Au 1er décembre, un certain nombre de médicaments vont subir une baisse de prix.
Dans la liste disponible ici, certains produits subissent une baisse conséquente de leur prix fabricant hors taxes (PFHT), comme Eyléa® (de 180 à 250 € selon la présentation), Neulasta® (environ 100 €) ou Ninlaro® (environ 200 €).
Ces baisses impliquent un risque de vente à perte malgré les délais d’écoulement de 20 jours pour les grossistes et 38 jours pour les pharmaciens.
Nous vous incitons à surveiller l’état de vos stocks pour ces médicaments et, plus généralement, pour l’ensemble des produits inscrits sur la liste régulièrement mise à jour sur notre site internet.
Le comité économique des produits de santé (CEPS) a imposé une baisse de prix des compresses stériles, à compter du 15 décembre 2025 puis une autre au 15 décembre 2026
Par exemple, les baisses seront de 8,3 %, pour les compresses non tissées stériles, ≥ 56 cm² et < 100 cm², boîte de 10 sachets x 2, dont le prix passera de 3,25 euros TTC à 2,98 euros TTC au 15 décembre 2026. Autre exemple, une baisse de prix, de 19,43 % qui cible les compresses de gaze hydrophile, stériles, ≥ 100 cm², 50 sachets x 2, dont le prix passera de 6,64 euros TTC à 5,35 euros TTC au 15 décembre 2026!
Les indicateurs socles de la rémunération « Numérique et accès aux soins » ou « REMU NUM »
Indicateurs
Type d’indicateurs
Rémunération
Participer à un exercice coordonné
Déclaration sur l’honneur
820 € par an
Disposer d’un logiciel référencé Ségur
Déclaration sur l’honneur
Gratuité de la mise en conformité des logiciels pour les pharmaciens
Disposer d’un LAD certifié HAS (lorsque la certification des LAD par la HAS sera possible)
Déclaration sur l’honneur
200 € par an pendant les deux premières années civiles
Ne pas avoir été condamné pour fraude
Automatisé
–
Utilisation de l’ordonnance numérique pour 70 % des délivrances sur prescription réalisée par un professionnel de santé exerçant en ville (indicateur effectif à compter 2024)
Automatisé
Les indicateurs complémentaires de la rémunération « Numérique et accès aux soins » ou « REMU NUM » complémentaires visant à développer les échanges numériques
Indicateurs
Type d’indicateurs
Rémunération
Taux de FSE transmises en SESAM-Vitale
Automatisé
Rémunération : 0,064 € par FSE si Taux < 95 % 0,07 € par FSE si Taux ≥ 95 %
SCOR Dématérialisation des PJ
Automatisé
Qualité des PJ transmises au moins égale à 99 %.Rémunération 2022 : 418,60 €Rémunération 2023 : 200 €Rémunération à partir de 2024 : 100 €
Utilisation DMP
Automatisé
90 % des accompagnements et bilans finalisés (c’est-à-dire avec une fiche bilan) donnant lieu à une alimentation du DMP/dossier médical de Mon espace santé Rémunération : 100 €
Utilisation MSS et le cas échéant d’une boîte aux lettres (BAL) organisationnelle
Automatisé
5 % des délivrances qui donnent lieu à des échanges mail avec usage de la messagerie de santé MSSanté – prise en compte des échanges entre professionnels et avec les patients via la messagerie de santé de Mon espace santé Rémunération : 240 €
Déclaratif
En cas d’atteinte de l’indicateur ci-dessus et si le pharmacien déclare utiliser une BAL organisationnelle, il peut percevoir une rémunération supplémentaire de 50 €
Utilisation de l’ordonnance numérique
Automatisé
35 % des prescription exécutées via le processus e-prescription : 250 €
Actualisation de la carte Vitale (voir détail ci-après)
Automatisé
Équipement en matériels de mise à jour
Qualité de la facturation (voir détail ci-après)
Automatisé
Indicateur composé des 3 sous-indicateurs suivants :Taux de FSE sécuriséeTaux de rejets IRISTaux de double paiementApplication d’un malus de 10 % à 30 % sur l’ensemble de la rémunération sur objectif
Détail de l’indicateur « Actualisation carte Vitale »
Le montant versé par an et par officine dépend de l’équipement :
si le pharmacien n’est pas équipé d’une borne de télémise à jour : 250 € par lecteur de carte, dans la limite de 4 lecteurs équipant l’officine – soit un montant maximum de 1 000 € ;
si le pharmacien est équipé d’au moins une borne de télémise à jour :
689 € pour la ou les bornes ;
939 € pour la ou les bornes et un lecteur de carte ;
1 189 € pour la ou les bornes et au moins 2 lecteurs de carte.
