DGS-Urgent n°2025_05 VIGILANCE RENFORCEE VIS-A-VIS DU RISQUE DE TRANSMISSION A L’HOMME DES VIRUS INFLUENZA D’ORIGINE ZOONOTIQUE – CONDUITE A TENIR

Messages clés concernant la prise en charge d’un patient avec syndrome grippal avec notion d’exposition à des animaux :

–          Interroger tout patient avec syndrome grippal sur la notion d’exposition à des animaux, notamment les volailles et les porcs, mais d’autres mammifères peuvent être concernés (cf. annexe).

–          Devant tout cas possible de grippe aviaire ou porcine (cf. définitions en annexe), réaliser un prélèvement naso-pharyngé (et conjonctival en cas de symptômes oculaires) pour une recherche de grippe par RT-PCR. La recherche doit obligatoirement cibler le type (type A ou B) et le sous-type saisonnier (H1 et H3). Ce prélèvement peut être réalisé, si besoin, par une infirmière.

–          L’arrêté du 6 décembre 2024 étend la prise en charge du diagnostic de grippe (type et sous-type) et du SARS-CoV-2 par RT-PCR sur prélèvement respiratoire chez des personnes symptomatiques exposées à un virus influenza zoonotique et cela toute l’année[1].

–          En cas de résultat du test positif pour un virus influenza A et négatif ou non conclusif pour un sous-type H1 ou H3, le patient correspond à la définition de cas probable de grippe zoonotique. Un signalement à l’ARS doit être réalisé sans délai.

–          Dans l’attente du résultat, afin de réduire le risque de transmission de l’agent pathogène en cause à son entourage, des consignes d’hygiène et de prévention devront être données au patient (limitation des contacts, port du masque et adoption des gestes barrières, limiter les contacts avec les animaux). Un dépliant d’information sur les bons réflexes face aux grippes aviaire et porcine est disponible sur le site de Santé publique France.

–          Si le patient nécessite une prise en charge hospitalière, il doit être orienté vers le Samu/Centre 15.

–          Documents de référence : fiche COREB (2 pages) et Conduite à tenir Santé publique France (10 pages).


Mesdames, Messieurs,

La large circulation mondiale depuis quelques années du virus influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) H5N1 chez les oiseaux sauvages et captifs, puis chez de nombreuses espèces de mammifères carnivores et marins et chez des bovins fait craindre une possible adaptation du virus à l’homme et amène les autorités sanitaires à renforcer leur anticipation à ce risque.

Cette situation appelle à une vigilance renforcée vis-à-vis de ces virus, pour assurer leur surveillance et leur détection chez l’être humain afin de mettre en œuvre les mesures de prévention nécessaires. Aussi, il est important d’interroger tout patient avec syndrome grippal sur la notion d’exposition à des animaux.

Selon la conduite à tenir actualisée par Santé publique Francela suspicion de grippe liée à un virus influenza d’origine animale doit être évoquée pour toute personne répondant à la définition de cas possible et le patient doit se voir prescrire sans délai :

–          Un prélèvement naso-pharyngé ;

–          En cas de symptômes oculaires, il convient de réaliser, en plus d’un prélèvement respiratoire (à réaliser même en l’absence de symptômes respiratoires), un prélèvement conjonctival à l’aide d’un écouvillon adapté à la recherche d’une infection virale de l’œil.

Une recherche de grippe par RT-PCR doit être réalisée sur le(s) prélèvement(s) réalisé(s) et doit obligatoirement cibler le type (type A et B) et le sous-type grippal saisonnier (H1 et H3).

Un patient vu en ville pourra être envoyé en laboratoire de biologie médicale de proximité pour réaliser les analyses. Le médecin renseigne alors les parties le concernant de la fiche de renseignements grippe zoonotique, et confie cette fiche au patient, pour que celle-ci soit remise au laboratoire de biologie médicale qui réalisera le prélèvement et complètera le document. Si le sous-typage n’est pas possible auprès du laboratoire de proximité, le prélèvement doit être envoyé sans délai au Centre National de Référence des virus des infections respiratoires (CNR VIR), pour caractérisation virologique et séquençage. Dans le cas où le prélèvement n’est plus disponible, un nouveau prélèvement respiratoire doit être effectué.

En cas de résultat du test positif pour un virus influenza de type A et négatif ou non conclusif pour un sous-type H1 ou H3, le patient correspond à la définition de cas probable de grippe zoonotique. Il doit être signalé sans délai au point focal de l’ARS par le médecin prenant en charge le patient, ou le biologiste en lien avec le clinicien.

