Violences contre les soignants : le tour de vis des sénateurs

Examinée par la chambre haute depuis le début du mois, la proposition de loi visant à renforcer la sécurité des professionnels de santé fera l’objet d’un scrutin solennel le 13 mai prochain.

par Mélanie Mazière le Pharmacien de France

C’est peu de dire que le vote de cette loi est attendu de pied ferme. Pour qu’elle retrouve la navette parlementaire, un regroupement de soignants s’est même constitué sous le nom de « Collectif du 12 mars », nom judicieusement choisi pour correspondre à la journée européenne de sensibilisation à la violence contre les médecins et les autres professions de santé. Les revendications ont abouti. La proposition de loi de l’ex-député Philippe Pradal (Horizons, Alpes-Maritimes), adoptée par l’Assemblée nationale il y a plus d’un an, est ainsi examinée depuis début mai par les sénateurs. Réunis le 6 mai dernier en séance plénière, ils ont adopté une vingtaine d’amendements ajoutés par la commission des lois, tout en revenant sur un certain nombre d’arbitrages de cette même commission, parfois même contre l’avis de la rapporteure, Anne-Sophie Patru (Union centriste, Ille-et-Vilaine).

Protection élargie

C’est d’abord l’article 1er, qui prévoit des peines aggravées contre les auteurs de violences commises sur des soignants, qui s’est vu modifié par un agrandissement du périmètre des personnes protégées. Celui-ci comprend désormais tout professionnel de santé ou membre « du personnel exerçant au sein d’un établissement de santé, d’un centre de santé, d’une maison de santé, d’une maison de naissance, d’un cabinet d’exercice libéral d’une profession de santé, d’une officine de pharmacie, d’un prestataire de santé à domicile, d’un laboratoire de biologie médicale ou d’un établissement ou d’un service social ou médico‑social ». Ont également été incluses dans les circonstances aggravantes des agressions sexuelles toute violence « lorsqu’elle est commise par ou sur un professionnel de santé durant son exercice ». De plus, les circonstances aggravantes, déjà étendues au vol de matériel médical et paramédical et au vol en établissement de santé, s’élargissent au vol de « tout produit de santé ».

Délit d’outrage

L’article 2 a aussi fait l’objet de modifications afin de réintroduire l’extension du délit d’outrage qui avait été remplacée, en commission des lois, par une « répression aggravée de l’injure ». Le délit d’outrage concerne donc « tout membre du personnel exerçant au sein d’un établissement de santé, d’un centre de santé, d’une maison de santé, d’une maison de naissance, d’un cabinet d’exercice libéral d’une profession de santé, d’une officine de pharmacie, d’un laboratoire de biologie médicale ou d’un établissement ou d’un service social ou médico‑social ».

Dépôt de plainte

L’article 3 permet aux ordres professionnels ainsi qu’aux unions régionales des professionnels de santé (URPS) de déposer plainte pour les libéraux de santé. Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, s’est d’ailleurs engagé à publier le décret d’application rapidement. Il a également expliqué qu’un travail est en cours pour permettre le dépôt de plainte de soignants en visioconférence. Son credo reste le même : tolérance zéro face aux violences faites aux soignants. Les sénateurs doivent se réunir le 13 mai après-midi pour le scrutin solennel. Il sera suivi d’une commission mixte paritaire (CMP) afin que les deux chambres décident d’une version commune.

Rupture de quétiapine : élargissement de la dispensation à l’unité à l’ensemble des médicaments et dosages

Publié au Journal officiel de ce jour, un arrêté du 28 avril 2025 élargit la dispensation à l’unité à l’ensemble des médicaments à base de quétiapine ainsi qu’à l’ensemble des dosages disponibles, à compter du 1er mai 2025.

Jusqu’à ce jour, cette mesure était limitée aux spécialités à base de quétiapine Xeroquel® LP et génériques ainsi qu’aux dosages LP 50 mg, LP 300 mg et LP 400 mg.