Détail de l’indicateur « Qualité de la facturation »
L’indicateur de qualité de la facturation est constitué de 3 sous-indicateurs. Ces sous-indicateurs sont calculés sur les données du 4e trimestre de l’année N-1 jusqu’au 3e trimestre de l’année N pour un effet sur la rémunération calculée au titre de l’année N. Pour qu’il soit tenu compte des sous-indicateurs, un seuil minimal d’activité équivalent à 100 factures doit être atteint sur la période de calcul des sous-indicateurs.
Selon le score agrégé de ces 3 sous-indicateurs, un malus peut être appliqué sur la rémunération numériques et accès aux soins préalablement calculée :
pour un score compris entre 3 et 9 points, il est appliqué un malus de 10 % ;
pour un score compris entre 10 et 18 points : il est appliqué un malus de 20 % ;
pour un score supérieur à 18 points : il est appliqué un malus de 30 %.
Sous-indicateurs
Cible minimale
Points obtenus
Taux de FSE sécurisées Vitale transmises rapporté à l’ensemble de l’activité de la pharmacie
67 % (2023) 69 % (2024) 71 % (2025) 73 % (2026)
pour un taux de 0 à 5 points de pourcentage à la cible minimale : 4 pointspour un taux inférieur de plus de 6 points de pourcentage à la cible minimale : 12 points
Taux de rejets IRIS
Sans objet
pour un taux compris entre 2 et 3 % : 3 pointspour un taux supérieur à 3 % : 9 points
Taux de double paiement
Sans objet
pour un taux compris entre 0,06 et 0,01 % : 3 points pour un taux supérieur à 0,1 % : 9 points
Les indicateurs complémentaires de la rémunération « Numérique et accès aux soins » ou « REMU NUM » complémentaires visant à améliorer l’accès aux soins des patients
Indicateurs
Type d’indicateurs
Rémunération
Téléconsultation
Automatisé
Forfait équipement la 1re année : 1 225 €Rémunération : 25 € par tranche de 5 téléconsultations, plafonnée à 750 €
Pharmacien correspondant en ZAC et ZIP
Automatisé
De 1 à 100 patients : 2 € par patientAu-delà de 100 patients : 1 € par patientPlafond annuel de 500 €
Les indicateurs de la Rosp « Bon usage des produits de santé » ou Rosp BUPS
Indicateurs
Indicateurs socle
Objectif
Type d’indicateurs
Rémunération
Adhésion à la démarche qualité mise en place par le « Haut Comité qualité officine »
Pénétration des médicaments génériques dans l’ensemble du répertoire des groupes génériques
oui
Taux supérieur ou égal à 85 %
Automatisé
Aucune
Pénétration des médicaments génériques, hybrides ou biosimilaires (1)
non
100 %
Automatisé
En fonction de l’économie globale (dans la limite de 12 M€) répartie entre chaque officine selon le volume de ces molécules délivré
Stabilité de la délivrance pour les patients de 75 ans ou plus lors de la délivrance de médicaments génériques
non
90 % ou 95 %
Automatisé
400 € au maximum par an
Taux de recours du motif urgence de substitution sur le répertoire des génériques
non
Taux inférieur au taux constaté en 2019 par l’officine
Automatisé
En cas de non-respect : malus de 20 % sur la Rosp BUPS
Taux de connexion de l’outil Asafo-Pharma au moyen d’un téléservice accessible depuis le portail internet de l’Assurance Maladie dédié aux professionnels de santé
non
Consultation de l’outil Asafo-Pharma une fois par semaine au minimum pendant 46 semaines au cours de l’année civile (environ 90 % de connexions hebdomadaires sur l’année civile)
Automatisé
100 € par an
Atteinte d’un niveau de démarche écoresponsable
non
Réaliser un programme de développement durable annuel à partir du modèle mis à disposition du pharmacienAtteindre un niveau défini dans le tableau ci-dessous. Un niveau est atteint dès lors qu’au moins deux des trois items sont remplis dans le niveau concerné et que le niveau précédent a été réussi une année précédente (sauf pour le niveau 1). Ainsi, pour atteindre le niveau 2 en 2025, le niveau 1 doit avoir été validé en 2024
Déclaratif
200 € par an
(1) Liste des molécules : Teriflunomide, Dabigatran, Seretide Diskus, Spiriva
Le détail de l’indicateur « Atteinte d’un niveau de démarche écoresponsable »