Si le patient présente des signes de gravité nécessitant une prise en charge hospitalière, le clinicien le prenant en charge devra l’orienter vers le Samu/Centre 15.

Dans l’attente du résultat, des consignes de mesures d’hygiène et de prévention devront être données au patient par le clinicien le prenant en charge, afin de réduire le risque de transmission de l’agent pathogène en cause à son entourage (limitation au strict minimum des contacts, port du masque et adoption des gestes barrières, limiter les contacts avec les animaux). Un dépliant d’information sur les bons réflexes face aux grippes aviaire et porcine est disponible sur le site de Santé publique France.

En cas de confirmation de l’infection par un virus influenza zoonotique, une concertation entre la Direction générale de la santé, l’Agence régionale de santé, Santé publique France, un infectiologue référent et le CNR sera réalisée afin de définir précisément les modalités les plus adaptées pour la prise en charge du cas confirmé et de ses contacts. 

Pour plus d’informations sur les modalités de prise en charge d’un cas confirmé de grippe zoonotique (mesures d’hygiène, traitement, désinfection du matériel, etc.), se référer à aux documents cités plus haut (HCSP et COREB).

Nous vous remercions de votre mobilisation.

Dr Grégory EMERY

Directeur général de la Santé

Original signé

ANNEXE : Critères pour le classement de cas possible et indications pour les tests

Critères pour le classement en cas possible

Critère clinique : Signes cliniques d’infection respiratoire aiguë (fièvre ou sensation de fièvre d’apparition brutale et signes respiratoires) et/ou d’infection oculaire (notamment conjonctivite) quel que soit le niveau de gravité des symptômes. Une présentation clinique atypique peut être observée à la suite d’une exposition à un virus influenzae zoonotique notamment une atteinte du système nerveux central (encéphalite, méningo-encéphalite) ou digestive.

Critère épidémiologique : Exposition à risque dans les 10 jours précédant l’apparition des signes cliniques, par contact direct (ex : manipulation d’animaux vivants ou morts, de matériels ou de prélèvements contaminés, contact avec un cas confirmé de grippe zoonotique) ou indirect (ex : fréquentation d’un lieu contaminé) avec :

–          Des oiseaux domestiques (volailles), indépendamment de leur état de santé ;

–          Des oiseaux sauvages ou des mammifères sauvages (terrestres ou marins), malades ou trouvés morts ;

–          Des porcs ou sangliers, indépendamment de leur état de santé ;

–          Des carnivores domestiques (chat, chien…) ou d’élevage (vison…), suspectés (exposition de l’animal à un foyer confirmé d’IAHP et signes cliniques compatibles) ou confirmés d’infection par un virus influenza aviaire ;

–          Des bovins ou tous autres ruminants suspectés (exposition des animaux à un foyer confirmé d’IAHP et signes cliniques compatibles) ou confirmés d’infection par un virus influenza aviaire ;

–          Un environnement contaminé dans un foyer animal d’influenza aviaire / influenza porcin suspecté ou confirmé (air, litière, déjections, etc.) ;

–          Des animaux d’expérimentation infectés par un virus influenza aviaire / influenza porcin, quelle que soit l’espèce et indépendamment de leur état de santé ;

–          Des prélèvements ou des matériels biologiques contaminés par un virus influenza aviaire / influenza porcin, en laboratoire de recherche ou de diagnostic par exemple ;

–          Un cas humain d’infection à virus influenza aviaire / influenza porcin confirmé biologiquement (cf. définition d’une personne-contact).

Logigramme décisionnel de classement des cas

 Algorithme décisionnel devant tout cas possible de grippe zoonotique en fonction du résultat du test RT-PCR grippe
   
[1] Arrêté du 6 décembre 2024 portant modification de la liste des actes et prestations mentionnée à l’article L. 162-1-7 du code de la sécurité sociale – Légifrance

Dans le cadre d’une alerte ou d’une crise sanitaire, la Direction Générale de Santé (DGS), par l’intermédiaire du Centre Opérationnel de Régulation et de Réponse aux Urgences Sanitaires et Sociales (CORRUSS), diffuse pour information des messages de sécurité sanitaire (avis, recommandations et conduites à tenir), via l’envoi de DGS-Urgent, à l’ensemble des professionnels de santé inscrits au conseil de l’ordre compétent, en conformité avec l’article L. 4001-2 de la LOI n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé.

