-TR chez les cas secondaires éventuels. 

La PCR est le diagnostic le plus sensible et elle est pratiquée par de nombreux laboratoires. Elle n’a plus lieu d’être pratiquée après trois semaines de toux. La PCR et la culture sont remboursées par l’Assurance maladie.


Dans le cadre d’une alerte ou d’une crise sanitaire, la Direction Générale de Santé (DGS), par l’intermédiaire du Centre Opérationnel de Régulation et de Réponse aux Urgences Sanitaires et Sociales (CORRUSS), diffuse pour information des messages de sécurité sanitaire (avis, recommandations et conduites à tenir), via l’envoi de DGS-Urgent, à l’ensemble des professionnels de santé inscrits au conseil de l’ordre compétent, en conformité avec l’article L. 4001-2 de la LOI n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé.

Les Pharmaciens du Sud

GRATUIT
VOIR