Pour rappel, le dispositif de dispensation à l’unité des spécialités à base de quétiapine a été mis en place le 14 février 2025, en réponse aux ruptures d’approvisionnement résultant de problèmes de production rencontrés par le fabricant PHARMATHEN INTERNATIONAL et connus des pouvoirs publics depuis le mois de juillet 2024.

La FSPF prend acte de cette nouvelle mesure de gestion des ruptures d’approvisionnement en quétiapine, sachant qu’à ce jour, aucune amélioration de la situation n’a été identifiée par les autorités sanitaires et que les perspectives de réapprovisionnement demeurent incertaines.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter :

– Arrêté du 28 avril 2025 modifiant l’arrêté du 12 février 2025 portant classement des médicaments à base quétiapine sur la liste des spécialités pouvant être soumises à une délivrance à l’unité en application de l’article R. 5132-42-2 du code de la santé publique ;
– Site internet de l’ANSM – Fortes tensions d’approvisionnement en quétiapine (Xeroquel LP et génériques) : premières conduites à tenir ;
– Site internet de l’ANSM – Point de situation sur les tensions d’approvisionnement en quétiapine : une mobilisation au long cours pour couvrir au mieux les besoins des patients ;
– Site internet de la FSPF – Tensions en quétiapine : mise en place de la dispensation à l’unité ;
– Site internet de la FSPF – Rupture de quétiapine : mise en place des préparations magistrales sous-rémunérées ;
– Site internet de la FSPF – Quétiapine : ajout du dosage 50 mg dans la liste des préparations magistrales.

Le 13:45 de Philippe Besset du 2 mai 2025

00:00 – Introduction

00:38 – Sommaire

01:06 – Vaccin contre le chikungunya

05:38 – Observatoire conventionnel du suivi de la rémunération

11:14 – Décret sur les antalgiques de palier 1

13:02 – Se former à la vaccination

15:02 – Les questions des internautes

17:38 – Conclusion

Retrouvons nous pour parler de l’actualité en 15 minutes chrono : Vaccin contre le chikungunya, suivi de la rémunération officinale du 30 avril et décret sur les antalgiques de palier I.

Vaccination : calendrier vaccinal 2025

La Semaine européenne de la vaccination, coordonnée en France par le ministère chargé de la Santé et Santé publique France, se déroule du 27 avril au 3 mai. En parallèle, le calendrier vaccinal 2025 vient d’être publié. Focus sur les nouvelles recommandations vaccinales et les outils d’information mis à disposition.

Principales nouveautés du calendrier vaccinal 2025

Infections à méningocoques

  • Nourrissons :
    Depuis le 1er janvier 2025, la vaccination contre les méningocoques ACWY et la vaccination contre le méningocoque B sont obligatoires chez le nourrisson.
  • Adolescents et jeunes adultes :
    La vaccination contre les méningocoques ACWY est recommandée chez tous les adolescents âgés de 11 à 14 ans indépendamment de leur statut vaccinal. Dans le cadre du rattrapage vaccinal, cette vaccination contre les méningocoques ACWY est également recommandée entre 15 et 24 ans révolus.

La vaccination contre le méningocoque B peut être proposée aux personnes âgées de 15 à 24 ans révolus.

Infections à pneumocoques

Élargissement de la recommandation vaccinale à toutes les personnes âgées de 65 ans et plus (auparavant limitée à celles présentant certaines comorbidités), selon un schéma vaccinal à dose unique avec le vaccin Prevenar 20.

Dengue

Introduction d’une recommandation vaccinale aux Antilles, en Guyane, à Mayotte et à La Réunion, pour :

  • les enfants et les adolescents âgés de 6 à 16 ans résidant dans ces territoires et ayant un antécédent documenté de dengue ;
  • les personnes âgées de 17 à 60 ans résidant dans ces territoires et présentant des comorbidités (drépanocytose, hypertension artérielle compliquée, diabète, obésité, insuffisance rénale, affections cardio-pulmonaires chroniques, autres hémoglobinopathies, thrombocytopathies), avec ou sans antécédent de dengue.