FIN DE LA CAMPAGNE D’IMMUNISATION DES NOUVEAU-NES ET NOURRISSONS CONTRE LE VRS – DGS-URGENT N°2025_03

Mesdames, Messieurs,

Le présent DGS-Urgent vise à vous informer de la date de fin de campagne de l’immunisation contre le virus respiratoire syncytial (VRS) pour l’ensemble des publics concernés (femmes enceintes, nouveau-nés et nourrissons).

La campagne d’immunisation contre le virus respiratoire syncitial (VRS) pour la saison 2024-2025 a été mise en place à compter de septembre 2024 pour proposer aux nouveau-nés, aux nourrissons et aux femmes enceintes de se prémunir contre le VRS en perspective de la saison hivernale, grâce à l’utilisation d’un traitement de prévention (Synagis[1], Beyfortus[2], Abrysvo[3]).

Face à la baisse de la circulation du VRS sur le territoire, la Direction générale de santé a saisi Santé publique France (SpF) afin de recueillir son avis pour acter la fin de la campagne.

Ainsi, tenant compte de l’avis de SpF au regard de l’épidémiologie observée en hexagone et dans l’ensemble des DROM, la date de la fin de campagne d’immunisation contre le VRS pour la saison 2024-2025 est fixée au 31 janvier 2025 pour l’ensemble des territoires (à l’exception de Mayotte).

Au-delà de cette date, la circulation du VRS ne justifie plus l’utilisation des traitements de prévention susmentionnés pour l’ensemble des publics ciblés dans les avis de la Haute autorité de santé.

Le calendrier et les modalités de la campagne pour la saison 2025-2026 vous seront communiqués dans les prochains mois.

Nous vous remercions pour votre implication tout au long de cette campagne d’immunisation contre le VRS.

 
Dr Grégory EMERY

Directeur Général de la Santé
 Orignal signé

[1] Haute Autorité de Santé – SYNAGIS (palivizumab)
[2] Haute Autorité de Santé – BEYFORTUS (nirsévimab) – Virus respiratoire syncytial
[3] Haute Autorité de Santé – ABRYSVO (Vaccin du Virus Respiratoire Syncytial (VRS) (bivalent, recombinant)) – Virus Respiratoire Syncytial (VRS)


Dans le cadre d’une alerte ou d’une crise sanitaire, la Direction Générale de Santé (DGS), par l’intermédiaire du Centre Opérationnel de Régulation et de Réponse aux Urgences Sanitaires et Sociales (CORRUSS), diffuse pour information des messages de sécurité sanitaire (avis, recommandations et conduites à tenir), via l’envoi de DGS-Urgent, à l’ensemble des professionnels de santé inscrits au conseil de l’ordre compétent, en conformité avec l’article L. 4001-2 de la LOI n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé.

Élargissement des domaines de compétences des infirmières en pratique avancée

C’était un décret très attendu par la profession. Né de la loi de modernisation de notre système de santé et lancé en 2018, le métier d’infirmier en pratique avancée nécessite deux années d’études supplémentaires par rapport aux autres infirmiers.

Une IPA vise à soutenir les médecins dans la prise en charge de patients atteints de pathologies ciblées comme « un accident vasculaire cérébral, une artériopathie chronique, une cardiopathie… », liste Ameli. Ces infirmiers et infirmières en pratique avancée exercent dans cinq domaines : pathologies chroniques stabiliséesurgences, psychiatrie, oncologie, néphrologie.

Ce décret applique la loi Rist de 2023 sur l’amélioration de l’accès aux soins, adoptée par le Parlement. Il ouvre l’accès direct et le droit à la primo-prescription aux IPA exerçant dans les hôpitaux, les établissements médico-sociaux (Ehpad), les centres de santé ou les maisons de santé. Toutefois, le décret précise que les IPA exerçant en libéral sont exclues du dispositif.

Le décret donne également un peu plus de liberté à toutes les IPA qui n’auront plus à faire signer le protocole d’organisation des soins à un médecin ou une structure médicale. Pour ce qui est de la liste des médicamentsexamens et autres soins qu’elles pourront prescrire, ces précisions seront fixées ultérieurement par un arrêté du ministre de la Santé.

Un lien à consulter: https://www.ordre.pharmacien.fr/les-communications/focus-sur/les-actualites/les-infirmiers-en-pratique-avancee-et-leur-droit-de-prescription

Un entretien de plus dans notre besace: l’entretien opioïdes

L’entretien « opioïdes » est proposé au premier renouvellement d’une prescription, c’est-à-dire à la seconde délivrance qui doit intervenir au cours de 12 mois suivant la première délivrance.