Item A : Décarboner
Item B : Santé environnementale
Item C : Adaptation
Niveau 1 – La structure s’engage à :
Réaliser une évaluation carbone de la structureRéduire sa consommation d’énergie ou maintenir une consommation basse d’énergie (chauffage, éclairage, impressions, etc.)Mettre en place une politique de gestion des déchets
Utiliser des produits d’entretien à faible impact environnemental
Engager une démarche de sensibilisation et de formation du personnel de l’officine
L’Assurance Maladie mettra à disposition des informations sur ameli.fr
Niveau 2 – La structure s’engage à :
Si le titulaire est propriétaire des locaux de l’officine, il doit avoir réalisé des travaux de rénovation du bâtiment pour réduire la consommation d’énergieDiminuer les livraisons, en optimisant les commandesIntégrer une politique d’achat responsable consistant à privilégier des fournisseurs choisissant des emballages mono-matériaux et recyclables et des fournisseurs locaux s’ils existent
Choisir des produits dont la composition est exempte de perturbateurs endocriniensConseiller les patients sur les liens entre environnement et santé et afficher des informations à leur attention
Mettre en place des formations spécifiques du personnel de l’officine
L’Assurance Maladie mettra à disposition des informations sur ameli.fr
Niveau 3 – La structure s’engage à :
Lutter contre le gaspillage en délivrant les justes quantités de médicaments, en s’assurant que les patients ne les stockent pas inutilementLimiter l’impact carbone des produits vendus dans l’officine (utilisation des données d’évaluation carbone des produits)
Participer à des actions spécifiques d’accompagnement des patients en matière de santé environnementaleSensibiliser les patients à l’impact environnemental des produits délivrés (antibiotiques, anticancéreux, perturbateurs endocriniens…)
Contribuer aux réflexions sur l’adaptation du territoire à l’environnement avec les acteurs locaux (CPTS ou collectivités locales)
L’Assurance Maladie mettra à disposition des informations sur ameli.fr
source ameli.fr
La rémunération sur objectifs pour le développement du numérique en santé et l’amélioration de l’accès aux soins due au titre d’une année N est versée au plus tard au mois d’avril de l’année N+1, le versement de la Rosp BUPS est prévue avant la fin du 1er trimestre de l’année N+1.
Pour pouvoir bénéficier de la Rosp, le pharmacien doit déclarer chaque année ses indicateurs pendant la période de saisie sur amelipro à partir de la rubrique « Activités » > « Convention – Rosp » > « Déclarer mes indicateurs ».
À la fin de la saisie des indicateurs déclaratifs, un document téléchargeable au format PDF récapitule l’ensemble des éléments déclarés.
Environ 60 pharmaciens* ont répondu présents à l’invitation de la FSPF13. L’objectif fixé : une soirée riche d’échanges, d’analyses et de perspectives, réunissant différentes typologies d’officines et plusieurs représentants de groupements pour une vision transversale de la profession et un spécialiste en économie officinale (FSPF): Julien Chauvin.
Les intervenants étaient:
Valérie Ollier (présidente FSPF13), Raphaël Gigliotti ( président FSPF06), Sébastien Gallice (président des PREF et vice président FSPF13), François-Xavier Hemery (membre du bureau national FSPF), Julien Chauvin (président de la commission Études et Stratégie économiques FSPF), David Abenhaim (président national Pharmabest), Nicolas Becker (président national Apothical), Vincent Thery ( président régional pharmUPP), MaximeMendelsohn (fondateur Totum).
Aperçu du programme
La soirée était structurée en trois temps :
Point d’information : remises génériques et PLFSS (exemple marquant : l’entrée prochaine d’Eliquis dans le répertoire, générant une économie estimée à 400 000 € par an).
État des lieux de l’enquête IGAS/IGF actuellement en cours.
Réflexion collective sur le modèle économique de l’officine de demain.