Le schéma vaccinal recommandé consiste en deux doses de vaccin Qdenga espacées de 3 mois, réalisées en période inter-épidémique. En cas d’infection récente à la dengue, il est recommandé d’attendre un délai de 6 mois avant d’administrer la 1re dose.

Coqueluche

Si la mère n’a pas été vaccinée pendant la grossesse ou si elle a accouché moins d’un mois après la vaccination : ajout d’un rappel dTCaP pour les adultes de l’entourage du nouveau-né âgés de plus de 25 ans si la dernière vaccination coquelucheuse remonte à 5 ans ou plus (au lieu d’un délai de 10 ans en l’absence d’épidémie).

Infections à VRS

  • Femmes enceintes : la vaccination contre le VRS avec le vaccin Abrysvo, est recommandée chez la femme enceinte entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée (SA), en amont de la période épidémique et jusqu’à la fin de cette période.
  • Personnes âgées : la vaccination saisonnière (entre septembre et janvier) contre le VRS est recommandée pour les plus 75 ans et les personnes entre 65 ans et 74 ans présentant des pathologies respiratoires chroniques ou cardiaques susceptibles de décompensation lors d’une infection à VRS : utilisation sans préférence des vaccins Abrysvo, Arexvy ou mRESVIA, selon un schéma à une dose.

Les recommandations pour les personnes âgées de 65 ans et plus seront effectives dès lors que ces vaccins seront pris en charge par l’assurance maladie dans le cadre du droit commun.

Rougeole, oreillons, rubéole

Dans un contexte actuel d’augmentation du nombre de cas de rougeole en France et à l’international, il convient de poursuivre le rattrapage des personnes non ou insuffisamment vaccinées : personnes nées après 1980 n’ayant reçu aucune dose ou une seule dose de vaccin trivalent ROR ou encore leur première dose de vaccin avant l’âge de 12 mois.

La stratégie de vaccination contre le chikungunya est amenée à faire l’objet de recommandations actualisées en 2025, en fonction des nouvelles données disponibles sur l’efficacité et la sécurité des vaccins, ainsi que des données épidémiologiques.

Semaine européenne de la vaccination

Cette campagne, orchestrée chaque année au niveau national par le ministère chargé de la Santé et Santé publique France et pilotée en régions par les ARS, se déroule du 27 avril au 3 mai. Elle a pour objectif de mobiliser les professionnels de santé et le public autour de la vaccination. Cette année, l’accent est mis sur la vaccination des séniors.

Cette semaine est l’occasion de relayer auprès du public les recommandations vaccinales en vigueur, de répondre à ses questions sur la vaccination, de lui proposer de vérifier son statut vaccinal et d’effectuer si besoin les rappels et les rattrapages recommandés.

Pour rappel, depuis 2022, le carnet de vaccination électronique est inclus dans l’espace numérique en santé Mon espace santé. Il permet aux professionnels de santé comme aux usagers de renseigner les vaccinations réalisées et de connaître les prochaines vaccinations prévues selon l’âge.

Des ressources pour (s’)informer

Le Cespharm met à votre disposition une sélection d’outils sur la vaccination destinés au public et aux professionnels de santé, parmi lesquels :

  • l’affichette et les cartes postales (disponibles en 2 versions : chez « la personne âgée de 65 ans et plus » et « l’ensemble de la population ») présentant le calendrier vaccinal simplifié en vigueur ;
  • deux documents sur la vaccination contre les méningocoques ABCWY : une brochure destinée aux parents concernés et un document d’information professionnelle ;
  • des outils sur la vaccination anti-HPV :  des brochures à remettre au public (dont un dépliant d’information accessible à tous) et un argumentaire destiné aux professionnels de santé.

Le site de référence vaccination-info-service.fr, proposé par le ministère chargé de la Santé et Santé publique France depuis 2017, rassemble l’ensemble des informations scientifiquement validées sur cette thématique.

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Liens utiles :

Source : actualité Cespharm du 30/04/2025

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