Les antalgiques opioïdes sont consommés par environ 12 millions de Français chaque année. Bien que l’exposition à cette classe de médicaments soit relativement stable depuis plus de dix ans, l’évolution des hospitalisations pour intoxication aux antalgiques opioïdes et celle des décès est significativement en hausse en France. 

La dépendance aux opioïdes est un problème de santé publique majeur. 

Les traitements antalgiques opioïdes au long cours aboutissent fréquemment à une dépendance physique. Ils entraînent un risque de symptômes de sevrage en cas d’arrêt brutal ou trop rapide des prises. 

L’avenant 1 à la convention nationale des pharmaciens signée le 10 juin 2024 permet la réalisation et la valorisation d’entretiens dédiés au suivi des patients sous traitement opioïdes de palier II. 

L’objectif de cet entretien consiste à lutter contre la dépendance aux opioïdes en accompagnant les patients dans la prise de leur traitement.

Tout savoir sur l’entretien opioïdes:

Consulter PHARMAPRAT

LA FICHE ASSURANCE MALADIE:

Communiqué de Presse FSPF13 et USPO 13 : Les pharmaciens des Bouches-du-Rhône demandent le maintien des dispositifs Covid et leur extension à la gestion de la grippe

En tant que représentants des pharmaciens des Bouches-du-Rhône, nous
réagissons au projet d’arrêté ministériel modifiant les mesures d’organisation et de fonctionnement du système de santé, notamment celles relatives à la lutte contre la Covid-19. Ce texte prévoit l’abrogation de plusieurs articles essentiels, nous alertons sur les risques d’une désorganisation en cas de réapparition du virus. Nous appelons également à l’application immédiate de ces dispositifs à la grippe, dont l’impact sur les hôpitaux est aujourd’hui critique.


Covid-19 : maintenir les articles pour prévenir une nouvelle crise.

La Covid-19 demeure une menace active, avec un risque élevé de réapparition dans un futur proche. Supprimer les articles qui encadrent le dépistage, la prise en charge et l’isolement des cas affaiblirait notre capacité de réponse collective.

Nous demandons :

  1. Le maintien des articles relatifs à la lutte contre la Covid-19 dans l’arrêté du 1er juin 2021, pour garantir une réponse rapide et coordonnée en cas de résurgence.
  2. L’extension des mesures à la grippe et au virus respiratoire syncytial (“VRS” responsable de la bronchiolite du nourrisson) : tester, tracer, isoler

Cette décision d’abrogation intervient en pleine épidémie de grippe et de bronchiolite, alors que les hôpitaux sont saturés et que les cabinets médicaux peinent à absorber la demande de soins.

Nous appelons les pouvoirs publics à ne pas priver la population d’un accès au diagnostic simple et efficace.

  • Tester : Rembourser intégralement les tests antigéniques de grippe et de VRS disponibles en officine, pour permettre un diagnostic rapide et accessible à tous.
  • Tracer : Mettre en place un suivi épidémiologique des cas afin de limiter les contaminations au sein des foyers, des entreprises et des collectivités.
  • Isoler : Encourager les personnes contaminées à s’isoler pour freiner la
    propagation.
  • Prendre en charge financièrement les masques pour les patients et leur entourage, un outil indispensable pour limiter les risques de transmission.

Ce dépistage en officine est aussi une opportunité de sensibiliser les patients à l’importance de la vaccination, des gestes barrières et des pratiques préventives.
De plus pour contenir efficacement l’épidémie de grippe et limiter sa propagation, nous demandons la délivrance de l’antiviral Oseltamivir (Tamiflu®) par un protocole validé afin de traiter rapidement les patients atteint et réduire la durée et la gravité des symptômes.

Madame la Ministre Catherine Vautrin et Monsieur le Ministre Yannick NEUDER, souhaitent prioriser la prévention. Nous leurs demandons instamment de passer des annonces médiatiques à des actes concrets face à l’urgence sanitaire.


Contacts presse :

  • Valérie OLLIER : valerie.ollier@orange.fr – portable : 06.09.06.70.23
  • Laurine LECAILLET : laurinelecaillet@gmail.com – portable : 06.30.57.26.03
  • Patrick RAIMOND : uspo13@orange.fr – portable : 06.32.63.68.98
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