Analyse économique de l’officine
Pour nourrir les échanges, l’économie d’une pharmacie moyenne a été détaillée. Structure du chiffre d’affaires et des marges
Secteur en %
CA Marge moyenne en %
Marge totale en %
Princeps
60%
19%
40%
Génériques
14%
55%
28%
OTC/parapharm
25%
35%
30%
Missions
1%
95%
2%
Problématiques économiques actuelles
Deux enjeux majeurs ont été soulevés :
La baisse des prix des médicaments
Sur les médicaments matures : –6 % en moyenne. Si cette baisse touchait les génériques, elle pourrait atteindre –45 %, créant un risque systémique pour le modèle actuel.
2. La baisse des volumes
Une tendance préoccupante alors que les rémunérations sont encore trop corrélées aux unités délivrées.
Deux arguments clés dans les négociations futures:
Fermetures d’officines et risques de déserts pharmaceutiques
Explosion des ruptures de médicaments
À noter : la dispensation à l’unité, bien qu’impopulaire dans la profession, séduit de nombreux parlementaires malgré le fait que la France possède déjà le coût par comprimé le plus bas d’Europe.
Problématique des médicaments chers
Quelques données clés :
Les médicaments de plus de 1 000 € représentent ~4 milliards € de CA/an, autant que l’enveloppe des génériques.
Le CA moyen d’une officine est passé de 1,8 M€ à 2,2 M€ en trois ans.
La rétrocession CPAM reste opaque, rendant difficile l’évaluation du coût réel pour la Sécurité sociale.
Marge actuelle moyenne : 97 € / boîte.
Demandes des auditeurs présents:
Disponibilité chez le grossiste pour fluidifier l’approvisionnement
Accélération de la e-prescription, notamment pour ces produits, afin de limiter le risque d’indus
Ventilation actualisée des honoraires (janv–oct 2025 vs 2024)
Présentation de Julien Chauvin (FSPF):
MDL : +74 M€
Honoraires : +41 M€
HDR en forte progression
HDE en baisse (déprescriptions antibiotiques, codéine, tramadol)
Covid : –53 M€
Vaccinations : +5 M€ (et progression accélérée au 2e semestre)
41 % des vaccins du calendrier vaccinal sont désormais réalisés en officine
Dépistage & nouvelles missions : +5 M€, notamment grâce aux bilans de prévention
Grand débat : quel modèle économique pour demain ?
A. Faut-il conserver la MDL ?
Position unanime : oui. La MDL reste indispensable pour :
l’indépendance de la profession
la gestion et la sécurisation du stock
la stabilité du modèle économique
B. Nouvelles missions : simple dédommagement ou véritable rémunération ?
Les avis divergent selon les contextes :
Milieu urbain : volonté de se recentrer sur le médicament
Milieu rural : missions devenues indispensables face à la pénurie médicale
Consensus : ➡️ Les montants actuels ne permettent pas leur développement. ➡️ Une réévaluation est nécessaire.
C. Nouveaux honoraires : une fausse bonne idée ?
La salle est presque unanime : ne pas multiplier les honoraires, car la complexité au comptoir est déjà importante. Mais plusieurs pistes fortes émergent :
Facturation des interventions pharmaceutiques
Facturation des actes courants jusque-là gratuits (tension, premiers soins…)
Création d’un statut de Pharmacien Correspondant, rémunéré à l’acte
Un honoraire dédié aux médicaments à cadre réglementaire particulier (sécurisée, 7 jours, etc.) Rappels :
Augmentation du HDA en 2027 (arrêté de 2024)
Augmentation de +7 € de l’honoraire de prescription de vaccination en 2026
Synthèse des pistes proposées
Pour un modèle plus pérenne et équitable :
Généralisation de la e-prescription, surtout pour les médicaments chers
Augmentation de l’HDR pour compenser la baisse des volumes
Indexation sur l’inflation de l’HD
Création d’honoraires annexes : interventions pharmaceutiques, médicaments à cadre réglementaire particulier, gestion des DASRI
Sécurisation du tiers-payant contre génériques pour les biosimilaires (PLFSS 2026)
Mise en place du Pharmacien Correspondant
Réevaluation des missions : passer du « dédommagement » à une vraie rémunération
Relevé des seuils CA / pharmacien
Des actes codifiés avec un tarif, et non via ROSP
Maintien strict de la MDL, pilier du modèle économique
*919 titulaires d’officine dans les Bouches du Rhône
NDLR: Nous remercions le Dr Fanny Didry pour l’élaboration de ce compte-rendu